Je scrute la salle. Arrivé un quart d'heure en avance, je pensais être dans les premiers. Mais non, au moins trente élèves sont déjà là, répartis en petits groupes au quatre coins de la salle. J'avais donné rendez-vous à Tori, mais je n'arrive pas à la trouver parmi toutes ces filles qui piaillent. Et je ne pense pas qu'elle aura un panneau avec écrit "Tam, je suis ici !". Ça aurait bien servi, pourtant. Mais je ne l'ai vue que trois fois ou quatre dans les couloirs de Foxfire, et je ne lui ai adressé qu'une fois la parole, pour accepter son invitation. Quand j'ai appris que Biana allait au bal avec Keefe, comme je l'avais prévu, j'ai décidé d'accepter l'invitation d'une fille. Pour ne pas rester seul, et pour qu'elle n'ai pas à subir ce que j'ai ressenti quand j'ai compris que le moindre petit espoir d'être accompagné par l'éclipseuse pour la soirée s'était envolé. Et il faut l'avouer, un peu aussi pour voir la réaction de Biana. Et si elle était jalouse ? Peut-être. Ne ne peux que l'espérer. Je repère enfin Tori dans la foule. Elle agite les bras. Sa robe est recouverte de tellement de diamants qu'on dirait qu'elle va tomber au moindre pas. Elle est jolie, avec ses cheveux presque noir aux reflets aubruns, sa jolie bouche en cerise et ses yeux couleur bleu, presque blanc. On dirait deux glaçons. Quand elle arrive auprès de moi, elle me prend par le bras et m'entraîne près du buffet.

TORI-En attendant que la fête commence, on s'assoit un peu pour faire connaissance ?

TAM-Comme tu veux.

TORI-Comme tu le sais, je m'appelle Tori. Je suis au même niveau que toi à Foxfire. J'ai une sœur, et une mère qui tient une boutique de cosmétiques à Atlantide. Ma couleur préférée est le bleu glacier, tu vois, comme mes yeux. Tout le monde dit qu'ils sont magnifiques. Je pense que c'est mon meilleur atout.

Ses yeux sont bleus très clair, comme cinq litres d'eau mélangés à une goutte de colorant.

TORI-Ils m'ont toujours valu des compliments, qui en deviennent un peu agaçants par leur côté prévisible. Mais je savoure toujours l'attention qu'on y porte, ça fait plaisir.

Cela fait à peine cinq minutes, et elle m'énerve déjà. Pourrait-on parler d'autre chose que de ses yeux ?