❥ Chapitre 10
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- - - - - PDV Jarod - - - - -
Après avoir déposé Kalle à l'école avec plus de deux heures de retard, me voilà en route pour le tribunal. J'ai dû m'arrêter en chemin pour faire une halte à la maison afin d'enfiler ma tenue officielle de sergent, je n'ai pas d'ensemble plus professionnel de toute manière. Me garant non loinde ces innombrables marches, je prends une grosse bouffée d'air. Je vais devoir garder mon calme face à Fritz et Mallaury. De quel droit ont-ils pu porter plainte contre moi afin de me retirer la garde de mon fils ?! Je fais mon maximum, je ne peux rien tenter de plus !
Suivant scrupuleusement les indications de la lettre entre mes mains, je parviens à trouver la salle d'audience où je vais être reçu et entendu. N'ayant rien à me reprocher, je n'ai pas voulu me faire représenter par un avocat. Je n'en ai pas les moyens de toute façon et je ne veux pas crouler sous les dettes et les papiers. J'ai assez à gérer avec la maison. Je réajuste correctement mon uniforme, avant de toquer fermement contre le battant de la porte en bois massif. A l'entente d'une voix grave qui m'autorise à entrer, j'obtempère et découvre une petite salle pourvue de bancs marrons, mes beaux-parents se levant, étant aupremier rang. Je croise aussitôt le regard du juge assis derrière son pupitre, son marteau entre les doigts. J'ai repéré également plusieurs policiers au cas où cela devrait dégénérer. Ils me prennent pour un animal ?
Je m'installe sans plus attendre derrière le pupitre à l'opposé de Mallaury et Fritz. Je ne leur accorde aucun regard supplémentaire et fixe celui qui a les clefs de mon avenir entre les mains. Levant le menton, le juge regarde droit devant lui.
Juge : - Bien. Maintenant que toutes les parties sont arrivées, venons-en aux faits. Ceci n'est pas un procès, mais une audience parfaitement établie dans les règles de l'art, afin de convenir de la bonne décision pour Kalle Hardgin, enfant âgé de huit ans. Monsieur et Madame Bloss ici présents ont ouvert une plainte pour mise en danger d'un mineur. Compte tenu des faits et de la situation actuelle de votre foyer, Monsieur Harding, nous avons pensé judicieux de procéder à une décision ultime afin que le petit soit en sécurité.
Je mords puissamment l'intérieur de ma joue pour ne pas répondre et m'emporter comme je devrai le faire. Les parents d'Aada m'ont trahi, ils préparent cela depuis des mois, ce n'est pas aussi rapide qu'un changement de numéro de téléphone. Tout était parfaitement calculé. Je bouge nerveusement ma jambe, mes mains étant croisées par-dessus mes cuisses. Mon coeur palpite fortement contre ma cage thoracique, et mes nerfs sont mis à rudes épreuves, là. Je vois du coin de l'oeil que quelqu'un se lève. Fritz, évidemment. Je ne repère pas d'avocat à leurs côtés, puisque ce n'est pas un procès, il n'y en a visiblement pas besoin. Mais je suis certain qu'il a plus d'un tour dans son sac. Plus mesquin que lui, ça n'existe pas.
Fritz : - Votre Honneur... Nous avons pris connaissance de certaines choses concernant notre petit-fils... Il présente divers hématomes, griffures, et autres petites blessures certes superficielles, mais que nous avons jugé importantes. Notre beau-fils va sûrement se défendre en disant qu'il se bat souvent à l'école, mais Kalle est un enfant sans histoires, aussi doux qu'un agneau. Il ne plongerait pas tête baissée dans un conflit. Voyez-vous, nous avons perdu notre fille l'année dernière, la mère du petit. Nous sommes tous souffrants et essayons de faire notre deuil à notre vitesse... Jarod ici présent est totalement ingérable, la preuve avec cette vidéo que nous vous avons fait parvenir, lorsqu'il s'en prend à l'un de nos invités durant les funérailles de sa défunte femme...
Je fixe le juge les yeux écarquillés. Sans déconner ? Je passe pour quoi, au juste ? J'attends patiemment le moment où je vais pouvoir me défendre, des conneries sans nom complètement déformées. J'ai pas tapé sur le premier mec qui m'a regardé de travers, non, j'ai sauvé mon honneur en défendant ma famille, et surtout, en évinçant un intrus. Ce coach n'avait rien à foutre parmi nous. Aada a voulu trouvre du réconfort, et c'est tout. Le reste, c'est entre nous. Qu'elle n'avait plus autant de sentiments pour moi qu'avant, c'est une chose, mais personne n'a à s'en mêler !
