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Chapitre 28. Placard à balais

Il faut bien que je tienne à Elias pour accepter de jouer la comédie du petit couple parfait alors qu'il est le stéréotype du don Juan impénitent. Mais bon, que ne ferais-je pas pour aider un ami dans le besoin ?

J'ai les nerfs en pelote tellement je suis stressée. J'ai remué tout mon dressing en bougonnant. Pas question de sortir les tailleurs et les escarpins du boulot. Et puis merde, je n'ai pas dit oui pour une opération séduction auprès de sa famille que je ne reverrais jamais par la suite... Deux heures après, mon sac est prêt. Par contre, il y a un bordel monstre, on croirait que je viens de me faire cambrioler.

J'ai promené Poppy plus d'une heure et avec cette chaleur à crever, je pue le fennec. De retour chez moi, je me prélasse un moment sous l'eau tiède pour me détendre un peu, puis j'enfile un slim, un T-shirt en lin et mes baskets. J'ai prévu une tenue de rechange, un pyjama, quelques sous-vêtements et une robe pour le samedi soir. Après tout, on ne part que pour trois jours. Je récupère mes affaires de toilettes et boucle mon sac. Quand Elias passe la porte d'entrée, un soupir de contentement m'échappe. Il a toujours la classe, peu importe ce qu'il porte. Il a troqué son habituel costume sur mesure contre un jean et un polo avec des baskets. Je ris nerveusement de nous voir habillés presque pareil. Lui, il est chic, tandis que moi, j'ai l'air d'une souillon.

— Je ne ressemble à rien, Elias. Tu es vraiment sûr de ton coup ? Ils ne vont jamais nous croire.

— Ne dis pas ça, tu es magnifique comme toujours, ma petite abeille.

Le sourire en coin qu'il m'adresse me fait rougir. Il ne peut pas s'empêcher de me charmer.

— Et Tanit ?

— J'ai appelé mon père, il viendra pendant le week-end pour s'occuper d'elle. Par contre, pour Poppy, je n'ai pas le choix. J'avais promis à ma mère de la garder jusqu'à dimanche soir, n'ayant pas vraiment prévu que tu m'embarquerais dans une histoire si tordue.

— Ne t'inquiète pas, tout se passera bien. Et je suis persuadé que Papy Jaja va t'adorer, m'affirme Elias, aussi confiant que s'il s'apprêtait à plaider.

— Ce sera sûrement le seul d'ailleurs.

Il s'empare de mes affaires et part devant.

— Poppy, viens ici.

Elle arrive en sprintant jusqu'à moi et je l'attrape au vol pour lui enfiler son harnais. Elle est encore si petite et légère pour le moment. Je récupère mon sac à main et ferme la porte à clé derrière moi avant de rejoindre Elias qui m'attend, appuyé avec nonchalance contre sa voiture. Quand il nous aperçoit, Poppy et moi, il écarquille les yeux et se met à rire aux éclats.

— J'aime déjà cette brave bête ! Ma mère va littéralement péter un plomb, c'est fantastique !

— Ah ah, très drôle ! j'ironise. On en a pour combien de temps de route ?

— Avec les bouchons, je dirais une bonne heure.

— OK, laisse-moi deux minutes si tu ne veux pas qu'il se passe un drame.

Je dépose Poppy au sol pour qu'elle puisse se soulager dans un petit buisson à proximité. Je redoute qu'elle stresse durant le trajet et pisse dans la voiture. Elias s'installe au volant de sa Porsche 911 GT3 et démarre le moteur.

— C'est vraiment une bagnole de flambeur ! Ne me dis pas que tu as besoin d'un bolide pareil en ville.

— Tu oublies que je me déplace très régulièrement pour mes rendez-vous professionnels. Et puis, j'ai bien le droit de me faire plaisir, non ?

Je l'admets, il a le droit. Et puis de quoi je me mêle ? C'est sa vie après tout ! Il fait vrombir le moteur, Poppy panique, et ses cris résonnent dans la rue, attirant sur nous les regards médusés des piétons présents aux alentours. Elias se fend la poire dans l'habitacle.

— Arrête, tu lui fais peur !

Je récupère Poppy et la serre contre moi pour la rassurer tout en me laissant tomber dans le siège passager. Nous voilà partis, direction la maison familiale des De Warren, du côté de Saint-Émilion.

***

Sortir de Bordeaux un vendredi soir est un vrai parcours du combattant. Après une attente interminable dans les bouchons, due à un accrochage sur la route, nous entrons en pleine campagne et nous approchons de notre destination. Poppy dort sur mes genoux depuis le début du trajet, a priori pas aussi stressée que je l'aurais pensé.

Je ne sais pas trop où nous nous trouvons. Il y a des rangs de vigne à perte de vue et quelques panneaux de signalisation de temps en temps. Nous traversons plusieurs communes où je découvre, envieuse, de grandes bâtisses de pierres restaurées avec goût par les propriétaires, ainsi que de riches domaines viticoles, dont la réputation n'est plus à faire. Ça sent le pognon à plein nez dans ce coin !

