❥ Chapitre 25
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- - - - - PDV Eerika - - - - -
Venir chercher Yrjö pour le déjeuner, je pensais que ça allait être une bonne idée, mais j'ai plus l'impression d'être une bête de foire plutôt qu'autre chose. Je me cache dans l'écharpe polaire nouée autour de mon cou, ce qui camouflera sûrement le rouge de mes joues. Mes bottines craquèlent sur la poudreuse au sol, j'avance plus rapidement jusqu'à mon militaire que j'ai repéré. Lorsque j'arrive à quelques mètres de lui, il siffle de façon plus aïgue afin d'arrêter l'esclandre que je suis en train de produire au sein de ses collègues.
Jarod : - Le prochain que j'entends siffler astiquera les chiottes du régiment 9. Vaquez à vos occupations !
Le voir si autoritaire, avec une telle prestance, mon bas-ventre ne s'en remet pas, bien au contraire. J'ai l'impression que de minuscules petites lucioles sont en train de dévorer mes intestins. Le regard azur d'Yrjö se pose ensuite sur moi, me faisant fondre comme neige au soleil.
Jarod : - Eerika ? Que fais-tu ici ? Et comment es-tu entrée ?
Eerika : - Mmh, par la porte d'entrée. Le soldat m'a dit que tu te trouvais là.
Jarod : - Il ne t'a demandé aucun papier d'identité ?
Eerika : - Rien du tout. Je lui ai donné mon nom et le tien, ensuite il a ouvert la barrière. Il mangeait un sandwich en regardant un match de football sur son téléphone. Il avait l'air occupé.
? : - Y'a du laisser-aller, sergent Korhonen.
Je dévie les yeux sur l'homme aux côtés du beau militaire, lui aussi a un certai charme. Yeux en amande, de la même couleur que l'écorce, aux traits asiatiques. Un sourire taquin, mais une expression qui demeure tout de même froide. Un sergent aussi, à en juger par les écussons sur son treillis. Les mêmes qu'Yrjö.
Jarod : - Je règlerai ça et j'en ferai part au sergent-chef. Eerika, je te présente Mikko. Mikko, Eerika, une amie.
Mikko : - Si tes amies sont aussi délicieuses qu'elle, je comprends pourquoi tu nous présentes personne...
J'émets un gloussement, alors que le beau blond donne un coup de coude à travers les côtes de son ami. Ce dernier s'avance vers moi et prend ma main gantée pour déposer un baiser papillon sur le dessus.
Mikko : - Ravi de faire ta connaissance, Eerika. Quel bon vent t'amène ?
Eerika : - Également... Je voulais savoir si Yrjö était disponible pour déjeuner. Je me sentais seule chez lui.
Mikko : - Oh, tu es chez lui... Mais quel vilain cachotier !
Mikko échange un regard avec Yrjö, affichant un sourire en coin. J'ai l'impression de déranger, et ce n'était pas du tout mon intention.
Eerika : - Tu peux te joindre à nous, Mikko. J'ai réservé une table au restaurant Wagocoro. Des spécialités japonaises, peut-être que ça te plaira...
Question sushis, je sais qu'Yrjö a adoré le repas d'hier, et vu que je ne connais pas le reste de ses goûts, j'ai opté pour une valeur sûre. Le beau militaire se met soudainement à ricaner, tapotant l'épaule de son ami. Ce dernier arque un sourcil en me fixant.
Mikko : - Merci pour la proposition, mais je vais décliner. J'ai deux ou trois trucs à faire encore avant de prendre ma pause. Oh, et je suis coréen, pas japonais.
Je hausse les épaules en signe d'excuse, regardant Mikko s'éloigner. Le beau brun comble la distance entre nous et viens frotter son nez contre le mien. Sa peau est tout aussi glacée.
Jarod : - Tu t'ennuyais à la maison ?
Eerika : - Bah oui ! Les films de Noël à la télévision, au bout d'un moment, c'est bon. La nana qui débarque dans une ville, qui rencontre un homme et ils finissent par se marier à la fin, c'est trop cliché.
