❥ Chapitre 9
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISES D'IDÉES SANS EN INFORMER L'AUTEURE, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI (articles L335-2 et L335-3 du Code de la propriété intellectuelle : trois ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende). Les quelques fautes que vous rencontrerez sont laissées exprès pour éviter toute reproduction copiée/collée⚠️
- - - - - PDV Jarod - - - - -
En pleine surveillance pour ne pas brûler les oeufs brouillés de ce matin, je n'ai pas d'autre choix que de héler Kalle de la cuisine.
Jarod : - Fiston ! Tu vas être en retard à l'école ! N'oublie pas qu'on doit voir Kris pour que tu puisses t'excuser !
J'entends simplement un tremblement de terre à l'étage. Soit il est tombé du lit dans la précipitation, soit il cherche quelque chose. Le connaissant, j'opte pour la première option. J'éteins la plaque de cuisson et mets un couvercle sur ma poêle, avant de monter les marches deux à deux. Lorsque j'arrive dans la chambre, c'est la troisième guerre mondiale. Mon fils a sorti tous les pulls de son armoire, les livres de sa bibliothèque ne sont plus à leur place, tout a été retourné.
Jarod : - Bon sang, Kalle, non mais t'as vu ce bordel ?! Qu'est-ce qui t'a pris ?!
Je tente de le repérer dans cette montagne d'objets, mais rien. J'entends cependant du grabuge du côté de la salle de bains. Je m'y rends sans plus attendre, le voyant mettre du détergeant pour WC sur des habits foutus en boule dans la baignoire. Je me précipite sur lui pour lui prendre la bouteille des mains.
Jarod : - Mais qu'est-ce qui te prend ?! Les produits ménagers sont mis sous clefs, comment t'as fait pour récupérer ça ?
Baissant la tête pour se prendre d'admiration pour ses pieds, il frotte ses orteils les uns contre les autres.
Kalle : - Bah je sais où tu caches la clef...
Jarod : - Je t'interdis de refaire ça, tu as bien compris ?! C'est bien, dès le matin on se crie dessus, c'est super ! Et je peux savoir ce que tu étais en train d'arroser ?!
Là, c'est comme si je venais d'enfoncer une aiguille dans sa peau. Il redresse son visage pour planter son regard clair dans le mien.
Kalle : - Je t'avais dit de toute enlever ! Je les veux plus ! Je cherchais le pull avec la fusée et j'ai trouvé tout ça ! Je les déteste !
Et il passe en courant à côté de moi, retenant ses larmes. Je repose le produit à sa place, refermant correctement l'armoire et récupère la clef. Je la mettrai dans le coffre-fort, maintenant. Je le pensais suffisament grand pour ne pas prendre ces bouteilles de la mort, je l'ai un peu trop sous-estimé je crois. Je m'avance ensuite vers le tas de fringues et m'accroupis pour en choper un. Mon coeur prend un coup quand je découvre les pulls de Noël en cachemire qu'on lui achetait depuis sa naissance. La tradition, c'était d'en acheter un chaque année au marché de la place du Sénat. Nous ne loupions aucune occassion d'en prendre un, ça faisait un souvenir mais nous avions presque tous plus ou moins la même tenue lors des repas de famille.
Jarod : - Pourquoi t'as fait ça...
Je prends aussitôt la douchette pour tenter de minimiser les taches qui vont certainement abimer les vêtements. Je les passe sous l'eau chaude, manquant de me brûler. Là, on va être en retard, c'est certain ! J'essore le tout, constatant qu'un des rennes a perdu sa couleur, et un Père Noël est devenu rose au lieu de rouge. Je sais que Kalle ne supporte plus de voir des décorations dans la maison, je n'ai pas pensé à retirer ces vêtements de sa chambre. Je prends ma tête entre mes mains, Aada serait devenue folle, rien qu'en voyant un fil mal cousu ou autre, elle vrillait, alors là...