Juge : - J'ai effectivement étudié le dossier, et ai constaté que Monsieur Harding a eu une réaction certes violente, mais justifiée d'après ce que l'on entend sur l'enregistremeent. Voulez-vous rebondir là-dessus ?
Je comprends qu'il s'adresse à moi lorsque son regard brun croise le mien, par-dessus ses petites lunettes rondes. Je hoche poliment la tête et me lève, au garde à vous.
Jarod : - Merci, votre Honneur. Ce que mon cher beau-père a oublié de mentionner, c'est que cet homme n'était autre que l'amant de ma femme. Il n'avait rien à faire ici, et je ne souhaitais pas qu'il assiste aux funérailles. Je pense que cela était totalement dans mes droits.
Juge : - C'est tout à fait compréhensible, effectivement.
Mon coeur bondit littéralement dans ma poitrine. Peut-être que j'aurais les faveurs du juge, à défaut de celles des parents d'Aada.
Juge : - Cependant, avez-vous une explication concernant les violences évoquées sur Kalle ?
Je vois littéralement rouge. Je déteste cette sensation qui me prend au tripe, être accusé de frapper mon propre enfant alors que je ne lève même pas la main sur lui pour une simple fessée ou une gifle ! Je garde la tête haute, tentant de me justifier du mieux que je peux pour paraître crédible. Je ne sais pas ce qui a été dit durant mon absence.
Jarod : - Kalle est un enfant calme, c'est exact. Du moins, ça l'était, jusqu'à ce qu'il comprenne que sa maman ne reviendra plus. Il était très fusionnel avec elle, surtout pendant les périodes de Noël. Dans la famille Bloss, les traditions sont importantes et Aada, ma défunte femme, a voulu lui inculquer tout ce qu'elle avait de bon en elle. Même si elle était bloquée à l'hôpital en raison de son cancer en phase terminale, elle n'a loupé aucune session de bricolage ou de pâtisserie. Elle a toujours été présente pour son fils, et cette soudaine absence a été brutale pour Kalle. Nous, adulte, pouvons faire face à la morte d'un proche, mais pour un enfant ? C'est beaucoup plus compliqué, sans oublier qu'il aperçoit les autres mères de ses amis et...
Fritz : - On s'éloigne du sujet, cela ne prouve en rien qu'il n'est pas violent envers notre petit-fils !
Le juge lève sa main pour l'intimer de se taire, avant de me faire signe de poursuivre. J'ignore superbement mon beau-père et continue mon récit. Mieux vaut n'omettre aucun détail.
Jarod : - Il souffre énormément du manque de sa mère, et dès que l'un de ses amis fait référence à quelque chose qui lui fait penser à elle, il s'emporte. Au début, c'était des petites bousculades, maintenant, les garçons commencent à se défendre, à taper. Et c'est ce qu'il se passe au sein de l'école : vous pouvez demander à la secrétaire de StClaire, c'est elle qui m'appelle constamment sur mon portable. Je peux vous donner toutes les listes d'appels que vous souhaitez. Je ne lèverai jamais la main sur mon fils, sous prétexte que je ressens moi aussi un manque.
Juge : - Mais vous ressentez tout de même l'absence de votre femme, Monsieur Harding ?
Jarod : - Affirmatif, votre Honneur. Je l'aimais, je l'ai épousée et je l'ai chérie tant que j'ai pu.
Le ricanement que j'entends vers mes beaux-parents me fait serrer les poings. Je prends une profonde inspiration, essayant de ne pas me faire perturber.
Jarod : - Mon implication au sein de l'armée ne me permettait pas d'être auprès d'elle chaque jour, mais il ne se passait pas une journée sans que je l'appelle. Elle m'encourageait à continuer, à me battre pour défendre mon pays, au détriment de ma famille. La vie est chère aujourd'hui, et je voulais que mes proches ne manquent de rien. J'ai continué à travailler, je ne regrette pas ce que j'ai fait, et maintenant je suis à la caserne d'Helsinki, ayant renoncé au terrain pour m'occuper pleinement de mon fils. Je travaille lorsqu'il est à l'école, il ne manque de rien, et j'ai appris à gérer ses crises de colère. Mais aucune violence n'est émise de ma part.
Le juge reste silencieux, acquiesçant. Il baisse les yeux sur la montagne de papiers qu'il a devant lui, parcourant les pages d'oeillades rapides. Je reprends place sur le fauteuil, attendant impatiemment la suite.
