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1-2 "Jacques...?"

         Il est six heures du soir lorsque je sors de ma retenue. Eh oui, cet ange de M. Carmides m'avait donné une heure de colle juste après mon petit cinéma. Je vous le fais pas dire, devoir recopier cinquante fois un vieux poème d'un auteur méconnu, quel enfer. C'est sans aucun doute lui l'auteur de ces vers, ma foi.

Je me dirige à grands pas vers mon casier afin de récupérer mes affaires. Arrivée devant celui-ci, le groupe de Barry White me traverse après m'avoir saluée de la tête. Enfin hors du lycée, je ne peux m'empêcher de soupirer d'aise en admirant le coucher du soleil, ce qui me décompresse totalement. C'est alors que j'entreprends d'avoir une petite discussion avec un certain "M. Lutson", histoire d'être sûre et certaine qu'il ne se pointera pas au discours de demain. L'événement Exprime-toi aura lieu et j'ignore toujours de quelle façon mon père réussissait à débarquer un quart d'heure avant que je ne doive clore mon discours. PILE POILE. Des mails étaient envoyés aux parents deux semaines avant pour leur rappeler l'événement mais les horaires de passages ne leur étaient pas communiqués. Vous le sentez pas ? Cette magouille ? Il y a certainement anguille sous roche, là.

Après maintes tentatives d'appels, celui-ci décroche enfin :

« Brook, il y a un problème à la maison ? demande-t-il à l'instant T sur ton empreint d'inquiétude.

— Bonjour papa, ravie de savoir que tu te portes bien. Sinon oui, merci je vais bien également... Hum, des projets pour demain ?

Je m'empare du guidon de mon vélo qui était garé dans le parking du lycée, et entame ma marche vers la sortie.

— Demain ? J'ai une surprise pour toi, dit-il.

— Pardon...? Non mais, papa, ta fille chérie va sombrer dans le vrai drame si le bouchon est poussé trop loin. Tu sais comment on me surnomme au lycée à cause de toi ? La fille à la vie dramatique !

Il est passagèrement pris d'un petit fou rire avant de reprendre son ton sérieux. Après s'être raclé la gorge, il annonce :

— Brook chérie, tu te souviens de ce monsieur blond qui t'appelait "furie" ? Je suis sur le point de m'entretenir avec lui. Bisou, je suis sûre que ma surprise te fera plaisir.

Et bip.

Incrédule et ne sachant pas comment réagir, je fixe dangereusement mon cellulaire au creux de ma main, partagée entre l'envie de l'écrabouiller ou de rappeler illico presto mon paternel.

Rappelez-moi, c'est encore quoi le numéro d'urgence pour maltraitance d'enfant au foyer ?

➰➰➰

Mon corps est rempli d'adrénaline !

Je n'arrive pas à rester sur place plus de cinq secondes tellement le podium en bois, monté en moins d'une heure, m'attire à lui. Ça fait une heure que les discours ont débutés mais cette fois-ci, j'avais la certitude de réussir enfin à déjouer les plans de mon père. Nom de dieu, ça m'a coûté un bras de changer mon heure de passage à la dernière minute ! À vrai dire, j'hyperbolise un tout petit peu mon exploit car il a juste fallu que j'accepte la proposition de Riley. Il faut croire que ma vie ne pouvait pas être plus dramatique que ça ne l'était. Pour la première fois depuis toutes ces années, mon ignorance m'avait amenée à afficher une expression de surprise devant une Riley en charge des ordres de passage. 

Aujourd'hui donc, mon père allait être en retard de trente minutes ! Ce qui veut dire que moi, B. Clinton, je n'aurai même pas à approcher sa « surprise ». Et en conclusion : Riley n'aura pas le numéro de téléphone du pauvre prétendant dont elle voulait en faire sa roue de secours. Époustouflant. Si seulement Michael Scotfield pouvait me décerner le prix du meilleur plan de l'année !

