Point de vue: Kakashi.

Cette haine, cette colère qui l'animait, tout cela était bien plus impressionnant que l'on pouvait le penser. Sa phrase se répétait tel un écho dans mon esprit. Je la fixais, elle s'en allait puis disparut. Je restais immobile un moment, essayant de mettre de l'ordre dans mes pensées. J'aurai tant aimé l'aider, mais quand je l'apercevais, cela me paraissait impossible. Et puis son bras... Il était d'un noir intense et j'avais l'impression qu'elle aurait pu tuer Naruto d'un seul coup de poing. Je sortis de mes songes quand je sentis une main se poser sur mon épaule droite. Je me retournai donc et découvrit Naruto, le sourire aux lèvres.

- J'ai l'impression que votre amie a besoin que l'on s'occupe d'elle, sourit-il.

Oui, tu avais raison, le héros du village. Jamais je n'aurai cru que mon disciple me surpasserai de cette manière et surtout aussi vite. J'avais foi en lui et même encore maintenant. Je ne pus retenir un sourire caché par mon masque et de ce fait, le petit baka blond agrandit son geste. Je le pris par les épaules et m'avançai vers Hinata, qui été restée dans la même position qu'au départ d'Ako. Elle leva les yeux transparents sur moi, alors que je la dominais de ma hauteur. Elle s'empressa de se mettre sur ses jambes et baissa le regard, la timidité était toujours un de ses principaux défauts, que je trouvais des plus mignons. Mais la peur se lisait malheureusement en elle, elle tremblait de tout ses membres et la crainte faisait dresser les poils sur ses avant bras. Naruto se libéra de mon étreinte et la prit à son tour par les épaules.

- Ne t'en fais pas Hinata, elle n'est pas méchante, elle a juste un mauvais caractère, essaya-t-il de la rassurer.

- Elle te hait Naruto, tu ne le vois pas? S'énerva Hinata.

- Beaucoup me déteste, mais ce n'est pas pour cela qu'elle n'a pas besoin d'aide. Cela se lit en elle, son regard est triste mais pas haineux. J'avais le même quand j'étais enfant, souffla-t-il en baissant ses yeux azurs.

Il se remit à faire ce geste que beaucoup apprécié, montrant toutes ses dents et tout les deux partirent en riant. Il avait ce don pour changer l'humeur des personnes, mais surtout de leur faire voir la vie à sa façon. Naruto changeait toutes les personnes qu'il rencontrait et j'espérais qu'il change Ako. Je restais à cette place où celle-ci s'était installée quelques minutes plus tôt, à réfléchir une fois de plus. Tout les villageois s'amusaient, riaient ensemble, ils étaient si heureux que tout les ninjas qui ont été vaincus soient revenus à la vie, et grâce à cela, j'étais également parmi eux. Je devais comprendre, il le fallait absolument.

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la dernière fois que j'ai vu Ako. Le lendemain de la petite fête, je l'avais attendu dans la même clairière où j'ai aperçu un peu de ses capacités, mais comme elle me l'avait dit, elle n'était pas venue. La pluie avait d'ailleurs tombée, comme si cela était une évidence. J'ai donc déambulé dans les rues de Konoha, essayant d'oublier cette mission qui ne menait vraiment à rien. Sans le vouloir, je m'étais retrouvé devant l'habitat d'Ako, je restais un instant devant celui ci et attendit mais jamais je ne pus l'apercevoir. Je m'étais donc remis à marcher jusqu'à l'abri de l'Hokage afin de rendre visite à Sakura.

