❥ Chapitre 3
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- - - - - PDV Jarod - - - - -
Ayant fait le tour de l'hôpital sans trouver la trace de Kalle et ma mère, nous finissons par sortir, nous dirigeant vers le parc de jeu extérieur. Mon père pointe son index vers un banc, Kalle observant le ciel, écoutant attentivement sa grand-mère. Ses joues sont toujours inondées de larmes. Nous brisons la distance entre nous et la voix mélodieuse de maman me parvient enfin.
Maman : - Tout ce que tu vois dans cette étendue bleue, c'est grâce au personne qui ont rejoint le ciel. Comme ta maman. Les étoiles qui brillent quand le soleil est couché, c'est chaque personne qui salue leur famille. Ce soir, tu verras ta maman te dire coucou, ce sera l'étoile qui brille le plus parmi les autres. Tu regarderas attentivement, tu me le promets ?
Kalle : - Voui, mamie. Mais... Est-ce que je pourrais lui parler ? Je veux voir ma maman...
J'encaisse la douleur irradiant en moi. Voir un enfant souffrir, surtout lorsque c'est le nôtre, ça dépasse tout entendement. Aucun enfant ne devrait avoir mal de la sorte ! Mon père serre mon épaule d'une poigne compatissante. Sans eux, je ne sais pas si j'aurais eu la force d'affronter les Bloss. Une chance qu'Aada ait voulu changer de nom à notre mariage, rien qu'en prononçant ces syllabes on sent l'hypocrisie de cette famille.
Maman : - Je sais mon chéri, mais ce ne sera pas possible... Elle est partie pour un monde meilleur, et comme tu l'as dit tout à l'heure, je suis certaine qu'elle retrouvera ton petit poisson. En attendant que tu la rejoignes à ton tour.
Kalle : - Moi aussi, j'irais au ciel ?
Maman : - Oui, mais dans trèèèès longtemps. Ce n'est pas pour tout de suite. Tu dois d'abord devenir aussi grand et fort que ton papa.
Kalle : - Je veux pas devenir comme lui ! C'est sa faute si maman n'est plus là !
Je ferme les yeux pour encaisser sa phrase. Évidemment, il répète tout ce que papy Fritz balance. C'est bien connu, les enfants prennent exemple sur nous. Ma mère se redresse légèrement et attrape le visage en coupe de mon fils.
Maman : - Ca, je ne veux pas entendre, Kalle ! Ton papa a tout fait pour donner le sourire à ta maman, il était là quand il pouvait et...
Kalle : - Non justement, il n'était jamais là ! Maman pleurait tous les soirs, je le voyais avec ses yeux rouge ! C'est sa faute !
Maman : - Personne n'est fautif, mon chéri. La maladie de ta maman était vilaine, à tel point que même les médecins n'ont pas pu la soigner. Monter au ciel lui a permis de ne plus souffrir.
Kalle : - Oui mais elle m'a laissé tout seul ! Les copains vont se moquer de moi à l'école, ils ont tous une maman ! Et moi alors !!!
J'avance d'un pas, m'accroupissant non loin de Kalle. Ses petits yeux vitreux se posent aussitôt sur moi.
Jarod : - Personne ne se moquera de toi. J'expliquerai la situation à ta maîtresse demain, et elle expliquera tout à tes copains.
Kalle : - Tu vas m'emmener à l'école ?
J'acquiesce doucement.
Jarod : - C'est mon rôle, maintenant. Tu n'auras plus à prendre le bus, je vais t'y conduire. Tu peux compter sur moi.
Kalle : - Jusqu'à ce que tu retournes faire du mal aux méchants !!!
Il me crache presque ça à la figure, avant de courir jusqu'au toboggan. J'encaisse comme je peux, mais lui qui est si jovial d'ordinaire, c'est difficile pour moi de le voir dans cet état. On dirait un tout autre enfant. Chacun gère son deuil à sa façon, mais là, ce sera compliqué de le gérer s'il ne fait que crier et me porter pour responsable. Lui aussi a souffert de mon absence, j'en suis conscient. Je baisse les yeux sur ma mère qui s'est redressée.
Maman : - Essaie de ne pas trop lui en tenir rigueur, même si c'est dur... Il répète mot pour mot ce que Fritz t'a dit, il est perdu. L'absence de sa mère va devoir être comblée par quelque chose. Ne le laisse pas de côté, sors avec lui. Les fêtes de Noël approchent, et...
Jarod : - Maman, non pas que ça m'amuse de te rembarrer, mais là, Noël, c'est vraiment pas ma priorité. Surtout que ce sera la première fois qu'on le fera sans Aada. J'ai pas le coeur à ça.
Maman : - Il ne faut pas vous terrer chez vous... Vous devrez voir du monde, Kalle va devenir fou.
Jarod : - Kalle ira à l'école dès demain. Je préviendrai son institutrice.
Maman : - Tu crois que ce sera aussi simple ? Jarod, ce que tu traverses est incroyablement difficile. Et...
Papa : - Khloé, il en est conscient...
Maman : - Attends Dan, je n'ai pas terminé. Je ne crois pas que ce soit aussi simple que ça, de remettre le petit à l'école. Il va forcément voir les autres mamans autour de lui, et puis, il doit se préparer psychologique pour l'enterrement...
Jarod : - Maman ! Stop, s'il te plait. Je verrai directement avec lui ce qu'il veut faire. Il restera à la maison avec moi s'il ne se sent pas capable à affronter sa horde de copains. Mais je pense que ça lui fera du bien.
