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Chapitre 27. Poppy

(jeudi 3 août 2023)

Deux semaines se sont écoulées depuis que j'ai quitté Antoine. Deux semaines qui n'ont pas été de tout repos, loin de là. Après cette crémaillère rocambolesque où j'ai constaté que, l'alcool et moi, nous ne sommes définitivement pas faits l'un pour l'autre, j'avais passé une partie de mon dimanche à végéter sur mon canapé, en ingurgitant du bouillon, des yaourts nature et du citrate de bétaïne, en plus d'un litre de tisane détox. Question purge, je n'aurais pu faire mieux pour éliminer l'alcool de mon corps, à part éventuellement une dialyse.

Si vivre en ville est synonyme d'un accès très rapide aux commerces, restaurants, espaces de loisirs et autres commodités, les températures caniculaires me rappellent néanmoins qu'il n'y a pas que des avantages. J'ai beau tenir mon appartement calfeutré, il y fait quand même près de vingt-cinq degrés et les nuits sont difficiles. J'en viendrais presque à regretter la climatisation et la baignoire du loft. J'ai bien dit presque, parce que le reste en revanche...

Les journées au bureau se suivent et se ressemblent. Antoine n'a pas décoléré et se montre particulièrement odieux avec tout le monde, y compris son propre père. Pour autant, la nouvelle n'a toujours pas fuité auprès de nos collaborateurs, bien que l'ambiance entre nous deux soit tendue au possible. Nous nous fusillons du regard et n'échangeons pas un mot. Mon capital sommeil étant dans le même état que les finances du gouvernement post-covid, je ne suis pas vraiment de bonne humeur et je me soustrais le plus possible aux contacts avec les autres, excepté Elias.

Je m'échine à rester consciencieuse coûte que coûte et m'affaire à mes dossiers, cloîtrée dans mon bureau, dont je ne sors que pour boire du café ou manger un morceau. Mes collaborateurs doivent sentir que je ne suis pas disposée à discuter, car personne n'ose m'approcher. C'est donc avec curiosité que je lève le nez vers la porte après qu'une personne téméraire ait manifesté le désir de communiquer avec moi en ce jeudi matin.

— Je peux te déranger quelques minutes, Ambre ?

— Bien sûr.

Charles vient s'asseoir en face de moi, la mine soucieuse.

— J'aimerais m'entretenir avec toi au sujet de mon fils, si tu n'y vois pas d'inconvénient.

J'avais du mal à me décider quand lui expliquer la situation justement. C'est désormais le moment. Non pas que Charles ait son mot à dire sur notre vie privée, cela dit, notre rupture commence à impacter le plan professionnel.

— Non, bien sûr.

— Depuis quelques jours, il est ignoble avec tout le monde et je me fais du souci, tant pour vous deux que pour le cabinet. Il est odieux avec les clients et nos collaborateurs, n'est pas attentif quand on lui parle. Qu'est-ce qui se passe ? Vous avez des problèmes ?

Pauvre Charles. Je culpabilise un peu vis-à-vis de lui. Cet homme a toujours été d'une grande bienveillance à mon égard et m'a acceptée dans sa famille. Et là, je m'apprête à lui annoncer que tout est terminé. Mon estomac se noue et je déglutis avec peine.

— Il faut que je vous avoue quelque chose, Charles. Avant tout, sachez que je suis désolée, car ce qui se passe est en majeure partie de ma faute.

— Ne te blâme pas trop vite, je connais les défauts de mon fils.

— J'ai quitté Antoine il y a deux semaines.

Appuyé dans le dossier du fauteuil, Charles porte une main à ses yeux en soupirant et se frictionne les tempes.

— Je ne pouvais plus continuer ainsi...

— Et si tu veux mon avis, tu as bien fait. S'il pouvait être aussi brillant dans sa vie personnelle qu'au travail, Antoine serait presque parfait. Malheureusement, je connais mon fils. Tout le portrait de sa mère. Arrogant, méprisant, incapable de se remettre en question. Tu comprends pourquoi j'ai divorcé, n'est-ce pas ? plaisante-t-il.

