❥ Chapitre 5
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- - - - - PDV Jarod - - - - -
Je me tourne vers mes parents sans plus attendre.
Jarod : - Vous pouvez me le garder quelques minutes ? J'ai quelque chose à régler.
Maman : - Oui, mais...
Je laisse la main de mon fils dans celle de sa grand-mère avant qu'elle n'ait le temps de terminer sa phrase, embrassant le haut de sa tête. D'un pas bien décidé, je pars à la rencontre de mes beaux-parents, mon regard froid ne quittant pas une seule seconde cet enfoiré. Fritz me repère bien avant que j'arrive à leur hauteur, venant se placer entre cet homme et moi.
Fritz : - Jarod. Pas d'esclandre... Pas ici, pas maintenant.
Je fronce instantanément les sourcils. Je leur ai balancé l'adultère de leur fille, en aucun cas je n'ai dévoilà l'identité du péché commis par ma femme.
Jarod : - Vous êtes au courant ? lancé-je glacialement.
Fritz : - Jarod, on est tous là pour rendre un dernier hommage à Aada. Pas pour...
Jarod : - Quoi, régler des problèmes qui auraient dû être faits depuis un bout de temps ? Poussez-vous, Fritz.
Je le dégage de ma route pour avancer vers le coach sportif, ce dernier posant son regard sur moi. Je ne lui laisse pas le temps de parler que je me poste devant lui, nos fronts à quelques centimètres l'un de l'autre.
Jarod : - Inutile de te dire qui je suis, n'est-ce pas ?
? : - Ouais, effectivement. Jarod Harding.
Jarod : - Accessoirement le mari d'Aada.
? : - Ex, du coup.
Jarod : - On appelle ça un veuf. Toi par contre, t'as rien à foutre là.
? : - Fritz et Mallaury m'ont invité. J'ai autant le droit d'être ici que quiconque !
Jarod : - Nan. T'aurais pu briser une famille en pensant simplement à ta queue. T'avises même pas de poser un pied dans cette église, t'es certainement pas le bienvenu !
Mallaury : - Jarod, je ne crois pas que ce soit le moment de...
J'ignore superbement Mallaury, donnant un coup de tête contrôlé à ce connard pour le faire reculer. Il bombe le torse, croyant m'épater avec ses pecs gonflés à la whey. De la gonflette pour attirer les filles, et évidemment, ça fonctionne.
? : - Tu veux quoi, te donner en spectacle ici ?! Je suis ton homme, mec !
Jarod : - T'as osé toucher ma femme, alors à ton avis ?
? : - Elle était parfaitement consentante. T'avais qu'à être là pour elle, j'ai simplement comblé un vide ! Et puis elle t'aimait plus, c'est avec moi qu'elle devait repartir une fois son cancer guérit ! On avait tout prévu, tout !
Je le pousse contre ses épaules pour l'éloigner, mais il revient à la charge, cognant son front contre le mien.
Jarod : - T'as rien à foutre là, dégage !
? : - Nan, je reste ! Tu me fais pas peur, je suis autant baraqué que toi, en une tarte t'es à terre !
Je laisse échapper un ricanement nerveux.
Jarod : - Sauf qu'il y a une différence entre nous deux. J'suis pas un beau-parleur, et quand on touche à ce qui m'appartient, j'agis.
Ses mots ne m'atteignent aucunement. Je contracte mes phalanges pour venir cogner mon poing contre l'une de ses pommettes. Il titube légèrement en ailleurs, encaissant le coup, et redresse la tête pour me refaire face. Je suis prêt à enchaîner les frappes, mais c'est mon père qui se fout devant moi, Fritz éloignant ce connard de moi.
Papa : - Nan, fils ! Pas ici, pas devant Kalle !
Ma colère est bien trop présente pour que je percute ce qu'il vient de me dire. J'esquisse un pas en avant, au moment où la voix fluette de mon fils ne résonne.
Kalle : - Papa...
Je me retourne aussitôt, le voyant accroché à un bras de ma mère et à l'un de Mallaury. Son regard apeuré et incompréhensif est rivé sur moi. Je m'apprête à aller à sa rencontre, quand mon biceps est attrapé par une poigne ferme. Je tourne la tête pour croiser l'oeillade glaciale de Fritz.