Des hurlements se font entendre dans la grande cours avant du lycée où se déroule actuellement l'événement. Des élèves huent en direction du garçon debout sur le podium : Alexandre, le boutonneux. Mais aussi connu sous le nom du boutonneux tout court.

Je l'aimais bien moi, ce Alexandre. Un ange.

« Pour... conclure mon discours, je pense que... nous devons tous... être gentils les uns envers... -vers les autres...! », murmure le boutonneux en triturant ses doigts.

— Et moi je pense que le Monde des Bisounours n'existe pas !s'élève une voix grave dans la foule, sûrement un de ces merdeux.

Encore des rires, des rires et des rires.

Je vous avais dit, ce monde chlingue sa race.

    Alexandre descend du podium, la tête haute tel un bonhomme. Riley lui ôte le mini micro accroché à son oreille avec un regard compatissant puis m'introduit après avoir remis à sa place celui le merdeux et de demander une vague d'applaudissements pour Alex. Ouais, vraiment parfaite cette Riley.

— Et maintenant, voici notre Clinton à nous ! Mesdames et messieurs, je vous pris d'accueillir Brooklyn Lutson !

      Des cris fusent de tous côtés, des sifflements et des phrases telles que "C'est pas trop tôt !", "Enfin !" ou encore « On commençait à s'endormir, par ici !" se font entendre.

    Je me dégage du public et m'empresse d'avancer vers l'estrade. Sur mon passage, les gens m'encouragent en me tapotant l'épaule, ravivant que davantage la fougue qui est moi. Quand j'arrive au niveau de Riley, celle-ci me sourit chaleureusement avant de me tendre l'équipement. J'installe le micro autour de mon oreille tout en parcourant des yeux, la petite foule d'à peu près cent cinquante personnes. Je me donne du courage intérieurement, et inspire un grand coup avant de me lancer. À nous deux, Saint Joseph !

« Salut parents et élèves du lycée St. Joseph !

     Les parents, tous assis au front de la foule, ne décrochent que des sourires bienveillants tandis que mes camarades, eux, poussent des cris de joie — quelques fois des cris de barbares, je dois avouer.

— Le sujet de ce jour porte sur La législation du port d'armes. Je dois vous l'avouer, je me lance un peu à l'improviste aujourd'hui... pause. Car vous et moi savions que le but de ces événements est de donner notre point de vue sur les débats qu'engendrent les thèmes. Il ne s'agit pas de réciter une disserte sur le sujet mais d'échanger dessus.

    Je fais quelques pas sur le podium, cherchant mes mots. Il est quatre heures passées de l'après-midi mais le soleil de ce mois d'avril étincelait toujours dans le ciel lointain, m'aveuglant par moment.

Tout en continuant de me mouver, je poursuis mon discours :

— Je vais principalement m'intéresser au cas de fusillades dans les établissements scolaires. Pause. Nous avons tous entendu parler de cette fusillade qui a eu lieu récemment dans cette école à San Bernardino. Pause. Même si, c'est triste à dire, ce n'était ni la première fois ni la dernière que cela arrive dans ce pays. Chaque an, chaque mois, nous ne manquons pas de tomber sur une chaîne d'informations retransmettant des images d'une fusillade ayant eu lieu récemment dans tout le pays. Fixe la foule. Dites-moi un instant... voyez vous fréquemment ce genre d'informations dans les autres pays, en dehors des États-Unis ? De journaux télévisés dans lesquels on parle de lycéens ouvrant le feu ses camarades ? Silence. Même si c'est le cas, pause, ce n'est pas aussi fréquent qu'en Amérique.

Je laisse écouler une seconde, le temps de m'imprégner de toute l'euphorie qui émane de cette estrade et de mon auditoire.

— J'ai un ami en France qui m'avait dit un jour que le délire des adolescents était plutôt de poignarder d'autres, je révèle sur un ton sarcastique.

Quelques rires s'élèvent dans la foule.

