Chapitre trente six
Mélaine
J'humais le doux parfum de ses roses blanches, mes fleurs préférées, un sourire aux lèvres. Comment savait-il que j'aimais ses fleurs? Mettant le bouquet dans un vase, je lus la carte.
J'espère que mon présent te plaît ma belle. Passe une bonne journée. À ce soir, meine liebchen.
-"Meine liebchen?" murmurais-je sceptique.
-"Quinze appels manqués! Vingt huit messages! J'espère que tu as une raison valable de ne pas avoir décroché. J'ai faillit appeler la police!" gronda Chérylle devant ma porte.
-"J'étais avec Thomas," dis-je d'une toute petite voix pour ne pas subir le courroux de ma meilleure amie.
-"Toute une journée?" s'écria-t-elle.
Mon mutisme confirma ses soupçons. En effet, mon dimanche, je l'avais passé sur le lit, dans la douche, le canapé,sur l'îlot de la cuisine en compagnie de mon ténébreux allemand. Arpentant cette voie semée de plaisir, nous avions sombrés dans la tentation pendant toute une journée.
Elle referma la porte aussitôt. Ses yeux d'un bleu limpide me dévisagèrent intensément assimilant mes paroles qui avait l'effet d'une bombe à retardement. Un sourire mesquin naquit sur son visage.
-"Je veux tout les détails croustillants," gloussa Chérylle euphorique -"C'était comment?"
-"En toute sincérité, il était parfait. C'était divin," m'extasiais-je. -"Il m'a même invité à dîner ce soir."
-"Ne lui pose pas de lapin cette fois-çi," répliqua-t-elle en souriant.
-"Non, pas aujourd'hui," dis-je. -"À propos de son manoir, comment se passe la décoration?" demandais-je.
-"Très bien. Les nouveaux meubles sont déjà arrivés mais il faut terminer de peindre pour pouvoir tout installer. Peut-être dans un mois, tout sera terminer."
-"Tant mieux. Et Madame Collins t'a rappelé?"
-"Oui elle viendra dans une semaine pour discuter de la décoration de son salon. Elle veut une décoration orientale. Bon je te laisse, j'ai rendez-vous avec le juge Jameson, il a acheté une nouvelle maison et voudrait me montrer la propriété avant de la décorer. À toute à l'heure, Mél," me dit-elle. -"Je viendrai avant le déjeuner. Si tu veux on déjeunera ensemble?"
-"Je suis partante. On se voit plus tard."
-"Tu as intérêt à tout me raconter de ce qui s'est passé quand je t'ai laissé au bar," m'avertit-elle.
-"C'est une menace? Et pourquoi m'as-tu abandonné samedi soir?" demandais-je incrédule. -"Tu savais que je ne voulais pas le revoir!"
-"Je n'ai fait qu'accomplir mon devoir en tant qu'amie. Regrettes-tu cette soirée?" m'interrogea Chérylle perplexe.
-"Non," avouais-je avant qu'elle s'en alla.
Aucun regret. Cette soirée était inoubliable! Et j'espérais que ce soir serait tout aussi mémorable que le weekend que nous avions passés ensemble. Mon téléphone sonna mettant fin à mes pensées pas très catholiques.
-"Allô?" demandais-je ne reconnaissant pas le numéro.
-"Tu as aimé les roses?" répliqua ce dernier avec ce léger accent allemand.
-"Elles sont magnifiques, merci Thomas. Comment sais-tu que ceux sont mes fleurs préférées?"
-"Un magicien ne dévoile jamais ses secrets," rétorqua mon client.-"À ce soir, meine liebchen," dit-il d'une voix rauque.
-"Attend, que signifie meine liebchen?" lui demandais-je curieuse.
-"Tu le découvriras ce soir. Passe une bonne journée, meine liebchen," déclara Thomas avant d'éclater de rire m'emportant dans son rire contagieux.
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