Chapitre 33
Kylian – Septembre 2022
Une fois la porte de sa chambre refermée, je tentais tant bien que mal de calmer ma nervosité, mais c'était quasi impossible. Des images de ce mec posant ses mains sur le corps d'Amélia, me donnait la nausée. Il semblait à l'aise et presque autorisé à être proche d'elle de la sorte. L'envie de lui balancer mon poing dans la gueule avait été viral, mais j'espérais mal interprété les choses. Ma mâchoire se serrait à mesure des films que je me faisais dans la tête.
Je levais les yeux vers Amélia, qui était restée sans bouger, face à moi, guettant la moindre de mes réactions. Malgré moi, je la fusillais du regard. A chaque fois que la colère prenait possession de mon corps, je voyais rouge et encore plus quand il s'agissait d'elle. En réalité, il était rare que je sois en colère au point de ne plus me maitrise. Les quelques fois où cela s'était produit, ça touchait de près ou de loin à Amélia. Avant même que je ne dise quoi que ce soit, elle prit la parole :
— Je ne t'autorises pas à me quitter !
Pris de court, je plissais les yeux, ne comprenant pas où elle voulait en venir.
— C'était qui ce mec en bas ? Demandais-je plus sèchement que je ne le voulais.
— Mon ex, Nathan. Dit-elle en me fixant sans sourciller.
— Qu'est ce que ton ex fou dans ton appart, à te prendre dans ses bras, comme si vous étiez encore proche ? Ai-je demandé en haussant légèrement la voix
— Je ne t'autorises pas à me quitter ! Ajouta-t-elle à nouveau comme une menace.
— Mais de quoi tu me parles bordel ? Ai-je demandé, perdant patience.
Elle soupira avant de faire quelques pas dans sa chambre, de sortir un sac comme si de rien était, pour y mettre ses affaires. Je restais interdit, la regardant faire, sans qu'elle ne me parle de nouveau. Comme si soudainement la conversation était terminée.
— Tu te fou de moi là ? Dis-je en m'approchant. Tu vas juste ranger tes affaires et c'est tout ?
— Oui, je vais ranger mes affaires et on va s'en aller, comme prévu Kylian ! Dit-elle apparemment lassé.
A cet instant, j'avais vraiment la sensation d'être devenu soit fou, soit totalement débile. Mes épaules se soulevèrent pour essayer de dénouer les muscles de mon dos. Elle ne regarda pas un instant en ma direction et continuait de chercher ce dont elle avait besoin. Elle pensait sincèrement que je la quitterais pour ça ? J'avais déjà agis comme un con, mais je ne comptais pas laisser mes erreurs se reproduire.
— Je t'attends en bas. Dis-je, comprenant que je n'en tirerais rien de plus.
Ses yeux finirent par se planer dans les miens et je crus tombé à la renverse. Ils brillaient de mille feux et le sourire qu'elle me gratifiait, finissait de me faire vaciller.
— Ok je fais vite, ajouta-t-elle, plus heureuse que jamais.
Je hochais la tête, sans dire un mot, n'étant pas certains que ce que je dirais serait réellement compréhensible, même pour moi. Cette nana avait le don d'embrouiller mes pensées.
Une fois en bas, Amaury était venu me rejoindre, avec un petit sourire identique à celui de sa jumelle. Ce petit sourire espiègle qui cachait forcément quelque chose.
— Je sais pas si elle te l'as dit, mais c'est moi qui ait invité Nat ici. Elle était vraiment pas d'accord.
— Ok, dis-je en hochant la tête.
— T'es pas en colère ? Demanda-t-il surpris.
Je poussais un long soupire et jetais un œil au salon, où le fameux Nat avait l'air d'avoir une conversation téléphonique, très prenante.
— Même si je l'étais, ça changerait quelque chose ? Demandais-je en fixant Am.
Il prit une mine faussement contrarié et planta son regard dans le mien :
— Je vais être obligé de te casser la gueule, et crois le ou non, mais ça m'ennuie.
Amaury semblait tout ce qu'il y a de plus sérieux. Ce mec était fou de bien des manières, mais l'affection qu'il portait à sa jumelle était indéniable.
— Je suis pas en colère, enfin presque pas. Dis-je avec un petit sourire. Il faut juste qu'on se parle.
— Parlez moins et faites des gosses ! Je veux être tonton, je sens que c'est le rôle de ma vie ! Ajouta-t-il plein d'entrain.
— T'es vraiment bizarre comme mec, on te l'a déjà dit ?
— Un peu près un million de fois depuis ma naissance mais bon, l'essentiel ce n'est pas ce que les gens disent de nous, c'est ce que nous décidons d'en faire.
— Ok et du coup, t'en as fait quoi? Demandais-je perplexe.
— Ben je suis resté bizarre, c'est ce qui me correspond le mieux. Dit-il avec un large sourire.
