Deuxième virage
Deuxième virage.
Ils s'affrontèrent du regard durant ce qui lui parut être de longues minutes. Puis, Jack plissa les yeux.
— Tu te moques de moi ?
— Pas du tout.
Le motard déglutit, sentant tout le sang qui faisait tourner son cerveau affluer vers son sexe. À ce moment précis, il arrêta de réfléchir ou même de se poser des questions. D'accord, il allait forcément le regretter, mais il était seul le soir face à un docteur sexy en uniforme qui était d'accord pour baiser, alors... ce serait con de passer à côté.
Leurs lèvres s'écrasèrent violemment l'une contre l'autre. Un baiser viril, brusque et fougueux. En plein comme il les aimait. Gideon mordit la lèvre de son partenaire tout en le repoussant contre la table d'examen. Il faisait attention à ne pas toucher les blessures de Jack, mais ses mains étaient déjà disparues sous le chandail que son partenaire avait remis juste avant, parcourant les abdominaux ciselés et les lignes de tatouages compliqués.
Jack grogna. Il aida Gideon à lui retirer son haut en vitesse, puis pressés, ses doigts débarrassèrent son compagnon de sa blouse blanche et de son chandail. Il pouvait désormais admirer la musculature du docteur qui n'avait rien à envier à la sienne. Pour un doc, il était assez forme. Peut-être un peu trop.
Les étapes suivantes s'enchaînèrent rapidement. Gideon se débattit avec la boucle de sa ceinture et finit par faire glisser son jean délavé sur ses cuisses que les tatouages n'épargnaient pas. Son sous-vêtement effectua un volplané dans la pièce pour atterrir il-ne-savait-trop-où, mais il s'en fichait totalement. Son vis-à-vis aurait même pu déchirer ses vêtements, il s'en contrebalançait : son cerveau avait grillé à la seconde où leurs lèvres s'étaient rencontrées. Il ne pensait plus à rien d'autre que leur peau qui se touchaient et à quel point il avait envie de baiser.
Jack déshabilla son partenaire à son tour en hoquetant lorsqu'il vit le membre dur du docteur pressé contre son ventre. Il fut incapable de détourner le regard. Sa main empoigna le large sexe, son pouce étalant le pré-foutre du gland sur toute sa longueur. Son compagnon eut un grognement rauque.
— Passif ou actif ? demanda Jack en haletant, ses pupilles vertes dilatées par le désir.
Gideon passa sa langue sur ses lèvres.
— Je m'en fiche.
Jack sentit une vague d'excitation déferler sur son corps. Il ne savait pas ce dont il avait le plus envie entre baiser ou se faire baiser. Il ne se serait jamais fait baiser par un mignonnet trouvé dans un bar, mais quand il tombait face à face avec un homme de la carrure de Gideon, il était loin d'être contre.
Le docteur le repoussa contre la table d'examen où il s'allongea. L'homme continua de promener ses doigts sur son corps et ses lèvres embrassèrent son cou et le creux de sa clavicule. Sa main vint ensuite écarter ses cuisses.
— Tu as des préservatifs.
— Dans ma veste.
Après tout, il avait envie de baiser depuis super longtemps, alors il avait pris ses précautions en sachant que ça finirait par arriver à un moment ou à un autre.
Gideon le quitta une seconde le temps de récupérer la veste en cuir qui était tombée au sol et de la fouiller dans tous les sens jusqu'à trouver le petit emballage carré. Il prit une seconde pour vérifier la date d'expiration, puis il revint vers lui aussitôt, l'air pressé. Il le déchira avec les dents et fit glisser le condom sur son membre dressé.
— Tu es lent..., fit remarquer Jack en balançant ses hanches vers l'avant, impatient.
— C'est toi qui est trop pressé de me sentir en toi, répliqua Gideon du tac au tac avec un sourire joueur sur les lèvres.
Jack plissa les yeux.
— Profite-en avant que je ne décide de « retourner la table » ...
— Oh, mais je suis impatient de te voir à l'œuvre...
Gideon pressa des doigts contre l'orifice de Jack qui l'arrêta aussitôt :
— Qu'est-ce que tu crois faire ? On n'a pas de temps à perdre avec la préparation ! Tu me prends pour qui ? Je ne suis pas un puceau, tu peux y aller !
— Je vais te faire mal si je fais ça. Comme tu peux voir, je ne suis pas vraiment... petit, si tu vois ce que je veux dire...
— Je suis endurant, protesta-t-il. Et j'ai certainement déjà vu plus...
Il baissa alors le regard sur le membre épais de Gideon et termina sa phrase dans un murmure étranglé.
— Gros...
Non, en fait, le docteur était plutôt bien portant et il n'était pas certain d'avoir déjà eu un amant près de l'équivaloir.
