Chapitre dix neuf
Mélaine
-"Alors tu sors désormais avec Ethan?" demandais-je toujours incrédule.
-"Pour la centième fois, oui," s'emporta Chérylle lassée.
-"Sois pas fachée. Je ne m'y attendais pas. D'habitude tes relations durent dix à trente minutes," retorquais-je.
Chérylle me jeta un regard noir avant de se laisser tombée sur mon fauteuil.
-"À qui le dis-tu! Ethan ne comprend pas que je ne veux pas m'engager," se plaignit-elle.
-"Alors pourquoi tu continues à coucher avec lui?"
-"Il mérite les trois B," répondit Chérylle en passant sa langue sur sa lèvre inférieure sensuellement.
Je faillis recracher mon café à l'annonce des trois B. Chérylle et moi, nous nous étions promis de ne jamais laisser partir un trois B. Vous voyez ce mec qui est bestiale, pas trop brutale et qui baise bien au lit. Nous l'avions nommé le trois B même si plus souvent nous nous retrouvions avec un deux B ou avec rien du tout.
Savourant mon chocolat chaud, je regardais New York recouvert d'un manteau de neige. En parlant de manteau, je souriais. Sept jours. Cela faisait bientôt une semaine que je n'avais pas vu ce bel allemand.C'était comme s'il s'était volatilisé!
Depuis que je lui avais dévoilé mon corps dans sa voiture, je me sentais renaitre. Désirer je dirais. Je me rappelais de tout. Ses tourmalines paraïba dont les prunelles s'étaient assombries et qui brillaient de désirs.
Ses pupilles dilatées, sa voix rauque et l'apparition soudaine d'une bosse qui pouvait se voir à des kilomètres m'auraient fait jouir sur le champ. Mais heureusement je m'étais ressaisie à temps. Il fallait à tout prix lui montrer que je n'étais pas son jouet. Son pion. Que moi aussi je pouvais jouer avec lui.
-"Et comment va notre beau client?" m'interrogea Chérylle en affichant son sourire pervert, connaissant par coeur ce qui s'était produit dans la voiture de Thomas.
Elle savait pertinemment que Thomas me changeait. Ça se voyait. Premièrement ma timidité avait disparue. Oui j'étais timide! Entrer dans une voiture et se mettre à poil devant un mec relevait du toupet. De l'audace. Chose que je n'avais pas. Du moins, je croyais ne pas l'avoir.
De plus, il me poussait à entrer dans son jeu que je savais que le prix à payer était de m'abandonner, de me soumettre. Putain. On aurait dit un remake des cinquantes nuances!
Je soupirais vaincue. Et le pire dans tout ce méli-mélo de sentiments contradictoires était que j'étais tombée amoureuse. L'avait-il au moins remarqué? Je priais pour que ça ne soit pas le cas. Je fus rapidement redescendue sur terre quand mon ordinateur émit ce son habituel, signe que j'avais des mails.
De : Thomas
À :Mélaine
Objet: La décoration du manoir
Êtes-vous disponible cet après-midi pour visiter mon manoir?
Je le relis une deuxième fois en essayant de me calmer. Pas même un bonjour! Il avait disparu pendant une semaine et revenait comme si de rien n'était. Quel con! Il n'allait pas s'en tirer à si bon compte.
De:Mélaine
À:Thomas
Objet: Un bonjour va vous tuer?
Monsieur Von Brûstch, la moindre des politesses est au moins de me dire bonjour!
Il me répondit aussitôt.
De:Thomas
À:Mélaine
Objet: Ignorante
Mademoiselle Vierra, si vous aviez vérifié vos mails, vous remarquiez que c'est le troisième mail que je vous envoie!
Et mince! Il avait raison. Je mordais cruellement ma lèvre inférieure.
-"Ça va pas?" me demanda Chérylle.
-"J'ai commis une erreur," répondis-je sans approfondir ma bêttise. Cette fois çi, je m'excusais pour mon comportement et lui demandais à quelle viendrait-il.
De:Thomas
À:Mélaine
Objet: Excuse acceptée
À 18hr, je viendrais vous prendre. Tachez de mettre quelque chose de chaud cette fois çi ;-)
Je grimaçais en lisant son mail. Stupide. Comment m'en étais-je pas rendue compte? Je m'étais tout simplement jetée dans la gueule du loup en acceptant sa proposition car hélas oui, nous serions tout seuls, chose que je voulais absolument éviter!
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