❥ Chapitre 23
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- - - - - PDV Eerika - - - - -
Je masque comme je peux mon sourire lorsque j'entends Kalle refuser catégoriquement de suivre ses grands-parents. On ne peut séparer un enfant de son père, surtout si ce dernier n'a rien à se reprocher sur son éducation et la façon honorable dont il traite son fils. Sans oublier que j'ai fait un grand pas en avant : j'ai réussi à cuisiner avec le petit, à lui faire faire plusieurs glaçage, entre deux batailles de farine, évidemment. A cet instant, la joie était présente dans ce foyer d'habitude triste, et ça m'a fait tellement plaisir de les voir sourire, détachés de toute tristesse. Je ne décourage pas, je sais que j'arriverai à rapporter de la magie de Noël entre ces murs. Il me faut du temps, mais décembre sera synonyme de renaissance pour les Korhonen.
J'ai également l'impression qu'entre Jarod et moi, il y a plus qu'une simple reconnaissance. Le militaire est jovial, plus ouvert que lors de notre première rencontre, et les paroles de Valterri ne cessent de tourner en boucle dans ma tête. Aurais-je finalement eu un coup de foudre pour le beau blond, sans que je n'ai prédit quoi que ce soit ? Ce n'est pas le but de ma mission, je ne dois pas m'égarer, en aucun cas ! Le père Noël compte sur moi, et si je commence à réfléchir avec la partie de mon coeur qui, normalement, est en sommeil, cela ne va pas aller du tout ! Cependant, je ne peux lutter face à ce regard tellement... envoûtant. Lorsqu'il m'observe intensément, j'ai le sentiment d'être importante, d'être belle à ses yeux.
Un compromis ayant été fait entre le père et le fils, Kalle n'a pas d'autres choix que d'abandonner son petit tablier pour remettre sa veste. Je retourne aussitôt en cuisine.
Eerika : - Attends, je vais te donner quelques cookies pour que tu puisses en manger au dessert et demain au petit-déjeuner !
Le cri de joie qu'il pousse réchauffe instantanément mon coeur. Je parviens à trouver une boite en plastique avec son couvercle que je remplie généreusement de biscuits décorés par les soins de Kalle. Je reviens dans le hall pour lui donner, et il me salue chaleureusement d'un mouvement de la main. Il embrasse son père, avant de courir sur l'allée qui mène jusqu'à la rue, accompagné de sa grand-mère. Le grand-père, Fritz si j'ai bonne mémoire, reste sur le palier de la porte, me fixant comme si j'avais un bouton clignotant au milieu du nez. Comme Rudolf.
Fritz : - Est-ce qu'elle reste ici ?
Jarod : - Si elle le souhaite, oui. Je ne vais pas la mettre à la rue.
Fritz : - Je dois bien admettre que Kalle semble avoir retrouvé un semblant de sourire. Mais ça ne me plaît pas qu'il traîne avec une inconnue.
Jarod : - Et ça ne me plaît pas qu'il reste chez vous. Sauf que je n'ai pas le choix puisque vous avez fait appel à la justice.
Fritz : - Sauf que ça n'a rien à voir. Nous ne connaissons pas cette jeune femme !
Jarod : - Eerika ne dérange personne, et certainement pas Kalle. Il a passé plusieurs heures avec elle à cuisiner, et cela faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu ainsi.
Bougonnant, le sexagénaire finit par s'éloigner, sans un mot de plus. Je me plante à côté de Jarod et soupire, regardant le petit qui monte à l'arrière de leur voiture.
Eerika : - Tu sais... Ne rentre pas dans des joutes verbales avec lui par ma faute. Je ne voudrais pas que tous nos efforts finissent par en pâtir. Ca m'a fait plaisir de voir Kalle ainsi.
Jarod : - Mon coeur s'est réchauffé à l'instant où je l'ai vu avec une poche à douille en main. Il avait à nouveau cette lueur de curiosité brillant dans ses prunelles émeraude, il adore les travaux manuels et c'est grâce à toi. Alors, si tu souhaites rester, tu es la bienvenue, mes beaux-parents n'ont strictement rien à dire sur les personnes que je côtoie. D'autant plus que tu es la seule femme dans mon entourage. Autres que ma mère et Mallaury.
Intérieurement, cette confidence envoie du chocolat chaud dans toutes mes veines, réchauffant ainsi n'importe quelle partie de mon corps, en particulier mon bas-ventre. Un essaim de papillons est en train d'y proliférer, je le sens. Un sourire béat se peind sur mon visage, alors que je recule d'un pas.
Eerika : - Ca me touche. Je te l'ai dit, je compte bien honorer ma promesse. Je vais à présent te laisser, je ne...
Jarod : - Où est-ce que tu vas passer la nuit ? Tu as un toit où dormir, au moins ? Je ne vais pas te mettre dehors !
