Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

|| 11 ||

Je marche en tête, et je retiens mes larmes, ma gorge est nouée, je n'arrive pas à parler. Ma vue est brouillée et j'essuie discrètement mes pleurs avant qu'ils ne dévalent mes joues.

Je dois retrouver à tout prix la bande de Lara, peu importe où ils se cachent, et je pense bien que mon alliance sait ce qui se trouve derrière ma tête à mon pas déterminé et mes coups violents dans les branchages qui encombrent notre passage.

- On fait une pause ? propose Chris pour calmer les tensions.

- Non ! je réponds avec agressivité et en accélérant la cadence.

Personne n'objecte, et nous continuons.

- Tu es sûre que ça va ? intervient Orotika.

- Oui. Il y a juste un certain Dakatt qui a tué mon petit ami et qui me donnera de ses nouvelles quand je serais passée le voir !

Elle recule en entendant mes paroles, mais ce n'est pas ce que je remarque premièrement. Je remarque un bruissement qui ne peut être que celui d'un humain en fuite, à quelques mètres seulement. J'ai l'impression de m'être transformée en animal, Tom me gardait humaine jusqu'à présent, maintenant qu'il est parti, je suis comme retournée à l'état sauvage.

Je saute par-dessus les arbustes, dégage les arbres, et atterris dans un endroit couvert d'arbres, aucun chemin en vue, mais je m'élance encore plus rapidement, au risque de me faire gifler par certaines branches rigides.

Je vois un corps qui court devant moi, puis rejoint par un autre, d'une fille reconnaissable à sa longue chevelure, puis d'encore deux autres personnes, un autre garçon et une autre fille. Il n'y a pas beaucoup d'alliances de quatre dans l'arène, d'après mes connaissances, peut-être est-ce celle de Lara ? Nous sommes bien trop loin pour le savoir, et je sens le souffle de Penny devenir rauque et irrégulier, mais je ne m'arrêterais pas, pas maintenant, peut-être si prêts du but !

Mes pieds me font mal, les chaussures que je porte ne sont vraiment pas adaptées à la course, je repense à celles que j'avais au centre d'entraînement, je regrette déjà leurs conforts et leurs appuis. Ma foulée se rapetisse, je sens un point de côté percer dans mon flan, mais je pense de tout mon cœur à Tom, qui me redonne la force de sprinter. Mes adversaires aussi ne sont pas très endurants, et quand je distingue le visage du dernier visage qui se retourne pour calculer la distance encore présente entre nous, je ne peux plus m'arrêter : Dakatt. Dakatt Holson, du Huit, qui a tué Tom, en personne.

- Pour Tom ! je hurle en continuant de courir de plus en plus vite, bravant la douleur qui se fait lancinante au niveau de mes côtes.

Je perçois un tressaut de surprise chez eux, qui leur fait perdre cinq bons mètres, que je rattrape sans trop de difficulté. Je compte sur l'aide de mes alliés, mais je m'aperçois qu'il ne reste plus qu'Orotika, nous sommes en minorité. Un couteau vole en frôlant mon oreille et vient se planter à quelques centimètres du corps de Nam qui vient de trébucher, je prends mon arc et encoche une flèche, je me pose pour la tirer, et je les enchaîne, les unes après les autres. Mais aucune n'atteint sa cible principale, une effleure seulement la jambe de Dakatt, en lui provoquant cependant une vilaine blessure pour laquelle je me réjouis intérieurement.

Mais ils rebroussent bien vite chemin, nous leur laissons la vie sauve avec en gage quelques blessures. Nous nous regroupons, et soufflons un bon moment, jusqu'à ce que je propose :

- On rejoint la plage ? S'il vous plaît.

Personne ne conteste et je me fis à mon instinct pour rejoindre la bande de sable. Et en peu de temps nous nous retrouvons dessus. Je souris faiblement dans la lumière déclinante de la journée, et je m'accroupis pour caresser doucement le sable blanc. Il est exactement comme sur la plage en face de chez moi. Ma main s'arrête sur un petit coquillage blanc. Je le pose dans ma paume et l'inspecte attentivement tandis que mes alliés s'amusent à tremper leurs pieds dans l'eau. Il est fin, brillant et reflète le bonheur.

