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Nuit et jour

Le matin retrouva Valjean, seul, dans son lit. Il se demanda s'il avait rêvé, surtout en voyant l'état de ses draps. Il en rougit. Puis il découvrit une preuve que ce ne fut pas un rêve. Au fond du lit, perdu dans ses profondeurs, se trouvait le ruban qui entourait les cheveux du policier.

Valjean le saisit et le glissa autour de son poignet. Il se sentait si bien, si amoureux. Il avait hâte de revoir Javert. François. Il fallait absolument trouver un endroit discret et confortable pour poursuivre leur rapprochement.

Quarante ans de chasteté forcée oubliés !

Valjean rougit encore à ses pensées si mal venues. Scandaleux !

Puis il déchanta en arrivant dans la salle à manger. L'inspecteur Javert s'était levé tôt, ce jour-là, il allait mieux et ne voulait pas abuser de ses jours de congé. Donc, Mme Oubayou expliqua à Valjean que cela signifiait que l'inspecteur allait faire le double de travail pour essayer de rattraper son retard. Cela allait durer une semaine, voire deux, durant lesquelles l'inspecteur allait multiplier les quarts de travail. Se chargeant des patrouilles, des arrestations, des enquêtes, de la paperasse. Se poussant dans ses limites. Et se rendant ainsi, par la force des choses, plus vulnérable à la fièvre.

Valjean secoua la tête, amusé, dépité, désespéré. Il reconnaissait bien là son Javert. Donc Valjean se prépara à une journée solitaire dans une terre inconnue.

Mais Mme Oubayou, consciente de la solitude de ce pauvre blanc, confia Jean Valjean à ses filles. Josepha et Liena entraînèrent le vieux Français dans les rues de la ville. Valjean fut intéressé par les danses, les chansons, les souvenirs de ce peuple guyanais... On était surpris par ce vieil homme, aux cheveux si blancs et à l'aspect si vénérable, qui n'hésitait pas à s'asseoir sur le sol pour écouter un vieil esclave raconter sa vie ou un groupe d'enfants chanter des chants de récolte...

La canne à sucre rythmait la vie, le commerce et les drames humains. Ça et le port. Valjean imagina tout à coup le baron Thénard venir ici à la barre d'un navire négrier... Cela lui laissa un goût amer dans la bouche...

Les filles emmenèrent ensuite Valjean dans le quartier indien. Les Guyanais étaient un peuple cosmopolite, composé d'une majorité de noirs, venus à l'origine des lointains rivages de l'Afrique, de blancs Européens qui se prenaient pour les maîtres de tous, d'une minorité d'Indiens, descendants de ces fiers peuples précolombiens, disparus depuis les conquêtes des conquistadors, décimés par les maladies et le travail forcé... On trouvait de nombreuses langues en Guyane et le français ne dominait pas. Beaucoup d'espagnol, de portugais et ce créole guyanais. Valjean écoutait la douce musique de ces langues s'entrecroisant et se mêlant.

« Que veut dire « Moukate » ?, » demanda tout à coup Valjean aux deux filles.

Il n'eut aucune réponse. Les filles se mirent à rire et refusèrent de lui dire.

Ce fut Javert, la nuit, dans leur chambre, qui lui traduisit l'insulte que Tamalé avait employée à son encontre

« C'est un mot désignant les petits résidus blancs et visqueux sur le pénis quand il est sale. »

Valjean se sentit rougir dans la nuit de sa chambre tandis qu'un doux rire retentissait dans son oreille. Ils n'avaient pas fait l'amour cette nuit. Ils ne pouvaient pas se le permettre. L'état des draps avait été assez difficile à expliquer.

Mme Oubayou avait regardé le vieil homme avec compassion.

M. Valjean était un vieillard qui souffrait d'incontinence nocturne. Il fallut bien trouver une excuse valable et on ne trouva que celle-là.

Les deux hommes ne surent pas si Mme Oubayou fut dupe, en tout cas, elle ne fit aucun commentaire et changea les draps du lit du vieil homme avec soin.

Ils ne pouvaient pas se permettre de faire l'amour toutes les nuits dans la chambre de Valjean chez la famille Oubayou.

La journée avait été si longue, Javert n'était pas rentré en effet. Il avait envoyé un message pour prévenir de son absence au déjeuner. Mme Oubayou soupira avec consternation. Valjean ne fut pas surpris de cette attitude si inflexible du policier.

L'inspecteur Javert était toujours vivant ! La Seine n'avait pas effacé tous les aspects de son caractère. Et quelque part, n'était-ce pas de cet homme que Valjean était tombé amoureux ?

Cette nuit, on se contenta de simples baisers, de quelques caresses.

Cette nuit et toutes les autres !

Il fallait se résigner à la prudence.

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