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|| 13 ||

- Je prends le premier tour de garde ! j'annonce haut et fort.

Je m'extirpe des restes de mon sac de couchage et me poste à l'entrée de la corne d'abondance, même si je ne pense pas que cela serve à grand chose, étant donné le noir complet qui règne sur la totalité de l'arène.

Je tourne et retourne dans ma main le couteau d'Orotika tout en pensant au traître de l'alliance. Les chuchotements dans mon dos s'apaisent très rapidement, ne reste plus que des respirations régulières, signifiant qu'ils dorment. Mais un bruissement dans mon dos me fait retourner.

- Je t'avais dit de ne plus jamais faire ça ! je me retiens de hurler à Chris, dont j'ai senti la présence.

- Excuse moi de vouloir te tenir compagnie, ricane-t-il.

Je souffle et je tente de discerner son visage dans l'obscurité, mais rien n'y fait, ça ne sert à rien. Mais à quoi sert cela si les spectateurs ne peuvent rien voir ? Le Capitole a dû -comme d'habitude- trouver un autre moyen.

En fixant ce qui doit être les arbres en face de moi, je me surprends à penser à Lily, perdue quelque part dans cette arène. Je me suis promise de la protéger jusqu'au bout, et pourtant c'est la première fois depuis que je suis ici que mon esprit se tourne vers elle. Étrange non ?

- Tu ne m'as jamais dit quelque chose sur toi, murmure soudain mon voisin.

- Toi non plus, je réponds sèchement.

Je déteste être désagréable, mais c'était vraiment plus fort que moi. Quoi lui dire ? Que j'habite au Quatre ? Wow passionnant, je suis sûre qu'il le sait depuis je dirais... La Moisson ?

- Vas-y dis moi quelque chose, insiste-t-il. N'importe quoi ! Par exemple... Tu voyais quoi de la fenêtre de ta chambre ?

- Ok, vraiment n'importe quoi. Alors... Je voyais l'arbre du voisin, je ris. Et aussi la mer au loin. Et toi ?

- Presque aussi passionnant que toi... La forêt bien sûr, elle est partout au Sept, mais aussi le clocher de l'école.

Je ne sais quoi répondre et continue à me perdre dans l'obscurité.

- Bon sinon, j'ai appris que t'étais une carrière ! Depuis combien de temps ?

- Quatre ans, je souffle.

Le silence s'installe entre nous et je grelotte dans le froid nocturne avec seulement la petite veste que nous avons reçus avant les Jeux.

- Tu as froid ? Tu veux ma veste ? propose mon allié que je pourrais considérer maintenant d'ami.

Il a l'air sûr de lui, mais je ne peux accepter, j'aurais la culpabilité de le laisser, lui, mourir de froid.

- Si j'ai froid, et que, d'après les dernières nouvelles je suis humaine et toi aussi, tu devrais être frigorifié toi aussi ? je ris.

Il s'autorise un sourire, tremble lui aussi sous l'effet du froid mordant, et remonte un peu plus le col de sa veste sur son cou. Je m'autorise à fermer le zip jusqu'à mon cou, et je glisse même la capuche noire sur ma tête, espérant que cela arrange les choses, de toute façon ça ne peut pas les empirer.

Nous fixons un semblant d'horizon, faisant mine de surveiller, étant donné que nous serons morts lorsque nous comprendrons que quelqu'un est là, ou tout du moins à l'agonie ou très près. Je ris à cette pensée, ce qui fait retourner Chris, surpris.

- Je pensais juste à notre inutilité, je m'explique. On sera mort si quelqu'un arrive, et les autres aussi.

- Tout à fait vrai, princesse.

- Princesse ? je réplique en m'écartant de lui.

Il m'entoure de ses bras amicalement et je me love contre lui, ma tête sur son épaule, oubliant bien vite ses paroles, profitant de sa chaleur, lui de la mienne. Nous avons trouvé la solution pour nous tenir chaud, sans qu'un de nous deux ne meure de froid.

- Oui, princesse, continue-t-il. Tu ressemblais à une princesse dans ta robe à l'interview, coiffée ainsi.

Les mouvements de sa mâchoire, posée sur le dessus de ma tête, se répercute dans ma boîte crânienne, mais je ne souhaite pas me séparer, je vais mourir de froid pour une raison inutile. Le silence plane pendant un moment, puis j'entends la respiration régulière de mon nouvel ami dans mes oreilles, et je comprends qu'il s'est endormi, mais je ne peux pas en faire autant, et je fixe toujours autant les buissons en face de l'entrée de la corne, sauf que mes paupières sont lourdes et je n'ai qu'une envie, rejoindre enfin les bras de Morphée.

Un coup de coude dans les côtes me tire de mon sommeil profond dont je n'ai aucune idée de la longueur. Je devine le visage de Chris près du mien, et encore ensommeillé il arrive à murmurer :

- Beau tour de garde, princesse.

J'esquisse un sourire qu'il ne verra jamais à cause de l'obscurité, puis je sens une autre présence derrière moi.

- Eh, allez vous coucher avant qu'on se fasse assassiner, ricane Orotika. Je prends le tour de garde c'est bon.