Nous n'avons jamais trop discuté d'argent avec Elias, parce que cela n'a aucune importance entre nous. J'ai eu la chance de ne manquer de rien durant l'enfance et je gagne bien ma vie. Sa carrière d'avocat assure à Elias des revenus plus que confortables et son train de vie est franchement aisé. Même s'il n'en parle que très rarement, je me doute bien que sa famille a des moyens conséquents. Néanmoins, quand je découvre l'endroit où il me conduit pour un week-end à la campagne, je tombe des nues.

— Bienvenue chez les bourges, lâche-t-il d'un air blasé, tandis qu'il ralentit et tourne à gauche pour quitter la route.

Nous pénétrons dans une propriété immense, ceinturée d'un mur de pierres qui court sur des kilomètres, et dont l'entrée est fermée par un portail en fer forgé orné de piques et de flèches dorées.

— C'est une blague ? Tu m'avais parlé d'une maison familiale, pas d'un putain de château ! je m'étrangle, soudain à la limite de l'hystérie.

— Détends-toi, tu vas réveiller Poppy. Ça se passera bien. On leur sort le grand jeu pour la réception demain soir et on repart dimanche, s'empresse-t-il d'ajouter pour me calmer.

— Le grand jeu ? Elias, qu'est-ce que tu me caches encore ? C'est quoi ce plan d'ado attardé ? Je te jure que si ce n'est pas ta mère qui te tue, c'est moi qui le ferai !

— Fais-moi confiance.

Il arrête la voiture au beau milieu de l'allée. Je jette un œil à l'imposante demeure qui se dresse au loin et d'un coup, j'éprouve des difficultés à respirer normalement. Mon cœur tambourine dangereusement. Au secours, sortez-moi de là ! J'étouffe, j'ai besoin d'air. J'essaie d'ouvrir la portière, mais je suis trop en panique pour y arriver. Elias saisit mon visage entre ses mains pour m'obliger à lui faire face.

— Calme-toi, Ambre, me souffle-t-il.

Incapable d'articuler quoi que ce soit de plus, ses iris braqués sur moi, il caresse mes pommettes en douceur avec ses pouces. Je ferme les yeux, calque ma respiration sur la sienne et me détends peu à peu. Ce n'est pas la première fois qu'il fait ça. Il m'arrive, de temps à autre, d'angoisser quand le stress me submerge et seul Elias sait m'apaiser dans ces moments-là. La crise passée, il m'embrasse sur le front et redémarre la voiture. Toutefois, à mesure que nous approchons, mon estomac rebondit dans mon ventre. Poppy doit ressentir la tension qui me parcourt et elle se réveille en couinant.

J'observe la propriété des De Warren à travers la fenêtre. Un parc arboré s'étend à vue de nez sur plusieurs hectares, pour le plus grand plaisir des chevaux présents qui disposent d'un espace de vie gigantesque. Des arbres majestueux culminent à des dizaines de mètres, me laissant penser qu'ils sont sans doute centenaires pour la plupart. Au bout du chemin, une immense demeure en pierres taillées, couverte d'une toiture en ardoise s'élève sur trois niveaux. Une multitude de fenêtres rythment la façade et une tour se dresse fièrement sur la gauche. Des plates-bandes remplies de fleurs aux teintes chatoyantes apportent de la couleur et tranchent avec le reste de la végétation, dominée par les déclinaisons de vert qu'offre Mère Nature. Une épaisse forêt, plus sombre s'étale à perte de vue en arrière-plan.

À mesure que nous approchons, je distingue deux silhouettes qui se tiennent devant une large porte à doubles vantaux ornés de vitraux polychromes. Je me raidis dans le siège, Elias prend ma main dans la sienne pour me rassurer.

— Chic, mes beaux-parents sont déjà en place pour m'accueillir, je commente, plus crispée que jamais. Comment s'appellent-ils ?

— Edouard et Marie-Louise.

— Hum... OK.

Bah oui, forcément ! J'aurais été plus étonnée s'il m'avait annoncé Dylan et Brenda, c'est certain...

Elias stationne la voiture dans la cour et j'ai le plaisir de découvrir les traits sévères de belle-maman. Inutile de demander où sont rangés les balais dans cette demeure. Vu la tronche qu'elle tire, j'ai ma petite idée sur le sujet. Elle me scrute à travers la vitre teintée, les yeux plissés, et je peux déjà entendre les sept trompettes de l'apocalypse qui ne va pas tarder de s'abattre sur moi. Beau-papa, légèrement en retrait de son épouse, nous adresse un signe de la tête et un sourire discret pour nous saluer. Il a l'air plus cool. La ressemblance entre le père et le fils est saisissante. D'un côté, je suis rassurée de voir qu'Elias tient plus de lui que de sa mère. Poppy commence à s'exciter sur mes genoux. Contrairement à moi, elle semble pressée de sortir pour faire connaissance avec de nouveaux humains.

