Tournesol (anciennement Hélianthe ou Soleil ) : grande plante annuelle appartenant à la famille des Astéracées

La citation du jour est : « C'est l'imprévisible qui créer l'évènement »
- George Braque -

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Depuis la fois où Priya avait dormi chez Iván, il s'était instauré une sorte de routine entre eux. Le soir, lorsqu'elle rentrait du travail, elle le trouvait sur son balcon une fois sur trois, à fumer tranquillement son spliff. Elle le rejoignait et commençait alors une joue verbale entre les deux, que Priya remportait bien souvent car Iván aimait voir le sourire satisfait qui trônait sur les lèvres de la blonde lorsqu'il s'avouait vaincue. Évidemment, pour rien au monde, il accepterait de l'avouer. C'était bien trop canard. Il n'avait d'ailleurs parlé à personne des petites entrevues qu'il s'accordait trois à quatre fois par semaine avec sa voisine. Pour être honnête, il ne savait pas comment ses amis allaient réagir. Et puis, ce n'était pas comme s'il se passait quelque chose entre eux. Ils se cherchaient, certes, se dragouillaient un peu sur les bords, mais pour autant, il ne s'était rien passé et il ne se passerait probablement rien. 

Ce soir-là, Priya était rentrée bien plus tard que d'habitude mais l'avait quand même rejoint sur le balcon. Elle s'y était accoudée sans dire un mot. Il n'avait pas ouvert la bouche non plus. Avec le temps, il avait appris à la connaître. Si elle ne voulait pas parler, ça ne servait à rien de forcer. Et puis, si elle était là, c'est qu'elle avait quelque chose à dire.

Il lui tendit donc silencieusement son joint qu'elle attrapa en le remerciant du regard. Elle prit une bouffée et recracha la fumée vers le ciel en fermant les yeux puis lui rendit son cylindre blanc.

« T'as passé une bonne journée, finit-elle par demander d'une voix rauque.

- Plutôt, lui répondit-il. On n'a pas glandé grand chose mais c'était sympa.

- Comme d'habitude quoi.

- Comme d'habitude. »

Le silence reprit place entre eux et Iván finit par se dire que finalement elle en avait peut-être juste après son joint. Juste à cet instant son téléphone vibra, lui indiquant un message. Deen lui indiquait une soirée dans le quinzième.

« Tu peux le finir, je vais rejoindre Deen. »

Il lui tendit et épousseta ses mains sur son jean.

« Tu peux venir si tu veux, dit-il avant de refermer la porte vitrée derrière lui. »

Il savait bien qu'elle ne viendrait pas, surtout que nous étions mardi soir, elle travaillait le lendemain. Il mit sa veste et glissa ses clés, son téléphone et ses écouteurs dans sa poche avant de sortir sur le pallier. Et qu'elle ne fut pas sa surprise en trouvant Priya, appuyée contre la cage d'escalier, en train de finir son joint. 

« Merci pour la fumette, dit-il en souriant. On y va ? »

Il sourit à son tour et passa son bras autour de ses épaules.

« Tu ne peux pas te passer de moi, c'est ça ?

- Dans tes rêves Jazzy Bazz. J'ai besoin de sortir, c'est tout.

- Tu travailles pas demain, lui demanda-t-il alors qu'ils sortaient dans l'air doux de ce début de mai.

- Non, j'ai posé ma journée.

- Uniquement parce que tu voulais sortir ?

- Je trouve que tu poses bien trop de questions Iván. »

Elle se dégagea de son bras et lui tira la langue, déclenchant ses éclats de rires.

« Okay, je me tais, allez vient par là Miss Rabat-joie. »

Ils marchèrent une vingtaine de minutes en se chamaillant de plus belles avant d'arriver devant un immeuble inconnu aux deux compères.

« Tu sais chez qui on va au moins, demanda Priya.

- J'en ai pas la moindre idée, rigola-t-il en l'entrainant dans les escaliers. »

Elle le traita de gamin mais le suivit quand même, son besoin de se défouler était plus pressant que le reste.

« Bazz ! Cria quelqu'un lorsqu'ils entrèrent dans l'appartement, sans toquer évidemment. »

Il prit la main de Priya d'office et l'emmena vers un coin du salon où se trouvait Deen, son frère et d'autres inconnus.

« Et bah, Priya ? Qu'est-ce que tu fous là, lui demanda le grand-père de la bande.

- J'ai besoin d'alcool, répondit-elle dans un sourire. Tu peux m'aider ?

- Bien sûr ! »