Chapitre 6: "Un hôtel pas très accueillant."
-Hey les tourteraux! On va se poser pour pioncer! crit Grover pour se faire entendre par dessus le vent.
Je me réveille en me rendant compte que j'ai la tête enfuie dans le cou de Percy tandis que lui garde sa tête sur la mienne et pour couronner le tout, nos mains sont liées sur ses jambes. Je me dégage doucement, les joues rougissantes quand il ouvre furtivement un oeil.
-Ouais... dit-il d'une voix endormie, ah la vache, j'ai faim!
Il hoche la tête après que le cheval ai héni.
-Oui, BlackJack, tu auras des beignets.
Je ris tout bas. Il tourne la tête vers moi et me regarde de ses yeux d'émeraude encoure tout fatigués.
-Ça va?
-Oui... Ça va, pour quelqu'un qui se balade à dos de pégase.
***
Arrivés à l'hotel, Grover change sans tarder ses Drachmes en dollars et part payer une chambre à l'accueil. Je me demande de quoi on a l'air... Les cheveux de Percy sont en bataille et pleins de terre ou de poussière. Ne parlons pas des miens. Sa veste est déchirée tout comme mon pantalon maculé de sang.
Peut-être qu'on ressemble à trois adolescents qui se sont enfuis d'une maison de redressement sauvage ou quelque chose comme ça.
Grover parle avec l'homme de l'accueil et Percy et moi nous tenons côte à côte près d'une étagère pleine de prospectus. Je les feuillete et il les commente des petites remarques humoristiques en regardant par dessus mon épaule.
-Peut être qu'un jour, je pourrais te faire faire le tour de l'Empire State Building. Il s'est passé beaucoup de choses là-bas... dit il en lisant un prospectus sur le bâtiment.
Je ne réponds pas sue le moment. Je n'ai vraiment aucune envie de parler de quoi que ce soit de surnaturel.
Il me donne un léger coup de coude en remarquant mon mutisme.
-T'es sure que ça va?
-Oui.
Il fronce les sourcils et repose la prospectus dans l'étagère pour enfin se retourner et aller vers Grover.
-Percy...
Il se tourne vers moi en m'interrogeant du regard, la mine un peu déçue. Je le comprends, il vient de me sauver la vie et j'agis comme une véritable petite peste.
-Pardon, dis-je en baissant la tête.
Il sourit, revient à moi et me prend doucement dans ses bras. Mes mains glissent sur son large dos assez musclé, certainement dû à son entraînement à l'épée. Ce que j'aime quand il me prend dans ses bras, c'est le fait qu'il soit si grand et moi de taille moyenne; c'est comme si nos corps étaient fait pour s'étreigner.
-T'inquiète pas. J'étais aussi un peu perturbé quand j'ai appris qui j'étais. Surtout quand Grover a enlevé son pantalon pour dévoiler ses jambes de chèvre.
Je ri, c'est une autr chose que j'aime chez lui; il a complètement le don de me faire rire quand il ne faut pas. Je me dégage de son étreinte et pose mes mains sur son torse en fixant le bout de mes doigts.
-C'est comment, la colonie?
-C'est beau. Il y a de grandes forêts, un lac, la plage, la mer, des bungalows...
Je souris et il s'emporte alors sur la description de cette colonie. Un bungalow par dieu, les enfants de ces dieux logent dans leur bungalow respectif...
Grover vient vers nous pour nous dire que l'on peut enfin monter dans la chambre. La mienne est petite et misérable avec un lit deux places, un canapé miteux, une table, un balcon et une porte donnant sur la salle de bain, encore plus petite.
-Désolé, j'avais pas plus de Drachmes... dit Grover.
Il se jete sur le canapé en grimaçant mais se reprend bien vite.
-Par contre, ils font buffet à volonté!
Je m'assois sur le lit en regardant le sol. Mon estomac crit famine, je l'avoue.
-Allez manger quelque chose en bas. Je vous rejoins, je vais prendre l'air sur le balcon.
-Je reste avec toi, dit Percy en me regardant avec une certaine lueur d'inquiétude.
D'un côté je voudrais être seule mais la présence de Percy m'est tout de même des plus agréable. Grover lève les mains en signe de capitulation.
-Okay! J'y vais tout seul alors, les enchiladas m'appèlent!
-Grover, cet hôtel est vide. La nourriture ne va pas s'envoler, dit le brun en riant.
-Tout est possible mon cher Persée!
Sur ce, il sort de la chambre en trottinant de sa marche dansante.
J'ouvre la porte vitrée menant au balcon tandis que Percy reste assis sur le lit et regarde le sol comme ci celui-ci devenait subitement extraordinaire.
Pressant mes mains sur la barrière métallique qui orne le balcon, je ferme les yeux et repense aux évènements de la journée, tout aussi intemporels les uns aux autres. Je me retourne en entendant la porte coulisser et me retrouve à quelques centimètres du visage de Percy. J'observe alors la courbe de ses fines lèvres et les différentes nuances de verts qui se mélangent dans ses yeux en amande. Il est si près que je peux sentir son souffle dans mon cou, une décharge électrique le parcours, c'est un sentiment de désir qui jamais au paravant ne m'avait conquis de la sorte. Il pose ses mains sur mes épaules en les suivant du regard et les fait glisser lentement, du bout de ses doigts, jusqu'a mes mains. La chaire de poule me prend soudainement, j'espère juste qu'il ne l'a pas remarqué. C'est une sensation étrange, j'ai cette impression agréable d'encore sentir ses doigts sur mes bras même après leur passage.
Il lève ses yeux vers les miens et nous restons comme ça un long moment.
