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1-1 "Jacques...?"

La chose la plus sadique que je pourrais trouver en mon père serait sans doute le fait qu'il ait du temps pour interrompre mes discours, mais qu'il n'en ait pas pour s'occuper de ses enfants. En omettant son désir de me caser avec les fils de PDG pour des raisons bureaucratiques, mon père était plutôt cool. Je vous le jure, c'est un type chouette ! La preuve : chaque année, mes frères et moi avons le droit de choisir une destination paradisiaque où nous passerons tous nos vacances d'été. Magnifique. Si ce fait ne le rend pas coolissimo selon vous, laissez-moi vous dire que vous avez grand besoin de vous détendre.

   Le seul hic était que durant tout le reste de l'année, hormis les jours de fête tels que Noël et ces vacances paradisiaques, nos parents n'étaient presque jamais à la maison; l'un étant manager et l'autre avocat d'affaires. Et ça, c'était atroce pour Casher, mon petit frère de cinq ans. Cinq ans, je vous le dit ! Quant à Jerry, ce bon vieux grand frère farceur, il s'était envolé il y a six mois pour la France pour se créer un réseau français. Et quant à moi, eh bien... cette situation m'exaspérait au plus haut point.

Comme à cet instant précis où Casher refusait catégoriquement de manger son assiette de légumes, seul repas que je savais cuisiner d'ailleurs. My bad.

« Cash chérie... bébé d'amour... choupinou...? Lève toi et va manger tes légumes s'il te plaît, dis-je d'une voix qui se voulait mielleuse.

Le concerné, allongé sur l'immense tapis blanc du salon, continue de faire des roulades. Et pour la énième fois de la soirée, Cash me répond, avec cette même insolence dont je fais souvent preuve :

— Je t'ai dit, je veux Juliette...

     Ah Juliette, la nounou parfaite que j'avais choisi pour Casher. Elle avait ce beau visage souriant et cette dentition impeccable de telle sorte qu'elle était incontestablement faite pour le baby-sitting. Ma parole, je crois même avoir lâché pendant l'entretien un : « Waouh. Ce métier vous sied à merveille ! Cash tombera sous votre charme, croyez-moi. » Et la figure parfaite que je donnerais pour illustrer Juliette serait sans aucun doute Mary Poppins et son sac magique.

    D'après vous, j'ai un air de ressemblance avec Mary Poppins ? Bien sûr que non. Je me trimballe avec un sac magique dans lequel on pourrait sortir un toboggan à n'importe quel moment ? Non plus. Est-ce une raison pour subir les caprices de Casher ? Pas du tout. Alors pourquoi... Enfin, qu'ai-je fait au bon Dieu, j'ai envie de dire.

    Je soupire d'exaspération, feins de tirer sur ma chevelure dorée — et presque grasse — puis finis par pousser un grognement plaintif.

    Sacrilège. J'ai donné du liquide à cet enfant, à travers ma douceur et ma patience, et il l'a refusé. Que dirait-il du cash dès à présent ?

     Je m'accroupis à son niveau, après l'avoir stoppé tout de même dans ses roulades incessantes, prête à lui ordonner sévèrement d'aller se mettre à table. Mais dès l'instant où j'aperçois sa mine si triste, je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au cœur puis me résigne à l'engueuler. Ouais okay, je me suis souvenue de mon enfance dépourvue de figures parentales et je le reconnais, Cash me fait actuellement pitié. Et je n'imagine même pas tous les problèmes de gosses qu'il peut endurer en ce moment; du genre, comment faire pour arrêter de mouiller son lit. Mais il n'aura pas la réponse à ses problèmes parce que maman et papa sont absents et que mademoiselle B. ne saurait venir à son secours aussi.

— Quelle solitude, choupette, murmuré-je après avoir poussé un énième soupire.

     Je lui souris sincèrement avant d'essayer pour une fois de n'être que moi-même, c'est-à-dire B. Clinton la fille super badass et directe. Et pourquoi jouer les Marry Poppins, tant qu'on y est ?

