3.
Honnêtement je ne t'avais pas spécialement remarqué. Je voulais que tu m'apprécies, comme chaque personne que je croisais à ce moment là. J'avais besoin que les personnes autour de moi ai une image bien défini de qui je prétendais être. Je voulais que vous pensiez que j'étais quelqu'un de gaie, heureuse et qui aime blaguer, rire et manger. Un peu toquée avec qui on peu tout dire et tout faire. Avoir l'air bête, stupide, donner l'impression que je ne me prenais pas la tête et que je ne réfléchissais pas.
C'était important que les personnes autour de moi me trouvent un peu idiote. Quand tu es idiot, tu es forcément heureux. C'est sur cette base que j'étais partie et ça fonctionne plutôt bien.
J'imagine que j'avais réussi avec toi aussi. On ne parlait pas beaucoup mais quand c'était le cas on rigolait donc pour moi l'objectif était atteint. Je ne comptais pas aller plus loin. Je ne comptais pas faire de toi l'une de mes personnes, je ne pensais pas que l'on deviendrait pote ou même amis. Je voyais en toi un gars qui aimait déconner, c'est tout ce que je voyais en toi.
Je sais que les gens m'apprécie pour l'image que je donne de moi, mais je me souviens du jour où je me suis rendu compte que tu m'appréciais bien finalement. C'était au tournois du club, j'étais passée rapidement devant le bar sans l'intention dire bonjour car je n'aime pas avoir de contact physique avec les autres. Saluer de loin ou ne pas saluer du tout me convient parfaitement ce qui, par contre, paraît très mal poli aux yeux des autres. Tu m'avais vu et tu m'as interpellé en tapant sur la vitre qui nous séparait. Tu avais un petit éclat dans les yeux et un grand sourire. Constater que tu souriais et que tu semblais être contant de me voir m'avais surpris d'une manière assez agréable et satisfaisant. Je t'avais rapidement dit bonjour et je suis repartie.
Je me souviens que ce jour là, j'étais au plus bas. Ce jour là j'étais angoissée, je ne voulais pas être là. Je ne voulais voir personne et je ne voulais non plus pas jouer. Ma seule envie était de m'enterrer sous mes draps mais je n'avais pas le choix, alors je me prêtais au jeu. Comme à chaque fois. Je souriais au maximum, j'essayais de blaguer, de paraître au moins agréable. Malheureusement, le sort était contre moi ces derniers temps, ou était-ce juste la fatigue de vivre ? Je n'arrivais à jouer, les choses n'allaient pas comme je le souhaitais, et ce weekend là ça ne s'était pas arrangé.
J'ai même craqué ce week-end là. Je me suis laissée aller devant tout le monde, j'ai pleuré comme une enfant mais le pire c'est que je me suis arrachée la peau lors d'un matchs aussi et personne n'a rien remarqué. Je n'en veux à personne de ne pas l'avoir vu, je ne voulais pas que quelqu'un le remarque mais j'avais besoin de le faire à ce moment là.
A la fin du week-end, j'étais exténuée mais l'envie de rentrer me terrer sous mes draps avait disparu. J'avais besoin de rire, de faire la débile, de ne plus réfléchir à rien et je sais que je peux compter sur les Moches* dans ces cas là parce que c'est avec eux que j'entretiens le plus cette image et cette relation spéciale que je ne pourrais pas d'écrire.
Alors j'ai décompressé. J'ai fais la débile et je sais que dans ces cas là les Moches me suivent. Pourtant je ne pensais pas que tu allais suivre aussi. Je ne comprenais pas pourquoi mais tu restais avec nous et on riait de n'importe quoi. Ça m'avait fait beaucoup de bien mais le fait que tu restes avec notre groupe m'avais laissé confirmé que tu étais un grand enfant. Tu étais quand même bien plus âgé que la moyenne d'âge du groupe et pourtant tu n'étais pas gêné pour faire autant le débile que les plus jeunes.
Après ce vacarme que nous avions fait, les Moches étaient rentrés et on grignotait et buvait ce qu'il restait au bar avec le restant de bénévoles. On riait un peu, tu me taquinais et ce n'était pas un moment désagréable mais l'envie de rentrer chez moi avait refait surface.
A ce moment là j'ai encore pu constater que tu étais effectivement un grand enfant. Flo distribuait quelques bonbons et tu t'es débattu pour en avoir un. Évidemment une maladroitie ne pouvait que arriver. Dans ta bataille pour avoir un bonbon, ta bière a été bousculé et elle s'est complètement vidée sur l'écharpe que je portais. On en a rit mais tu t'es excusé aussi au moins une dizaine de fois. Et le soir même encore tu t'étais excusé sur Messenger.
Je me souviens du lendemain de cette journée. Je me souviens avoir eu un message de ta part. Tu t'excusais encore pour la bière en insistant sur le fait que tu ne voulais pas, que tu étais maladroit et que tu n'aimais pas être un boulet comme ça. Je t'avais répondu que ce n'était rien et que j'allais la laver de toute façon.
Et puis c'est comme ça que ça a commencé. Depuis ce week-end du 26 et 27 Novembre tu as commencé à m'envoyer des messages tous les jours.
*Surnom donné à un groupe d'ami.
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