Amaury était vraiment étrange, mais drôle, on ne pouvait pas lui enlever. Alors que je riais à sa dernière bêtise, Amélia descendait les escaliers et fit une mine dubitative en me voyant rire avec son frère. Nathan qui était toujours au téléphone se déplaça vers nous et mon regard avait suffit pour qu'Amélia comprenne que je ne voulais plus qu'il lui parle. On était sorti tellement vite, que ça en devenait suspect.
Nous n'avions pas échangé un mot, du trajet jusque chez moi. Elle était allez s'installer dans l'une des chambres et je restais dans le salon à cogiter. Je n'étais pas du genre à boire, car je vouais un véritable culte à mon corps, mais un verre n'aurait pas été de trop. Un whisky japonais, valant certainement une petite fortune, me faisait de l'œil depuis des mois. Il m'avait été offert par le dirigeant d'une grosse société. C'était monnaie courante de recevoir des biens. J'en recevais bien plus qu'il ne le fallait et parfois je culpabilisais. Beaucoup de jeune n'avait pas la possibilité d'accéder à des choses primaires. Il suffisait que j'apparaisse quelque part et on me servait tout sur un plateau doré. Le besoin de les aider, était dans mon esprit tous les jours et mon association, ainsi que certains versements anonyme que je faisais, m'aidait à me dire que je contribuais à ce projet.
Un jour viendrait, où le foot serait terminé pour moi. Je devais savoir si je voulais juste être un footballeur reconnu, où m'endormir en étant une bonne personne.
Ce soir, j'étais juste un mec jaloux et trop possessif, qui avait du mal a géré. Amélia redescendait au moment où je prenais ma première gorgée. Le liquide ambré venait de décaper ma gorge. Je ne toussais pas pour garder la face, mais je n'allais pas boire à nouveau cette substance démoniaque.
— Tu bois du whisky ? Dit-elle en me dévisageant et s'asseyant sur le canapé. Ok je dois m'inquiéter ?
— Amaury m'a déjà expliqué pour Nathan.
— Oh, dit-elle surprise. Et il t'as dit quoi au juste ? Demanda-t-elle suspicieuse.
— Il aurait dû me dire quoi ? Dis-je en reprenant une gorgée, et je me maudissais dans la seconde qui suivait.
— Kylian ... dit-elle lassé.
— Amelia, il y avait un mec là-bas, qui t'as serré dans ses bras et c'était ton ex ! Dis-je en hurlant presque. Si ça avait été moi, je serais déjà mort sur la place publique.
— T'exagères pas un peu là ?
— Tu as vrillé en me voyant juste parler avec Cindy au restaurant et j'abuse ?
— Je n'ai pas vrillé, dit-elle en roulant ses yeux. J'ai peut être juste un peu dramatisé la situation.
Je riais amer et elle m'observait en faisant son regard de chien battu. C'était un coup bas de sa part, car elle savait que j'avais du mal à lui résister dès qu'elle faisait ça.
— Commence pas ! Dis-je en me levant pour aller dans la cuisine.
— Commencer quoi ? Dit-elle en me suivant.
— Tu sais très bien Lia ! Dis-je en m'éloignant le plus possible d'elle.
Elle n'en avait apparemment rien à faire, car elle se posait à mes côtés, alors que je débouchonnais une bouteille d'eau, pour effacer le gout immonde de mon verre d'alcool. Ses yeux m'examinaient de haut en bas et je crus recracher ce que je venais de boire. Elle osait me reluquer, alors que cette pseudo dispute, n'était pas du tout terminé.
— Amélia ... tu peux pas faire ça.
— Faire quoi ? Dit-elle de sa voix sensuelle.
Elle me prit la bouteille des mains et la posa sur le plan de travail. Les battements de mon cœur s'accéléraient à mesure qu'elle s'approchait de moi. Aucuns mots ne sortaient à nouveau de ma bouche, car j'essayais de me maitriser au maximum.
— T'as l'air d'avoir du mal à respirer, tu veux peut être que je te rendre ton eau ? Demanda-t-elle avec un brin de malice ou de sorcellerie, je ne saurais dire
— On a pas fini de discuter Amélia ! Dis-je en essayant de paraitre autoritaire, mais même ma voix me trahissait
— C'est vrai, ajouta-t-elle en faisant mine que ça l'attristait. On pourra discuter de tout ce que tu veux, mais avant...
Elle laissa ses mots en suspens et colla son torse contre le mien. Je sais que j'aurais dû la repousser mais c'était impossible, j'avais évité ces moments depuis des semaines, j'étais au bord de l'implosion. Je voulais la sentir près de moi, sur moi, c'était inexplicable. Ses mains s'étaient mises à déboutonner mon jean, et elle ne quittait pas mes yeux pour s'assurer que c'est bien elle qui gagnait la partie. Ma respiration était totalement désordonnée, elle n'avait pas besoin de me l'entendre dire, qu'elle savait. J'abandonnais.
