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Acte II, scène 3

Iracebeth – A l'époque, j'étais heureuse. J'avais trouvé ce que je cherchais sans même m'en rendre compte. J'étais amoureuse d'un homme, qui venait de me passer la bague au doigt. La seule bague que je pouvais porter. Nous avions de beaux projets, peut-être un peu trop grand, un peu trop parfaits pour nous. Je ne savais pas encore que mon paradis se transformerait en enfer. Que mon amant deviendrait mon bourreau.


L'agent de police hoche tristement la tête, gardant le silence pour l'inciter à poursuivre.


Iracebeth – Après ma rencontre avec Lewis dans ce parc, nous nous sommes donné des rendez-vous, plusieurs fois... C'était presque devenu une habitude, un petit moment à nous, hors du temps.

Agent de police – Que faisiez-vous ?

Iracebeth – Oh, cela dépendait du jour, du temps dehors et de nos humeurs. Souvent, nous allions nous promener dans des parcs, dans la ville. On marchait le long des boulevards, sur des chemins de terre... Lewis me racontait des histoires extravagantes, un peu tirées par les cheveux, mais très amusantes. J'aimais l'écouter, me perdre dans son monde et oublier le cauchemar inquiétant dans lequel je m'enfonçais sans m'en apercevoir.

Agent de police – Qu'est-ce qu'il vous racontait ?

Iracebeth – Ses rêves, étranges et merveilleux. Des récits extraordinaires qui se déroulaient dans des univers hauts en couleurs, imaginés de toutes pièces par son esprit agité. Tout s'y mélangeait en une superbe épopée... Il y avait des fleurs qui chantent, des petits hommes ronds et parfaitement semblables, un homme à moitié fou qui confectionnait des chapeaux en prenant son thé avec un lièvre et une souris, des soldats vêtus comme les cartes d'un jeu, ainsi qu'une reine malheureuse qui déteste les roses rouges...


La jeune femme se tait, attrape l'une de ses boucles rousses, l'enroulant autour de son doigt, une larme de douleur dans le fond des yeux. 


Iracebeth – Je crois que cette souveraine solitaire, c'était moi.

Agent de police, surprit – Vous ?

Iracebeth – Oui, moi. Je déteste la couleur de mes cheveux, voyez-vous. Tous mes proches, comme mon mari, les trouvent étranges et fort laids, mais ils n'ont jamais osé me le dire... Lewis, lui, me répétait à chacune de nos rencontres combien j'étais belle, combien j'étais unique. Ça me faisait du bien, et il le savait. 


Iracebeth sourit. Les larmes emplissent ses yeux. 


Iracebeth – Au final, bien qu'à chaque fois tout semblait différent, Lewis me racontait la même histoire... encore et encore. Je ne m'en lassais pas. Dans son conte, la jolie reine demandait à tous ses soldats de peindre les roses rouges de son grand jardin en blanc, pour qu'elle seule porte cette couleur, si unique. Malheureusement, à chaque pluie, la peinture s'effaçait, et ce rouge revenait toujours ternir son éclat. Désespérée de n'être remarquée par personne à cause de ces maudites fleurs, la reine quitte son royaume pour se rendre en au haut d'une immense montagne enneigée, là où les roses ne peuvent posées. C'est la haute qu'elle fait la rencontre avec le Jabberwocky.

Agent de police, avec un sursaut d'effroi – Le Jabberwocky ?!

Iracebeth – C'est un drôle de nom, hein ? Lorsque je lui ai demandé ce que c'était, Lewis m'a répondu : « Le plus malheureux des Hommes... »


La voix de Lewis s'élève de nulle part et emplit la pièce.


Lewis – Le Jabberwocky, c'est cet homme qui, pour échapper à ses souvenirs, s'est changé en monstre.

Iracebeth – Comment a-t-il fait ?

Lewis – Il a donné son âme au Mal en personne en échange d'une immense paire d'ailes de dragon, lui permettant de s'enfuir par-delà les cieux. Ensuite, il a déposé son cœur dans les mains de cette vielle sorcière qu'on appelle la Mort pour qu'elle lui prête sa terrible armure d'argent, qui résiste à n'importe quelle douleur. Enfin, il a enfermé son souffle dans un étroit bocal de verre, qu'il a offert à la Terre, dans l'espoir qu'elle puisse retenir tous ces mots qu'il ne veut plu entendre, tous ces cris qu'il ne peut plus pousser, tous ces soupirs qu'on lui a volés...

Iracebeth – Le Jabberwocky s'en va alors ?

Lewis – Non, pas tout de suite.

Iracebeth – Pourquoi ?

Lewis – Parce qu'en s'envolant vers l'infini, il a croisé, perdue au milieu de la neige, la plus belle rose que l'univers n'ait jamais créée.


La voix s'éteint et la pièce se fait un peu plus sombre. Iracebeth essuie quelques larmes du bout des doigts, sous le regard pensif de l'agent de police. Un long silence s'installe entre eux.


Agent de police, d'une petite voix – Et... comment se termine cette histoire ?

Iracebeth – Mal.

Agent de police, aussi surprit que déçu – Mal ?

Iracebeth – Très mal. 


La jeune femme inspire profondément avant de se lancer.


Iracebeth – Après sa rencontre avec le Jabberwocky, la reine retourne dans son royaume, consciente de sa propre beauté et décidée à ne plus jamais en douter à cause de simples roses. Malheureusement, rien n'a changé loin des montagnes. Ses sujets, aveuglés par la beauté des fleurs, ne voient toujours la sienne et la reine entre dans une colère rouge... sanglante. Au bord du désespoir, elle fait couper la tête à tous ceux qui refusent de la complimenter. Le sang coule à flot, peignant le lac, puis le fleuve de vermeille. La terreur qui habite le monde est aussi grande que la douleur de cette reine, désormais seule avec sa rage. Jusqu'à ce que...

Agent de police, pendu à ses lèvres – Jusqu'à ce que... ?

Iracebeth, d'une voix étranglée – Jusqu'à ce qu'une petite fille, Alice, découvre cet étrange univers qu'elle nomme « Le Pays des Merveilles ».


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