Je poussai le drap de la tente et à ma grande surprise, je vis Ako, accroupit devant Tsunade-Sama. A la voir, j'avais l'impression qu'elle se recroquevillait sur elle même. Elle se balançait d'avant en arrière comme pour se calmer. Puis j'entendis un hoquet, je compris très vite ce qu'elle faisait. Je m'approchai donc à pas feutré vers elle, mais elle se tourna aussi vite. Son regard noir été remplit de larmes et ses joues montraient les couleurs. J'étais attendris à cet instant, je me sentis une âme protectrice vers elle, mais elle ne me laissa pas le temps de lui faire partager car elle se leva, salua notre chef par un signe des plus élégant et fit pour sortir. Je ne pouvais en aucun cas la laisser partir. Je pris donc son bras entre mes doigts. Pour une fois, elle n'était pas violente, Ako prit mon poignet à l'aide de sa main et me fit la lâcher doucement. Ses yeux restaient fixés au sol, comme si je l'empêchais de me regarder. Les spasmes de ses pleures contrôlaient son corps, ses membres supérieurs tremblaient. Elle se montrait faible et cela m'étonna.

- Quoi?! J'ai un bouton sur le visage?! S'énerva-t-elle en frottant ses joues.

- Pourquoi pleures-tu? Demandais je sèchement.

- Cela ne te regarde pas! Dit-elle en fixant l'Hokage.

Je sentis l'amour qu'elle lui portait, elle la regardait avec tant d'admiration et de respect. Je me mis donc devant Tsunade et me mis à mon tour à la détailler. Cela la força à me regarder.

- Tu tiens à notre Hokage... Affirmais je.

- Pas comme vous le faites vous, je...

- Dis moi, je dois comprendre! M'énervais je.

- Pas ici...

Après ses mots, elle sortit de la tente avec rapidité, j'eus même du mal à la suivre. Elle courrait en dehors du village, comme si elle avait peur qu'on ne l'entend. Je m'étais donc résigné à la suivre. Nous nous arrêtions dans la clairière, là où j'avais appris pour sa marque. Elle s'installa en plein milieu de l'herbe et se mit à regarder le ciel, mais cette fois ci les nuages gris caché le bleu des cieux. Je restai debout à ses côtés, à regarder dans la même direction qu'elle. Je devais avouer que cela était reposant. Mais sa voix me fit sortir de mes pensées.

- Je me souviendrai sans cesse de son sourire, si rayonnant et agréable qui me faisait penser à celui de ma mère, sourit-elle.

- De qui?

- Tu veux savoir ou pas?

- Je me tais... dis je en m'asseyant à ses côtés.

- J'étais assise sur un trottoir, à regarder les enfants jouer ensemble. Je n'avais jamais osé les aborder. Je restais donc loin d'eux, mais une fois, une ombre m'a englobé. Tsunade, les mains sur les hanches m'a regardé. C'était la première fois depuis la mort de mes parents que l'on me voyait. Puis elle m'a sourit. Elle me paraissait si sincère, que j'en fus ébahis.

Quand elle parlait de Tsunade, elle souriait, elle était heureuse. Je ne pouvais m'empêcher d'admirer ses traits se tirer sous son geste. Ses lèvres se tendaient régulièrement.

- Puis elle m'a prit avec elle, je ne me sentais pas du tout en danger. Au contraire, je me sentais en sécurité. Elle m'a lavé, habillé et surtout nourrit.

- Mais elle t'a enlevé?

- Non! Elle n'était que de passage à Konoha, mais malgré tout, elle m'a laissé vivre dans sa maison, m'envoyant de l'argent tout les mois et me rendait visite dès qu'elle le pouvait. Elle s'occupait de moi sans être vraiment là...

Son sourire disparut d'un seul coup, elle m'expliqua par la suite, qu'elle lui avait promit de lui être fidèle et de la servir quoi qu'il en coûtait. J'admirais sa façon de penser, mais elle n'était pourtant pas dévouée au villageois. Je restais silencieux, je n'avais pas à juger, ni à intervenir dans cette conversation. Je ressentis la tristesse qui émanait de sa voix.

- J'ai hâte qu'elle se réveille, avoua-t-elle dans un souffle.

Elle avait donc un coeur, alors que beaucoup en doutait...