Juge : - Kalle a donc changé de comportement depuis la mort de votre épouse, est-ce bien cela que vous dites ?
Jarod : - Affirmatif. Mais comment lui en vouloir ? Il a perdu un de ses repères.
Juge : - C'est également cela que Monsieur et Madame Bloss vous reprochent... Il lui manque quelque chose. Kalle n'ira pas bien mentalement tant que ce manque ne sera pas comblé.
Jarod : - Que voulez-vous dire ?
Juge : - Une mère ne se remplace pas, évidemment, mais... Une présence féminine au sein du foyer est nécessaire. Ou masculine, peu importe, mais il a besoin d'avoir une autre forme de présence et d'autorité, autre que la vôtre. Je crains que son équilibre risque d'être encore plus perturbé, sinon ?
Mes sourcils se froncent aussitôt. Alors quoi, je dois m'enticher de la première personne que je croise ? Ma tête finit par se tourner vers Fritz et Mallaury. Je fixe cette dernière demeurant sileniceuse.
Jarod : - Que me reproche-t-on, au juste ? D'abord, on m'accuse de maltraiter mon fils, mais maintenant, il faudrait que je trouve quelqu'un pour remplacer Aada ?
Je temporise comme je peux le ton de ma voix, mais j'ai qu'une envie, leur hurler dessus. Le juge répond aussitôt avant que l'un d'eux ne prenne la parole.
Juge : - Aucune formulation de maltraitance n'a été formulée, Monsieur Harding.
Jarod : - C'est tout comme. Le fait d'évoquer les hématomes et autres blessures que mon fils se fait en chahutant avec ses camarades, cela voulait bien sous-entendre quelque chose.
Juge : - Bien entendu. Mais comprenez que votre fils a besoin d'être recadré. Dans quelques années, il risque de devenir un nid à problèmes, et cela n'est pas bénéfique, ni pour vous ni pour lui. C'est pourquoi je vous propose quelque chose...
J'ai soudainement peur de la sentence, là. J'ai beau eu me défendre parfaitement oralement, il va vouloir avoir des preuves. Enfin, je suppose.
Juge : - Kalle va être placé chez ses grands-parents, le temps que vous fassiez le point dans ma vie.
Le verdict me glace de l'intérieur. Je ne peux donc pas garder mon fils auprès de moi ?!
Jarod : - Je ne comprends pas, votre Honneur. Je n'ai bravé aucune loi, je ne maltraite pas mon fils, mais vous me retirer sa garde ?
Juge : - Ce n'est que temporaire. Monsieur et Madame Bloss me donnent des preuves du mal-être de Kalle depuis des mois. Le dossier qu'ils ont monté est en béton armé, votre fils a besoin d'être entouré des gens qu'il aime, et pas uniquement de vous. Votre refus de votre les parents de votre femme n'est pas légitime, aucun d'eux n'était au courant pour l'amant d'Aada Harding, on ne peut donc pas leur en tenir rigueur.
Intérieurement, je bouillonne. Extérieurement, j'affiche un sourire nerveux, mais c'est plus fort que moi. Là, j'ai encaissé, maintenant, c'en est trop.
Jarod : - Quoi que je dise de toute manière, la décision semble avoir été prise, n'est-ce pas ? Frappez donc votre pupitre qu'on en finisse, et je vais de ce pas trouver une femme prête à élever un enfant.
Mallaury : - Jarod...
Je l'ignore, ne quittant pas le juge des yeux. Je retiens difficilement un grognement coincé dans ma gorge, ma rage n'est pas loin d'exploser.
Juge : - Mesurez vos propos, Monsieur Harding, vous êtes face à la justice, ne manquez de respect à personne si vous ne souhaitez pas subir des conséquences bien plus graves. Vous avez le droit d'aller voir votre fils, autant que ses grands-parents et lui-même le souhaitent. Nous nous reverrons d'ici quelques temps pour faire le point, en attendant, laissez Kalle prendre une bouffée d'oxygène auprès d'autres personnes que vous.
Lorsque le claquement du marteau retentit, j'ai un goût amer dans la bouche. Je soupçonne un pot de vin quelque part, cette rapidité d'éxécution de décision... Ce juge est corrompu, je suis prêt à mettre ma main à couper. Divers enfants sont maltraités dans le monde, et c'est sur moi qu'on s'acharne ? Je le regarde se lever et s'éclipser par une porte arrière, Mallaury et Fritz se levant à leur tour, me laissant planté là. Le vedict est tombé : je perds ma femme, et un an après, c'est mon fils qu'on me retire alors que je fais tout pour qu'il retrouve le sourire !
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