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Chapitre 14. Le grand chambardement

(jeudi 15 juin 2023)

Je n'aurais jamais pensé être capable d'un tel contrôle et pourtant, les jours passant, je m'étonne de ma faculté à relativiser. Finalement, être cocue n'est pas dramatique. Je n'irais pas jusqu'à dire que ce nouveau statut amoureux me sied, cependant, ce n'est pas si difficile que cela à gérer. Enfin, sûrement parce que je suis au courant du secret inavouable d'Antoine et que je peux, par conséquent, me jouer de lui comme bon me semble. Et j'ai bien l'intention de m'amuser un peu de cette situation.

— Bonjour, Ambre, me salue Sofia quand je passe la porte du cabinet.

— Oh, bonjour Sofia. Victoire, j'ajoute à l'attention de la traîtresse, debout près d'elle.

— Bonjour, bredouille-t-elle en piquant un fard.

Tiens, tiens. Ma présence la mettrait-elle mal à l'aise ? En même temps, à sa place je n'aurais pas spécialement envie de tailler le bout de gras avec la femme dont je me tape le compagnon en douce.

— On n'a pas eu l'occasion de discuter depuis quelque temps. Tu vas bien ? me demande Sofia.

— Très bien, merci. Le week-end dernier m'a reboosté à fond. Nous avons fêté mon anniversaire vendredi soir avec ma famille et mes amis. Je regrette seulement qu'Antoine n'ait pas pu se joindre à nous, mais c'est ça aussi de partager sa vie avec un brillant avocat très sollicité.

Ça m'écorche un tantinet la langue de lâcher un truc pareil, toutefois il faut bien noyer le poisson.

— Il a de la chance que tu le prennes si bien. À ta place, je ne sais pas si j'en serais capable, me répond-elle.

— Vous m'excusez, je dois retourner à mes dossiers, s'empresse d'ajouter Victoire.

— Quelque chose ne va pas ? je questionne Sofia en la regardant s'éloigner. Elle n'a pas l'air très en forme depuis lundi.

— Oh, euh... non. Elle est comme d'habitude.

— Si tu le dis. Je dois te laisser, j'ai encore pas mal de travail qui m'attend pour finir la semaine. Bonne journée.

— Merci, à toi aussi.

***

— Ma puce ? Tu manges avec moi ce midi ? me glisse Antoine par la porte entrebâillée.

— Non, je suis sur un dossier urgent, je n'ai pas le temps, désolé, je réponds avec froideur sans même prendre la peine de lever les yeux vers lui.

— Ah, dommage. On se voit ce soir à la maison dans ce cas.

— Oui, voilà, c'est ça.

Sans blague ! Il m'a confondu avec sa petite stagiaire adorée ou quoi ?

La porte se referme et je peste un moment toute seule dans mon bureau. Il ne va pas me faciliter les choses s'il commence à être un peu trop gentil. Depuis samedi, il est tout mielleux avec moi. Le comportement typique de l'homme qui cherche à se faire pardonner d'avoir oublié l'anniversaire de sa femme. Il en devient presque ridicule, surtout que je sais pertinemment que ce n'est pas la raison première qui le pousse à culpabiliser. S'il s'imagine une seule seconde que je vais de nouveau tomber dans le panneau et bien il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au fond du... ma décision est prise. Nous deux, c'est terminé.

***

Plongée dans mes dossiers, je n'ai pas vu le temps passer et je suis l'une des dernières personnes encore présentes au cabinet à dix-neuf heures. Dans la grande salle de réunion, plusieurs collaborateurs débriefent les affaires en cours. Antoine est parmi eux. Des bruits de chaise raclent le sol et m'indiquent qu'ils ont terminé.

— Bah, tu es encore là ? s'étonne Antoine en pénétrant dans mon bureau.

— Oui, j'ai trop de boulot sur les bras.

— Je t'attends ?

Roh, mais qu'il est pénible avec ses questions !

— Non.

Il soupire et referme la porte en partant. Je préfère rentrer seule, que de faire le trajet avec lui. Je dois déjà le supporter une partie de mes journées, alors dès que je peux l'éviter, je n'hésite pas.

Quelques minutes plus tard, je récupère mes affaires et quitte le bureau à mon tour. Alors que je prends la direction de la station de tram, j'aperçois Antoine dans la rue, tout sourire, en compagnie de Victoire. Je me cache misérablement derrière un panneau de signalétique et les observe. Cette petite pouffe rit à gorge déployée avec lui tout en lui tenant la main. Je remarque toutefois qu'il ne cesse de jeter des coups d'œil aux alentours, comme s'il redoutait qu'une connaissance les aperçoive ensemble. Puis elle lui chuchote quelque chose à l'oreille et Antoine saisit son smartphone. Quelques secondes plus tard, je reçois un message.

[Antoine: Rendez-vous de dernière minute, ne m'attends pas ma puce, je vais finir tard.]

Oh, comme par hasard ! Bien que j'ai décidé de ne plus me tracasser pour lui, je ne peux m'empêcher de ressentir une douleur dans la poitrine en les voyant ensemble. Mettre un terme à cette histoire ne sera pas simple à gérer, émotionnellement parlant. Surtout que je suis une grande sensible. Qu'est-ce que j'aimerais être une vraie connasse !

In fine, c'est éprouvant de réaliser que j'aurais dû écouter mes proches au lieu de vouloir sauver cette relation coûte que coûte. J'ai perdu sept ans de ma vie avec lui, la voilà l'abominable vérité.

Je farfouille dans mon sac à la recherche d'un mouchoir pour essuyer les quelques larmes amoncelées au creux de mes paupières et je retombe sur la clé de l'appartement de Babou. Et si j'allais voir ce qui s'y passe avant de rentrer ?

Il fait très chaud et je préfère m'y rendre à pied plutôt qu'en tram. Je n'ai pas spécialement envie de partager mon espace vital, collée à des inconnus à l'hygiène parfois douteuse. Et puis, la marche c'est bon pour se vider la tête.

Une vingtaine de minutes plus tard, je suis devant la porte d'entrée de l'appartement. Je n'y étais plus revenue depuis le décès de Babou. Le chagrin refait surface, les émotions me submergent. Elle sera toujours avec moi, je me répète en boucle pour apaiser mon pouls. J'inspire un grand coup et déverrouille la serrure.

Les persiennes sont fermées et laissent passer une faible lumière. Tout est encore là, comme si Babou s'était simplement absentée pour faire une course. J'arpente les lieux, mes doigts frôlant les meubles et les vêtements de ma tendre grand-mère, soigneusement rangés dans le dressing. Tout est en ordre, chaque chose à sa place, comme elle l'aimait. L'odeur du plancher ciré et de son parfum règne encore entre ces murs. Je m'attendrais presque à la voir surgir de la cuisine, une bouteille de champagne à la main, pour fêter la fin de mon couple, un sourire espiègle aux lèvres. Nul doute qu'elle aurait sauté de joie en apprenant la nouvelle.

J'ai grandi en ces lieux, j'y ai tellement de souvenirs. Je ne remercierai jamais assez mon père d'avoir pris la décision de le garder pour moi. Je me laisse choir lourdement dans le canapé. Des larmes de tristesse mêlée d'allégresse roulent sur mes joues. Cet appartement, ce refuge, c'est le point de départ de ma nouvelle vie. Hors de question de le louer, je vais m'y installer.

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