Alors que Jack s'entêtait à lui dire de passer immédiatement à l'étape supérieure, Gideon s'entêta de son côté à faire l'inverse. Avant que son partenaire ne puisse se reculer ou l'éviter, ses doigts le pénétrèrent et se recroquevillèrent. Le biker arrêta de se plaindre et poussa un grognement appréciateur. D'accord, il avait hâte à bien plus et il refusait de se contenter uniquement de quelques doigts, mais pour le moment, il allait en profiter. Il souleva ses hanches pour aller à la rencontre du majeur et de l'index de son partenaire, cherchant toujours plus.
— Aller, doc., arrête de me faire languir, grogna-t-il, je sais que tu en as tout autant envie que toi...
Il loucha sur la hampe dressée de son vis-à-vis en agitant les sourcils, le regard pétillant de sous-entendus.
Gideon ne pouvait décidément plus résister au corps du biker. Il jura dans sa barbe et retira ses doigts pour les placer à la base de son membre. Lui non plus ne pouvait plus attendre ! Il appuya son gland contre l'ouverture de son compagnon, s'enfonçant d'un seul coup jusqu'à la garde. Il aurait voulu être plus lent et délicat, mais Jack le suppliait littéralement du regard !
Le motard lâcha une floppée d'injures quand Gideon entra en lui, puis il cogna sa tête contre la table d'examen en un sursaut quand le docteur s'avéra tout particulièrement doué pour trouver sa prostate à la vitesse de l'éclair.
— Je t'avais prévenu, que je n'étais pas petit...
Son sexe élargissait Jack au fil de ses allées et venues. Le muscle pulsait et était serré autour de lui. Un pur délice ! Gideon enfonça des doigts dans les hanches de son partenaire pour se donner plus d'élan et un meilleur angle.
— Et moi, je t'avais dit que je pouvais en prendre.
Comme pour appuyer ses dires, ses jambes s'enroulèrent autour des hanches du docteur, accentuant la profondeur de sa pénétration en rapprochant leur corps.
— Mais tu peux en prendre jusqu'à quel point ?
— Qu'es-tu prêt à donner ? le mit au défi Jack en haussant un sourcil.
Gideon le prit personnel. Ses doigts creusèrent les hanches de son partenaire qu'il pilonna de plus en plus fort et de plus en plus vite. Bientôt, la salle fut remplie d'un concert de grognements, d'halètements et de gémissements, des claquements de leur peau l'une contre l'autre, recouverte d'un voile de sueur brillant.
Jack se sentait étiré au maximum et il ne pouvait rien faire d'autre que d'ouvrir la bouche pour crier à chaque fois que Gideon s'enfonçait en lui et frôlait sa prostate, envoyant une myriade de petits chocs électriques qui descendaient jusqu'à sa queue.
Le biker contracta les muscles de ses abdominaux, alors qu'il sentait des fourmillements dans le bas de son ventre.
— Putain ! jura-t-il, à bout de souffle.
Gideon était sans pitié avec lui, n'épargnant aucun centimètre de sa peau.
— Je vais...
Quelques secondes plus tard, il jouit entre leur deux corps. Alors qu'il était encore tremblant, parcourut des derniers spasmes de son orgasme, Gideon se retira et le toisa du regard.
— Tu me dois un orgasme.
Jack reprit son souffle et un sourire moqueur l'étira.
— Je vais t'en donner deux, doc., répliqua-t-il avec arrogance.
— Ah, oui ?
— C'est le moment de retourner la table..., expliqua-t-il avec un clin d'œil.
Il se leva et marcha jusqu'à sa veste pour prendre un second préservatif.
— Vérifie bien la date d'expiration, je ne sais pas ça fait combien de temps que tu les trimballes avec toi... ça t'arrive souvent de coucher avec les docteurs que tu rencontres ?
— Pas tous les docteurs...
— Connard.
Jack se contenta de sourire et il essaya de lire la date d'expiration en fronçant les sourcils. Tous les foutus chiffres et toutes les foutues lettres se mélangeaient ! Pourquoi n'arrivait-il pas à différencier un D d'un B ? Pourquoi fallait-il que le 4 et le 9 se ressemblent autant ? Il jura à voix basse et finit par se dire que si le premier préservatif était bien daté et qu'il les avait mis dans sa veste au même moment, le second le serait aussi.
Il revint vers Gideon, pressé de faire voir au docteur ce qu'il valait.
— Allonge-toi pour moi, doc.
Gideon le scruta du regard, puis finit par s'allonger sur la table d'examen, jambes écartées et un regard suffisant. Jack déglutit devant la vision idyllique cela représentait. Il fallait être honnête, les docteurs, c'était un peu le fantasme de tout le monde. Même lui n'y échappait pas.