- Orotika ? j'interpelle.

Cette dernière se retourne vexée de ne pas pouvoir continuer à jouer, et se dirige lentement vers moi.

- Oui ?

- Tu pourrais me passer un de tes couteaux s'il te plaît ? je demande gentiment. Ou un poinçon si tu as.

- Poinçon, j'ai pas, sourit-elle. Mais ça revient à peu près au même.

Elle me tend un couteau effilé, très élégant, mais surtout qui ne ressemble pas à ce type d'arme. Je souris en guise de remerciement et elle s'en va vers les autres, me laissant seule. Je fais attention à ce que personne ne me regarde -quoique cela n'a pas vraiment d'importance, il y a une probabilité importante que je passe en ce moment même sur tous les écrans de Panem- et j'incruste doucement la pointe dans le coquillage. Je trace une barre verticale. Puis une horizontal, à la perpendiculaire de la première. "T". Ma main dessine un cercle sur la surface blanche. "O". Une autre barre verticale, et une parallèle. Deux barres sécantes et obliques, partant toutes deux des extrémités supérieures des deux dernières barres. "M".

J'observe le résultat, et j'en suis plutôt fière. Je serre très fort le coquillage dans ma main en évitant de peu la larme. Quand je rouvre mon membre, ma paume est ensanglantée. Je retire le précieux habitacle, et heureusement, il ne porte aucune trace rouge, je le rince tout de même dans l'eau salée.

- Arrêtes ça Jane. Tu te fais du mal, murmure la voix de Penny par-dessus mon épaule.

Je sursaute en l'entendant, et me retourne, en la regardant dans les yeux. Je n'ose pas lui répondre "je fais ce que je veux, c'est pas toi qui a perdu de quelqu'un de cher", au lieu de quoi je l'ignore entièrement et continue mon chemin.

- Jane ! continue-t-elle. Tu vas m'écouter à la fin ? Je sais pas ce que tu penses, mais c'est mal de ressasser le passé comme tu le fais. C'est pire que d'oublier.

- Non, je réplique sèchement. Je préfère me souvenir plutôt qu'oublier. J'étais la seule personne qu'il avait, je veux qu'on se souvienne de lui, pas comme un orphelin mal traité, mais comme quelqu'un qui s'est porté volontaire pour les Hunger Games par amour.

Elle reste bouche bée. Je m'assois dans le sable juste quand l'hymne retentit dans l'arène. Sans m'en rendre vraiment compte, je me lève. Le sceau de Panem, notre soi-dit en passant pays libre, apparaît, mais je sais trop bien ce qui va s'ensuivre.

Le visage de Julie Fine, du Trois reste quelques secondes dans le ciel noir. Elle ne sourit pas. Mais elle était encore vivante.

Puis vient celui de Tom. Un faible sourire éblouit son visage hâlé. Ses yeux me fixent avec insistance tandis que les miens pleurent. Je repense à tout ce que j'ai vécu avec lui. Tout ce qu'il a vécu pour moi : à peine seize ans.

Son visage disparaît pour laisser place à celui de Mathis. Je m'écroule à genoux dans le sable humide et je pleure toutes les larmes de mon corps. Une sensation de vide s'est installée dans mon cœur. Ou plutôt une sensation de manque ; il me manque un morceau de moi-même.

Tous mes alliés se réunissent autour de moi et tentent de me réconforter. Mais il n'y a rien à faire. L'amitié que je leur accorde ne remplacera nullement l'amour que je lui offrais. Le coquillage brille au clair de lune qui s'est installé, et je n'ai qu'une envie : le jeter à l'eau.

Dans un geste précis, mon bras passe derrière mon épaule, décrit un arc de cercle au-dessus de ma tête et main lâche le coquillage qui plonge dans les profondeurs sous-marines. Et je m'éloigne en courant du bord de l'eau pour me réfugier au niveau des arbres.

Je ramène mes genoux contre ma poitrine et plonge ma tête entre ceux-ci pour laisser déferler mes larmes. Je libère mon poing pour frapper le sol, je me dois d'exprimer ma colère. Restes en paix, je pense. Puis sans m'en rendre compte, je m'endors calmement, toujours animée par ma colère envers Snow et ses Hunger Games.

