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8 : 𝚄𝚗 𝚍𝚛𝚊𝚖𝚎 𝚎𝚝 𝚍𝚎𝚞𝚡 𝚌œ𝚞𝚛𝚜 𝚋𝚛𝚒𝚜𝚎́𝚜

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Morose avait été le chemin du retour. Seule une lointaine perspective de revoir Agathe avait maintenu Jannot heureux.

Alors que la silhouette de la Maison se dressait au loin, Jannot y aperçut une silhouette. Une silhouette bien trop familière. Il voulut faire demi-tour, mais le bruit du feuillage l'avait trahi et à grands pas le Père approchait.

« Espèce de sale connard ! Quand est-ce que je t'ai permis de partir comme ça ? Depuis quand tu sors, hein ? En plus tu oses ne pas revenir de la nuit ? Et de surcroît me fuir ? Je sais que c'était toi hier, et je t'ai vu avec quelqu'un en plus ! Ce soir c'est ta fête mon petit !

─ Non non Père, je t'en prie, non !

Jannot secouait la tête, implorant.

─ Sale ingrat, je ne suis plus ton père ! Ne m'appelle plus ! J'aurais dû te tuer à la naissance comme je me suis débarrassé de ta salope de mère ! Crève !

─ Non, non ! »

Les larmes grimpaient à toute vitesse aux yeux du petit bonhomme, alors que le Père jetait des pierres sur le corps de Jannot. Le garçon était tombé par terre, et ne pouvait s'enfuir. Le Père commença à le marteler de coups, mais nullement satisfait, il se mit à lui donner des coups de pied. Une branche se dessina à sa vue et il frappa son "fils" avec, jusqu'à ce que l'épais bout de bois se brise.

Au bout d'un temps interminable, le Père arrêta ce lynchage. Le souffle court et la main poisseuse d'un liquide rouge, il essuya sa sueur. Depuis un petit moment les cris de Jannot avaient arrêté de résonner, ne laissant plus que place aux cris de colère du Père, et au bruit mat des coups contre le corps du garçon.
Le Père se recula pour observer la chose inerte face à lui. Il laissa tomber sa pierre, qu'il avait ramassée entre-temps, à ses pieds et recula, les yeux fermés et des larmes sur les joues. « Qu'ai-je fait ? Mon enfant... Qu'ai-je fait ? Jannot ! »

Il l'appela encore et encore, mais jamais le petit roux ne se réveilla.

Alors que les coups lui avaient fait perdre peu à peu conscience, Jannot avait eu une dernière pensée pour Agathe. Il revoyait sa silhouette, il ressentait son petit rire au creux de ses oreilles, et une joie immense le submergeait en pensant à ce temps passé où il avait découvert tant de choses. Il remerciait le monde de lui avoir permis de voir ça, et il se sentait amèrement stupide de ne pas avoir suivi Agathe. Parce qu-

Et sur cette dernière pensée, il sombra.

Quand il mourut chacun le pleura,
Dans son potiron, on l'enterra,
Et sur sa tombe l'on écrivit
Sur la croix : ci-gît
Jean de la Lune
Jean de la Lune...

Pendant ce laps de temps, Agathe désespérait. Après des effusions intenses et beaucoup de pleurs, ses parents l'avaient ramenée dans la maison et lui avaient ordonné de tout leur expliquer. La jeune fille s'était aussitôt exécutée, et leur avait même parlé de Jannot. Le père avait vite remarqué les étoiles dans les yeux de son enfant, et même si au départ la méfiance était de mise, par rapport à cet inconnu et au fait que son enfant se soit retrouvée seule avec un garçon, au fur et à mesure ce sentiment s'était tari, pour ne laisser place qu'à une immense tendresse face à cet enfant si solitaire qui avait pris soin de sa petite perle. Puis à la fin du récit, il avait embrassé sa fille, en lui murmurant que jamais il ne laisserait cette guerre l'emporter sans qu'il puisse voir ce garçon ou la voir grandir.

Mais d'un coup la réalité s'était rappelée au couple. La mère, le cou rouge et les ongles rongés malgré ses règles strictes, avait jeté un coup d'oeil nerveux à son mari avant de s'exclamer :

« Agathe... On doit partir !

─ Quoi ? Mais maman... Après ce que je viens de te raconter... Tu ne comprends donc pas que je dois rester ici ?

─ Ma chérie... Je suis tellement désolée pour ce Jannot. Mais ta sécurité est ma... Notre priorité. Ton père nous a trouvé un bateau pour partir du pays. La guerre s'accélère ma puce, les Pays Terroristes ont une multitude d'armes et engins, ils ont déjà fait explosé le Parlement ce matin ! Ils veulent tout détruire et nous ne sommes plus en sûreté ici, mon amour.

─ Mais maman... S'il te plaît... Qui viendrait ici ? C'est un coin perdu !

─ La discussion est close jeune fille, l'interrompit son père. »

Agathe ne put rien faire d'autre que le regarder avec des yeux abattus. Elle avait assisté, morose, à la préparation de ses bagages par Marthe, la fidèle gouvernante de la Villa Orpheus. Postée à la fenêtre, les yeux fixés vers la forêt, elle ne savait rien du drame qui avait lieu un peu plus loin, et dans sa tête elle ne pensait qu'à cette promesse qu'elle allait rompre. Elle venait de lui dire qu'elle l'attendrait, et quelques instants après elle préparait ses bagages. Elle ne le reverrait jamais alors qu'il était si bon, si gentil et honnête ! Elle ne pouvait partir, elle devait-.

« Mademoiselle, tous vos bagages sont prêts.

Apparemment si.

─ Merci Marthe. Pouvez-vous les descendre en bas avec Timéo ?

La jeune blonde s'inclina, et acquiesça.

─ Bien sûr mademoiselle ! »

Poussant un profond soupir, Agathe quitta sa vue, et descendit l'escalier en marbre comme la marche du condamné.

Quelques instants plus tard, ses bagages étaient empilés dans la voiture et celle-ci démarrait à toute vitesse avec son père au volant et sa mère la regardant, inquiète.

Marthe avait décidé de rester avec Timeo s'occuper de la Villa, et malgré l'insistance des parents d'Agathe et leurs mises en garde du danger, le couple avait décidé de rester. C'est le coeur gros que la petite fille leur avait dit au revoir.

Ce jour là, Agathe venait de perdre trois personnes chères à ses yeux.

Alors que le paysage défiler à ses yeux, elle se demanda « Te reverrais-je un jour ?  Mais surtout... Me pardonneras-tu un jour ? »

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