— Cash, tu sais qui je veux moi ? Je veux mon Roméo. Mais puisque la vie n'est pas gaufrette, j'ai pas mon Roméo. Et tu sais pourquoi ?

     Il me jette un regard furtif avant de se détourner de moi la seconde d'après. Un tiers de seconde plus tard, il secoue négativement sa tête en guise de réponse.

Alors je continue, songeuse :

— Parce que ce n'est pas le temps à mon Roméo de venir...

Il se redresse enfin et mon esprit crie intérieurement Alléluia ! Puis, de sa bouille d'ange, me questionne :

— Il viendra quand ton Roméo ?

Dans un premier temps, j'ai un sourire béat sur les lèvres en pensant moi-même à cette question avant que la réalité me frappe de plein fouet. J'essaie de dissimuler ma soudaine tristesse en prenant Casher par surprise, le chatouillant jusqu'à en crever, littéralement.

J'arrête les papouilles, regarde ses yeux devenus maintenant étincelants puis rétorque presque dans un murmure :

— Je ne sais pas. Je sais pas quand mon Roméo se décidera enfin à venir retrouver sa Juliette.... Ce con-

Mes doigts se posent instinctivement sur mes lèvres. Casher est hilare face à ma réaction mais son hilarité ne m'enchante point en ce moment. Et surtout pas quand elle conduit inconsciemment mon petit-frère à me donner de minuscules coups de pieds dans l'estomac. Mais bonne nouvelle, par la suite Casher a fini son plat de légumes, même s'il avait l'air d'avoir avaler des insectes crus !

➰➰➰

   Les discours avaient lieu tous les derniers vendredis du mois, soit en ce mois d'Avril 2017, le 28. Le thème de l'événement Exprimes-toi de ce mois, mis en place par le lycée, était tout simplement La législation du port d'armes aux États-Unis.

     Lorsque j'ai été informée de ce thème, je dois reconnaître que je n'ai même pas ressenti le besoin de préparer mon discours. Il est vrai que d'habitude j'y allais à l'aveugle mais ce sujet allait être plus que de l'improvisation ! Je m'explique. Tous les États-Unis d'Amérique baignent dans ce thème en ce moment car il y a quelques semaines de cela, une fusillade a eu lieu dans une école à San Bernardino. L'auteur de cet acte était le mari d'une enseignante de cette école, et la pauvre femme ainsi qu'un enfant sont morts, tués par ce malade mental. Pour quelle raison ? I don't know. Toutefois, les médias avaient également précisé que le mari s'était suicidé après son acte. Et c'est à ce moment où je me suis rendue compte que monde dans lequel nous vivons, mais par-dessus tout, de la monstruosité de l'Homme et de certaines de ses inventions.

« Ce monde chlingue. », voilà ce que j'avais marmonné devant ce journal télévisé d'il y a quelques semaines.

J'étais toujours en train de songer à ce drame lorsqu'une boule de papier atterrit sur ma table. Je me tourne en direction de sa trajectoire, soit à l'extrémité gauche de la classe. Quand je me rends compte que celle-ci mène tout droit à cette connasse de Riley, je ne peux me retenir de murmurer un C'est reparti. Riley, c'était entre-autre une autre de ces "populaires" supra débiles — et intelligente en même temps — qui ne juraient que par les abdominaux. Oui, ma description ne vous donne aucune information conséquente mais vous vous en rendrez compte, de la stupidité intellectuelle de cette fille.

Riley exécute plusieurs grands gestes. Ceux-ci veulent sans doute dire « Allez, lis le message ! » mais ma "gentillesse limitée" m'incite à les ignorer, son bout de papier et elle. Mais au lieu d'afficher ouvertement mon antipathie envers elle, je lui souris — de manière très hypocrite, tout de même — puis reprends ma position habituelle non sans avoir roulé des yeux. Je déplie la boule de papier avec nonchalance, et ne suis même pas surprise de voir ce qui y est inscrit :

Dylan vient d'me plaquer, je veux bien ton prochain prétendant. Ton père a du goût donc je risque pas d'être déçue ! Et puis, ce sera un bon moyen de rendre Dylan jaloux... tu penses pas ? Tout ce que t'as à faire, c'est choper le numéro du mec avant de l'insulter sur le podium ! 

