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2- I don't give a fuck.

J'en ai rien à cirer.

Je devais réellement ressembler au Joker en cet instant précis. Il n'y avait absolument aucune raison pour que je sois prise d'une série de spasmes hilarants devant toutes ces personnes. Être qualifiée de "Fille à la vie dramatique" était encore acceptable, mais pas de "Tarée de St. Joseph". Et pourtant, j'étais amoureusement folle et furieusement amoureuse là face à J., alors je peux vous dire qu'en ce moment même, le regard des autres m'importait peu.

Je me calme, lance un coup d'œil dédaigneux vers mon père puis, Jacques, avant de cracher amèrement :

— Dites-moi que c'est une blague.

Jacques s'avance dans ma direction tandis que moi je détourne enfin mon regard de mon ancien meilleur ami, et premier amour, pour interroger mon père :

— Papa, qu'est-ce qu'il fou ici ? À Santa Maria, je veux dire.

Il se gratte la nuque, ses cheveux blonds parfaitement laqués comme des toutous dressés me font face. Oh que oui, tu devrais être extrêmement gêné, dad. Il relève la tête, se racle un peu la gorge avant de me répondre :

— Eh bien, je t'ai dis que j'avais une surprise pour toi, non ? Hier j'ai revu Léon, le papa de Jacques, et...

        Il s'arrête subitement. Est-ce qu'il hésite ? Je les veux d'une traite, moi, les raisons pour lesquelles Jacques est de retour à Santa Maria. Finalement, il décide d'achever sa phrase à mon grand bonheur.

— Et Dric, celui de Jonathan. Tu sais, le mexicain qui te faisais souvent des tacos ? Ça ne fait que six ans, tu dois t'en souvenir, non ?

Jonathan.

— Ah Jonathan, l'autre connard métissé ! Bien sûr, comment les oublier. Les tacos, je veux dire. Et pourquoi Jacques est donc là...?

J'indexe ouvertement le garçon qui n'est maintenant qu'à quelques centimètres de moi. Son costume, sa cravate, son regard, son parfum et même sa tignasse blonde. TOUT chez J. me donnait envie de fondre en larmes parce qu'il avait vraiment bien grandi, mon Roméo.

— Pourquoi maintenant ? Pourquoi les revoir soudainement ? Je veux dire, tu m'avais dit que vous étiez en froid avec leurs parents juste avant que les deux J. n'aient quitté le pays. Maintenant que j'y pense, c'était pas un peu insensé et enfantin de couper les ponts avec eux juste pour cette raison ?

Mon père grimace de nervosité.

— À un moment, il faut bien pardonner, rétorque-t-il.

      Son regard me transperce, formant une boule dans ma gorge. Pourquoi tout le monde me traite toujours comme une pleurnicharde têtue et stupide dans cette famille ! C'est si difficile d'avouer qu'il m'avait menti ? Qu'il avait dit des absurdités à la gamine de dix ans que j'étais ?

— Jacques, il a quoi à y voir avec vos relations montantes et descendantes ?

      Mon père lance un regard sous-entendu au concerné, et me sourit sincèrement. Et c'est à ma grande surprise que Jacques réplique à sa place alors que mon cœur rate à nouveau un battement à l'entente de sa voix grave :

— Je suis définitivement de retour. Je suis là maintenant, B., murmure-t-il en s'emparant lentement de ma main qui jusque là était dangereusement pointée vers lui.

      Une phrase si simple, accompagnée d'un sourire en coin et de ce regard. Je vous le dis, le même putain de regard qu'il m'avait lancé le premier jour des vacances d'été, d'il y a six ans de cela, avant de disparaître de ma vie.

Oh ce crétin, je vais lui faire la peau.

Je me dégage d'un coup sec, regrettant un chouïa mon acte et appréciant les picotements que son touché avait produit sur mon épiderme, le temps d'une seconde. Je prends mes distances des deux hommes, fais les cents pas sur le podium, le crêpe le chignon et manque de tomber au passage à cause d'une dalle mal enfoncée. Mes doigts enfoncés dans ma chevelure — dorénavant propre et resplendissante à l'occasion du discours —, je ne saurais vous dire si j'avais encore toute ma tête en ce moment. Car je vous le jure, mon corps ne répond plus à ma raison, là.

