Thomas

-"Où m'emmènes-tu?"

-"À dîner," répliquais-je en tenant fermement sa main.

-"Oui je sais mais..." se plaignit-elle avant que je bâillonnais sa bouche d'un baiser passionné pour qu'elle se taisait.

-"Tu verras,meine liebchen," susurrais-je.

-"Comment veux-tu que je vois si tu m'as bandé les yeux?"

-"Tu me fais confiance?" lui demandais-je en ouvrant la porte.

-"C'est une question piège?" rétorqua-t-elle en plissant adorablement ses sourcils. -"Tu vas me tuer parce que j'avais vomi sur tes chaussures? Ah oui, que signifie meine liebchen?" me demanda Mélaine en riant.

-"Mon trésor," traduisais-je.-"L'idée de la vengeance est plaisante déjà qu'on est sur le balcon," murmurais-je dangereusement.

-"Tu vas vraiment me tuer alors!"

Sa grimace me fit rire. Je me rapprochais d'elle pour respirer son parfum envoutant. Mettant fin à son supplice, je retirais le bandeau pour admirer ses beaux yeux noisettes.

-"C'est magnifique,Thomas," s'exclama Mélaine d'une voix émue en voyant la table somptueusement embellie.

Le festin que j'avais préparé, était tout à son honneur. Un bouquet de ses fleurs favorites trônait au milieu de la table et l'odeur alléchante des plats était à se damner. Mais le plus essentiel, c'était le spectacle qui se déroulait devant nous. La vue de New York et ses immenses gratte-ciels illuminants étaient époustouflants. 

-"Si, madame veut bien me faire honneur," dis-je galamment en lui désignant une chaise.

-"Merci," fit-elle en s'asseyant.-"C'est pour quel honneur ce vin?"

-"Pour nous," déclarai-je en nous servant deux coupes.-"À cette soirée, meine liebchen," trinquais-je.

-"À cette soirée," renchérit Mélaine en souriant avant de prendre une bouchée du canard à l'orange. -"Hummm, c'est divin,"  s'extasia-t-elle en fermant les yeux pour le savourer. -"Qui a cuisiné?"

-"Moi, bien sur! Qui d'autre aurais pu cuisiner?"

Mélaine me dévisagea intensément avant de pouffer.

-"C'est si dur de m'imaginer devant des fourneaux!" répliquais-je incrédule.

-"Non plutôt drôle, toi avec ta toque de chef! Qui t'as appris à cuisiner?" me demanda ma métisse.

-"Ma mère. Quand j'étais petit, mon père n'était pratiquement jamais à la maison, alors je passais mon temps dans la cuisine avec ma mère."

-"Vous êtes très proche?"

-"Oui après l'accident de mon père, nos liens se sont plus renforcés. Et toi, tu ne parles jamais de ton enfance ni de tes parents," l'interrogeais-je curieux.

-"J'ai été adopter," déclara Mélaine. -"J'ai vécu dans un orphelinat jusqu'à mes six puis la famille Vierra m'a adopté."

-"Je n'étais pas au courant," dis-je sincèrement en remarquant ses yeux voilés de larmes.-"Je voulais pas raviver de vieux souvenirs."

-"Non, au contraire, ses six ans étaient certes durs mais aussi amusants. Nous étions comme une famille," admit-elle nostalgique.

-"Et ta famille adoptive?" demandais-je en caressant sa main.

-"Mon père était un être formidable. Il m'avait toujours traité comme sa propre fille mais ma mère n'était pas du même avis."

-"Tu n'as jamais voulu chercher tes parents biologique? Connaître la vérité sur tes vrai parents?"

-"Si, j'avais contacté un détective privé. Mais, déterrer le passé ne fait que raviver des anciennes blessures. Des fois, mieux vaut rester dans l'ignorance que connaître la vérité," avoua Mélaine tristement.

-"Pourquoi tu dis ça?" lui demandais-je avant d'être interrompu par la sonnette stridente de mon appartement.

-"Tu attends quelqu'un?"

-"Non personne. Ne bouge pas, je vais voir."

-"Où veux-tu que j'y aille?" répliqua Mélaine en riant.

-"Vous êtes une femme imprévisible, Mademoiselle Vierra," déclarais-je, un sourire au lèvre avant d'aller ouvrir la porte.