Jarod : - Mmh n'est-ce pas légèrement le début de notre rencontre également ?
Piquant un fard, je baisse les yeux.
Eerika : - Mais non ! C'est pas pareil !
Jarod : - Ca va, je te taquine ! me lance-t-il en riant.
Il me tend son bras que je m'empresse d'empoigner, et nous faisons le trajet retour. Je ne suis plus autant dévisagée qu'avant, les militaires se sont d'ailleurs remis au travail. Nous faisons simplement un crochet vers les vestiaires pour qu'Yrjö récupère ses affaires personnelles, et il troque son treillis contre un jean légèrement déchirré au niveai des genoux, un t-shirt blanc et une simple veste en cuir noir. J'ai des frissons rien qu'en le fixant.
Eerika : - Il neige, tu n'as pas remarqué ?
Jarod : - Pourquoi cette question ?
Eerika : - Parce que tu portes qu'un cuir !
Jarod : - Ah ça, l'attirail des motards est tout ce qu'il y a de plus chaud, je t'assure. Tiens.
Il me tend un casque que je récupère, impatiente. Les engins à deux roues sont des sources d'adrénaline, j'aime tellement ! Cela fait plusieurs décennies que je n'ai pas eu l'occasion de monter en selle, c'est le moment ou jamais de s'y remettre !
Jarod : - Tu en as déjà fait ? Tu as les yeux qui pétillent.
Eerika : - Oh oui, avec... des connaissances. Je n'ai jamais conduit, mais être passagère donne tout autant des vibrations dans le corps.
Jarod : - Je préfère conduire qu'être conduit, mais je vois ce que tu veux dire. Allons-y, je meurs de faim.
J'agrippe à nouveau son bras libre, et nous arrivons bien rapidement au niveau du portail de l'entrée. Mais avant que l'on ne traverse la barrière, Yrjö me demande de l'attendre ici. Je reste donc plantée comme un piquet, tandis qu'il rejoint son collègue dans la petite casebas.
Jarod : - Hey. T'as pas beaucoup de directives à suivre, c'est quoi le protocole ?
? : - Sergent Hard' ! Je ne vous avais pas vu !
Le petit jeune se met au garde à vous, shootant en même temps dans le bureau devant lui. J'aperçois son gobelet de boisson tomber à même le sol, évitant de justesse les bottes de moto d'Yrjö.
Jarod : - Normal, t'avais les yeux rivés sur ton téléphone. Alors, le protocole ?
? : - Toujours vérifier l'identité des personnes souhaitant entrer sur la base ou dans la caserne, sergent.
Jarod : - As-tu appliqué le protocole à la lettre, soldat ?
? : - Affirmatif, sergent !
Jarod : - Pourquoi mon amie a-t-elle pu s'introduire dans l'enceinte de la caserne sans avoir eu à présenter ses papiers d'identité ?
Je l'entends balbutier, son regard se posant sur moi. Je lui fais un petit sourire désolé, c'était une aubaine pour moi qu'il ne me demande rien, je n'ai aucun papier. Nous n'avons pas besoin de cela au pôle Nord.
? : - Euh...
Jarod : - C'est ce que je pensais. Ca te vaudra un blâme, j'en informerai le sergent-chef et ça remontera aux oreilles du gérénal, tu peux en être certain. Repos.
Et sur ces mots, le beau brun me rejoint, encore plus imposant qu'avant. Là par contre, ce sont les chutes du Niagara au fond de ma culotte, va falloir qu'il arrête ça ! Je trottine jusque sur le trottoir, repérant bien vite la moto d'Yrjö. La seule, en fait. Excitée comme une puce, je rejoins la salle que je tapote pour enlever la fine couche de neige.
Eerika : - Tu dois être le seul fou à braver l'hiver avec ta moto !
Jarod : - Je peux pas me passer de ma bécane... C'est ma première femme, j'avoue. Celle pour qui je pourrais tout faire.