Maman : - Tu sais combien il est heureux d'être à l'école. Surtout en cette période, avec toutes les... décorations... Les préparatifs...
Papa : - Khloé !
Aada était la mère modèle dont tous les enfants rêvaient. Elle faisait les cookies à amener à la fête de l'école elle-même, elle participait au concours de bricolage en pain d'épices, elle faisait de la peinture sur boules de Noël... Bref, chaque jour elle avait un nouveau programme pour rendre de cette fête un moment inoubliable. Même sur le lit d'hôpital, elle voulait mettre la main à la pâte. Je me souviens l'année dernière, elle a réalisé de la pâte à sel sur ses draps, Kalle était aux anges. Je ne suis pas certain d'être capable de le faire autant rêver.
Jarod : - Laisse-nous déjà digérer l'absence d'Aada... Plus rien ne sera comme avant.
* * * * *
J'ai récupéré mon paquetage en ayant vu Mallaury et Fritz s'en aller. Je n'avais aucune envie de les affronter à nouveau. Mes paroles auraient sûrement dépassé mes pensées. Ou pas. Adossé contre ma bécane, j'attends patiemment que Kalle soit ramené par mes parents. Je me redresse au moment où je vois une voiture se diriger vers l'impasse donnant sur notre maison. Les mains dans les poches, je leur laisse le temps de se garer dans l'allée, non loin de moi. La portière arrière s'ouvre aussitôt que le moteur se coupe et Kalle s'extirpe de l'habitacle, courant aussitôt jusqu'à la porte d'entrée qu'il pousse et s'engouffre à l'intérieur.
Papa : - Il a été silencieux tout le long du trajets...
Jarod : - Merci de l'avoir ramené. Aada a toujours refusé que je le fasse monter sur ma moto. C'est une habitude que j'ai pris.
Maman : - Tu n'allais pas l'emmener sur ton engin de la mort !
J'esquisse un léger sourire. Elle et Aada étaient d'accord sur énormément de choses. Soutien féminin, qu'elles disaient !
Jarod : - C'est pour ça que je vous ai demandé de le conduire jusqu'ici... Il n'a vraiment rien dit ? Il n'a même pas fait référence aux énormes boules de Noël accrochées aux réverbères ?
Papa : - Non, il n'a pas levé les yeux de ses mains. Il jouait avec ses doigts, il ne répondait pas aux questions de ta mère. Ne le laisse pas trop seul, il a sûrement besoin de parler. Tu sais... Nous avons encore le numéro du psy qui t'avait reçu quand tu as perdu ta meilleure amie. Ce n'est pas similaire à la situation, mais ce médecin exerce encore et je sais qu'il t'a beaucoup aidé.
Il me tend une carte de visite que je prends, le remerciant d'un hochement de tête.
Jarod : - Je me souviens de lui, ouais, ça m'a fait du bien de lui parler. Je vais laisser un peu de temps à Kalle, je ne vais pas de suite le forcer à parler. Il a non seulement le tempérament d'Aada, mais le mien aussi. Et on va dire que ces derniers temps, j'ai pas vraiment montré mes émotions vis-à-vis de sa mère.
Papa : - En vue de ce que tu as annoncé à Fritz, c'était compréhensible... La confiance que tu avais s'est fissurée, et cette réaction, personne ne peut t'en tenir rigueur. Tu es tout de même resté à ses côtés, et rien que pour ça, tu peux être fier de toi. Tu n'as pas laissé ta famille.
Je regarde mon père, reconnaissant. Je serais devenu totalement fou s'il avait les mêmes propos que Fritz.
Jarod : - Je pouvais pas. Kalle est tout ce qu'il me reste d'Aada. Et même si je lui en voulais, elle restait ma femme. Je suis peut-être niais, mais j'avais foi en l'amour.
Papa : - Et tu continueras d'avoir cette foi... Il te faut simplement du temps. Tu sais ce qu'on dit... Le temps guérit les blessures.
Jarod : - Je préfère ne pas y penser...
J'entends soudainement un bruit de casse. Je fronce les sourcils en regardant vers la maison. Qu'est-ce que Kalle fabrique ?
Maman : - On va vous laisser, vous avez besoin d'être tous les deux... Tu nous appelles s'il y a quoi que ce soit, d'accord ? On est à l'hôtel Swis, à quelques pâtés de maison d'ici. Nous ne repartirons qu'après l'enterrement d'Aada, alors n'hésite pas !
Jarod : - Promis, maman.
Je l'embrasse ainsi que mon père, avant de retourner à l'intérieur. A peine la porte poussée que je vois mon paquetage ouvert à même le sol, mes affaires étant éparpillées un peu partout.
Jarod : - Mais... Kalle, qu'est-ce que tu fais ?!
Je ferme la serrure à clef, essayant de repérer mon fils. Et c'est un nouvel éclat de verre qui m'interpelle. Je quitte le hall pour avancer dans le salon, le voyant faire valdinguer les cadres photos où je suis représenté.
Jarod : - Kalle !
Je me précipite vers lui, l'agrippant fermement par les épaules, sans pour autant lui faire mal. Je fais face à ses prunelles inondées de larmes, son visage étant rouge écrevisse. Il est blessé mais également très en colère.
Kalle : - C'est à cause de toi qu'elle est partie ! Je te déteste !
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