— Fantastique. C'est super. Je suis ravie. Ta mère a l'air vraiment charmante. Je te déteste. J'ai envie de mourir.

— Je te jure Ambre, tu stresses pour rien.

— Oui, c'est ça. Je te préviens, ça va te coûter bonbon en canelés ! Bon, allons-y avant que je m'évanouisse.

— Courage ma chérie, glousse-t-il en plantant un baiser sur ma joue avant de sortir de la voiture.

Je peux y arriver, je vais y arriver, je dois y arriver ! Pour Elias ! J'ai bien joué la comédie à Antoine plusieurs semaines après tout.

— Papa. Maman. Ça fait longtemps.

— En effet Elias, tu ne nous honores que rarement de ta présence, réplique sa mère d'une voix cinglante.

Ô joie, ô bonheur. On va s'éclater. Elias 0 – Marie-Louise 1. Ça démarre direct, même pas un tour de chauffe. Je m'extrais de la voiture en serrant Poppy contre moi. Je revêts un masque de parfaite sérénité sur mon visage avant de me retourner et d'adresser un grand sourire, qui, je l'espère, paraîtra le plus sincère possible, à l'attention de mes hôtes.

— Bonjour madame, monsieur De Warren. Enchantée de vous rencontrer.

Une lueur glaciale traverse les yeux de Marie-Louise lorsqu'elle aperçoit Poppy qui attend avec impatience que je la dépose au sol. Elias vient se poster près de moi et m'attire contre lui en passant son bras autour de ma taille.

— Je vous présente ma compagne, Ambre Jaeger.

— Bienvenue chez nous, déclare Edouard en s'approchant pour me faire la bise.

Agréablement surprise, je lui tends la joue, rassurée de voir que sur les deux, il y en a au moins un qui n'essaiera pas de m'empoisonner durant mon séjour. Son épouse reste à l'écart et nous mitraille du regard. Je cherche s'il n'y a pas un molosse qui traîne dans le coin et qui pourrait dévorer Poppy. Normalement, il y en a toujours un doberman qui vous accueille quand vous arrivez dans une demeure bourgeoise. Très cliché, c'est vrai. Toutefois, hormis Marie-Louise, je n'en vois pas d'autres.

— Et ça, qu'est-ce que c'est ? finit-elle par demander en braquant son regard dédaigneux sur l'animal qui remue dans mes bras.

— C'est un être vivant, Maman. Elle s'appelle Poppy, c'est une petite truie âgée de trois mois et contrairement à tante Bernie, elle est très propre.

Elias 1 – Marie-Louise 1. Balle au centre. Maintenant que les présentations sont faites, je n'ai plus qu'à partir en quête d'une pelle pour creuser ma tombe...

— Enfin, tu es arrivé, mon bonhomme ! s'écrie un vieil homme en sortant de la maison. Il me semblait bien avoir entendu une voiture.

— Papé ! Comment te sens-tu ? Je me suis fait un sang d'encre après l'appel de Maman.

Elias se précipite pour le serrer dans ses bras, heureux de retrouver l'ancien au sourire malicieux. C'est donc de lui qu'il tient cette mimique.

— Mais je vais très bien, de quoi me parles-tu ? l'interroge-t-il d'un air suspicieux.

Elias pivote vers ses parents. Edouard hausse les épaules, à première vue pas au courant de grand-chose, tandis que Marie-Louise se mure dans le silence, le visage déformé par la contrariété. Elias se raidit et darde un regard courroucé sur elle. Sa mère ne lui aurait tout de même pas menti en prétextant la prétendue fin de vie de Papy Jaja pour s'assurer de sa présence ? Il a l'air en pleine forme en plus.

— Papé, je te présente Ambre, ma compagne.

Je m'approche et adresse un signe de tête poli au patriarche, en rougissant légèrement.

— Bonjour, monsieur de Warren.

— Elias, tu es un vrai petit cachottier. Enchanté de faire ta connaissance, ma jolie, me répond l'ancien.

La décontraction lui vient aussi de Papy Jaja, semble-t-il. Ce qui n'est pas pour me déplaire. La bonhomie du vieil homme apaise mon anxiété.

Poppy s'impatiente dans mes bras et se met à crier, comme si nous allions l'égorger, en gesticulant dans tous les sens. Marie-Louise se crispe un peu plus, tandis qu'Elias affiche un sourire en coin discret. Aucun doute que la présence de Poppy la contrarie énormément.

— Tu peux la lâcher, elle ne craint rien, me rassure Elias.

À en juger le regard furibond de Marie-Louise, je n'en suis pas certaine, mais je n'ai pas bien le choix. Je dépose Poppy au sol et elle détale en direction de la pelouse pour se rouler dedans en grognant.

— Cette bestiole est vraiment drôle, je sens que je vais bien me marrer avec elle. Ça me fera un peu d'animation, la vie avec tes parents est d'un ennui mortel, Elias ! ajoute-t-il avant d'éclater de rire et de clopiner vers Poppy.

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