Xoxo, R.

Qu'est-ce que je vous avais dit ? Riley était superbement conne et intelligente à la fois. Non mais sérieusement, elle sait écrire ! De plus, elle n'était pas blonde — c'est moi la blondasse de l'histoire — et n'avait pas une sexualité vagabonde, s'habillait modérément, ne maltraitait personne etc. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, c'était LA number one de la classe ! Vous vous demanderez, qu'en est-il de moi, Brooklyn Lutson alias B. Clinton ?

No comment.

Je peux vous sembler être la méchante de l'histoire en ce moment car cette fille n'a, à vu d'œil, pas les caractéristiques requises pour faire partie de ces populaires des romans pour adolescents. Mais, croyez-moi, Riley est louche.

     Je me retourne encore une fois vers elle, fronce les sourcils alors que mon visage mute inconsciemment en celui d'une personne qui vient tout juste de piétiner accidentellement une crotte de cheval. Le nez retroussé, les sourcils plissés, et le regard analytique, je pouvais enfin vous dire la raison pour laquelle je ne pouvais pas saquer Riley. Elle était trop parfaite, nom de dieu. Alors que moi, dans mes jeans boyfriends, avec mon caractère de junkie et mes doigts d'honneurs largement peu classes, je me rapprochais plus de l'imperfection que du contraire.

Fuck.

Je pioche un stylo dans ma trousse et gribouille une première réponse, guidée par mes émotions :

« Elle est où la formule de politesse ? Dans ton cul ? »

Je regarde ma phrase, quoique sceptique.

— J'ai... peut-être un peu abusé.

Je strie un millier de fois le groupe nominal « ton cul ? » afin de le camoufler, pour ensuite marquer à côté « tes chiottes ? ».

Je lui renvoie donc son papier et reste ensuite focaliser sur sa face pour être témoin de l'expression de tarée qu'elle fera. Mais rien, nada, pas une once d'antipathie envers moi ! Elle soupire plutôt, lasse, attrape son stylo plume dans sa trousse parfaitement propre, puis note furtivement quelque chose sur le papier, qu'elle me renvoie par la suite.

« S'te plaît ? »

     « S'il te plaît ? » Un mini rictus s'échappe involontairement de ma bouche, attirant l'attention de mon professeur de lettres, M. Carmides. Un ange, celui-ci.

— Shakespeare vous amuse-t-il, mademoiselle Lutson ?m'interroge-t- il, le fameux bouquin de Roméo & Juliette ouvert dans une main.

       Je range immédiatement le morceau de papier dans ma trousse, me racle la gorge et gesticule maladroitement sur ma chaise.

— Vous me demandez si Shakespeare, le Maître en histoire d'amour dramatique m'amuse...?, entamé-je, un brin moqueuse. Je l'aime bien Shakespeare, vous savez...Je suis allée jusqu'à supplier mes parents de trouver une nounou au nom de Juliette pour mon petit frère, pour tout vous dire. Et aussi triste que soit-il, j'attends mon Roméo à moi.

        Je feins le désespoir en relâchant un soupir infini. Je me lève lentement de ma chaise, balade lentement mes mains sur chaque personne se trouvant sur mon passage. Dans une démarche glamour, proclame théâtralement :

— Ô Roméo, mon sexy Roméo, pourquoi ne viens-tu pas ! Mon cœur n'attend que toi, pour aimer ! Et mon corps n'attend que toi... pour avoir du sexe !

Des rires fusent suite à mon dernier mot tandis que M. Carmides ne sait plus où se mettre.

Je vous ai déjà dit que j'étais stupide parfois, mais d'une tout autre façon que Riley ? Non ? Eh bien, à présent vous le savez.

Sinon, j'ai un petit message de la part de Casher pour vous :

« À tout de suite ! »

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