Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

1- Javier le lundi matin

Javier Jallabert

Il pleut des trombes d'eau et j'évite de justesse une énorme flaque sur le trottoir devant le portique permettant d'accéder aux quais du RER. Je replie ma trottinette électrique et secoue mes cheveux mouillés, puis mon imper.

La gare de Maisons-Alfort est bondée, j'ai l'habitude et me faufile avec ma trottinette sous le bras en costume vert sous mon imperméable noir, mon sac à dos sur les épaules.

C'est un lundi matin comme je les déteste, il est déjà neuf heures et j'ai trainé, nullement motivé à affronter la journée pourrie qui m'attend.

Ma Société est rachetée, la mauvaise nouvelle est tombée avant l'été et les postes de directeurs sont en double, dont le mien. Les nouveaux propriétaires sont déjà dans les locaux et font une razzia service par service.

Il faut donc, en théorie, que j'affronte le directeur informatique en face comme un adversaire pour prouver que je suis le meilleur !

Le problème c'est que je ne suis pas combatif, ce n'est pas mon genre et je trouve ça naze. Surtout, et je l'ai appris vendredi, alors que j'étais en déplacement, les dés sont pipés puisque ce type est un des patrons de l'entreprise qui nous rachète. Il a donc déjà gagné. J'aurais dû me faire porter malade et attendre ma lettre de licenciement à la maison. Là je vais aller me ridiculiser face à un gars déjà vainqueur.

L'évidence m'assaille : Je vais me faire virer et devoir trouver un nouveau poste. Argh ! pas envie !

Dépité, je me rends en tête de train, il y a toujours moins de monde et je mets mes écouteurs. Les musiques de ma playlist s'enchainent, alors que je me prépare mentalement à la journée pourrie qui m'attend.

Je l'aimais ma boite de matériel industriel et depuis que les rumeurs du rachat se sont confirmées, j'ai le moral au plus bas. J'y suis depuis mon premier stage et je m'y sentais bien. J'ai progressé et monté les échelons très vite, pour obtenir un titre de directeur, plutôt ronflant, pas tellement mérité, dans le sens où je ne suis pas un leader, mais juste un matheux timide.

Mes équipes ne me respectent pas et me mènent par le bout du nez, comme les autres directeurs de l'entreprise.

Pendant le trajet, tout en hochant la tête au rythme de ma musique, je m'avance en vérifiant que les batchs-les traitements informatiques de la nuit sont bien passés. Je lis mes messages, j'ai trop souvent des questions de mes troupes, une quinzaine d'informaticiens qui ne cherchent pas beaucoup puisque je réponds à la plupart de tête, ce qui veut dire qu'eux aussi devraient se rappeler. Je découvre aussi que je suis convoqué à une réunion cette après-midi avec tous leur staff informatique. Le titre de la réunion cadrage et transfert des compétences ne me dit rien qui vaille.

Arrivé à Châtelet, je change de RER en slalomant dans la foule. Je croise du monde mais rien de romantique à l'horizon. Et pour un gay c'est encore pire. En dehors des applications, point de salut ! Et sur les applis... le cauchemar.

J'ai su tout de suite que j'étais gay. À l'adolescence, les filles, certes belles me laissaient de marbre, alors que regarder certains garçons me rendait extatique. C'était un secret que j'ai enfoui, incapable d'assumer. Mon père est lieutenant à la gendarmerie de la Rochelle et c'est un bourreau d'autorité qui me fiche encore la frousse. Il m'a mis des claques jusqu'à mes dix-sept ans. Je devais m'entrainer avec ses hommes pour l'endurance et les sports de combat. Nous faisions du vélo, activité obligatoire, tous les dimanches matin. Si je ne travaillais pas bien, c'est-à-dire si j'avais le malheur de ramener seulement un dix-huit à un examen au lieu d'un vingt sur vingt : la punition pouvait être de me lâcher en pleine mer, avec obligation de regagner les côtes à la nage ou de m'obliger à sortir faire de la voile par temps de tempête. Je redoutais toujours ses lubies, sur ce qu'un homme devait faire. Il avait dû trop bien comprendre que je n'étais pas un « vrai » et entrepris de me guérir à sa façon.

J'ai choisi la solution de la lâcheté, et enseveli mes désirs sous le travail scolaire. J'ai fait d'une pierre deux coups, en satisfaisant mes parents tout en gagnant mon indépendance. J'ai pu quitter la maison après le bac, pour partir en internat dans une école d'excellence.

