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Prologue - Le boulot de mes rêves

(vendredi 13 février 2015, 13 h 40 – Bordeaux, Cabinet Barlowski et Associés)

— Babou, je dois te laisser, je suis arrivée sur place.

— Déjà ? Mais qu'est-ce qui se passe, ma chérie ? Tu n'as pourtant jamais su être à l'heure. Même le jour prévu de ta naissance, tu nous as posé un lapin. Il a fallu venir te chercher. Pauvre Jéhanne, tu lui en auras fait baver jusqu'au bout de sa grossesse, plaisante ma grand-mère à l'autre bout du fil.

— Il n'est jamais trop tard pour remédier à un problème de ponctualité. Ce rendez-vous est trop important pour moi.

— Et j'ai toute confiance en toi. Tu vas cartonner, comme toujours.

— Merci ! Promis, je m'arrête chez toi en sortant.

— Très bien, je prépare la collation. Veuve Cliquot ou Mumm ?

— Ne vends pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué, Babou. Mais plutôt Mumm... ça fait longtemps. Je t'embrasse.

Je raccroche et sonne à l'interphone de l'imposante bâtisse haussmannienne qui se dresse devant moi.

— Cabinet Barlowski et Associés, bonjour. Que puis-je pour vous ?

— Bonjour, j'ai rendez-vous avec Maître Barlowski à quatorze heures.

— Et vous êtes ?

— Ambre Jaeger.

La porte se déverrouille. Je souffle un bon coup et pénètre dans le hall d'entrée du cabinet, à la décoration contemporaine chic et sobre. Je repère une jeune femme derrière la banque d'accueil et m'avance vers elle.

— Bonjour, je suis Sofia. Je suppose que vous êtes ici pour l'entretien concernant le poste de juriste ?

— Oui, c'est bien cela. J'ai un peu d'avance, toutefois.

— En effet. Je vous invite à patienter, je vais prévenir Maître Barlowski de votre arrivée.

— Très bien, je vous remercie.

Nous échangeons un sourire poli, puis je pars m'installer dans l'espace d'attente. Le stress monte ; il faut que je sois parfaite. Mon avenir professionnel se joue avec cet entretien. Être recrutée par ce cabinet, j'en rêve depuis mes premières années à la fac.

Je me devais d'être impeccable, aussi j'ai opté pour une tenue classique sous ma redingote de style militaire : jupe crayon noire et chemisier en soie beige. Ma chère Babou estimant que la femme active et sûre d'elle porte forcément des Louboutin, j'ai donc chaussé les escarpins iconiques aux semelles rouges qu'elle m'a offerts trois ans plus tôt pour fêter la fin de mes études de droit. Vu le prix de ces instruments de torture, je fais l'effort de les mettre pour lui faire plaisir, bien que je m'en passerais volontiers. Je suis déjà bien assez grande avec mon mètre soixante-dix et, quand je songe à tous ces petits veaux sacrifiés sur l'autel du luxe, j'ai envie de me flageller avec des orties pour complicité d'assassinat.

Je dégaine discrètement mon miroir de poche pour vérifier que je suis présentable et qu'aucun morceau de salade n'est coincé entre mes dents. Après examen minutieux, tout est OK. Mon maquillage léger est toujours là, mon chignon bas tient la route. Je m'asperge de quelques gouttes de parfum à la rose et croque dans un bonbon aux épices pour me garantir une haleine fraîche.

De plus en plus excitée comme une puce à mesure que les minutes s'écoulent, je peine à patienter tranquillement et surtout, ces saloperies d'escarpins me font un mal de chien. Je n'ai pas eu l'idée du siècle en optant pour ces chaussures le jour de l'entretien d'embauche le plus important de ma vie. Je vais devoir endurer la douleur sans broncher pour ne pas me ridiculiser.

Tout va bien se passer Ambre, tu vas gérer et obtenir ce poste.

Je ferme les yeux et me répète mentalement ce mantra à plusieurs reprises en respirant profondément par le nez, jusqu'à ce que des bruits de pas me tirent de ma méditation. Je me lève et m'avance en direction de mon interlocuteur en arborant un sourire léger.

— Bonjour, mademoiselle Jaeger, ravi de vous rencontrer.

— Bonjour, Maître Barlowski.

Je serre la main qu'il me tend d'une poigne suffisamment ferme pour qu'il perçoive ma détermination, sans pour autant lui exploser les métacarpiens.

— Veuillez me suivre, s'il vous plaît.

— Bien sûr.