Ce jour-là, le dernier jour de nos années d'école élémentaire, Jacques m'avait confié de sa voix mignonne à l'époque : « Brook, tu te rappelles de l'histoire de Roméo et Juliette ? »

      J'avais hoché la tête. Évidemment que je connaissais cette histoire, c'était l'un des récits que nos mères nous racontaient à chaque grande fête de nos anniversaires réunis. On devait avoir sept ans la première fois où au soir de cette fête, tous réunis dans une de nos maisons, les deux J et moi n'avions pas eu envie de se coucher. Alors, elles se sont mises d'accord pour nous raconter ce drame.

       « Vous êtes déjà des gaillards », nous avaient-elles dit. Depuis ce jour, Roméo & Juliette berçait quotidiennement nos sommeils... Jusqu'à nos dix ans. Mais maintenant, elle m'horripilait du plus profond de mon être. J'avais fait un effort pour Casher, vraiment, de lui trouver une nounou au nom de Juliette car aussi surprenant que cela puisse paraître, lui aussi s'était entiché de ce drame.

    Jacques m'avait alors déclaré : « Je suis Roméo... et tu es ma...Juliette. »

      Encore aujourd'hui, je fonds devant ce tel scénario — à l'eau de rose — qui avait tant corrompu ma vision de l'amour.

     Ensuite, il avait tenu ma main devant les toilettes des filles, et c'est à ce moment où Jonathan nous avait interrompu par sa grimace. Fuck.

      Mes sens se grillent subitement tandis que la boule qui s'était formée dans ma gorge quelques minutes plus tôt, continuait de prendre forme. Avaler ma salive était devenue une épreuve. Tout à coup, comme un chien enragé, je cesse mes tours et me retourne avec frénésie vers Jacques. Et quoi que pouvait penser tous ces gens, même si je paraissais ridicule à cet instant, je voulais qu'il prenne conscience de mon immense déception vis-à-vis de lui.

      Je redirige mon index sur sa bouille toute mignonne, prête à balancer courageusement mes flèches, sans flancher. Mais manque de bol parce que la seconde d'après, des larmes dévalent mes joues rosies par la fureur.  Je les essuie immédiatement de ma main libre d'un geste rapide qui me trahissait presque.

— CRÉTIN ! Allez, B. une insulte plus vulgaire. CRÉTIN DE JACQUES !

C'est une exaltation extrême que mes mots déclenchent dans le jeune public, ce dernier se régalant de la magnifique clôture de ces événements. La meilleure scène pour le dernier discours de l'année, c'est ce qu'ils doivent certainement chuchoter dans la foule.

      Je poursuis, moins en colère suite à mon incapacité de réellement lui lancer mon venin. Fais chier, je n'arrivais pas à trouver des mots plus piquants et pourtant d'habitude, ce n'est pas ce qui manquait dans mon vocabulaire alarmant.

— Tu te prends pour qui ? Jacques, sérieusement, tu penses que t'as le droit de revenir comme ça ? questionné-je en ouvrant les bras. Après six ans de silence radio ?

Un rire troublant s'échappe de ma gorge, nerveux et presque psychopathique.

Je plaque mes mains sur mes reins.

— Et t'as le culot de me regarder de cette façon...

J'avale ma salive, le foudroie du regard, puis termine ma phrase :

— Comme ce jour-là.

Je rigole une fois de plus, amèrement.

— Durant toutes ces années, j'attendais mon Roméo...

Alerte. Pas de pathos. Pas de scène doublement dramatique, Brooklyn !

Mes lèvres tremblent légèrement.

— Je...Je t'attendais bon sang ! crié-je.

       Mon cris ayant fait dysfonctionner un moment le micro, provoque un bruit strident dont les ondes s'éparpillent dans toutes les directions. Dans la foule, quelques-uns ferme durement les yeux et d'autres, plus sensibles, hurlent leur agacement. Je dois vraiment faire pitié.

     Alors que Jacques, bouche ses oreilles, mon père, lui, me demande de me calmer en me présentant ses bras.

— Brook, calme-toi s'il te plaît. Respire..., me chuchote-t-il.

Je secoue ma tête à plusieurs reprises en bonne gamine entêtée que je suis, et lui réponds :

— Non papa, j'en ai pas fini avec lui.

Il tente encore de me persuader quand soudainement, mon cerveau tilte. Oui, lui aussi, il m'avait déçu plus que quiconque cette année.

— T'es pas mieux que lui. Je peux t'affirmer, papa, que cette année, moi Brooklyn Lutson, te décerne le prix du Meilleur père le plus i-gnoble de tous les temps ! T'en as rien à foutre de mes passions. Je passe ma vie à être une figure parentale pour Casher, j'ai pas de loisirs à proprement dit, tu le sais ça ? Que moi B. Clinton, à mart ces pauvres quinzr minutes sur scène, rien d'autre ne m'intéressait ? Ta fille chérie a une vie minable, M. Lutson.

