Chapitre 3 - Voyage
Il n'y avait qu'un seul guichet d'ouvert. Une petite femme était assise derrière la caisse. Il n'était que cinq heures du matin, et pourtant il y avait foule à l'intérieur.
« -Bonjour nous voudrions des billets !, demanda Mark souriant.
-Oui monsieur, pour quelle destination ?, répondit la femme d'un ton monotone.
- Karm, on n'avait pas prévu cela ?, dit-il tout en se retournant vers son ami.
-On n'a qu'à prendre des billets pour le prochain train..., dit-il en somnolant.
-Le prochain train part dans huit minutes en direction de la Gare de L'Est à Paris, cela vous convient-il ?, rétorqua-t-elle.
-Tout à fait, combien les billets ? »
Il paya avec l'argent qu'il avait économisé, prit les billets, prit les bagages et allèrent vers les quais. Il fallait monter un large escalier pour découvrir les quais infinis. Il n'y avait qu'un seul train en gare. Une immense locomotive à vapeur trônait au milieu. Elle était magnifiquement construite. Un métal rouge et des dorures décoraient magistralement le véhicule. Les wagons se comptaient par dizaines. Le train ressemblait à un immense serpent métallique.
Karm avait quelque peu retrouvé ses esprits. Mark était dans l'instant heureux. Il allait pour la première fois découvrir le pays qu'il adorait tant. Il allait enfin voir à quoi ressemblait la France. Ils montèrent dans la voiture douze. Elle était de première classe entre le wagon restaurant et la voiture couchette. Mark avait choisi une cabine privatisée, aménagée avec des fauteuils à la place des bancs. Deux coupes de Champagne étaient servies sur la table.
A cinq heures et vingt-huit minutes précises, le train siffla et démarra en crachant son épaisse fumée noire. Les gens sur les quais faisaient un signe d'adieu au convoi qui partait. Il n'allait pas s'arrêter avant d'avoir atteint la capitale Française. Mark et Karm, se sentaient maintenant en sécurité et hors de danger. Les deux amis d'enfance allaient maintenant devoir commencer une nouvelle vie dans le pays voisin. Le train progressait lentement vers le pont qui bordait la gare. Il était de style classique avec de toutes petites arches qui étaient éclairées magnifiquement. Au loin, on pouvait observer la ville qui se réveillait. Les habitations s'allumaient unes à unes. Mark observait attentivement le paysage urbain qui défilait devant ses yeux. Le soleil commençait à se lever sur la ligne d'horizon.
Le convoi avançait très bien et rapidement en direction du pays des droits de l'homme. Il roulait depuis au moins quatre heures et il se trouvait maintenant dans les alentours de Cologne. Karm dormait profondément. Il était encore sous le choc de la journée passée et de l'accident. Mark quant à lui, était en train de lire le journal imprimé il y a quelques heures à peine. Il était inscrit en gros titre : « L'écrasante victoire de Hitler ». Il ne pouvait s'empêcher de frissonner lorsqu'il regardait le mot « Hitler ». Ce nom était pour lui un mot tabou. Le nazisme allait de toute façon plonger l'Allemagne dans une période misérable. Dans le couloir, des gens ne faisaient que passer et repasser. On pouvait croiser des Belges comme des Français.
Quand midi arriva, le train se trouvait maintenant à cent kilomètres de Reims. Les deux amis sortirent de leur cabine et se dirigèrent vers le wagon restaurant. Ils y découvrirent une pièce meublée chiquement. Des lampes à gaz étaient attachées entre chaque fenêtre. Dehors on pouvait apercevoir un paysage magnifique de collines mais la pluie commença à tomber faiblement en formant un fin rideau.
Mark et Karm s'assirent à une table. Ils consultèrent le menu qui proposait uniquement des spécialités françaises, le serveur français s'avança vers la table et s'adressa aux deux Allemands :
« -Messieurs ? Vous qui venez d'Allemagne, vous prenez l'air avant la fermeture des frontières ?, déclara l'Homme d'un air souriant. Que voulez-vous ?
-Pour moi cela sera des cuisses de grenouille, reprit Mark d'un ton froid au serveur.
-Cela sera la même chose pour moi !, reprit Karm. »
Le repas fut servi en à peine cinq minutes. Les deux amis ne dirent plus aucun mot. Ils étaient affamés, tels des ogres. Le restaurant commença à se remplir alors qu'ils terminaient leur repas.
Le train approcha à grande vitesse de Paris. Il ne restait plus que quelques minutes avant d'apercevoir la gare. L'excitation demeurait à son maximum dans la cabine. Karm était somnolent et Mark l'homme le plus heureux du monde. Le chat commençait à s'impatienter dans sa caisse. Le convoi entra lentement dans l'immense station. Il freina délicatement. Il s'arrêta sous le grand hall rempli de gens.
Lorsque la porte s'ouvrit, les deux allemands sautèrent du wagon. Il était maintenant quinze heures. Le soleil déclinait dans le ciel froid de janvier. Ils allaient découvrir ce qu'était la foule parisienne. Ils se frayèrent un passage dans la cohue pour atteindre la sortie. Dehors, ils tentèrent de trouver un taxi qui cette fois ci n'allait pas finir sa course dans un fossé. Un joueur d'accordéon distrayait les passants avec des airs assez mélancoliques. Karm essaya de trouver un taxi. Il chercha partout. Il découvrit un véhicule libre qui attendait devant lui.
« -Excusez-moi, dit-il tout en frappant au carreau, vous êtes bien un taxi ? Continua-t-il avec son français fébrile.
-Oui, je suis à votre disposition, reprit le chauffeur.
-Eh bien emmenez-nous dans le plus grand hôtel de la ville s'il vous plait ! »
Le chauffeur exécuta, il chargea les bagages dans le coffre. Les deux amis allaient enfin pouvoir découvrir la ville lumière pour la première fois de leur vie. Eux qui venaient d'un tout petit bourg, ils furent surpris de découvrir de magnifiques bâtiments Haussmanniens, et de larges avenues arborées.
Voilà, ce chapitre est à présent terminé ! Continuez votre voyage avec le chapitre suivant. Et surtout, exprimez-vous ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et nous suivre, Merci !
Redigé par Quentin.
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