-Tes yeux... dit-il en fronçant les sourcils.
Je continue de le regarder en me mordant la lèvre sans ajouter un mot. Mon silence et ses mots prononcés par cette voix grave sont beaucoup trop agréables. Au fond de moi, je veux plus que tou qu'il rapproche ses lèvres des miennes mais je me contente de pouvoir contempler ses yeux un long moment. J'ai le souffle court, tandis que sa respiration est profonde et régulière.
Mon coeur tambourine dans ma poitrine quand il ouvre à nouveau la bouche; je suis ses mouvements avec envie quand il parle.
-Tes yeux sont hypnotisants.
Je souris de plus belle en replongeant mon regard dans le siens; il est si intense...
-Percy, arête de parler.
Il me sourit d'un air amusé et se rapprocha encore de moi. Je peux à présent sentir son coeur battre tant nos corps sont près l'un de l'autre. Il pose sa tête sur mon épaule et entoure ses bras de ma taille avec une incomparable douceur.
-Je ne voulais pas qu'il t'arrive tout ça.
Je ferme les yeux en sentant son souffle dans mon cou et frissonne à chacune de ses respirations.
-Je ne veux plus entendre parler de cet après-midi, Percy.
Je sens ses mains se promener dans mon dos et mon coeur rate un battement.
-Okay.
Au bout d'un moment il se retire et me regarde avec affection.
-Ton genoux saigne...
Je hoche la tête, certainement rouge comme une pivoine.
-Oui, mais ce n'est rien.
-Il faut désinfecter avant que ça ne devienne grave.
Il m'emmene donc dans la salle de bain et je retrousse mon pantalon en m'asseyant sur le bord de la baignoire tout en pensant que ce garçon est bien trop intentionné. Il s'accroupit devant moi et tamponne mon genoux avec un morceau de coton imbibé. Je serre les dents aux premiers contacts.
-Ça va?
-Oui oui.
Il se lève et je remets correctement mon pantalon en le voyant accroupi, ainsi nos visages sont au même niveau; je ne peux m'empêcher de sourire.
-Perso, je commence à avoir faim. Si on rejoignait Grover?
Je le suis à contrecœur dans le couloir, direction le restaurant. J'aurais aimé passer plus de temps seule avec lui mais nos estomac ne sont'pas d'accord avec nos coeurs. Grover se sert déjà au buffet quand nous débouchons dans la salle vide.
-Vous avez vu? Y a des enchiladas les mecs! il entame une petite danse étrangère qui me fait éclater de rire.
Après s'être servis, le serveur nous propose des boisson en arrivant à notre table avec un sourire agréable aux lèvres.
-Je peux prendre votre commande pour les boissons? dit-il avec un fort accent Italien.
Nous commandons tour à tour en bavant devant nos plats qui font monter à nos narines des effluves irrésistibles. Le serveur hoche la tête et repart tandis que je suis prête à me lancer sur mon plat de nouilles avec appétit.
Grover regarde Percy, l'air inquiet, ce qui m'interrompt dans mon enthousiasme.
-Y a quoi cette fois-ci? dis-je un peu agacée.
Grover secoua négativement la tête en louchant vers les cuisines.
-Rien, je pense.
-Ça veut dire quoi, "rien je pense"? Arêtez de me cacher des choses, dis-je avec autorité.
Grover donne un coup de menton en direction de la cuisine qu'il regardait tantôt et d'où le serveur venait d'entrer.
-Il sent pas bon.
Je leve les sourcils, ce n'est pas vraiment gentil.
-Quoi? C'est tout?
-Nan pas dans ce sens là. Les monstres. Les satyres peuvent les détecter à leurs odeurs.
Mon coeur s'accélère soudainement, j'aurais peut-être préféré que son odeur soit dûe au fait qu'il ai sauté l'étape de la douche ce matin.
-Les... Les monstres? dis-je d'une petite voix.
Percy pose une main sur ma jambe en dessous de la table pour m'apaiser, je le regarde tandis qu'il garde les yeux fixés sur ma jambes.
-Si on doit se battre, je serais prêt.
Oui, mais moi, je n'aurais qu'un couteau qui ne coupe même pas et une fourchette. C'est mieux que des craies, je vous l'accorde mais insuffisant en cas d'attaque de monstre. Je me crispe et me force à manger un peu malgré tout.
Le serveur revient, muni trois verrines sur son plateau avec à l'intérieur une substance de couleur verte, ressemblant à du guacamole.
-Tenez, c'est une spécialité de la maison, elle est offerte par nos services.
Il dépose le plateau sur la table et s'éloigne à nouveau en nous laissant seul dans cette grande salle. Seuls les grésillements du buffet perturbent le silence.
Grover touille sans appétit dans son assiette.
-Ne buvez pas. Il est derrière la porte. Je le sens. On ferrait mieux de dégager.
J'ouvre grand les yeux, moi qui avait espéré que ses superstitions étaient erronées.
-Ou le tuer vite fait, réchérit Percy.
-Qui comptez-vous tuer monsieur Jackssson?
Je me crispe sur ma chaise en entendant la voix du serveur. Le fait qu'il ai prolongé le "s" ne me dit rien qui vaillent. Je l'imagine très bien et sans aucune difficulté se transformer en serpent ou une créature du style. Après le manticore, je me demande quel sort me réserve encore cette fichue aventure.
-Ah ben tient. Vous connaissez son nom, vous aussi. Ça veut tout dire... dis-je d'un ton ironique dû à l'agacement qui remplace ma peur.
Il m'ignore et fait le tour de la table.
-Bien... Alors je vais devoir vous tuer avant que vous ne le fassiez.
***
Corrigé et réécrit le 16.11.16
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