Fritz : - C'est ça l'exemple que tu donnes à Kalle ? C'est avec un monstre capable de frapper un homme innocent que tu nous demandes de laisser notre petit-fils.
Papa : - Eh oh, mesure tes propos tout de même, Fritz. Mon fils est loin d'être un monstre. Il a ses raisons.
Pas besoin d'expliquer le topo à mon père. Je suis le fruit de ses entrailles, je réfléchis et agis comme lui. On est faits du même sang.
Fritz : - Aucun homme normalement constitué ne foutrait un tel bordel en public, surtout pas devant sa famille.
Jarod : - Ce mec n'a rien à foutre là. Durant toutes ces années, je pense que je vous ai suffisamment montré que j'étais un père respectacle !
Fritz : - Un père absent et violent, ouais. Voilà ce que tu viens de montrer ! Ce jeune homme a rendu le sourire à notre Aada, contrairement à toi.
Jarod : - Pardon ? Ma femme me trompe, et c'est ça le remerciement que j'ai ? Un traitement comme si j'étais le pire des hommes sur Terre ?! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez vous ?!
Fritz : - Ca te pendait au nez, Jarod, ne fais pas l'étonné ! C'est ce qu'on récolte quand on oublie sa propre femme ! Malgré sa maladie, notre fille avait besoin de soutien, de réconfort !
Jarod : - Et j'étais là !!! Je l'ai toujours été !!!
Fritz : - Rien ne vaut une présence ! Ce n'est pas parce que tu répondais à chaque appel de sa part que ça te rendait irréprochable !
Fou de rage, je me débats de l'étreinte de mon père pour atteindre Fritz, mais mon paternel resserre ses bras autour de moi.
Papa : - Non ! S'il te plaît, ça n'en vaut pas la peine. Ce jeune va s'en aller. N'est-ce pas ?
D'une simple oeillade de la part de mon père, le mec acquiesce, levant les mains devant lui.
? : - Je veux pas de problèmes. J'irais faire mes adieux à Aada au cimetière.
Jarod : - Que je te recroise pas, c'est un conseil !
Des petits doigts viennent soudainement s'enrouler autour de mon poignet, et je baisse mon attention sur Kalle, désespérément accroché à moi.
Kalle : - Papa...
Je viens l'attraper pour le caler contre mon torse, sa tête reposant contre la mienne. Son simple toucher parvient à me calmer. Il n'y a que lui qui ait cet effet sur moi, c'est lui mon point d'ancrage.
Jarod : - Je suis là, fiston.
Je lance un regard noir à Fritz qui raccompagne cet enfoiré au parking, alors que je me retourne, posant à peine les yeux sur Mallaury. Cette dernière est toujours aussi silencieuse, à croire qu'elle n'a l'usage de sa langue qu'à certains moments. Ma mère glisse une main sur mon bras, alors que j'observe les quelques invités qui ont été témoins de la scène. Je grogne mes mots quand je m'adresse à eux.
Jarod : - Le spectacle est terminé. Soit vous entrez pour rendre hommage à ma femme, soit vous repartez, mais tout ça dans le plus parfait des silences. Merci.
* * * * *
L'enterrement s'est finalement déroulé sans encombres. Tous les amis d'Aada ont fini en larmes après chaque discours, en particulièrement le mien. J'ai arraché des sanglots à bon nombre de personnes, d'ailleurs. Sauf peut-être mes beaux-parents. Je n'en sais rien, j'ai superbement évité leur regard et n'aie fait aucunement attention à eux. La main posée sur le cercueil, je dévie mon regard sur mon fils, blotti dans les bras de mon père, en larmes. Je me redresse pour venir caresser ses cheveux, embrassant délicatement sa tempe.
Jarod : - On va voir où maman va dormir maintenant, d'accord ?
Kalle : - On pourra venir la voir tous les jours ?