Essayant de ne pas tremper tout l'étage, je récupère la boule de vêtements et descends au rez-de-chaussée, me rendant directement dans notre buanderie. Je mets tout dans le tambour de la machine à laver, je mets des perles de parfum avec, une lingette anti-décoloration et la lessive en poudre, avant de fermer le hublot. Je mets l'assouplissant dans le bac prévu à cet effet, puis lance un programme de lavage à quarante degrés, histoire de ne pas les abîmer plus. Je retourne dans la cuisine au moment où je sens une odeur de brûlé. Je me rue sur la poêle contenant nos oeufs, la fumée est tellement opaque que le détecteur présent dans la cuisine se met à émettre une sirène stridente. Je serre les dents, j'avais pourtant tout éteint, bon sang !
Jarod : - Kalle ! Tu t'habilles et tu descends, on va chercher un bagel sur le chemin de l'école. Dépêche-toi !
Heureusement, en tendant le bras je parviens à récupérer le petit boitier qui s'égosille. Je retire la pile et le pose sur l'ilôt central, ouvrant ensuite toutes les fenêtre afin de faire disparaitre cette odeur. Je balance la poêle et ma préparation carbonisée dans l'évier, tirant sur mes cheveux. Ce matin, rien ne va ! Pourtant, hier nous avons passé un bon moment, après avoir mangé une glace, j'ai écouté Kalle sur ses craintes, ses peurs, et nous avons fini par aller dans notre salle d'arcade préférée, histoire de penser à autre chose. Et une fois notre pizza peperonnis XXl dévorée, nous sommes rentrés de bonne heure, prêts à entamer une nouvelle journée. C'est du n'importe quoi aujorud'hui !
Et comme si ça ne suffisait pas, la sonnette de l'entrée résonne à présent. Je soupire lourdement, qui peut venir à cette heure, sachant qu'on devrait déjà être partis ?! Je me déplace dans le hall, hurlant une dernière fois devant l'escalier.
Jarod : - Kalle ! M'oblige pas à remonter !
Je rejoins la porte d'entrée que j'ouvre, tombant nez-à-nez avec un agent de police. Surpris, je hausse les sourcils.
Flic : - Monsieur Harding ?
Jarod : - Oui, c'est moi.
Flic : - Veuillez m'excusez pour cette intrusion matinale. J'ai ceci à vous remettre.
Je baisse les yeux sur l'enveloppe qu'il me tend. Lorsqu'un "confidentiel" est aposé sur un papier, ça sent pas bon. Mais quand je distingue le tampon du Palais de justice d'Helsinki dans l'encadré à gauche, j'interroge aussitôt le flic du regard. Il a fièrement accroché ses mains à sa ceinture, le menton relevé, me fixant comme si je n'étais qu'une punaise insignifiante pour lui.
Jarod : - Qu'est-ce que c'est ?
Flic : - Je ne suis que le délivreur du message.
Je n'ai pas le temps pour toutes ces cérémonies, bordel. Kalle n'est toujours pas descendu en plus, à ce rythme-là, ce n'est même plus la peine qu'on parte !
Flic : - Quelque chose a brûlé, chez vous ?
Je déchire l'ouverture de l'enveloppe, en même temps que je relève les yeux sur le policier.
Jarod : - J'ai cru que j'avais éteint ma palque de cuisson, mais non. Il n'y a pas eu de crimer ici, monsieur l'agent, excepté pour mes pauvres oeufs qui ont fini à la poubelle.
Ma tentative de lui arracher un sourire ne marche aucunement. Au contraire, il fronce les sourcils comme si je venais de lui avouer quelque chose de dément. Ca arrive à tout le monde, bordel. Je ne suis pas doué en cuisine, et alors ? Je reporte mon attention sur la lettre, sortant le courrier qui m'est adressé. Lorsque je prends connaissance du sujet, je manque de tomber à la renverse.
Jarod : - Attendez... Une assignation à comparaître ?! Est-ce que c'est une blague ? Elle est de très mauvais goût !
Flic : - Monsieur, pensez-vous que je viendrai perdre mon temps pour quelque chose de si important ?
Jarod : - Je ne comprends pas, qu'est-ce qu'on me reproche au juste ?
Flic : - Je n'ai pas connaissance de toute l'histoire. Tout ce que je peux vous dire, c'est que vous êtes attendu au tribunal dans la journée. L'heure exacte de l'audience est précisée dans le courrier.