Oh que oui ! Toutefois, je reste interdite face à cette confession et surtout au petit sourire en coin qu'arbore Charles tandis que nous nous fixons. J'étais informée qu'il était séparé de la mère de son fils, mais jamais je ne me serais permis de l'interroger à ce sujet.

— Oui, j'avoue en lui souriant à mon tour. Je ne peux pas tout vous révéler, mais sachez que j'ai mûrement réfléchi cette décision et que je ne compte pas revenir dessus, peu importe ce qu'Antoine en pense.

— Et tu fais le bon choix, ma chère Ambre. Tu mérites mieux que lui. Crois-moi, c'est difficile pour un père de reconnaître cela, mais il ne te rendra pas heureuse. Si j'avais une fille, je n'aimerais pas qu'elle partage sa vie avec un homme comme Antoine.

Eh bah ! On peut dire que mon ex-beau-papa ne mâche pas ses mots concernant son rejeton. Quelque part, cela me rassure. Si même Charles a une telle image de lui, c'est qu'Antoine est vraiment un cas désespéré.

— Merci, Charles. Je ferai au mieux pour que la situation n'impacte pas davantage le cabinet. Antoine devra bien s'y résoudre et cesser de se comporter comme un gamin boudeur. Nous avons passé l'âge des querelles d'adolescents.

— Je lui en toucherai deux mots de mon côté, à titre professionnel, bien entendu. Je ne tiens pas à me mêler de votre vie privée.

***

Le téléphone sonne. Et zut, pour une fois que je tenais la posture de l'arbre... Qui a décidé de m'emmerder un jeudi soir ? Je jette un bref coup d'œil à l'écran de mon portable. Ma mère. Bon, ça va, je lui pardonne.

— Allô, Trésor ? Tu es chez toi, là ?

Elle est à bout de souffle et je m'inquiète aussitôt, redoutant qu'il lui arrive quelque chose.

— Oui, Maman. Ça va toi ?

— Oui oui, ne t'en fais pas ! Poppy, viens ici !

— Poppy ?

— Je t'expliquerai. Je peux passer ? J'ai besoin que tu me rendes un service, ma chérie.

— Quoi ? Mais t'es où là ?

— À cinq minutes de chez toi.

— OK. Tu restes manger avec moi ?

— C'est gentil, mais non. Carlos m'attend dans la voiture, dit-elle en raccrochant.

Je ne sais pas pourquoi, mais la connaissant, ça sent le plan foireux. Je l'aime et pourtant je redoute le pire à chaque fois qu'elle me demande de lui rendre un service.

Je m'empresse de ranger mon tapis de yoga et je me douche à toute vitesse. Je sors juste de la salle de bain quand la sonnette retentit et que ma mère entre dans le séjour, resplendissante et tout sourire comme d'habitude.

— Bonjour, ma chérie ! s'exclame-t-elle en me prenant dans ses bras.

Tanit bondit aussitôt sur le dossier du canapé en feulant. Je suis son regard et tombe nez à nez avec un animal qui trottine jusqu'à nous. Je braque mes yeux sur ma mère. J'ai peur de comprendre en quoi va consister le fameux service à rendre.

— Maman ? Tu m'expliques ?

— Je te présente Poppy. Elle a tout juste trois mois et comme tu peux le constater, elle ne tient pas en place.

En effet, elle est déjà en train de faire le tour du salon sans se soucier de la minette qui la menace, toutes griffes sorties, prête à lui sauter à la gorge.

— Et qu'est-ce qu'elle fait ici avec toi ? Tu sais bien que j'aime les animaux, mais elle ne serait pas mieux dans ton jardin ?

— C'est là que j'ai besoin de toi. Je dois être à Angoulême très tôt demain matin pour un rendez-vous important en vue de monter une exposition de mes toiles. Nous partons ce soir avec Carlos et nous rentrons dimanche en fin de journée. Est-ce que tu peux me garder Poppy pour le week-end, s'il te plaît ?

— Quoi ? C'est une blague ? Tu m'annonces ça au dernier moment ?

— J'ai eu la personne au téléphone il y a quelques heures à peine. J'ai tout juste eu le temps de préparer un sac en catastrophe. C'est seulement pour trois jours, je la récupère dimanche soir sans faute. Elle est trop petite, je ne peux pas la laisser sans surveillance à la maison.

