Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30. Une autre facette de lui

Après ces présentations qui n'ont pas manqué de piquant, je décide d'aller découvrir le jardin pour m'éloigner le plus possible de ma prétendue belle-famille. J'aperçois Poppy en train de fouger avec joie dans un tas de paille à proximité d'une grande dépendance, qui s'avère être une écurie, de grand standing d'ailleurs. Edouard, en tenue d'équitation, est occupé à seller un cheval noir à l'allure majestueuse en discutant avec son père. Considérant que Poppy est entre de bonnes mains avec Papy Jaja, je préfère ne pas les déranger et poursuis mon chemin vers la forêt pour profiter de la fraîcheur à l'ombre des arbres.

Mes premières impressions sur cette rencontre avec la famille De Warren sont pour le moins mitigées. Je ressens une vive appréhension pour demain. Et surtout, je ne cesse de songer à la tristesse d'Elias tout à l'heure. Jamais je ne l'avais vu ainsi, et s'il a vite repris contenance, l'espace de quelques instants, j'ai tout de même compris que son apparence d'homme débordant d'assurance n'est en réalité rien de plus qu'une carapace. Je ne sais décidément que peu de choses à propos de lui, alors qu'il connaît tout de moi. Quel triste constat ! Ai-je donc manqué à ce point d'attention pour mon ami ? Ou bien est-il un maître dans l'art de cultiver le mystère sur sa vie ?

— Ça va, Maya ?

Je me retourne et fais face à Elias, que je n'avais pas entendu arriver.

— Euh, oui.

— Tu es sûre ? Tu m'as l'air perdue dans tes pensées.

Est-ce le bon moment pour lui poser les questions qui tournent en boucle dans mon esprit ? Allez, je me lance, nous verrons bien.

— Un peu.

— C'est-à-dire ? dit-il en s'approchant, ses yeux rivés sur moi.

Je déglutis avec peine, hésitant à lui révéler ce qui me tracasse.

— Je ne t'ai pas reconnu à l'arrivée de ton frère. Tu avais l'air si triste et en colère à la fois. Jamais je ne t'avais vu ainsi, je murmure sans oser le regarder.

— Oublie ça, Ambre.

— Elias, tu sais que tu peux te confier à moi.

— N'insiste pas. Je n'ai pas envie d'en discuter, réplique-t-il durement en concentrant aussitôt son attention sur la forêt qui se dresse à perte de vue devant nous.

Quelque peu étonnée par son ton sec, je me risque toutefois à continuer de lui livrer mes pensées :

— Comme tu veux, mais si tu as besoin de te parler, je suis là. L'amitié ne fonctionne pas qu'à sens unique. Depuis qu'on se connaît, tu m'as toujours épaulée et j'en ferai tout autant pour toi.

Il baisse les yeux vers moi. Je lui adresse un sourire bienveillant, cependant, au lieu de se détendre, il se ferme complètement, plus crispé que jamais, la mâchoire et les poings serrés. Il darde sur moi un regard si froid que j'en ai la chair de poule.

Blessée par son comportement abrupt, je recule d'un pas, les jambes flageolantes, et je m'assieds sur une vieille souche à proximité. Elias demeure statique et si solidement ancré au sol qu'il en deviendrait presque effrayant. Pourquoi réagit-il ainsi ? Je n'ai pourtant rien dit de méchant, je cherche seulement à le comprendre et à le soutenir.

— Excuse-moi, je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Écoute, on devrait peut-être trouver un subterfuge bidon pour que je puisse rentrer demain, non ? Je pense que cela vaudra mieux pour tout le monde. Je redoute que ma présence, et celle de Poppy, ne te cause plus de problèmes qu'autre chose.

— Ne dis pas de bêtise, on partira dimanche comme prévu, lâche-t-il avec autorité.

Ah, donc si je pige bien, il ne me laisse pas le choix en plus de me faire la tronche ? Il se fout de moi, en fait ? Je croise les bras contre ma poitrine, soutiens son regard tout en me mordant l'intérieur des joues pour éviter de l'ouvrir et d'échapper une parole malheureuse. Je n'apprécie pas vraiment cette nouvelle facette de lui, qui me peine et m'irrite tout à la fois. Après quelques secondes d'un silence pesant, il me tourne le dos sans rien ajouter de plus et je l'observe partir en direction de l'écurie. Bon sang, quelle tête de mule !

