Chapitre 9
Retour au présent (Octobre)
~ Dans le salon de Ken - Paris ~
Tandis qu'Héloïse s'était installé sur le balcon pour fumer, Ken et Priya s'étaient, eux, assis sur le canapé pour réfléchir. Ce n'était pas rien quand même. Effectivement, en dix ans Ken s'était imaginé les pires choses possibles et était rassuré que ce ne soit finalement "que" ça.
« On fait quoi, finit par demander Priya.
- Je sais pas du tout. »
Il se laissa tomber contre le dossier et se passa les mains sur le visage. Elle lui avait tellement manqué. Dix ans, c'était beaucoup trop. Mais naïf comme il était, il avait cru que tout redeviendrait comme avant lorsque qu'elle reposerai le pied sur le territoire français. Sauf que non, elle avait changé, énormément. Elle n'était plus cette jeune fille pleine de fougue qui n'hésitait pas à le rembarrer quand il allait trop loin. Et il avait changé tout autant. Ses conneries étaient rangées bien loin derrière lui. Mais, s'ils avaient autant changés, n'était-ce pas un peu bête de penser qu'ils pouvaient reconstruire une relation et retrouver celle qu'ils avaient jadis ?
« Vous avez pu un peu parler quand même, lui demanda la blonde assise à côté de lui.
- Ouais, un peu. Pas de trucs sérieux. »
Il repensa à la discussion qu'ils avaient eue sur le balcon de Doum's et un léger sourire pris place sur ses lèvres. C'était lui qui était bête de penser qu'elle ne voulait plus de lui. Si c'était vrai, il n'aurait pas été le premier qu'elle ait recontacté.
« Tu penses à quoi ?
- Rien, rien.
- Menteur, tu crois que je ne vois pas ton sourire de crétin ? »
Il leva les yeux au ciel. Priya restera toujours Priya. Brute de décoffrage comme disait Héloïse.
« Je vais rentrer chez moi, annonça d'ailleurs cette dernière en rentrant dans le salon. »
Ken jeta un œil dehors et vit avec surprise que le ciel s'était assombri.
« Je te raccompagne, dit-il rapidement.
- Je suis en skate, répondit-elle en haussant les épaules.
- Moi aussi, on rentre ensemble ? lui demandat Priya. »
Héloïse acquiesça et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire Ken se retrouvat de nouveau seul avec pour seule compagnie ses pensées sombres.
Il soupira. À cet instant, il aurait donné n'importe quoi pour fumer ne serait-ce qu'une cigarette.
Évidemment, comme il fallait si attendre, il n'eut pas de nouvelle d'Héloïse pendant toute la semaine qui suivit. Il avait l'habitude, elle avait toujours réagi comme ça. Il était passé devant chez elle plusieurs fois "par hasard" cette semaine, mais à chaque fois elle n'était pas là. Probablement en vadrouille sur sa planche dans les rues de Paris. Ken le savait, s'il voulait la voir, il fallait y aller après 21 heures. C'est pourquoi, en cette soirée de fin octobre, il se pointa devant son immeuble avec, dans son sac, un livre, un thermos de café et des macarons.
Il grimpa les escaliers rapidement, contrairement à elle, il n'avait aucun mal avec eux, ils lui permettaient de garder un semblant de forme, et c'était pas plus mal.
Il sonna à la sonnette de la jeune femme et rigola intérieurement quand le visage surpris d'Héloïse lui fit face en ouvrant la porte.
« Qu'est-ce que tu fais là ?
- Tu me laisses entrer ? »
Elle acquiesça sans dire un mot et s'écarta pour laisser passer le rappeur. Il laissa ses chaussures à l'entrée et s'assit sur le canapé avant de sortir son butin de son sac.
« T'as amené des macarons ?
- Évidemment. »
Héloïse ferma les yeux en se balançant d'un pied sur l'autre et Ken fronça les sourcils.
« Hélo ? Ça va ?
- Pas trop, murmura-t-elle. »
Il se leva et avança doucement vers elle avant d'ouvrir ses bras encore plus doucement. Elle s'y laissa tomber en soupirant. Il se mordit la lèvre en sentant les tressautements du corps qu'il serrait contre lui.
« Je suis désolée, murmura Héloïse entre deux sanglots.
- Pourquoi ?
- Pour ça. »
Et elle posa ses lèvres salées par ses larmes sur celles du rappeur.
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