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Violette

Violette : amour caché

Un temps, un ailleurs. Pris d’une quinte de toux sèche, il plaqua sa main sur sa bouche. Sa femme posa sa main sur son épaule, inquiète.
– Tout va bien ? Tu es malade ?
Constance et lui s’étaient mariés par arrangement ; c’était mieux ainsi, ils s’amusaient mieux, chacun de leur côté, à droite et à gauche, ou ensemble, sans être tenu à une seule personne, en s’attachant, ils s’étaient libérés tous les deux. C’était son amie, et pour cela il lui mentit, serein.
– Non, ce n’est rien.
Mais il dissimulait au creux de son poing un pétale, un seul. Un pétale bleu-violet, minuscule, insignifiant, et qui pesait si lourd dans sa poitrine.
Ça va,
ça va,
il se répétait,
ce n’était encore qu’un par semaine, un pétale, ce n’était que cela,
si lourd qu’il étouffait, 
ça va.
Juste une petite fleur bleue, une histoire innocente, sa salive sucrée sur son palais, sa langue avide de ce parfum, avide d’un autre parfum, son cœur avide d’un autre parfum, son cœur avide de Salieri (son cœur, son cœur, son cœur).

Un temps, un ailleurs. Et Salieri pensait, savait qu’il était là, mais il ne le voyait pas ; oh, pitié, pas d’accroc de ses pupilles ; il ne voulait pas voir Mozart. Qu’il ait disparu. Qu’il disparaisse. Que seuls dans son crâne résonnent les bruits de la fête, persistants, irrésistibles, bribes de personnes qui passaient, disparaissaient, de conversations qu’il oubliait avant même de les avoir tenues, rien qu’un instant alangui et,
faites qu’il ne voie pas Mozart
Rien qu’un instant alangui, étiré de sensations irrésistibles, douces, âcres,
Silence. Rien qu’une musique ; sublime.

La gorge de Mozart s’assécha d’une expiration. Il sortit un mouchoir, toussa dedans, deux ou trois fois, vérifia l’intérieur – personne ne devait le savoir, il ne voulait pas de scandale – blanc. Et pourtant, trois jours depuis la dernière fois, six depuis la fois d’avant. La maladie s’accélérait, c’était inévitable. Il pouvait en mourir, c’était inévitable ; à moins qu'il ne l'avoue à Salieri, que celui-ci ne lui retourne ses sentiments. Il allait en mourir. C’était inévitable. Il allait mourir de lui, à quelques pas seulement, qui s’essuyait les lèvres soigneusement, très calme, comme toujours, et pour lui, il n’était simplement pas là ; Mozart en tremblait. Et les lèvres de Salieri tremblèrent la surface du vin, et il aurait voulu qu’elles tremblent ses lèvres à lui, derrière lesquelles un pétale de fleur bleue tremblait de sa respiration , collé par sa salive à l’intérieur de sa bouche asséchée. 

Ça le rendait malade.
Et les autres autour de lui, les autres.
– ...de tous ces mignons, ces hommes-filles, monstrueux, on se croirait à la cour de France ! 
Ça le rendait malade.
– Monsieur Mozart, jouez nous quelque chose !

Un temps, un ailleurs.
Seul, à nouveau, et les notes se répandaient.
Erreur ; faux,
dissonance.
Salieri lâcha son verre, les éclats de cristal voletèrent,

Un temps, un ailleurs.
Les pétales mauves explosèrent sur les touches du piano et Mozart, debout, penché en avant, se tenait la gorge,
écarquillé,
la respiration sifflante, rapide, et son cœur lui défonçait la cage thoracique, trop, trop vite, ça allait trop vite, combien de temps ? Encore quelques jours auparavant, il ne toussait encore chaque fois qu’un unique pétale. Combien de temps lui restait-il ?

Il existait une solution. On en guérissait, certains médecins savaient retirer les fleurs des poumons. Lourde horreur. À l'issue de l'opération, tout sentiment, toute considération pour la personne autrefois aimée disparaissait.
Lourde horreur.
Autant mourir.
Des pas discrets, derrière lui. Il se reprit, se rassit sur le tabouret.
– Wolfgang ?
Elle savait.
– Qui ? murmura Constance.
– Peu importe. Il ne m’aime pas.
Cette fois-ci, il n’était pas parvenu à empêcher sa voix de trembler.  

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