Jarod : - Je connais mes droits, monsieur l'agent. Une assignation à comparaître n'est effective que si elle m'est présentée une quinzaine de jours à l'avance. Ce qui n'est clairement pas le cas !
Flic : - C'est possible que les délais soient réduits suivant l'urgence de la situation.
Je replie ce fichu morceau de papier, regardant à présent froidement l'homme face à moi.
Jarod : - Quelles sont les charges retenues contre moi ?
Flic : - Mise en danger d'un mineur.
Je cligne plusieurs fois des yeux. Je dois rêver, c'est ça ?
Jarod : - Mon fils ?! Il va parfaitement bien !
Flic : - Je ne dis pas le contraire. Mais... Les personnes qui vont demandent de venir au tribunal ont dit qu'il lui manquait cruellement de figure maternelle. Un enfant a besoin d'un bon équilibre pour grandir, et, sans vouloir vous manquer de respect, je sais que votre travail vous prend énormément de temps.
Il s'est renseigné sur moi, en plus. Donc il sait qui je suis.
Jarod : - Vous savez donc que j'ai quitté le terrain afin de rester à Helsinki, et que je me rends disponible pour Kalle à tout moment de la journée.
Flic : - Ce n'est pas ce qu'ils ont dit.
Jarod : - Qui m'envoie au tribunal, au juste ?
Flic : - Leur nom eset écrit sur l'assignation, monsieur.
Kalle : - Papa ?
La petite voix fluette qui résonne tombe mal. Je me tourne pour regarder mon fils sur la dernière marche de l'escalier, son regard est rivé sur moi.
Kalle : - Pourquoi la police est là ?
Jarod : - C'est rien fils, mets tes chaussures et ton manteau, on va être en retard.
Je suppose que l'homme en uniforme l'intimide énormément, puisqu'il obtempère sans rechigner. Je reporte mon attention sur le policier, son regard ayant changé.
Flic : - Il a le nez violacé, sa pommette est également bleutée.
Je plisse les yeux au moment où je vois qu'il retire l'attache de sécurité de son flingue.
Jarod : - Vous insinuez quoi, là ?
Flic : - Sachez que la maltraitance infantile est punie par la loi, monsieur Harding !
Putain, mais il va tout me faire, lui !
Jarod : - Il s'est battu hier à l'école ! Monsieur l'agent, ma femme est enterrée depuis seulement un an, je peine à faire renaître une ambiance plus ou moins décontractée dans mon foyer, et vous m'accusez d'une telle chose ?!
Flic : - Nous devons nous attendre à tout, et surtout, ne jamais juger sur les apparences.
Jarod : - Appelez l'école StClaire, ils vous confirmeront mes dires. Je ne bouge pas.
Il hésite quelques instants, avant de parler dans son talkie afin d'entrer en contact avec ses collègues. Je soupire lourdement, caressant les cheveux de mon fils quand il se poste à mes côtés.
Kalle : - Papa, tu vas aller en prison ?
Jarod : - Non, je n'ai strictement rien fait.
Je poursuis la lecture de la lettre, et disjoncte complètement quand je vois les noms de mes "adversaires" qui seront face au juge. Mallaury et Fritz !
Flic : - Bien, je vous remercie.
Quand j'entends la communication du flic se couper, je relève mes yeux sur lui.
Flic : - La directrice de l'école a confirmé que Kalle s'est battu avec un dénommé Kris. Veuillez m'excusez pour la confusion, mais comme je vous l'ai dit, les apparences peuvent être trompeuses, et bon nombre de gamins sont victimes de violences domestiques. Veuillez vous présenter correctrment au tribunal et tâchez d'être ponctuel... Je ne voudrais pas revenir.
Je le remercie d'un hochement de tête, posant une main sur l'épaule de Kalle. Je regarde la voiture de patrouille s'éloigner, alors que mon coeur vient littéralement d'exploser en mroceau. Lui qui tente de se reconstruire petit à petit, il vient de se briser à nouveau. Mes beaux-parents veulent me retirer la garde de mon fils, sous prétexte que je ne m'occupe pas bien de lui. Ils vont vraiment me pourir la vie jusqu'au bout, ces monstres !
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