Mes diplômes en poche, j'ai quitté La Rochelle définitivement. Avec un boulot sympa, je me suis acheté ma petite maison et je me suis mis à espérer rencontrer le grand amour. Quelques rencontres avortées m'ont laissé un gout de cendre et je n'ai pas envie d'aller sur les réseaux sociaux ou dans les bars gays. J'ai tenté quelques rencontres toujours sordides. J'ai choisi et je préfère rester seul. Je n'aime pas la grossièreté et la violence. Le monde actuel n'est clairement pas fait pour moi et pas sûr qu'il y en ait qui m'ait convenu.

J'ai vingt-cinq ans, je partage ma vie avec mon chat et mon groupe d'ami solide sur lequel je peux compter. La plupart sont célibataires et rêvent comme moi d'une rencontre sérieuse.

J'ai eu une seule aventure, un énorme chagrin d'amour, mon unique fois aussi.

C'était une belle rencontre inattendue l'an dernier, alors que j'étais en déplacement à Lyon pour travailler dans un de nos sites de provinces.

Je suis reparti assez tôt le jeudi, crevé de ma semaine, ayant pu avancer mon départ après avoir bouclé les réparations.

Dans le train, un homme superbe s'est assis en face de moi, dans les places carrées dans une synchronisation irréelle, la seule chose que j'ai pensé, c'est qu'il m'a plu tout de suite.

J'ai repéré en quelques secondes, les cheveux drus d'un noir d'encre, des yeux bleu marine magnifiques, un visage parfait. Je me suis promis d'essayer de prendre une photo pour mes copains. Il semblait énervé, mais en relevant la tête, son regard s'est adouci.

Je ne sais si c'est parce que je ne pensais pas le revoir, mais quand il m'a abordé, bavard me dispensant de chercher un sujet de conversation, je me suis empressé de répondre.

─ Une dure journée de travail ? a-t-il demandé d'une voix grave.

En même temps ce n'était pas dur à deviner, j'étais en costume avec ma chemise défaite à cause de ma course pour attraper le TGV au vol, portant mon sac à dos avec mon ordinateur.

J'ai approuvé en m'efforçant de ne pas fixer sous son costume entrouvert, une chemise bleue qui moulait sa musculature alléchante. Son menton carré m'attirait comme son sourire parfait. J'ai réalisé que je fixais toujours ses lèvres fines, alors je me suis ressaisi pour enfin retourner à ma cravate.

─ On peut se tutoyer ? Puis sans attendre ma réponse. Moi aussi, mais je n'ai pas fini. Je suis content de te parler pour me changer les idées, car je continue toute la semaine prochaine un round de négociation dure sur la région parisienne.

On a parlé les trois heures du trajet jusqu'à Paris. Nous avions tous les deux le même âge vingt-quatre ans, lui plus énergique, plus classe que moi, « plus tout » ! Il en était à sa deuxième boite qu'il dirigeait et moi du coup j'ai préféré passer le sujet.

Nos conversations passaient du coq à l'âne et nous avons essayé de deviner nos prénoms respectifs, moi j'ai appris que j'avais une tête de Florent ou Gaétan, car j'avais des traits délicats et mignons. Il m'a décroché le cœur en disant ces mots.

Moi je le voyais bien en Alexandre ....le conquérant, je n'ai pas dit Le conquérant à voix haute.

Finalement on a juste échangé les initiales de nos prénoms donc lui L et moi J. Cela a commencé comme un jeu pour deviner le prénom de l'autre.

─ J donc Justin ?

─ On va rester sur J, ai-je fait moqueur.

─ Et toi tu ne devines pas ? a demandé le charmeur et mystérieux L.

─ Non je ne vois pas Laurent ? Louis ?

─ Bon on va rester aux initiales ! a rigolé L. On arrive bientôt.

─ Déjà ! L'exclamation est sortie toute seule. J'étais déjà désespéré de le perdre, alors que le train arrivait en gare. Cela ne m'était jamais arrivé de flirter avec un garçon et c'était si agréable. Je n'oserais jamais lui demander ses coordonnées et puis je ne suis même pas sûr qu'il soit sur la même longueur d'onde que moi, mais l'idée de le perdre était insupportable. Je n'avais pas pris de photo non plus.

─ J ? Je vais réserver un hôtel ici cette nuit, tu veux passer la nuit avec moi ?

─ Oui. C'était un cri du cœur.

─ Nous n'échangerons pas nos coordonnées, OK ? Je ne cherche pas de petit copain pour le moment.

J'ai hoché la tête. Je voulais tout ce qu'il voulait ...et surtout la seule chose qui m'importait, c'était rester avec lui.

─ Je peux venir juste pour parler un peu ?

Pour la chambre il allait vite quand même, mais j'avais vingt-quatre ans déjà et il était peut-être temps de franchir le cap.

─ Bien sûr, J'ai faim, allons manger et nous pourrons continuer deparler.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro