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La soif commence à nous parvenir, et la nuit tombe petit à petit sur l'arène. Ce mot est devenu presque familier et ne me fait plus rien, c'est comme si j'avais toujours été destinée à faire les Jeux, et à y mourir. C'est ainsi et pas autrement.

Lors de l'attaque des chiens, je n'ai pas porté attention aux coups de canons, mais je crois qu'ils s'élevaient au nombre de quatre. Mes doutes se confirment lorsque le sceau du Capitole accompagné de son hymne traditionnel s'affiche dans le ciel, nous éclairant un peu, tout en captivant notre attention pendant quelques courtes minutes.

Micka Smith, du Un. Astrid Clayne, du Sept. Tamarah Glassman, du Dix. Madison Shields, du Douze. Je remarque une lueur de tristesse dans les yeux de Chris, et je m'apprête à le prendre dans mes bras, mais je me retiens, ce n'est peut être pas le bon moment, il vient de perdre la seule personne qui lui rappelait son district. Mais je repense aux morts, et celle de Tamarah me surprend étrangement : la chouchoute du Capitole est donc morte.

Mon esprit s'égare un instant, plus précisément vers Lily, du Neuf. Elle est toujours en vie, et elle le restera. Elle devra s'en aller, et pas dans les pinces d'un hovercraft. Je secoue la tête pour chasser toutes ces pensées et je me tourne vers mes alliés.

- On s'installe ici ? Je peux prendre le premier tour de garde, je propose.

Chacun acquiesce en silence, et nous nous posons dans le sable maintenant froid. J'entends les autres se coucher rapidement, et peu de temps après, leurs souffles réguliers m'apprennent qu'ils sont déjà endormis. Ces journées dans le noir nous ont exténuées, en plus de cette attaque inattendue. Je fixe l'horizon, en haut de cette petite dune je distingue au loin la mer, présente dans cette arène, là où nous nous sommes baignés. C'est beau d'ici. Je pourrais presque aimer cet endroit, si onze enfants n'étaient pas morts dans ce lieu. Nous ne sommes plus que treize, je ne pensais pas arriver jusque là.

Des pas -qui n'appartiennent à personne d'autre qu'à Chris- s'approchent lentement de moi, et sans un mot il s'assoit à mes côtés.

- On peut pas dire que c'était mon amie, mais elle venait de chez moi, murmure-t-il. Elle seule ici connaissait les forêts du Sept, et l'odeur des pins qui y régnait.Elle était la seule qui me comprenait vraiment.

Je me tais en l'écoutant, le laissant faire défiler ses paroles pleines de regrets. Je me rapproche de lui petit à petit et pose ma tête sur son épaule droite, et le calme lunaire s'impose entre nous. Peu de temps après, il continue son monologue.

- C'est beau n'est-ce pas ? Les Juges ont créés un bel endroit pour la mort de vingt-trois enfants. Enfin peut-être n'était-ce pas voulu... Peut-être voulait-il simplement éblouir les yeux des spectateurs Capitoliens. Tu te rends compte, qu'autour de nous, là où on le voit pas, il y a des caméras qui diffusent ces images dans tout Panem ? Ces images de mort. Ces images d'enfants apeurés. Tout ça pour tenir le pays en place. Le système doit bien être fragile pour qu'il faille des sacrifices afin que la rébellion n'éclate pas.

- Chut, je soupire. Si tu ne veux pas finir comme tous ceux avant nous ici.

- C'est la seule façon de s'en sortir bien, non ? Tous les vainqueurs deviennent fous. Je préfère mourir que grandir sans mon esprit. On se rappellera de moi comme je suis maintenant, pas comme je serais plus tard.

- Ils ne sont pas tous fous, je lâche. Certains restent censés.

Il souffle bruyamment et il se tait enfin ; non pas que ses paroles ne m'intéressent pas, mais certaines fois, le silence est un bien meilleur ami que des paroles inutiles. Soudain, un bruit attire en même temps notre attention, nos têtes se tournant vers la gauche dans un mouvement simultané.

Chris se lève, sur la défensive, et m'ordonne de rester en retrait. Mais je le rejoins tout de même, en l'incitant à se baisser s'il ne veut pas que cette chose le repère. Face contre le sol, nous observons ce qui arrive : trois formes noires et humaines, marchant lentement dans le sable et la fraîcheur de la nuit.

- Lara... lance mon compagnon en reconnaissant la plus grande des personnes, à la fin du groupe, de longs cheveux traînant dans son dos.

A chaque fois que je repense à elle, je vois Dakatt et puis Tom. Je surgis d'un bond, mais Chris me rattrape d'un pied, me faisant trébucher, dans un bruit tout sauf discret. Ils s'arrêtent et regardent dans notre direction, mais nous ne bougeons pas et ils continuent leur route.

- On est pas seuls, je chuchote. Si eux sont ici, les autres devraient l'être aussi.

- Et par les autres tu engages qui ?

- Lily du Neuf, Clary du Cinq, Aëlys du Deux et Camille du Six. Julie du Huit et Luca du Cinq. Je crois que c'est tout, si mes calculs sont bons.