Ma mère m'implore avec son regard de chat potté. Je jette un œil en direction de Poppy qui s'est assise par terre à côté du canapé. Tanit s'est enfuie dans ma chambre, manière de nous signifier son mécontentement. Trois jours, c'est court. Ça passera vite. Elle est mignonne comme tout en plus. Et puis je pourrais la promener dans le parc derrière la mairie. Je soupire et le visage de ma mère se fend d'un large sourire.

— Bon, OK. Mais tu la récupères dimanche sans faute, je compte sur toi.

— Tiens, voilà ses affaires. Je t'ai noté tout ce que tu dois savoir dans le carnet à l'intérieur. Tu as aussi de quoi la nourrir jusqu'à mon retour. Pense à la sortir plusieurs fois par jour, et, si tu peux jouer avec elle, c'est encore mieux. Elle sera très contente. Tu verras, elle n'est pas peureuse du tout et elle adore les caresses sur le ventre. Par contre, fais attention, elle a tendance à manger tout ce qui traîne. Sois mignonne avec ta sœur, Poppy. Sinon, elle ne voudra plus jamais te garder, ajoute-t-elle en la gratouillant entre les oreilles.

Je manque de m'étouffer en l'entendant dire « ta sœur ».

— Doux Jésus ! Ma mère est complètement cintrée. Allez, file avant que je change d'avis.

— Tu me sauves la vie, Trésor ! Tu m'appelles en cas de problème, d'accord ?

— Oui, Maman !

Elle quitte l'appartement en trombe. Je referme la porte et file dans la chambre retrouver Tanit pour la rassurer avec un câlin. Des bruits inconnus me parviennent du salon et craignant qu'elle ne fasse déjà sa première bêtise, je fonce dans la pièce voisine où je découvre Poppy qui prend son pied, les quatre pattes en l'air, à se gratter le dos sur mon tapis en jonc de mer. Je tapote dans mes mains pour lui intimer d'arrêter, mais elle s'en fiche totalement. En effet, elle n'est pas peureuse pour un sou et s'est très vite faite à mon intérieur !

***

Un détail m'a toutefois échappé lorsque j'ai accepté de garder Poppy : celui de devoir m'absenter toute la journée de vendredi pour bosser. Déjà, j'ai dû me lever à l'aube et enfilé en catastrophe les premières fringues qui traînaient par là pour la sortir afin qu'elle se soulage. Par bonheur, le jardin de la mairie est tout proche et je n'ai pas croisé grand monde. J'avais pourtant pris mes précautions en la promenant vers vingt-trois heures la veille, mais il faut croire que sa vessie est aussi minuscule qu'elle. Tanit a cessé de bouder et a passé la nuit avec moi, confiante à l'idée que notre invitée ne soit pas de taille à grimper sur le lit. Plutôt grassouillette et pas vraiment encline à bondir comme un félin, elle a sagement dormi dans son panier dans le salon.

Après cette promenade matinale, Poppy s'empresse de retourner se coucher et je me prépare à la hâte pour ne pas arriver en retard au bureau. Je vérifie mon agenda : pas de rendez-vous ni de réunion programmés cet après-midi. Je vais donc prendre ma demi-journée pour ne pas laisser les animaux seuls dans l'appartement, et ainsi éviter un carnage.

Le nez dans les dossiers, je relève la tête pour décrocher le téléphone.

— Allô, Maya ? Tu déjeunes avec moi ?

— Quoi ? C'est déjà l'heure ? Je n'ai pas vu passer la matinée !

— Toi, tu as encore bossé sans t'arrêter !

— Je te retrouve dans le hall dans quelques minutes.

J'éteins mon ordinateur, range un peu mon bureau, puis je remets mes escarpins, saisis mon sac et file rejoindre Elias. Nous sortons déjeuner à l'extérieur dans un petit restaurant situé rue de la Vieille Tour, près de la Porte Dijeaux, à quelques minutes à peine de chez moi, ce qui m'arrange bien. Je pourrais vite regagner l'appartement après cela.

— Il faut que tu me rendes un service, s'il te plaît, commence Elias après que nous ayons passé commande.

Décidément, Maman et lui se sont passé le mot...