Il se plaça entre les jambes de Gideon, une main près de sa tête et l'autre enroulé autour de son propre sexe, se masturbant lentement pour se faire à nouveau durcir après son premier orgasme. Le docteur ne le lâchait pas du regard, ce qui rendait la manœuvre encore plus excitante.
Très rapidement, il se sentit dur à nouveau. Il lécha ses doigts, puis les poussa contre l'ouverture de Gideon. Il le doigta du mieux qu'il le put, cherchant à frôler la prostate en recroquevillant ses jointures et se délectant des expressions de surprise et de plaisir qui traversaient le visage du docteur. Il sut qu'il trouva le point précis qui faisait voir des étoiles à son compagnon quand Gideon eut un sursaut et qu'il souleva ses hanches de la table, comme frappé par la foudre.
Jack se pourlécha les lèvres à la manière d'un prédateur s'apprêtant à foncer sur sa proie. Pupilles dilatées par le plaisir, il retira ses doigts et s'enfonça d'un seul coup de rein à l'intérieur de Gideon jusqu'à la base. Le docteur grogna férocement et planta ses griffes dans ses épaules.
Le motard fit des allers-retours aussi vite qu'il le put. La sensation d'être dans un long conduit étroit qui l'aspirait vers l'intérieur était extraordinaire. Gideon était tellement serré... Il n'avait pas dû se prendre beaucoup de queues même s'il n'était pas contre. Très loin d'être contre à en voir les réactions de son corps.
Le sexe du docteur était dressé contre son ventre, sa respiration se faisait par à-coups et ses épaules tremblaient.
— Tu es meilleur que je le pensais, lui concéda Gideon.
— C'est à cause de tous les docteurs avec lesquels j'ai couché ; ça m'a fait prendre de l'expérience, plaisanta-t-il.
— Fais attention à ne pas trop prendre de l'assurance ou je pourrais reprendre les choses en main, le prévint le docteur, mi-sérieux mi-moqueur.
— Comment est-ce que tu pourrais reprendre... ?
Jack n'eut pas le loisir de terminer sa phrase que Gideon se dégagea de son emprise. La seconde d'après, le biker se retrouva tirer en arrière, les bras coincés dans le dos et plaqué contre le mur.
— J'ai déjà été docteur dans une asile psychiatrique avec les « malades difficiles », lui précisa Gideon pour lui expliquer la facilité désarmante avec laquelle il l'avait mis hors d'état de nuire.
— Tu m'as pris par surprise. Les Skull's head ne se font pas battre par de simples docteurs, habituellement ! s'exclama Jack pour retrouver un peu de dignité.
— Et je vais faire autre chose de plus surprenant, lui susurra Gideon à l'oreille.
D'un coup de bassin, le docteur le pénétra. Jack grogna et balança ses hanches à l'arrière, terriblement excité par la situation. Il sentait le souffle de Gideon sur sa nuque et ses lèvres qui embrassaient son épaule et sa gorge, mordillant et aspirant la fine peau couverte de tatouages.
Le sexe était brusque, violent, sauvage. C'était exactement comme ça que Jack le préférait. Viril.
Gideon tira de sa main libre sur ses hanches pour qu'il cambre le dos et offre ainsi un meilleur angle pour qu'à chaque fois que son membre s'enfonce en lui, il puisse toucher sa prostate.
Le docteur finit par sentit les prémices de l'orgasme quand les sphincters de Jack se contractèrent autour de son membre. Ils jouirent au même moment.
Se remettant de leurs émotions, ils restèrent sans bouger quelques secondes, Gideon appuyé de tout son poids contre Jack.
Ensuite, ils se débarrassèrent de leur préservatif.
— Tu me dois encore un orgasme, fit remarquer Gideon en regardant Jack se rhabiller et ramasser sa veste de cuir ornée du logo de son club.
— La prochaine fois. Je me rattraperai, promit-il avec un clin d'œil.
— Est-ce qu'il y aura une prochaine fois ?
— Je ne sais pas..., avoua le motard en enfilant sa veste.
Il quitta la clinique sans demander son reste.
Il savait que Gideon était un putain de bon coup. Il n'aurait pas été contre de le revoir... mais il y avait autre chose. Le docteur avait l'air d'un bon gars, le genre qui faisait dans la monogamie et qui cherchait un homme à marier. Il n'était pas cet homme. Gideon était un intellectuel, un universitaire. Lui, il n'avait jamais terminé ses études. Et quand le docteur remarquerait son défaut de fabrication qui l'empêchait de pouvoir ou de savoir lire quoique ce soit, il ne voudrait pas de lui.
Pour toutes ces raisons, il valait mieux qu'il reste loin de Gideon. Surtout pour ne pas l'impliquer dans les activités criminelles de son club.
Il récupéra sa moto et se jura de ne plus revenir.
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