- Tu comptes vraiment chaque personne qui te sépare de la victoire ? bégaye-t-il en regardant les dunes en face.

Je déglutis le plus discrètement que possible ; aucun d'eux ne me séparent de la victoire, mais plutôt entravent Lily. Je ne peux pas lui dire, je préfère qu'il ne sache pas pour mon plan, il me tuerait pour ça.

- Les deux là, je vous relaie, j'arrive pas à dormir, s'écrie Orotika.

- Pas si fort ! je lui dit. On est pas seuls...

Je pointe mon doigt en direction des trois ombres qui progressent toujours plus dans le désert. Notre alliée hoche la tête et prend notre place tandis que nous nous glissons dans un sac de couchage côte à côte, mais mes paupières ne tardent pas à se fermer sous son regard protecteur et insistant.

- Jane réveilles toi ! hurle Penny en me secouant.

Je m'éveille en sursaut, et vois toute notre alliance dans tous ses états, tentant de rassembler le plus d'affaire possible. Je cherche Chris du regard, mais, à mon grand étonnement, il n'est pas présent. Où a-t-il pu bien passer ? Est-ce à cause de lui toute cette pagaille ?

- Où est Chris ? je m'empresse de demander.

- J'aimerais bien te dire où il se trouve, mais j'en ai aucune idée, avoue Penny.

Je m'apprête à crier son nom, mais Orotika place à temps une main protectrice sur ma bouche.

- T'es devenue dingue ou quoi ? Faut qu'on bouge et vite, sinon Chris arrivera à nous retrouver et il nous tuera, jusqu'à la dernière, même toi, ma chère Jane.

- Chris n'est pas parti  pour revenir nous tuer, je murmure en serrant les dents. Il n'aurait jamais fait ça.

- Ou peut-être que si. Tu lui as peut être fait confiance trop vite.

En colère, je range rapidement mes affaires dans mon sac. Orotika a sûrement raison, je me suis peut-être trop rapidement attachée à un inconnu, qui ne voulait que me tuer depuis le début. Mais une petite voix me murmure au fond de mon être que tout ceci est faux, et que Chris est une personne digne de confiance.

Mon sac à dos sur les épaules, mon arc bandé devant moi, je guide notre alliance maintenant très faible -nous ne sommes plus que trois- à travers le désert. J'ai l'impression qu'il n'y a pas de fin ici, et nous nous enfonçons de plus en plus dans les étendues sableuses. De plus, le vent se lève dans notre direction, envoyant pleins de petits grains se fourrer dans nos yeux, nous obligeant à nous arrêter.

Nous nous asseyons côte à côte, buvons un peu d'eau et frottons nos yeux pour tenter d'enlever tous les grains.

- Mettez votre capuche, ça ira peut-être mieux, suggère la tribut du Onze.

Nous essayons sa méthode et le résultat est bien visible : en rabattant un peu le rebord de la capuche devant nos yeux, nous voyons immédiatement mieux, même si quelques grains arrivent à trouver le chemin de notre œil.

La journée de marche est longue et fatigante, nous trébuchons, nous peinons à monter et descendons les dunes comme sur une luge, et la soif nous gagne. Moi qui croyais que notre eau serait suffisante, malheureusement non, ma gorge est déjà sèche, mais je m'abstiens de le dire pour ne pas gaspiller notre ressource vitale.

- On a qu'à s'installer là-bas, montre Orotika du doigt.

Je suis la direction indiquée par sa main et trouve au bout le sommet d'une dune, plus haute que toutes les autres. Sans un mot de plus, nous commençons l'ascension de la montagne de sable, avec difficulté, mais après un long moment, nous dominons enfin le désert. De toute façon, personne ne pourra nous voir, la visibilité est très mauvaise à plus de vingt mètres.

- Reposez vous, je prends le premier tour de garde, je propose.

Les deux amies ne protestent pas et s'allongent dans leur sac de couchage, la nuit tombe doucement et la fraîcheur s'installe. L'hymne retentit mais aucun visage ne s'affiche dans le ciel ; s'il n'y a pas de morts d'ici un ou deux jours ils feront tout pour qu'il y en ait plus d'un seul coup.

Mes paupières sont lourdes et je lutte contre le sommeil quand un bruit que je rêvais d'entendre me parviens. "bip bip bip". Je me dirige dans cette direction, et en effet, un petit parachute blanc se pose encore une fois devant moi. Un nouveau cadeau des sponsors.

J'ouvre le paquet avec précipitation et trouve une petite bouteille d'eau accompagnée d'un mot : gardez précieusement. Je m'apprête à mettre de côté le paquet quand quelque chose au fond attire mon attention : une longue, très longue bobine de fil de pêche. Et un petit harpon.

- Merci, je murmure en regardant le ciel, dans l'espoir que mes mentors me regardent.

Je vérifie que mes alliées soient bien endormies et je savoure l'éclat délicat de la lune artificielle sur ma nouvelle arme, noir mat, et douce comme la soie. Puis je déroule petit à petit le fil de pêche pour m'en faire... un filet.

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