Cela fait deux ans que je vis avec Julie. Je n'ai rien décidé, rien planifié.

Nous nous sommes rencontrés lors de la fête pour les trente ans de mon cousin. C'est lui qui m'a appelé le lendemain pour me dire que je lui plaisais, qu'elle attendait que je l'appelle. C'était une fille magnifique, drôle et intelligente, je ne me suis pas fait prier. Au début, elle venait dormir chez moi une ou deux nuits par semaine, puis elle a commencé à laisser quelques vêtements, une brosse à dents, des revues féminines. Elle a acheté un pot-pourri pour l'entrée. Franchement ! Un pot-pourri ! Elle dormait là de plus en plus souvent. Un soir, alors que nous venions de faire l'amour, elle m'a dit, d'un ton détaché : « On paye deux loyers pour rien... Puisque je suis si souvent ici, je pourrais peut-être laisser mon appart... »

Je n'ai pas su quoi répondre. Cela semblait la suite logique des choses, et puis j'étais amoureux d'elle. Je ne vois pas du tout pourquoi j'aurais refusé.

Ma mère l'adore. Elles s'appellent d'ailleurs directement pour planifier les repas en famille, de la même manière que Julie choisit sans me consulter le cadeau d'anniversaire de mon neveu, ou organise des soirées entre amis.

Julie est parfaite.

Julie est comme un beau gâteau à la crème, décoré de pâte à sucre. Très beau, très délicat. Bon aussi, mais à la longue, on le trouve trop sucré, un peu écœurant.