- Jane ? Jane !

Il est là, qui me regarde avec son grand sourire qui lui va si bien. Il pose ses mains sur mes genoux, j'essuie mes larmes. Je ne comprends pas. Que fait-il là ?

- Tom ? je m'exclame.

Au lieu de me répondre, il m'embrasse avec passion, et je fais glisser ma main dans ses cheveux soyeux jusqu'à ce qu'il se retire.

- Jane. Je voulais te dire qu'il ne faut pas que tu t'arrêtes de vivre pour moi. Tu dois m'oublier. Tu dois regarder le futur et non le passé. Souviens-toi de ça Jane, comme des moments heureux passés ensemble, pas les tristes. Je veillerais toujours sur toi, je te le promets Jane.

Je le fixe, incompréhensive. Mais je vois bien qu'il ne m'expliquera pas plus. Il se lève, dépose un baiser sur mon front doucement, comme sur le front des enfants.

- Je t'aime. Pour toujours.

Puis il s'en va, il marche tranquillement sans un regard en arrière, je ne peux pas me lever pour le rattraper, et il disparaît dans les arbres.

- Tom ! je hurle.

Je me réveille en sursaut. Mon front est poissé de sueurs froides, Astrid est assise à côté de moi. Il fait encore nuit, je suppose qu'elle a eu le tour de garde.

- T'es sûre que ça va ? s'informe-t-elle.

- Oui, oui, je la rassure en lui adressant un faux sourire. Va te coucher, c'est bon, je vais prendre le tour de garde.

- Merci.

Sans un mot de plus elle va s'allonger avec les autres à l'abri des arbres. La mer scintille sous la reproduction de lune. Il me fallait juste ça pour me redonner le sourire. Je vérifie qu'Astrid est bien allongée et qu'elle ne me voit pas m'évader, je pique un couteau à Orotika et je le garde précieusement dans ma main, puis je garde seulement mes sous-vêtements, et sans hésiter, je plonge dans l'eau, qui est agréablement fraîche, au contraire de l'air. J'ouvre les yeux pour apercevoir les profondeurs et ce bain me fait croire que la vie continue. Puis j'émerge et secoue mes cheveux en faisant beaucoup de bruit. Mince. Mais bon, ils vont penser que c'est un gros poisson non ?

Je me mets sur le dos et regarde les fausses étoiles qui brillent par milliers dans le ciel, comme si c'était vrai. Le couteau d'Orotika est toujours dans ma main, en cas d'attaque imprévue.

- Oui Tom. Je ne penserais qu'à toi dans les moments heureux. Je ne me rappelerais plus que de toi avec un grand sourire aux lèvres. Et je vais aller de l'avant, je murmure à l'intention des étoiles, comme en réponse à mon rêve.

Et, par pure coïncidence, ou incroyable miracle une étoile file dans le ciel. Comme s'il avait entendu mes paroles, d'où il est maintenant. Je ne peux m'empêcher de sourire largement.

- Jane ? m'interpelle une voix que je crois reconnaître comme celle de Chris.

Je me redresse surprise et glisse presque tout mon corps sous l'eau pour lui cacher ma quasi nudité. Et puis, à quoi bon, nous sommes dans les Hunger Games, et presque la totalité de Panem me verra ainsi, alors je ne peux pas faire de Chris une exception. Quand il voit mon accoutrement, il a le réflexe de se retourner.

- Non, c'est bon, t'inquiète. Tout Panem me verra comme ça. Une personne de plus ou une personne de moins, il n'y a pas vraiment de différence.

Il sourit gêné.

- Mais viens, elle est vraiment bonne, je lui propose.

Il accepte après une longue hésitation et plonge tout habillé dans l'eau.

- Tu sais nager ? je m'étonne en regardant la réalité, tout le monde n'a pas la mer.

- Eh, je suis pas du Quatre, mais y a pas de l'eau que chez vous !  rigole-t-il.

Je me joins à lui et nos rires résonnent dans le silence de la nuit, mêlé aux cris discrets des animaux. Je dois toujours aller de l'avant. Ne jamais renoncer. Ne jamais perdre. Ne jamais me perdre.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro