Chapitre 7
Une chaleur m'envahissait, j'étais bien, je me sentais reposée quand le sommeil me quittait peu à peu. Chacun de mes membres se réveillaient doucement, mes paupières s'ouvrirent à leur tour. La lumière me brûlait les pupilles, mais en les frottant avec soin, je pus enfin y voir quelque chose. Mon corps me rappelait ma nuit par des courbatures par ci, par là. Je ne pus retenir un sourire, un vent frais se frôla à moi et mon épiderme se mit à frissonner. Je m'observais, j'étais nue, à mes côtés Kakashi dormait à point fermé. Je m'appuyai sur mon avant bras, l'observant discrètement, sa respiration était apaisée, des petites mimiques tiraient son visage. Je pouvais entendre les villageois dans la rue, ce qui me sortait de ma bulle. Je pris quelques précautions avant de sortir du lit, essayant de ne pas le réveiller, mais j'ai échoué à ma mission. Avant que je ne puisse me retrouver sur mes jambes, je fus tirée en arrière. Je me mis à rire sachant que Kakashi été réveillé. Il se mit au dessus de moi, souriant, me fixant de son oeil. Il caressa mon visage doucement et m'embrassa par la suite avec subtilité.
- Bien dormi? chuchota-t-il.
- Oui et toi? souriais-je.
- On peut dire ça..
Il se mit sur son dos, alors que je me collai à son torse chaud. Je caressai sa peau et je le sentis frissonner sous cela. La tête posait sur son thorax, je pouvais entendre son coeur et je pensais que ce son était réellement celui que je préférais et je ne pourrais jamais me lasser de cela. Je fermai les paupières instinctivement, enregistrant cela le plus possible. Je voulais m'imprégner de ce son, de son odeur car dans un mois, je ne pourrais plus jamais les avoir. Je passai mon doigt sur chacune de ses cicatrices, mais il arrêta très vite mon ascension en prenant ma main dans la sienne. De son autre main, il caressait mon dos, il était si doux et attentionné alors que je n'en étais pas habituée. Mais pourtant, j'aimais beaucoup cela, surtout venant de lui. Je n'avais plus envie de me cacher, d'oublier les sentiments que je pouvais lui consacrer. J'avais envie de me livrer à lui, je lui devais bien cela.
- Ça n'a pas l'air d'aller? S'inquiéta-t-il.
- Si, bien sûr que si, c'est juste que...
- Explique moi, chuchota-t-il.
- Tu sais, je suis une enfant abandonnée, je ne porte aucun nom car personne n'a voulu m'en donner un et quand se fut le cas, ils ont donné leur vie...
- Comment ça?
- Laisse moi parler d'accord? Ce n'est pas facile pour moi, soupirais-je.
- Excuse moi, je me tais, continue, dit-il avant de m'embrasser le haut du crâne.
Cela fait vraiment difficile pour moi, je devais lui avouer que Naruto était mon frère, que mes pouvoirs me venaient d'une expérience et j'avais vraiment peur de sa réaction. Depuis ma jeunesse, tout le monde m'avait mise de côté et je ne voulais pas que cela me revienne en pleine face, surtout de sa part... Je soufflais un bon coup, avant de prendre le maximum de courage. Je préférai me lever afin de me rhabiller sous son regard de braise. Puis me servit, comme si j'étais chez moi. Il restait assit sur le matelas, seul le drap recouvrait le bas de son corps nu. Je ne pus m'empêcher d'avoir des pensées perverses mais je repris très vite mes esprits et lui tournai le dos.
- C'est peut être dur à croire, mais j'étais une enfant souriante, aimante, j'aimais tellement mes parents, même si par moment, je ne me sentais pas à ma place à leur côté. Sans savoir pourquoi, mais je m'accommodais du mieux que je le pouvais. Avouais-je. Jusqu'au jour où ce ninja est arrivé, je n'avais que quatre ans, quand j'ai vu mon père partir et me laisser seule avec lui, dans une pièce sombre. J'avais vraiment peur, je pleurais, surtout ce qu'il m'a fait.
- Je ne préfère pas me l'imaginer, s'énerva Kakashi.
- J'ai vécu des moments vraiment difficiles, mais peu à peu, je perdais de ma joie de vivre, j'étais devenue une enfant complètement inerte. Puis les pouvoirs ont prit sur moi. Mais ce qui m'a fait le plus mal, c'est quand j'ai aperçu mes parents recevoir de l'argent de cet homme... Je n'étais qu'une source d'argent...
- Tu as été vendu? S'étonna-t-il.
- On peut dire ça.. Puis mes vrais parents sont revenus dans ma vie, quand j'étais avec eux, je revivais, je souriais de nouveau et ma vie ma parut moins dure. Ils m'ont sorti de ce calvaire, ils se sont battus pour que je puisse être une petite fille comme les autres, alors qu'ils savaient pour ma marque et pour tout ce que s'était passé, avouais je les larmes aux yeux. Et tout se termina une fois de plus. J'avais six ans, cette fois-ci, je me suis sauvée de chez mes parents adoptifs car je ne faisais qu'entendre des hurlements ou le sol tremblait. Je ne comprenais plus rien, je n'étais qu'une enfant après tout.
Je m'arrêtais aussitôt, je n'avais jamais parlé de ce souvenir, le plus horrible pour moi. Rien que de ressasser cela, je sentis mon corps trembler et les larmes me monter aux yeux.
- Je... J'étais dans un buisson, auprès de ce monstre, sa voix était terrorisante, je restai immobile, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Quand j'ai vu ce dernier coup, qui les a détruit. Je n'ai pu retenir un cri quand j'ai aperçu le sang couler. Pourtant, ils souriaient tout les deux à un bébé. Jamais je n'avais ressenti autant d'amour et à cause de ce démon, jamais je n'ai su ce que c'était. Ils voulaient d'ailleurs tout deux me reprendre avec eux et me faire entrer dans cette famille qui était la mienne... soupirais-je.
- Et qui étaient-ils? s'intéressa-t-il.
- Minato Namikaze et Kushina Uzumaki, avouais-je timidement.
- Cela veut dire que Naruto est...
- Mon petit frère, le coupais-je. Malgré tout, je n'arrive pas l'accepter.
Il ne dit rien, il restait silencieux et se mit debout. Je le vis se rhabiller à son tour, alors que je me rappelais tout ce que je venais de lui conter. Je ne le sentis pas arriver, mais il me tira vers lui, me collant contre son torse chaud. Il était déjà complètement revêtu, il avait même remit son masque. J'étais un peu déçue mais je ne lui fis pas de remarque et lui tournai le dos. J'avais peur qu'il me repousse, qu'il comprenne qui j'étais réellement. Je n'étais qu'une expérience sans famille, sans amis, j'étais limite un monstre. Je ne voulais pas entendre ce qu'il avait à me dire. Je me libérai de son étreinte et pris mes affaires. Il cria mon prénom, mais je ne me retournai pas et continuai mon chemin vers la sortie de chez lui. Je claquai la porte et à cet instant, je me mis à courir le plus vite possible. Le soleil me brûlait de ses rayons, la foule me freinait, mais je ne me préoccupais pas d'eux, je les bousculais légèrement et une fois loin de sa demeure, je ralentis au fur et à mesure que mon souffle me quittait, puis m'arrêtai complètement. Je repris doucement ma respiration et me mis à marcher. Mes muscles se tendaient, me tiraillant de l'intérieur, j'avais vidé mon sac alors que jamais je n'aurai pensé le faire. La chaleur m'envahissait et je me sentis faiblir. J'entreprenais donc de m'asseoir sur un banc à l'abris du soleil. Un vent frais me caressait l'épiderme et bougea mes cheveux que j'avais laissé détaché. J'essuyai la sueur qui commençait à perler sur mon front et soufflai un bon coup afin de reprendre mes esprits. Après quelques minutes de repos, je me laissai complètement aller, je me sentis détendue à regarder les passants, certain me saluèrent par politesse et par étonnement, je leur répondis. Alors que la foule se dispersait, une ombre vint me brouiller, je tournai la tête vers cette personne et découvrit Hinata, le regard fixé au sol et les doigts qui jouaient ensemble. Je ne pus que sourire discrètement à sa vue, elle était si douce, timide et belle, bien tout le contraire de mon caractère.
- Bon... Bonjour, me salua-t-elle timidement.
- Bonjour Hinata, tu as besoin de quelque chose? Demandais je aussitôt.
- Non je vous ai aperçu, je voulais juste vous dire bonjour, sourit-elle.
- Et bien voilà, ce qui est fait, dis je sèchement.
Je me rendis compte que le ton que j'avais employé la fit frissonner légèrement. je me secouai intérieurement.
- Excuses moi, je ne voulais pas être désagréable, assis toi avec moi, l'invitais-je.
A mes mots, elle se mit à me fixer et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle s'installa donc à côté de moi et toutes les deux nous regardions autour de nous. Le silence nous entourait et pourtant j'étais bien, je n'avais pas besoin de beaucoup parler, j'étais quelqu'un de solitaire, pourtant cette jeune ninja ne me dérangeait plus. Sa présence me donnait l'impression d'être quelqu'un de bien, alors que j'étais tout le contraire. Je restais dans mes pensées, oubliant presque qu'elle m'accompagnait. Je me remémorais le regard de Kakashi quand je lui ai révélé ce qui me faisais si mal. Il était triste, en colère mais malheureusement, je lisais de la pitié dans sa pupille et c'était tout ce que je redoutais.