Originale façon de savoir où je réside. Serait-il inquiet de l'endroit où je compte me rendre ? Tout simplement nulle part, puisque je n'ai pas eu le temps de m'occuper d'une quelconque réservation. Bien que j'ai atterrie à Helsinki depuis bien des nuits, je n'ai jamais trouvé un endroit approprement parlé pour dormir. Je suis allée dans des églises, fermant les yeux seulement le temps d'une heure, ou dans ces centres commerciaux parfaitement chauffés assise en cabine d'essayage.
Eerika : - Je trouverai bien, je vais voir dans un hôtel avoisinant ou...
Jarod : - En cette période, tu peux oublier. Tout doit être complet, le mois de décembre est très florissant sur le marché hôtellier. Reste ici, le canapé est convertible, tu pourras confortablement t'installer.
J'espèrais secrètement qu'il me propose de rester sous le même toit que lui. Ainsi, je n'aurais pas à le quitter très longtemps, le retrouvant dès le réveil demain matin !
Eerika : - Je ne veux pas m'imposer Jarod, je ne...
Jarod : - Tu refuses une nuit au chaud devant une cheminée ?
Je tourne automatiquement la tête vers le salon, posant mon regard sur les flammes qui lèche les bûches calcinées. C'est vrai que dormir au coin du feu, c'est très tentant. Je regarde le beau blond refermer le battant de la porte d'entrée, avant que son attention ne se tourne vers moi.
Jarod : - Tu as le temps d'y réfléchir... En attendant, que dirais-tu que l'on commande le repas de ce soir ? Tu es friande de sushis ?
Eerika : - J'adore les sushis !
Il ne pouvait pas me faire plus plaisir. Mon péché mignon, on n'a pas de poissons crus aussi succulents au pôle Nord !
- - - - - PDV Jarod - - - - -
Après un repas copieux, Eerika a finalement accepté de passer la nuit sur le divan. Une fois seul dans ma chambre, je prends une douche avant d'enfiler un boxer et un bas de pyjama, me glissant sous les draps frais. Je me tourne sur le côté droit, puis ferme les yeux. Les minutes passent sans que Morphée ne me rende visite. Bordel, d'ordinaire, dans cette position, je sombre en quelques secondes, mais là... Je ne sais pas si c'est l'euphorie bouillonnant en moi d'avoir revu Kalle sourire et rire, ou bien si c'est autre chose. Mon ventre est noué, ma gorge est sèche. J'ai chopé la crève ?
Je soupire, me positionnant sur le dos. Je fixe le plafond légèrement éclairé par les reverbères dans la rue. Note à moi-même : changer les rideaux pour des plus opaques, il y a peut-être trop de lumière pour que je parvienne à m'endormir. Je ne cesse de jeter des regards sur mon portble, les heures défilent et je suis toujours sujet à cette foutue insomnie. Grognant légèrement, je me redresse et finis par quitter ma chambre. J'ai sûrement fait, le poisson cru et le riz, ça rassasie pas autant qu'une part de pizza, c'est bien connu. Tout dépend de la quantité avalaée, certes, mais il y a bien quelque chose qui cloche, là !
A pas de loup, je rejoins le rez-de-chaussée, où des chuchotements me parviennent. Je dévie vers le salon, découvrant Eerika adossée sur le dossier du canapé déplié, ses longues jambes étant camouflées sous un plaid polaire. Ses mains sont jointes et dans leur creux, sa petite boule de cristal que j'ai vue plus tôt dans la journée. Je penche la tête sur le côté pour y découvrir une simple fumée blanche à l'intérieur, des mots semblant se former à l'entente de la voix cristalline de la belle blonde et la sphère semble les aspirer, comme on aspire une boisson à la paille.
Jarod : - Que... Qu'est-ce que tu fais ?
Je la fais littéralement sursauter. Un léger petit cri lui échappe, et elle se retourne vers moi. Elle tire légèrement sur sa couverture pour cacher sa lingerie, je suppose que je l'ai prise au dépourvue de l'inviter ici, elle n'a pas de pyjama, je n'ai pas pensé à ça.
Jarod : - Pardon, quel piètre hôte je fais ! Est-ce que tu voulais que je te prête un pyjama ?
Ses yeux dévient littéralement sur mon torse mis à nu, révélant ainsi mes divers tatouages maoris. J'en possède un qui s'étire de mon pectoral gauche jusqu'au poignet, mais avec mon treillis, on ne le devine aucunement. Une manchette sur mon autre bras de ce peuple que j'affectionne énormément est représentée, si je m'écoutais, toute ma peau serait recouverte d'encre.
Jarod : - Mmh Eerika ? Je t'ai perdue, là ?
Eerika : - Hein, euh... Oh, pardon ! Non, ça ira, merci ! Je ne suis pas très frileuse !
Je ne retiens pas un léger rictus qui étire mes lèvres. Je ramasse sa boule en verre et m'installe à côté d'elle, sans trop empiéter sur le matelas. Je lui tends, et elle s'empresse de récupérer son objet fétiche, visiblement.