— Dis-m'en plus d'abord. Je te connais, je veux savoir dans quoi tu comptes m'embarquer avant de te répondre.

C'est un peu comme avec ma mère. Quand Elias me demande de l'aider, je reste sur mes gardes. Et puis finalement, je cède, comme toujours. Ce qui m'a d'ailleurs valu une paire d'engueulades avec Antoine.

— Ma chère mère a eu la bonne idée d'organiser une réception en grande pompe pour les fiançailles de Carl.

— Je croyais que vous ne vous parliez plus avec ton frère.

— Oui, c'est toujours le cas. Je n'ai pas franchement envie de participer à ces réjouissances, mais si je ne m'y rends pas, ça va être le drame.

— Et depuis quand as-tu décidé de lui obéir ?

— Depuis qu'elle m'a appris que Papy Jaja n'est pas au mieux de sa forme et qu'il n'en a plus pour longtemps, lâche-t-il, des trémolos dans la voix. Je ne veux pas rater une occasion de le voir, même si je dois pour cela me farcir mon frère et ma mère.

Arthus de Warren est surnommé affectueusement Papy Jaja par son petit-fils parce qu'il aime bien la goutte. Je connais l'attachement d'Elias à son grand-père et savoir qu'il est peiné par cette triste nouvelle me touche. Je ne peux pas le lâcher maintenant, alors qu'il est toujours là pour moi. Si jamais il arrivait quelque chose, il faut que je sois près de lui pour l'épauler.

— Comment puis-je t'aider ?

— J'ai confirmé à ma mère que je serai présent.

— Mais ? Parce qu'au son de ta voix, je sens qu'il y a un mais.

— Je lui ai annoncé que j'avais quelqu'un dans ma vie...

— Elias. Ne me dis pas que tu t'apprêtes à me demander ce que je pense ?

— Allez, Ambre, c'est juste pour trois jours. Tu n'as pas envie d'un week-end dépaysant à la campagne ? Ça te fera du bien de partir un peu après tout ce qui s'est passé ces derniers mois.

C'est vrai qu'il n'a pas tort, je n'ai pas touché terre depuis le décès de Babou. Entre les travaux, le déménagement, les soucis avec Antoine et mon projet de reconversion professionnelle... J'ai besoin d'évasion, même si ce n'est que le temps d'un week-end.

— Et on partirait quand ?

— Hum... aujourd'hui, vers dix-sept heures.

— Quoi ? T'es sérieux, Elias ?

— Toujours avec toi. Allez, fais ça pour moi, s'il te plaît, me supplie-t-il de sa voix grave tout en m'adressant un sourire enjôleur.

Mon cerveau carbure à plein régime. Qu'est-ce que je vais faire de Poppy ? Tanit, encore, ce n'est pas un souci. Je peux demander à mon père ou Axel. Mais Poppy ? J'ai promis à Maman de la garder jusqu'à dimanche.

— Ambre ? C'est bon pour toi ? me sollicite Elias en claquant des doigts devant mon nez pour me tirer de mes pensées.

— OK, je ferai semblant d'être ta compagne quelques jours, mais à deux conditions.

— Tout ce que tu veux.

— Ne compte pas en profiter pour tenter quoique ce soit avec moi.

— Promis, rien de plus que d'habitude, plaisante-t-il. Et la deuxième condition ?

— Poppy vient avec nous. Je n'ai pas le temps de chercher une solution de repli.

— Poppy ?

— La mascotte à quatre pattes de ma mère. Elle me l'a laissée en catastrophe hier soir jusqu'à dimanche. Elle ne peut pas rester toute seule.

— Marché conclu ! J'ai hâte de découvrir la tête de la mienne quand elles feront connaissance.

— Ne te réjouis pas trop vite... Même si elle est toute mignonne.

— Ma mère n'aime pas les animaux. Alors, autant te dire que tu m'offres sur un plateau la possibilité de l'emmerder comme rarement. Et je m'en félicite d'avance.

— Super, tu m'en vois ravie. Je vais devoir jouer la comédie et en plus je pars avec un malus. Génial, tout ça ! je conclus avec sarcasme.

Son visage se fend d'un large sourire et je regrette presque déjà d'avoir accepté. Dans quelle aventure je me lance une fois de plus ?

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