      Sa mâchoire se contracte instantanément suite à mes jérémiades et nous nous fusillons silencieusement du regard jusqu'à ce que mon père appelle son secrétaire de descendre.

C'est le moment de prendre mes jambes à mon cou, il me semble.

      Avant que M. bidule s'exécute, je me tourne furtivement vers le public, très calme, puis hurle de tous mes poumons dans le micro jusqu'à provoquer une interférence :

— Je m'excuse une énième fois pour l'irrespect de mes proches trop égocentriques pour se rendre compte que ce monde ne tourne pas qu'autour d'eux !

    Je jette un dernier regard aux deux humains aux chromosomes XY avant de marmonner, une expression théâtralement écœurée :

— Eurk, je crois que je vais sérieusement devenir misandre.

      Après ma réplique de garce, je me détourne d'eux et balance ma chevelure couleur épis de maïs d'un geste glam, ôte le micro de mon oreille et le balance au sol. Je m'élance dangereusement vers le perron de l'estrade en prenant bien soin de clore cette scène dramatique comme il se doit : un jolie doigt d'honneur non-manucuré.

Franchement, mettre du vernis, c'est d'un ennui.

➰➰➰

     Malheureusement ma sortie class a lamentablement échouée. En effet, avant que je n'atteigne ce foutue perron, le secrétaire de mon père était déjà en train de me traîner vers mon paternel. Je vous le jure, j'ai bataillé de toute mes forces ! La preuve : j'ai laissé une griffure sur le cou de M. bidule.

      Mais je n'avais toujours pas affronté le karma; celui d'avoir manqué du respect à mon père en public. Vous savez, toutes ces histoires de réputation entachée et consort. Et bla bla, son cabinet d'avocats dans ce secteur est bon à être fermé. I don't give a fuck.

Je pousse un cri de rage, saute sur mes deux pieds et tape violemment son bureau :

—  Tu peux pas te concerter avec la directrice pour une punition !

Mon père m'ordonne de suite de me rassoir, ce que je fais sans broncher.

— Si tu continues sur ce ton, j'irai jusqu'à récupérer toutes tes cartes bancaires.

     Je glousse. Il ne me connaissait vraiment pas. Qu'est-ce que je m'imaginais ? Depuis six ans, je n'ai même passer un an entier en compagnie de mon cher père.

— Papa, c'est triste de me rendre compte que tu ignorais royalement qui j'étais. Tu dois sûrement croire que je passe ma vie à faire du shopping, pas vrai ?

J'arque un sourcil.

— Tu sais ce que je fais de tes cartes bancaires ? lui demandé-je, toute souriante.

Je m'adosse confortablement sur la chaise au toucher moelleux, croise les bras et les jambes avant d'avouer, tel un ange :

— Je retire une grosse somme chaque mois et je me balade dans toute la Californie à pieds pour donner l'aumône aux sans-abris.

      À pieds, mon cul oui. Je promenais juste à velo dans les bas quartiers de Santa Maria, pas dans toute la Californie. Really, B. faire le tour de la Californie à pieds avec ses éternelles Dr. Martens ? Plutôt crever que de subir ce calvaire.

      En attendait sa réaction, je me permets d'analyser cette pièce sombre. Un bureau vieillot rempli de vieux bouquins et d'ondes trop sérieuses à mon goût. Je tourne légèrement la tête sur ma gauche. Du vieillot et encore du vieillot; comme l'homme assis en face de moi. Bon ok, j'exagère. Mon père n'a que la quarantaine. Ce dernier me scrute finalement, et prends enfin conscience de la dure réalité de nos rapports, ce que je me tue d'ailleurs à lui faire comprendre depuis le début de l'année.

— Depuis quand ça se passe ainsi entre nous ?

Je hausse les épaules.

— Depuis que tu me fais honte au lycée et que tu te crois tout permis ? Tu t'en es pas rendu compte ? Que t'empiétais sur mon territoire ?

Il ouvre la bouche, prêt à dire quelque chose mais finit par se résigner et acquiesce en silence.

J'y crois pas. Est-ce que je viens tout juste d'avoir le dernier mot ?

Vous savez quoi ? B. Clinton alias moi, j'ai un truc à préciser :

« Je vous jure, je suis un ange »

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