Elle nous repousse avec une violence surprenante, elle a dû sûrement voir sa famille pendant ses rêves ou y a penser. Mais je repense à mon sac de couchage lacéré, peut-être pourrais-je prendre celui de mon alliée du Deux qui guette ? Je jette un regard vers elle et distingue malheureusement la silhouette du sac enveloppé autour de ses épaules.

Je me glisse en tremblant dans le mien, et à peine j'y suis allongée que je claque déjà des dents, et apparemment très bruyamment car Orotika se retourne, mais aussi Chris se rapproche.

- Encore froid princesse ?

- Oui, je tremble. Et ne m'appelle plus princesse.

- Très bien princesse. Qu'est-ce qui ne vas pas ?

- Connaîtrais-tu quelqu'un à ne pas m'aimer au point de lacérer lamentablement mon sac de couchage au couteau ?

Sa main parcourt la surface de ma couette, et lorsqu'il passe sur les lacérations, sa main chaude se pose sur ma peau froide. En plus, je suis en short, je suppose que je dois être la seule dans cette foutue arène à avoir eu cette stupide idée. Je pourrais réfléchir la prochaine fois avant d'agir peut-être ?

- Non, bégaye-t-il. Je... ne connais... personne.

Je sens comme une once d'hésitation dans ses paroles, et celle-ci me fait douter moi aussi.

- Tu veux venir avec moi ? me propose-t-il soudain.

En temps normal, je fixerais ses yeux pour voir son vrai état d'âme, mais étant donné le noir complet je n'hésite pas et me loge à ses côtés, et immédiatement, j'ai comme l'impression de plonger dans une eau brûlante.

- Merci, je murmure en posant ma tête sur son torse.

Je pensais qu'il allait reculer, mais à ma grande surprise il me laisse faire, et passe son bras dans mon dos, sa tête sur mon épaule.

Je me demande sincèrement ce que les gens pensent de moi en ce moment ; je perds mon petit-ami, je le pleure pendant deux jours et je suis dans les bras d'un autre garçon ? Non je ne suis pas comme ça, je ne pourrais jamais, oh grand jamais, aimer Chris comme j'ai aimé Tom. D'ailleurs, rien que son souvenir laisse une larme s'échapper de mon œil, qui s'écrase lourdement sur la veste de mon allié.

- Tu penses à lui, c'est ça ? chuchote-t-il.

Je me contente de hocher la tête avant que d'autres larmes ne s'ensuivent, la main de Chris passe de haut en bas de mon dos, dans un geste réconfortant. L'arène crée bien des liens étranges, après en avoir brisé d'autres. Ces Jeux tout simplement nous détruisent, mais tentent tout de même de nous reconstruire.

J'essaye de dormir mais c'est impossible, mes pensées se tournent toujours vers Tom, et je le revois souriant et ses cheveux noirs ensablés. C'est comme ça que je veux qu'il reste. Je veux qu'il reste beau et heureux, je ne souhaite pas que son visage agonisant me hante à tout jamais, m'empêchant d'aimer à nouveau. Chris se tourne et se retourne, et à sa façon de faire je devine que lui aussi ne réussit pas à trouver le sommeil.

- Tu faisais quoi au Sept ? je chuchote pour briser le silence inquiétant.

Je sens son corps bouger encore une fois pour me faire face je suppose, puis il me répond avec douceur.

- Je coupais des arbres à longueur de journée. C'est pas aussi passionnant au Quatre je parie !

- Mais non je voulais dire en dehors de tout ça... Enfin un loisir ?

J'ai soudain l'impression de voir ses yeux briller dans le noir.

- J'adore la musique, malheureusement je ne possède aucun instrument. Mais au Sept on chante beaucoup en travaillant, oui tu vas rire, on dirait les contes, mais c'est vrai ! Et toi ? Te battre ?

- Non ! je réplique. A ta grande surprise, j'aime aussi chanter et jouer du piano.

- Tu as un piano ?

- Ma grand-mère avait un piano, j'insiste.

- Chut ! s'exclame Astrid. On voudrait dormir.

Je ris silencieusement et nous nous taisons, tentant encore une fois de trouver le sommeil, avec certes beaucoup de difficulté.

Mes paupières sont lourdes et elles se ferment à une rapidité surprenante, mais malgré cela je n'arrive pas à m'endormir. Une nouvelle fois, le visage de Tom m'apparaît. Puis celui de Victor, à faire l'imbécile comme toujours. Et Gabriel, timide et peureux mais pourtant si doué avec un sabre. Et Lily, ma petite Lily, riant aux éclats et chantant de sa belle voix vibrante. Et mes parents, fous amoureux l'un de l'autre. Je pensais que leur image s'était effacée de ma mémoire, mais à mon grand bonheur elle est toujours bien présente, le visage fin de ma mère, ses longs cheveux bruns et ses yeux noisettes, mon père, grand, blond et des yeux bleus scintillants comme la mer. Ils me parlent, me rassurent, comme lorsque je n'étais qu'une petite fille insouciante. Et grâce à eux, je tombe peu à peu dans les bras de Morphée.

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