Jarod : - Encore cette fameuse boule de cristal... Tu lui parlais, n'est-ce pas ? Je t'ai vue...
Ses pommettes semblent rosir. La clarté du foyer me permet de distinguer son visage à moitié.
Eerika : - Non, pas du tout, je...
Jarod : - Je sais que je ne suis pas très ouvert d'esprit, mais... J'aimerais essayer d'entrer dans ta bulle.
Elle attend quelques instants, restant silencieuse, avant de tapoter un coussin à ses côtés. Je ne me fais pas prier et m'installe, les yeux rivés sur la paume de sa main où git sa sphère. D'un mouvement de son autre main, elle refait apparaître cette fumée blanche que j'ai vue.
Eerika : - Une femme a souvent besoin d'un journal intime...
Jarod : - Mmh je connaissais le format papier, où les filles écrivent, mais je vois qu'on a fait du progrès. C'est... électronique ?
Eerika : - Pas vraiment.
Je ne lâche pas la boule de cristal des yeux, essayant de distinguer les mots emprisonnés à l'intérieur. J'y vois aussitôt mon prénom.
Jarod : - Mmh je vois qu'on parle de moi...
Elle émet un gloussement nerveux, tournant légèrement la tête vers moi. Son parfum me hape aussitôt, ces effluves fleuris rendant tous mes sens complètement fous. Ma respiration s'accélère et se calque sur le rythme de la sienne lorsqu'elle croise mon regard. Ses lèvres s'entrouvrent sans qu'aucun son n'en sorte, son front vient doucement se poser contre le mien.
Eerika : - Jarod...
Jarod : - Je sais pas ce que tu m'as fait... Mais j'ai l'impression que je ne pourrais jamais te résister, Eerika.
Eerika : - Ne résiste pas, alors...
Son murmure abat toutes mes barrières. Je comble la distance entre nos visages et dépose délicatement mes lèvres contre les siennes, profitant de la douceur de cette bouche pulpeuse que je rêvais de goûter depuis notre rapprochement, tout à l'heure. Je glisse une main contre a joue, mes doigts caressant sa peua de velours. Une valse langoureuse buccale commence, la température de la pièce augmente dangeureusement. J'ai l'impression de ne plus être maître de moi-même, savourant littéralement cet échange.
J'agrippe sa taille de guêpe que je soulève pour l'installer sur moi. Ma langue ne tarde pas à venir s'enrouler doucement autour de la sienne, mes pulsions prenant rapidement le dessus. Je n'ai plus senti le velours de la douceur d'une peau de femme sous la pulpe de mes doigts depuis bien trop longtemps, je crains de ne pouvoir me contenir plus longtemps. Je glisse une main dans cette tignasse blonde, presque blanche, aussi soyeuse que du coton. Mon autre paume est arrimée à sa hanche droite, mes phalanges se fraient un chemin sous l'élastique de sa lingerie.
Mon érection grandit de plus en plus sous elle, mon envie d'aller plus loin est plus qu'évidente, mais au moment où Eerika pousse un gémissement, c'est comme si l'on venait de m'injecter du plomb dans les veines. Je ne suis plus capable de bouger et une douleur lancinante me vrille le torse. Je suis obligé de mettre fin à cette étreinte, à contre-coeur. A bout de souffle, nous nous fixons en silence. Jusqu'à ce que je décide de parler en premier.
Jarod : - Je suis désolé... Je ne peux pas...
Eerika : - Deux adultes consentants, seuls, ne font rien de mal, Jarod...
Jarod : - Je sais, mais... Pardon, j'aurais dû me retenir. Je ne t'ai pas proposé de rester ici pour te sauter dessus dès la première nuit.
Je la dépose doucement sur le canapé, frustré au plus haut point. Mais c'est mieux ainsi. De quoi aurais-je l'air ? D'un profiteur ? Déjà que je me sers d'elle pour aider Kalle, si je m'attache à elle, cela va s'avérer plus compliqué si mon fils ne l'accueille pas positivement. Tout serait alors à recommencer, je ne veux rien lui imposer. J'embrasse tendrement le front de la belle blonde, avant de lui souhaiter bonne nuit.
Tel un adolescent ayant fauté, je remonte dans ma chambre au pas de course, claquant la porte dans mon dos. Je m'adosse contre cette dernière, totalement déboussolé. J'étais à deux doigts de coucher avec elle, je n'ai eu qu'Aada dans ma vie, et j'ai l'impression de la trahir. Est-ce que cela peut compter comme un adultère ? Même si elle n'est plus là ? Même si j'ai fait le deuil de notre amour ? Pourquoi est-ce que je me mets autant de frein ? Pourquoi ne pourrais-je pas avoir à nouveau droit au bonheur ? Je pousse un léger cri de rage, serrant mes mèches claires entre mes doigts que je tire sans ménagement. Quel con, mais je suis le roi des cons !
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