Après plusieurs minutes de silence, j'entendis une voix de plus aigüe et surtout agaçante. Je tournais la tête et découvris Naruto riant avec des jeunes gens. Je ne pouvais pas retirer mon regard de sa direction, il était mon petit frère... Je n'arrivais toujours pas à le croire, nous étions tellement différents. Pour mon plus grand malheur, il nous aperçu et avança vers nous. Je fis pour m'éclipser, mais Hinata me prit le bras comme pour m'empêcher de fuir ce qui me faisait peur. Je la fusillai du regard mais pour la première fois depuis que je la connaissais, elle ne baissa pas les yeux, elle me soutenait afin de m'aider, je le supposais en tout les cas. Je cédai et me remis à ma place et seulement à cet instant, elle me lâcha. Naruto s'approcha très vite de nous et au plus il avançait, au plus mon angoisse grandissait. J'espérais de tout mon coeur qu'il change d'avis mais bien évidemment que ce n'était pas le cas. Une fois devant nous, il salua son amie, qui se mit à rougir aussi vite. Je l'observais, elle le fixait, le détaillait, ses pupilles nacrées étaient remplis d'étoiles, je compris très vite les sentiments qu'elle lui dédiait. Je ne pus m'empêcher de sourire à cette vue qui me parut très agréable. Puis il se tourna vers moi, rien que sa vue me donnait la nausée, je n'avais qu'une envie, partir en courant et me retrouver totalement seule. Il se contenta de me sourire de toutes ses dents et la boule monta dans ma gorge.
- Bonjour les filles! Comment allez vous? Cria-t-il.
- Tu cris toujours toi en fait? M'énervais-je.
- Encore de mauvais poils à ce que je vois, sourit-il.
- Tu leur ressemble tellement que cela me donne la nausée, j'en ai marre de te voir Naruto, avouais-je.
- Mais de quoi parle-tu? S'inquiéta-t-il.
Je restais silencieuse, quand je ressenti sa présence, je sentis mon coeur s'emballer et mes poils s'irrissaient. Je tournais la tête vers lui, debout, droit comme un piquet, il me fixait avec colère. J'avais l'impression d'être toute petite d'un seul coup, il y avait bien que lui qui me faisait cette impression. il salua les jeunes ninjas et nous rejoignit.
- Il faut que tu saches certaines choses Naruto, je serai toi, je me rendrais chez Tsunade-Sama, elle t'expliquera bien mieux que nous, affirma-t-il sur de lui.
Naruto lui fit un signe de tête positif et disparu. Hinata dû se sentir de trop car elle me salua et partit sans se retourner. Je ne savais plus où me mettre, j'aurai tellement voulu être une petite souris et partir loin. Kakashi n'avait de cesse de me regarder quand il s'approcha. J'eus un moment de recul envers lui et cela l'offusqua. Je pus entendre un petit rire montrant que je l'avais vexé.
- Tu me repousses? demanda-t-il avec colère.
- Non.. Non je...
- Tu t'es bien foutu de moi, s'énerva Kakashi.
- Non, pas du tout, c'est juste que...
Je ne parvenais pas à finir ma phrase, j'avais bien peur de sa réaction, je n'étais pas habituée à éprouver ce genre de sentiment et encore moins de l'exprimer. Je marmonnais mes paroles, je voulais que cela soit inaudible. Il attendait une réponse de ma part mais je ne pouvais pas lui donner ce qu'il attendait de moi. Il espérait tellement de choses que je ne voulais pas le décevoir, de plus, dans un mois, je ne serais plus là pour lui prouver à quel point je tenais à lui. Je fis pour partir, je devais fuir, c'était la chose que je faisais à la perfection, mais il en décida autrement. Il apparu devant moi, ma tête tapa sur son thorax et je ne parvins plus à bouger. je m'imprégnais de son odeur si agréable que je ne pus retenir mes paupières qui se fermèrent automatiquement.
- Tu n'as pas le droit de me laisser Ako, pas après cette nuit... avoua-t-il tendrement.
Je compris à son intonation de sa voix qui lui faisais du mal et rien cela serra mon coeur jusqu'à me faire suffoquer. Je relevai la tête pour l'observer de plus belle. Il descendit sa pupille vers moi et je vis une larme en couler. C'était donc moi qui lui faisait ressentir ce sentiment? En étais-je capable? Il tenait à moi, autant que je tenais à lui. J'entourai sa nuque de mes bras pour me coller à lui afin de ne plus apercevoir ce mal. Je dus me mettre sur la pointe des pieds pour espérer faire la même taille que lui, mais même dans cette position, il me dépassait d'une tête. Il m'entoura à son tour, me serrant deux fois plus contre son corps et obligatoirement mon corps répondit à cette étreinte.
- Je vais t'aimer comme on ne t'a jamais Ako, j'oserai t'aimer, je vais t'aimer comme j'aurai voulu être aimé, me chuchota-t-il.
Les larmes m'envahirent d'un seul coup, je me serra contre lui, me crispant contre sa nuque. J'allais essayer de t'aimer Kakashi, mais je ne savais pas ce que cela pouvait être, comment cela arrivait? Je n'avais qu'un mois pour le découvrir et après cela, je pensais que je pourrais partir et lui léguer ce sentiment.
Je te sauverai Kakashi, ainsi que toi, petit frère...
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