Bingo ! Règle d'or du parfait jeune orateur du vingt-et-unième siècle créée par Brooklyn Lutson aka B. Clinton : détendre le public.

I'm joking.

Je continue après avoir gloussé en réaction à la foule :

— Un ado qui se promène avec un couteau, ça encore c'est compréhensible car on en trouve partout... Un rire nerveux s'échappe de ma gorge. Mais des armes, ça non ! C'est synonyme d'anormalité dans un État.

J'agite frénétiquement mon index en direction du public :

— Et... C'est de ÇA dont il est question aujourd'hui ! C'est sur ce point que le gouvernement doit s'interroger, notamment avec leur législation stupide. Oops. Si les citoyens sont maintenant capables de se protéger eux-mêmes, eh ben que les services de protection civiles soient anéantis ! Rires. Car avec cette Législation du port d'armes, les forces de l'ordre ne servent plus à rien, pas vrai ? Si j'étais Donald Trump, je supprimerais cette foutue législation afin d'assurer un avenir meilleur à la descendance états-unienne mais aussi humanitaire. »

    J'esquisse un sourire face aux hochements de tête que font la plupart des parents, et le silence inhabituel qui règne dans la masse d'élèves. Je jette un coup d'œil à ma montre pour m'assurer de finir dans les temps. Encore cinq petites minutes. J'inspire une bouffé d'oxygène, prête à reprendre où j'en étais lorsque tout soudain, des bruits d'hélicoptère se font entendre à quelques mètres au-dessus du podium.

Je ne peux m'empêcher de pester :

— Eh merde.

    Le vent qui commence à s'élever, le regard de jugement que me portent certains parents, la directrice qui reste impassible, et les élèves qui sourient, espiègles. C'était là l'œuvre de M. Lutson. Cette intervention prouvait enfin une hypothèse : Mon père soutire des informations à une autorité du lycée qui ne pouvait être personne d'autre que la directrice elle-même.

  Quand mon père ouvre la portière de l'hélico au-dessus de moi et me regarde droit dans les yeux — je l'imagine au sourire narquois que j'arrive à déchiffrer sur son lèvres : "Échec et mat", signifie-t-il.

    Il laisse pendre l'échelle de l'engin et effectue sa descente vers les Enfers, littéralement, vers une B. furieuse.

Je lui tourne le dos, croise les bras sur ma poitrine et serre le visage, comme lorsque j'étais enfant.

— Je vais finir par porter plainte pour harcèlement, grogné-je.

Les gens gloussent.

— Bonjour ma puce, dit-il en m'enlaçant par-derrière. Je t'ai ramené ta surprise, tout droit sortie de Londres ! T'en croiras pas tes yeux.

Je roule des yeux.

— Papa, je te jure que même si c'est le prince Harry, je t'en voudrais éternellement. Ce discours était vraiment important pour moi, t'as pas le droit de gâcher la seule activité qui me passionne...

    Il desserre lentement son étreinte, me fait pivoter sur moi-même et ancre son regard dans le mien. M'attendant à la demande de pardon de tous les siècles, mon père ne fait que me décaler sur sa droite. Je glousse, stupéfaite, alors qu'une envie subite de faire une crise d'adolescente devant toutes ces paires d'yeux en haleine. Mais, vous savez quoi ? Cette crise attendra. Oh que oui, mon père pouvait très bien s'excuser après parce que rien ne prévaut sur le miracle de cet instant T qui d'ailleurs me fait perdre la notion du temps. Mon cœur en vient même à rater un battement, pour tout vous dire.

Car voilà que debout, à l'autre extrémité du podium, se tient un garçon en costume et nœud papillon. Un homme que je reconnaîtrais parmi tant d'autres même après qu'un nombre incalculables d'années se soit écoulé. Et ce regard doux et toujours amoureux — de moi, Brooklyn Lutson — qu'il affiche...

— Jacques...?

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