Eerika : - Oh, c'est un honneur de pouvoir la monter, alors...
Jarod : - Fais gaffe, certains propos peuvent être déformés si on ne comprend pas la discussion...
Je hausse les sourcils, sans comprendre, avant de pouffer de rire lorsque les lumières se connectent à tous les étages.
Eerika : - Espèce d'obsédé !
Jarod : - Je n'ai rien dit, c'est toi qui as conclus que je parlais de quelque chose de sexuel...
Eerika : - C'est ça, fais l'innocent !
Dans un rire commun, nous montons l'un après l'autre sur le siège en cuir, et mes bras s'enroulent volontiers autour de sa taille une fois mon casque mis, me laissant pleinement le plaisir de sentir ses muscles à travers la fine couche de tissu de son t-shirt. Rien n'est fait en guimauve chez lui, ça c'est certain ! Il démarre sans plus attendre, faisant rapidement ronronner le moteur de son bolide. Une mélodie qui me donne la chair de poule !
Jarod : - Et pour répondre à ton interrogation... Si on sait manier sa moto, qu'importe le temps, on peut la conduire sous n'importe quels intempéris.
Et il relâche le frein, filant à travers les rues bondés de la ville. Je savoure pleinement le vent qui s'engouffre dans mon casque et qui fait virevolter mes cheveux derrière moi. L'adrénaline pulse dans mes veines, Yrjö n'a pas une conduite digne d'une personne du troisième, bien au contraire. Il aime la vitesse. Si bien qu'en quelques minutes, nous sommes déjà face au restaurant, d'après l'enseigne que je lis. Je descends vivement de la selle, lui tendant mon casque qu'il accroche d'un harnais de sécurité, mettant le sien avec.
Jarod : - Le sourire que tu as en dit long. Tu aimes la vitesse comme moi.
S'il savait la vitesse à laquelle vont les rennes du père Noël, il serait dingue ! Mais je m'abstiens de le lui dire, hochant frénétiquement la tête.
Eerika : - J'aime tellement ça ! Et ça m'a ouvert l'appétit, je rêve de yakitoris au poulet !
Jarod : - Allons manger, petite gloutonne...
- - - - - PDV Jarod - - - - -
Après avoir partagé un repas avec Eerika dans la joie et la bonne humeur, je suis retourné à contrecoeur à la caserne. Je n'avais pas plus envie que ça de la quitter, mais je n'avais pas le choix. Le boulot passe avant les... Je ne sais même pas comment définir notre relation. Nous avons passé notre temps à piquer dans l'assiette de l'autre, à faire goûter nos différents directement avec la fourchette de l'autre, comme un couple naissant. J'aurais tendance à dire qu'il s'agit d'un flirt, mais est-ce que je peux réellement le mentionner comme tel ? Cela fait deux jours que je la côtoie, et j'ai pourtant l'impression que ça fait une éternité. J'adore la voir sourire, entendre son rire... Et sa présence réchauffe intantanément mon coeur.
Ayant été sur un petit nuage tout l'après-midi, je suis passé à la maison pour récupérer la voiture, la belle blonde n'étant plus là. C'est quand je me gare devant l'école que je la vois parmi toutes les autres mamans, devant le portail demeurant clos pour l'instant. Je m'échappe de l'habitacle et la rejoint, son naturel fait qu'elle vient de suite poser sa tête contre mon torse. Comme si ce geste était devenu habituel. Nous n'avons échangé qu'une étreinte lorsque je l'ai laissée devant chez moi, lui ayant évité de marcher à travers les trottoirs transformés en patinoire. Je ne peux empêcher un sourire béat d'étirer mes lèvres, mes bras s'enroulant autour d'elle.
Il n'y a plus que nous, dans cette bulle. Je fais totalement abstraction à ce qui nous entoure, aux personnes qui semblent s'indigner que je fréquente une autre femme qu'Aada. A les entendre, je dois rester accroché à un souvenir d'elle, alors qu'elle ne reviendra plus et que mes sentiments étaient éteints. Ce n'est pas comme si je venais de l'enterrer hier, putain, et puis je ne parviens pas à me contrôler face à Eerika.
