Après une soirée mouvementée remplie de musiques, de fous rires, de danses, de nourriture et de bonheur, me voilà crevée, assise sur la dernière chaise de libre. En effet, à la fin de la soirée, la plupart des élèves, dont moi et Marella, avaient quitté la piste de danse pour discuter sur des chaises, des bancs, et autours des tables prévues à cet effet. Mais comme nous avons été dans les derniers à quitter la danse, Marella et moi n'avons trouvé qu'une seule place de libre, qu'elle m'a cédé avec gentillesse.

MARELLA-Ce sera bientôt la fin du bal. Je vais devoir partir d'ici quelques minutes. Elle me regarde avec insistance, mais je ne comprends pas le message qu'elle essaye de me faire passer.

MARUCA-Tu t'es bien amusée ?

MARELLA-Oui, pour un premier bal, c'était pas mal. Et toi ?

MARUCA-Oui ! J'ai trouvé ça féerique. Comme... Un rêve.

MARELLA-Exactement comme moi ! Limite j'avais l'impression de flotter au millieu de nuages bleus et roses, avec un air de violon comme fond !

Je ricane. D'un rire nerveux qui sonne faux. Parce que je sais que, d'ici quelques minutes, ce sera foutu. Qu'elle allait partir sans que la chose que j'espérais tant ne s'accomplisse. C'est enfantin, je sais, mais je pensais que tous les bals se finissaient en bisou, ou en preuves d'amour. Mais visiblement, on n'était pas dans un conte de princesses, et rien de vraiment romantique n'allait se passer ce soir. Je devrais être contente, ne serais-ce que d'avoir dansé une valse avec la fille que j'aime, de l'avoir sentie dans mes bras, mais pour moi, ce n'est pas assez. J'en veux plus. Je veux que ce bal reste à jamais dans ma mémoire, comme meilleure soirée de tous les temps. Pourtant, lorsque Marella me dit aurevoir et sort de la salle, je n'ai pas esquissé un seul mouvement pour l'embrasser. Je sens que je vais m'en vouloir pour au moins un siècle.

( Nda : et moi je sens que tous les fans de Marulla aussi, vont t'en vouloir pendant des millénaires )