***

Seule en territoire hostile, je déambule dans le jardin. Elias m'ignore avec brio. J'évite de le confronter pour ne pas envenimer les choses et éveiller le moindre soupçon quant à notre dispute. Cependant, cette situation me déplaît profondément. De mémoire, en huit ans d'amitié, c'est la première fois que nous nous fâchons de la sorte, enfin si l'on peut le dire ainsi. Je crois que j'aurais préféré une bonne grosse engueulade à ces non-dits.

Je m'assieds à l'ombre d'un marronnier avec un livre, mon téléphone et mes écouteurs. Officiellement, je suis happée par ma lecture. Officieusement, je rumine après Elias et sa fierté mal placée en saturant mes oreilles d'un bon vieux son électro underground, hérité de mon éclectisme de l'ère pré-Barlowskienne.

C'est avec l'estomac noué que je m'installe à table pour dîner le moment venu. Poppy n'a pas fait d'autres bêtises, ou tout du moins, personne ne s'est plaint, et nous l'avons enfermée dans les appartements de Papy Jaja par précaution. Nul doute cependant qu'elle va roupiller après avoir crapahuté de partout sur le domaine depuis notre arrivée.

Assise aux côtés d'Elias, je tiens mon rôle de compagne sans toutefois en faire des tonnes non plus. Je me contente simplement de répondre aux questions que l'on me pose pour faire semblant de s'intéresser à moi, du type : comment nous sommes-nous connus ? Qu'est-ce que je fais dans la vie ? L'avantage au moins, c'est que pour ça, je n'ai pas besoin de sortir des bobards à mes interlocuteurs. De toute façon, ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu'ils n'en ont rien à péter de ce que je leur raconte. Je pourrais tout aussi bien leur dire que je suis une ancienne dealeuse reconvertie dans le droit que ça ne ferait pas mouche, tant ces bourgeois malpolis sont égocentrés. Je ne souhaite pas que ma personne accapare leurs discussions, mais tout de même, pour une soi-disant première rencontre... Cette famille est un véritable panier de crabes. Dans l'hypothèse où nous aurions été un vrai couple, j'aurais probablement pris la poudre d'escampette avant le dessert.

La conversation s'oriente très vite sur les derniers détails à peaufiner pour l'organisation des festivités prévues demain. Je songe à l'épreuve qui m'attend et mon anxiété ressurgit. Je n'avais déjà pas grand appétit, mais là, je suis carrément incapable d'avaler la moindre nourriture. Effet accentué par l'arrivée sur la table d'un énorme rôti de porc juteux. J'imagine Poppy dans le plat, entourée d'une farandole de petits légumes et mon front se couvre d'une fine pellicule de transpiration tandis que mon cœur palpite à vive allure. Je croise brièvement le regard satisfait de Marie-Louise. Je suis certaine qu'elle l'a fait exprès, cette vieille peau ! Je prétexte une migraine et m'excuse donc auprès des convives, puis je pars me réfugier à l'étage. Elias me stoppe dans les escaliers en me saisissant au poignet.

— Ambre, attends. Qu'est-ce qui se passe ?

— Rien.

— Tu es sûre ?

Ne pouvant cacher mon irritation, j'expire bruyamment par le nez et me retourne vers lui.

— Si l'envie te prends une nouvelle fois de me proposer un plan pareil, sache que tu pourras te brosser pour que je t'aide ! Et ta petite crise d'autorité à deux balles, ça ne marche pas avec moi.

Les mirettes grandes ouvertes, Elias rejette brusquement sa tête vers l'arrière comme si je venais de le frapper, tandis que je me défais de son emprise. Sans même lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, j'ajoute :

— Retourne auprès d'eux, sinon ça va jaser. Moi, je vais me coucher.

Je gravis les dernières marches qui me séparent de l'étage, mais une fois arrivée en haut, je me sens mal. J'y suis peut-être allée un peu fort quand même sur ce coup-là. Tant pis, c'est trop tard de toute façon.

Je gagne la chambre où je récupère mes affaires de toilette et je file prendre une douche. Encore agacée après cela, j'avale un somnifère léger et je décide de passer la nuit dans le sofa. Il est clair que le plumard est sûrement bien plus confortable, mais il est hors de question que je dorme aux côtés d'Elias. Après tout, c'est aussi ça être en couple. Quand on s'engueule, on fait lit à part ! Je m'aménage un petit nid douillet avec des coussins ainsi qu'une couette fine dégotée dans l'une des armoires et m'installe pour roupiller. Demain sera un autre jour.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro