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- Je... je commence à dire, en me levant rapidement.
- Attends ! s'exclame-t-il, en retenant doucement mon poignet, est-ce que... c'est vrai ?
Je détourne le regard et lâche :
- Non.
Pourquoi je me mens à moi-même ? Pourquoi je lui mens ? Pourquoi je n'accepte pas, tout simplement de l'aimer ?
Il lâche mon poignet, et j'en profite pour lui échapper. Je m'enfuis de ce bar, loin de lui.
J'ai peur de cet amour, de ce sentiment qui risque à tout moment de me détruire pour de bon. Et je ne veux pas connaître cette destruction. Jamais. Parce que je sais qu'Els est bien capable de me détruire.
Je marche rageusement, les larmes aux yeux, et quand je m'arrête, je m'aperçois qu'il pleut encore, et que je suis devant un box du centre équestre.
Soudain, une tête se présente devant moi et demande mes mains. Je soulève ma main et présente ma paume, qu'une langue vient aussitôt lécher. Je souris derrière ma capuche, un sourire qui s'efface aussitôt quand je vois quelqu'un se diriger vers moi.
Je marche jusqu'au dernier box de la rangée, espérant ne plus être suivie, mais la silhouette reste derrière moi, et la distance entre nous s'est largement réduite.
Je soupire de frustration. On ne peut pas me laisser seule, merde ! Je regarde discrètement du coin de l'oeil, et je reconnais Lukas. Qu'est-ce qu'il me veut, lui ? Il aime Els, pas moi.
- Anaya ! crie-t-il, cette fois en courant vers moi, putain, tu marches vite.
Je le regarde. Il a des cernes affreuses que je n'avais jamais remarquées, et il est horriblement pâle. Els lui avait dit de rester au scottage.
- Qu'est-ce que tu fais là, Lukas ?
- Je te retourne la question, Anaya. Je crois que ton père te cherche, lâche-t-il, épuisé par sa petite course.
- Merde, je souffle entre mes dents.
Mon père va me tuer. Il ne sait pas où je suis, ni comment je vais, le connaissant, il va s'inquiéter pour un rien
- Merci, je soupire, préférant l'éviter plutôt que de l'affronter.
- Attends, dit-il.
Je m'arrête et me retourne. Je vois sa main s'approcher de ma tête, et il abaisse ma capuche. Puis il m'observe. Ce sont les secondes les plus longues de ma vie.
- Els a raison.Tu es vraiment belle, murmure-t-il, je suis désolé.
Je laisse quelques secondes passer, le temps d'évaluer ce qu'il vient de me dire.
- Ce n'est pas grave, je réponds à voix basse, même si je ne le pense pas.
J'esquisse un sourire forcé pour le rassurer, et il me lance :
- Els t'aime. Ne le laisse pas partir, c'est un homme en or.
Puis il se retourne et s'en va. Me laissant seule devant le box d'une jument nommée Dukka. Puis je me rappelle que mon père m'attend. Et je dévale en quatrième vitesse la pente qui mène aux scottages.
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