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1 : 𝙸𝚕 𝚎́𝚝𝚊𝚒𝚝 𝚞𝚗𝚎 𝚏𝚘𝚒𝚜, 𝚞𝚗𝚎 𝚖𝚊𝚒𝚜𝚘𝚗 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚞𝚗 𝚋𝚘𝚒𝚜

Je dédie cette histoire à Chookette

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Jannot, il avait toujours connu le noir et la pénombre ambiante de la Maison, dont l'air saturé de poussière semblait vouloir vous étouffer dès que vous l'inspiriez avec un surplus de force. Parfois, quand le Père partait et cachait le trousseau de clés sous les yeux de Jannot, ce dernier allait courir dans les pâturages. Champs après champs, forêts après forêts. Il se sentait libre, des ailes lui poussant sur le dos. Mais inéluctablement, il revenait toujours à la Maison. Comme un prisonnier n'ayant toujours connu que son bourreau et sa cellule, il y revenait de son plein gré, inconscient de ses chances de liberté.

La Maison était son Oasis dans ce désert de nature hostile. La forêt alentour, dangereuse pour certains, semblait vouloir absorber cette Maison qui avait poussé de nulle part. Mais pour quelqu'un qui n'imaginait même pas possible l'existence d'autres personnes comme lui, mis à part le Père, la Maison était un vrai Paradis.

Jannot connaissait par cœur cet endroit, depuis il ne savait combien de temps, il l'explorait et ne cessait de le redécouvrir. Chaque grincement de parquet, chaque latte, chaque fissure dans les vieux murs décrépis avaient désormais l'emprunte de Jannot. La cave si terrifiante la nuit, était pourtant l'endroit idéal pour les siestes du jeune garçon. Le grenier était devenu le théâtre de ses aventures. Et les poutres devenaient tantôt des lianes ressemblant à celles qui étaient décrites à la radio, tantôt l'une d'entre elles devenaient le fil du funambule haut de plusieurs mètres.

En fin de compte, l'endroit le moins utilisé devenait la chambre de Jannot, seulement peuplée de rongeurs ou vermines du même genre.

Jannot, il détestait sa chambre. C'était l'endroit où le Père l'enfermait quand il avait fauté. C'était l'endroit où souvent l'agonie était venue le chercher, quand la souffrance de la faim se dissipait pour ne laisser qu'un immense abîme douloureux en lui. C'était dans sa chambre que les traces de sang s'étaient imprégnées jusque dans les murs, laissant des traces rougeâtres et une odeur nauséabonde. C'était sa chambre qu'il avait dû récurer de fond en comble alors que la douleur l'assaillait. Et bien que ceci était son quotidien, et qu'il s'agissait de sa "normalité", Jannot ne pouvait surmonter le trouble qui l'habitait dès qu'il était dans cette pièce. Il ne pouvait s'expliquer le malaise qui le prenait aux tripes lorsqu'il entrait dans cet endroit étouffant, ni la pression au cœur quand il pensait à sa chambre.

Parce qu'à tout paradis, un enfer il y a. Et la chambre était l'enfer du jeune Jannot.

Un grincement se fit entendre à l'entrée de la résidence, et le petit roux, qui s'était endormi sur une poutre dans le grenier, se réveilla en sursaut, comme animé d'un réveil interne.

Le garçon descendit agilement des hauteurs d'où il s'était suspendu et grâce au recours de tout un tas d'ingénieux raccourcis, il se retrouva rapidement en bas afin d'accueillir le Père. Depuis le huitième anniversaire de Jannot, le Père souhaitait qu'il vienne l'accueillir chaque fois qu'il revenait du dehors et également qu'il le débarrasse de ses affaires. Une fois seulement, Jannot avait accueilli le Père plus tard qu'il ne l'aurait dû.

Plus jamais il ne recommença.
Ses pleurs ayant longtemps résonné dans la Maison.

Une voix retentit.

« Bonjour Jannot. Est-ce que tu vas bien ? Tu as été sage ?

─ Bonjour mon père. Je n'ai rien fait de réprimandable, mon père.

─ Tu ne me mens pas, j'espère. Tu es au courant de combien je n'aime pas ça. Le moindre petit mensonge de ta part m'exaspère, tu le sais très bien, alors pourquoi me mentir, hein ? Pourquoi ? Ne m'oblige pas à te faire du mal, tu sais comme papa n'aime pas ça ! »

Durant cette petite tirade, le Père avait retiré son manteau dans l'entrée, l'avait donné à Jannot, puis s'était dirigé vers le salon à côté. Au fur et à mesure sa voix avait grimpé, et la peau du bonhomme s'était rougie, pendant que Jannot arrangeait le manteau sur la patère.

« Et ne me regarde pas avec ce petit air malicieux de gamins des rues ! Petit fripon... Regarde moi quand je te parle !

─ Oui, père.

─ Tu veux te comporter en racaille prétentieuse ? T'ai-je élevé comme ça ? Jannot, parle bon sang ! Est-ce que je t'ai élevé comme un petit gamin prétentieux ? Réponds, enfin !

─ Non père. Pardon je-

─ Tais toi ! Ne me parle plus ! Entendre ta voix nasillarde de petit fripon est en réalité insupportable, et baisse les yeux quand je m'adresse à toi ! »

Jannot, désœuvré, ne savait que faire face à ces ordres contradictoires, et, effaré, il gigotait dans tous les sens.

Une claque assourdissante résonna alors dans la pièce.

« Va dans ta chambre. Ce soir tu ne mangeras pas. »

Jannot, habitué à ces éclats de barbarie, se retourna en se pressant vers l'escalier, mais le Père, non content de cette facilité lui donna un violent coup de pied dans le dos. Jannot s'étouffa sous le coup, tomba par terre puis se releva pour atteindre les escaliers en silence. Le Père marmonna quelque chose dans sa barbe, ressemblant vaguement à un Ça lui apprendra à ce bâtard, tandis que des larmes coulaient sur les joues pâles de Jannot.

Mais il y avait longtemps que le jeune garcon ne les sentait plus. Il y avait longtemps à vrai dire que l'enfant ne voyait plus ses larmes.

Ce soir là, Jannot s'endormit à sa fenêtre, contemplant la lune pensive. Elle était son amoureuse, sa confidente, son réconfort depuis qu'il était bébé. Sa sphère parfaite, et son doux éclat le rassurait et il se disait qu'elle était là pour lui et ses tristes nuits. Un chant lui monta à la tête.

Mmh mmmh... tiède nuit de printemps
Mmh... il y a bien de cela cent ans,
Que sous un brin de persil, mmmmh... sans bruit
Tout menu, naquit mmmmh
... Jean de la Lune.

Jannot s'endormit, tout seul sous ses paroles, le ventre creux et douleureux ainsi que les yeux bouffis à force de pleurs silencieux, sous la lueur bienveillante d'une lune aimante.

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