Je lui emboîte le pas et nous gravissons les marches d'un escalier imposant menant jusqu'au premier étage. Une véritable épreuve pour mes pieds endoloris. Nous traversons un large couloir et passons devant plusieurs bureaux ainsi qu'une grande salle de réunion. J'observe d'un œil ébahi la beauté du lieu. Je suppose que l'ensemble de la décoration et de l'ameublement a été créé sur mesure par une agence de design d'intérieur. Le tout est en accord parfait avec l'esthétique du bâtiment ancien où la pierre se marie à merveille avec les boiseries cirées et les moulures en stuc.

Nous pénétrons dans une pièce baignée de lumière dont la taille avoisine approximativement celle de mon studio de célibataire.

— Asseyez-vous, je vous prie, dit-il en désignant le siège près du bureau.

Le moment à la fois tant attendu et tant redouté commence. Je déglutis et prends une profonde inspiration en quittant ma redingote pour me mettre à l'aise, puis je m'installe face à mon interlocuteur, dans une posture droite et les jambes croisées.

— Parlez-moi de vous, mademoiselle Jaeger.

***

— Bonjour ma chérie. Comment vas-tu ? Tu m'as l'air soucieuse ? m'interroge Babou alors que nous nous retrouvons dans notre brasserie fétiche pour boire un café.

Mon adorable grand-mère m'étreint et nous nous installons dans une banquette confortable.

— Un peu. Plus je repense à mon entretien de la semaine passée, plus je me dis que j'ai merdé en beauté et que je ne serai pas retenue.

— Mais non, tu t'angoisses pour rien. Tu es jeune et brillante, avec de solides connaissances. Je crois en toi.

Babou s'empare de ma main et me sourit. De ce sourire doux et réconfortant qui m'accompagne depuis bientôt vingt-huit ans. Je ne sais pas ce que je ferai sans ce petit bout de femme pour me soutenir.

— Merci, tu es vraiment la meilleure des grands-mères.

— Sam, vous pourriez nous préparer deux cafés, s'il vous plaît ? demande-t-elle au serveur qui s'affaire derrière le comptoir.

— Bien sûr, Gabrielle. Je vous apporte ça tout de suite !

Mon portable posé sur la table se met à sonner. En voyant le numéro affiché, je panique légèrement.

— Oh, mon Dieu ! C'est lui !

— Eh bien ! Réponds vite !

D'un geste vif, Babou me cale le smartphone entre les mains.

— Allô ? je décroche d'une voix tremblante.

— Mademoiselle Jaeger ? Bonjour, Charles Barlowski.

— Bonjour Maître, comment allez-vous ?

Quelle cruche ! Qu'est-ce qui me prend de lui balancer ça ? Comme s'il n'avait pas des choses plus importantes à faire que de me tailler une bavette.

— Très bien, merci. Et vous ?

Je suis presque sûre qu'il sourit à l'autre bout du fil.

— Euh... bien, je vous remercie.

— Je vous contacte suite à notre entretien de la semaine passée.

— Je vous écoute.

— J'ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes engagée. Vous m'aviez dit être disponible tout de suite, c'est bien cela ?

Cette nouvelle réjouissante me plonge dans un état de choc. Babou écarquille les yeux, ne sachant interpréter ce qu'elle lit sur mon visage. Elle m'interroge silencieusement en mimant de grands gestes, mais je reste figée comme une statue, tout juste bonne à bouger les lèvres pour articuler quelques mots.

— Oui, bien entendu.

— Dans ce cas, rendez-vous lundi au cabinet à huit heures. Je vous présenterai l'ensemble des collaborateurs et nous procéderons aux formalités administratives pour acter votre entrée au sein de notre équipe.

Je suis tellement excitée par la nouvelle que mon rythme cardiaque augmente jusqu'à flirter dangereusement avec la tachycardie.

— Très bien. J'y serai sans faute.

— Excellente journée, mademoiselle Jaeger.

— Merci, à vous aussi, Maître Barlowski.

Je raccroche et range le téléphone dans mon sac.

— Alors ? Dis-moi qu'il n'a pas fait l'erreur de te refuser ce poste ? s'enquiert Babou.

La pauvre, elle semble si inquiète pour moi d'un coup. Je ne peux pas la laisser mariner ainsi plus longtemps.

— J'ai réussi, Babou ! Je suis engagée !

J'explose de joie au beau milieu de la brasserie et elle m'étreint en hurlant de bonheur à son tour. J'ai un peu de mal à réaliser que je viens d'obtenir l'emploi dont je rêvais depuis plusieurs années. Un soupir de soulagement s'échappe d'entre mes lèvres ; le stress et l'impatience de ces derniers jours me quittent enfin. Mes années d'études ont porté leurs fruits. Ma carrière professionnelle prend un tournant majeur. 

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