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Chapitre 52. Ouvrir sa bouche


Le repas se déroule dans une ambiance un peu plus apaisée. Heureusement que Saskia et Elias sont là pour entretenir la conversation, car pour ma part, je n'arrive pas à m'intéresser à ce que raconte David, contrairement à mon amie, dont les yeux pétillent lorsqu'ils se posent sur le quinquagénaire. Je ne peux lui enlever un certain charisme et d'un point de vue objectif, dans la catégorie « Vieux beau », il est plutôt bien classé ; cela dit, dès qu'il ouvre la bouche, ça casse le truc. Son côté carriériste arrogant me rappelle trop mon ex.

— Ça va aller ? je chuchote à Axel.

— Ouais, ne t'en fais pas. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, même si j'en ai un peu marre de l'entendre parler de sa réussite sans arrêt. À croire qu'il n'y a que les affaires qui l'intéressent dans la vie...

— Je comprends. Tu sais, j'ai arrêté de l'écouter... je lui avoue avec une œillade espiègle. T'as prévu quelque chose après le resto ?

— Mes potes m'attendent dans un bar, place de la Victoire. Ils ont programmé toute une virée, je risque de rentrer tard cette nuit, voire pas du tout.

— Pas de problème. Si tu veux partir maintenant, tu peux. Hormis ton père, personne ne t'en tiendra rigueur autour de la table. Je me doute que réveillonner avec les vieux, ce n'est pas la même chose qu'entre potes.

— Tu es sûre que ça ne t'embête pas ?

— Pas du tout. Et puis, ça me fera deux parts de dessert.

Axel se lève pour enfiler sa veste et interrompt la conversation de nos trois compagnons.

— Vous m'excusez, je suis attendu ailleurs. Terminez bien la soirée.

— Mais enfin, c'est une blague ? Tu ne vas pas t'en aller maintenant ? On n'a même pas fini le repas, s'insurge son père.

— C'est moi qui lui ai dit de partir, je rétorque aussi sec. C'était prévu qu'il nous quitte avant la fin du dîner.

David me scrute avec froideur. Il n'apprécie pas d'être contrarié ? Eh bien, je m'en fous royalement ! Axel m'ébouriffe gentiment les cheveux comme à l'accoutumée et, avant de s'en aller, lâche un dernier commentaire à l'attention de son père :

— Si jamais tu trouves cinq minutes à m'accorder dans ton planning surchargé, avant de rentrer à Lyon, appelle-moi. Salut ! Et merci pour tout, Maman, t'es la meilleure, me glisse-t-il avec un grand sourire.

Axel trottine vers la sortie, sous l'œil inquisiteur de David, fumant de rage d'avoir été humilié par son propre fils devant témoins. Un juste retour des choses en réalité.

— Je suis désolé pour son comportement. Je ne comprends pas ce qui lui arrive depuis quelque temps. Nous sommes dans un conflit permanent tous les deux.

Demande-toi plutôt ce que tu as raté avec lui, tu saisiras vite ce qui cloche.

— Il a peut-être décidé d'arrêter d'être gentil... je lui suggère avec une pointe de cynisme.

Je ne saurais dire s'il a relevé ou non la petite pique, quoi qu'il en soit, la discussion reprend et le dessert ne tarde pas à apparaître sous mon nez. J'essaie de m'intéresser un tant soit peu à ce qu'ils racontent, mais je passe en réalité plus de temps qu'autre chose, perdue dans mes pensées en lorgnant Elias, au point que, lorsque David m'interroge sur ce que je fais dans la vie, sa question est balayée par une redoutable tempête, trop absorbée que je le suis par la contemplation de l'homme de mes rêves.

— Ambre ? Tu es avec nous ? m'interpelle Saskia en claquant des doigts devant mon nez.

— Comment ? Pardon, je suis désolée, j'étais dans la lune. Vous me disiez ?

— Ce n'est rien. Je vous demandais dans quel domaine vous aviez choisi de vous reconvertir professionnellement.

— Ah, oui... L'artisanat. La savonnerie, plus particulièrement.

— Oh, c'est pour le moins... curieux, me répond-il d'un air dubitatif. Vous avez déjà démarré votre activité ?

— Pas pour le moment, non. Je suis encore dans la paperasse et en recherche d'un local.

— Ambre aurait pu être une excellente avocate si elle l'avait voulu, commente Saskia. Brillante et altruiste. Mais elle a toujours eu une veine d'artiste et apprécié les choses manuelles. Quand nous étions à la fac, elle passait un temps fou à mettre au point ses recettes de savon. Il n'y a rien d'étonnant à la voir franchir le cap, aujourd'hui. Je suis sûre que tu vas t'en sortir à merveille, ma chérie, m'assure mon amie.