Eerika : - Le reste de ta journée a été ? me demande-t-elle d'une voix douce.
Nous nous séparons, la belle blonde venant à mes côtés. Je hoche la tête, fixant les grilles fermées de l'école.
Jarod : - Oh, la routine. J'avais une réunion avec le général.
Eerika : - Pour le soldat de l'entrée.
Jarod : - Disons que lui... Il a fait ses affaires.
Eerika : - Hein ?! Vous l'avez renvoyé ?
Jarod : - Ce n'était pas ma décision. Mais oui. La sécurité de la base militaire est primordiale.
Eerika : - Si j'avais montré mes papiers, il serait resté ?
Jarod : - Ce n'est pas à toi de lui dévoiler ton identité. Il est censé respecter le protocole, ce qu'il n'a pas fait.
Eerika : - Imagine s'il a une famille, comment va-t-il subvenir à ses besoins ?
Je baisse la tête sur elle, voyant qu'elle est plus que perturbée.
Jarod : - Eerika, doucement. C'est les aléas de la vie, il va s'en sortir.
Eerika : - Si vous pourrissez son dossier, il risque de ne plus trouver de travail qu'il aime. Vous allez être compréhensifs, hein ?
Je ne peux retenir la commissure de mes lèvres qui s'étirent en un sourire. Le coeur sur la main, même avec le plus parfait des inconnus. Je n'ai heureusement pas l'occasion de lui dire que le général a déjà écrit sa lettre de recommandation peu honorable pour ce petit jeune, la sonnerie retentit et les grilles s'ouvrent. Une nuée d'enfants se met à courir vers nous, et chaque gamin vient attraper les jambes de leurs parents. Au bout de cinq minutes, je vois enfin Kalle saluer ses amis, ses yeux parcourant la panoplie de parents qui attend. Il me repère, sourit légèrement, avant d'être émerveillé lorsqu'il reconnaît Eerika à mes côtés. Je ne m'attendais pas à cette réaction, mais il lui donce dessus et elle le réceptionne dans ses bras, lui tendant un cookie qu'ils ont fait la veille.
Jarod : - Ah oui d'accord, je vois. Je dois t'amadouer avec un gâteau pour que j'ai le droit à un câlin ?
Kalle : - Pardon papa, mais les cookies du père Noël sont trop bons ! Tu as goûté ?
Jarod : - Non, je n'en est pas encore eu l'occasion. Mais à la vitesse à laquelle tu les dévores, il n'y a pas de doutes : ils doivent être succulents !
Kalle : - Il faut qu'on en recuisine pour toi, alors !
J'adore le voir ainsi, aussi enjoué ! Il était temps que sa joie renaîsse, j'ai l'impression de revivre enfin !
Jarod : - Avec grand plaisir, mais d'abord...
J'échange un regard avec Eerika. Elle m'encourage à poursuivre d'un hochement de tête.
Jarod : - Que dirais-tu d'aller faire un tour au village du père Noël ? Tu pourras ainsi lui amener la boîte des derniers gâteaux dans la voiture.
Mon fils change radicalement de couleur. Il devient blême.
Jarod : - Kalle ?
Kalle : - Je veux pas voir le père Noël...
Trop tôt. Je m'en doutais. Je ne veux aucunement gâcher les pas que l'on a fait en avant, je dois me rattraper, et vite ! Mais c'est la belle blonde qui poursuit, caressant doucement la joue de Kalle.
Eerika : - Et les rennes du père Noël ? J'ai fait des biscuits à la carotte pour eux. Ca te dit ?
Quelques minutes passent, le temps que mon fils termine son cookie. Puis il semble reprendre des couleurs, et c'est un sourire radieux qui me fait à présent face.
Kalle : - Les rennes, je veux bien.
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