Jarod : - Chaque soir, on regardera les étoiles pour voir si elle te salue, et je sais qu'elle le fera. Et chaque jour, on ira voir là où son corps est endormi. Est-ce que ça te convient ?
Il hoche simplement la tête, avant de nicher son petit nez dans le cou de mon père. Échangeant un regard compatissant avec moi, je lui adresse un léger rictus pour lui signifier que ça va, je n'ai pas d'autres choix que d'aller bien, de toute manière. Aada ne m'aimait plus autant que moi je l'aimais, alors que c'est elle qui a fait un écart. Malgré mon absence auprès d'elle et de Kalle, je n'ai jamais ne serait-ce que regarder une autre femme. Si j'étais loin de la maison, c'était pour récolter de l'argent, pour faire mon travail, et surtout, pour libérer la rage en moi. Ce cancer a fini par l'emporter, mais j'en ai connu les frais aussi. Cette merde a emporté la mère de mon fils, la femme qui détenait la clef de mon coeur.
Je serre la main des autres invités qui viennent me voir un par un pour m'adresser leurs condoléances. J'ai l'impression de planer, d'être dans une autre dimension. Tout ça ne peut être réel... J'ai encore le sourire de ma femme gravée dans la mémoire, je rêverai qu'elle soulève le couvercle de sa dernière demeure pour finalement dire "coucou, c'était une blague" ! Je ne comblerai jamais son absence dans le coeur de notre fils. Il a encore besoin d'elle, c'était trop tôt pour partir, putain ! La vie est injuste par moment...
Après avoir échangé une centaine de poignées de main et la même quantité d'étreintes, le cortège funèbre débute et nous sommes les derniers à quitter l'église. Je descends les quelques marches du bâtiment, alpaguant aussitôt mes beaux-parents avant qu'ils n'emboitent le pas aux invités. Le cimetière n'est pas très loin, il n'est pas nécessaire d'emprunter les voitures. Une marche de quelques dizaines de minutes suffit amplement.
Jarod : - Fritz. Mallaury.
Je garde Kalle contre moi, il s'endort presque. Il faut dire qu'il passe ses nuits à regarder les étoiles, ses heures de sommeil en ont pris un coup. Je caresse son dos pour l'appaiser, tandis que je fixe froidement les parents de ma défunte femme.
Jarod : - Sachez que ce seront les dernières paroles que je vous adresserai. Vous ne nous verrez plus aussi souvent.
Mallaury : - Pardon ?
Fritz relève la tête, fronçant les sourcils.
Fritz : - Et pouvons-nous savoir pourquoi ?
Jarod : - Je pense que vos paroles toxiques vont éloigner mon fils de moi, et ce n'est pas ce que je veux. Nous avons besoin l'un de l'autre pour affronter cette épreuve.
Fritz : - Jarod, tu n'as pas le droit de...
J'interromps mon beau-père d'un geste de la main.
Jarod : - Laissez-moi finir. Je ne coupe pas définitivement les ponts. Vous aurez le droit de le garder quelques heures, le temps que je termine certaines démarches, mais...
Fritz : - Et l'armée, hein ? T'y retournes quand ?
Jarod : - J'y retourne pas. Je serais muté à la caserne d'Helsinki, histoire d'entraîner les prochains tireurs d'élite. Je l'ai dit, je resterai avec Kalle maintenant. Et arrêtez de m'interrompre, je n'ai pas terminé. Je disais donc, je vous laisserai mon fils quelques heures dans le mois, pour que vous puissiez le voir. Mais je ne vous parlerai pas et ne vous permettrai plus de vous immiscer dans ma vie. Vous le verrez pour son anniversaire, pour les fêtes de Noël, mais autrement, faites comme si nous n'existions pas. Et c'est une décision purement réfléchie. Je ne vous laisserai pas me pourrir la vie. J'espère que j'ai été clair.
Et je les laisse là, à balbutier. Mon père vient me donner une petite tape sur l'épaule, me soutenant simplement par son regard. Ma mère vient prendre mon bras et pose la tête contre mon biceps, et le silence résonne à présent autour de nous, nos pieds foulant le sol afin de nous rendre à la dernière demeure d'Aada.
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