Je devine aisément qu'elle a un petit coup dans le nez, toutefois, elle reste sous contrôle et son soutien me va droit au cœur.

— Merci, ma belle, mais arrête avec les compliments, sinon tu vas me faire pleurer. Si nous allions boire un verre autre part ? L'heure fatidique approche.

— Je connais un endroit sympa où ils servent des mojitos excellents. Ça te tente, Saskia ? suggère Elias.

— Si tu me prends par les sentiments, aussi... comment veux-tu que je refuse ?

— J'étais certain de faire mouche avec toi. David ?

— Avec plaisir.

— Rassure-toi, Maya. Ils proposent également des cocktails sans alcool.

— En avant !

Alors que je m'apprête à régler la note à l'accueil du restaurant, David s'approche et tend sa carte bleue.

— Laissez, Ambre. C'est pour moi. En dédommagement pour m'être imposé parmi vous à la dernière minute.

— Je ne vous aurais pas invité si cela avait été un problème, mais merci, David, c'est gentil de votre part. Et puis, c'était l'occasion de faire connaissance.

Je m'en serais pourtant bien passée, nous n'avons pas vraiment d'atomes crochus.

Nous entamons une petite marche dans la nuit fraîche pour rallier le point suivant, situé non loin de là. Il y a du monde qui circule à cette heure-ci, beaucoup de fêtards se déplacent entre les différents établissements ou se risquent à braver le froid pour fumer en terrasse.

Lorsque nous arrivons dans le bar suggéré par Elias, force est de constater que bon nombre de personnes ont eu la même idée que nous. Il s'empare de ma main et passe devant. Je le suis et me faufile tant bien que mal à travers la foule en liesse jusqu'à atteindre le Graal : un coin avec une table et quelques tabourets. Ouf ! Ça tombe bien, je ne me sentais pas de finir la soirée debout à trépigner.

Elias et Saskia s'éloignent pour commander une tournée de cocktails. Je me retrouve un peu couillonne, assise aux côtés de David, ne sachant quoi lui dire pour engager la conversation, étant donné que je n'ai pas été spécialement sympathique avec lui depuis son arrivée.

Je devrais peut-être en profiter pour lui révéler le fond de ma pensée concernant son fils. Il en fera ce qu'il veut, peu m'importe, mais ce sera dit.

— Écoutez, David. Vous et moi, on n'est pas partis sur de bonnes bases. Je ne compte pas vous donner une leçon sur les principes d'éducation, seulement, il me semble que vous vous y prenez mal avec Axel.

Il me fixe, bouche bée, et je déglutis, intimidée par ma propre audace, avant de poursuivre d'un ton plus mesuré :

— Vous lui mettez trop de pression, lui imposez trop de choses. Vous l'écrasez au lieu de l'écouter et de le soutenir. Une carrière brillante s'offre à lui. Croyez-moi, vous avez de quoi être fier de votre fils.

De longues secondes s'écoulent sans que David réagisse. Pour autant, je ne décèle aucune trace d'animosité sur son visage. Plutôt de l'hébétude. J'avoue qu'à sa place, j'en aurais sûrement eu la chique coupée d'être sermonnée de la sorte. Il finit par fermer les yeux en secouant légèrement la tête et inspire un grand coup.

J'aurais peut-être dû la boucler...

Je n'y suis pas allée avec le dos de la cuillère, mais je devais vider mon sac. Je me mêle très certainement de ce qui ne me regarde pas, néanmoins je sais qu'Axel souffre de cette relation conflictuelle plus qu'il ne veut bien le montrer et j'aimerais pouvoir l'aider à se sentir mieux.

Je me prépare à encaisser un retour de bâton en mode « occupez-vous de vos fesses », mais David me surprend en rouvrant les paupières, le sourire aux lèvres. Le même que celui qui illumine si souvent le visage d'Axel. J'imagine sans peine ce dernier avec une pilosité grisonnante et des rides au coin des yeux.

— C'est bien la première fois que l'on me reproche d'être aussi nul vis-à-vis de mon fils. Même sa mère ne m'a jamais autant secoué.

— Je suis désolée, je n'aurais pas dû... je m'excuse, confuse.

— Il n'y a pas de mal, à vrai dire vous avez raison. Je suis trop dur avec Axel, soupire-t-il, je n'ai jamais su être proche de lui. Et désormais, je comprends pourquoi il n'a pas arrêté de me parler de vous durant son séjour à Lyon.

— Ah bon ?

— Il s'est beaucoup attaché à vous. Je vous ai observée pendant la soirée. Je vous envie cette complicité avec lui que je n'ai jamais eue.

— Il n'est pas trop tard pour changer les choses. Discutez ensemble et, surtout, faites-lui confiance. Il n'attend que ça.

— Merci, Ambre.

— Ne me remerciez pas. J'espère simplement que votre relation père-fils s'arrangera.

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