Une fois le jean déboutonné, elle se baissait pour le faire descendre d'un coup, avec mon boxer. Mon érection apparente avait l'air de la satisfaire. Sans même me laisser le temps de me ressaisir, elle le prit sans sa bouche et mes mains s'agrippèrent au plan de travail.
— Putin Lia ! Ai-je seulement réussi à prononcer.
Des semaines d'abstinence et putin ça valait vraiment le coup. Elle s'attelait avec beaucoup d'énergie à me gouter, encore et encore, puis elle s'arrêta, se releva et d'un geste, essuya ses lèvres.
— Un partout Kylian.
Elle fit le tour et quitta la pièce sans un mot de plus, alors que j'étais prêt à exploser. Cette femme était rusée, beaucoup trop rusé...
Pdv Amélia
Une fois dans ma chambre, je refermais et me laissait tomber au sol. J'avais envie de Kylian de façon inimaginable. Quand j'avais commencé, je nous voyais déjà faire l'amour sur ce plan de travail, mais ma raison avait reprit le dessus. Ce qui était sûr, c'est que nous ne pouvions plus vivre ensemble, si on devait continuellement éviter cette tension sexuelle. J'avalais ma salive et touchait ma poitrine, pour sentir mon cœur faire des bonds trop élevé pour lui. Mes paupières se refermèrent et j'inspirais et expirais profondément. Quelques minutes plus tard, mon téléphone bipait pour m'annoncer un message. Je le saisissais et y lisais un message de Kylian.
Kylian : Tu as gagné Amélia ... Je vais dormir chez ma mère, mais demain soir, prépare toi. On sort.
Je fixais l'écran en me mordillant la lèvre inférieur. J'avais réussir à avoir raison de Kylian et juste pour ça, je savais que ma nuit serait magique.
•••
— Il t'a donné rendez-vous au Trianon Palace de Versailles. Putin ! Dit Laura en savourant son menu bestof de chez notre traiteur favoris, nommé mcdonalds.
— Ouais, je sais pas, ça me ressemble pas ce genre d'endroit Lau.
— Ah et c'est quoi qui te ressemble ? Le Kebab du coin ?
Je pouffais de rire, alors qu'elle me regardait très sérieusement.
— Peut-être pas le kebab, mais le Trianon Palace. Je suis pas encore à l'aise avec tout cet argent qu'il a. J'ai l'impression qu'il peut claquer des doigts et avoir ce qu'il veut.
— Mais c'est le cas ! On parle de Kylian Mbappé Lia. Peut être que depuis 4 ans tu t'es endormie, mais ici c'est devenu une légende et il ne fait que commencer.
— Ca me fait peur ...
—Pourquoi ? Demanda-t-elle surprise. C'est pas comme si t'avais pas l'habitude des critiques. Tu connais déjà le milieu des réseaux etc.
— C'est pas pareil, là on parle de ma personne. Je vais être associé à lui ensuite, ça va prendre des dimensions folles. On parlera de moi dans des pays, qui était pas censé me connaitre.
Elle se marrait alors que mon inquiétude, elle, augmentait. Lorsqu'elle le voyait dans mes yeux, elle se ressaisissait et me dit :
— Lia, t'es au courant que tu es tombé amoureuse d'un joueur de foot, rassure moi ? Dit-elle en plissant les yeux.
— Je te déteste, dis-je en riant.
— Je t'aime moi aussi, ajouta-t-elle en plantant ses dents dans son burger.
Plus je la regardais, plus le film de ma vie se jouait à nouveau. Nous avions toujours été là l'une pour l'autre. Elle était la meilleure alliée dont on pouvait rêvé. Je n'avais eu qu'une seule amie dans toute ma vie. J'avais eu des copines, même aux Etats-Unis, mais pas d'amie comme elle. Elle était la sœur que j'avais rêvé et je remerciais le ciel pour sa vie.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je t'avais dis de prendre un 280 au lieu de ta salade là. Me dit-elle en me dévisageant.
Je souriais en secouant la tête face à sa bêtise.
— Je me disais que j'avais de la chance de t'avoir. On en a fait du chemin depuis les toilettes du bahut.
Elle restait silencieuse, en avalant sa dernière bouchée et prenant le temps d'essuyer sa bouche avec une des serviettes en papier.
— C'est un des moments où tu veux me faire pleurer c'est ça ? Demanda-t-elle sereinement.
— Non, dis-je en rigolant. C'est juste que ...
— Lia arrête tout de suite !
— Mais quoi ?
— Tu vas pleurer, je le sens.
— Non pas du tout ! Dis-je un peu vexé de paraitre si faible.
— Non, donc c'est normal qu'il y ait des larmes sur tes joues.
Je posais mes doigts sur mes joues et effectivement, je pleurais.
— Ah ... dis-je en essuyant. Je, bref... on a eu de la chance de se trouver toutes les deux. J'aurais jamais survécu sans toi et ça a été très dur avec Kylian.
Mes lèvres se mirent à trembler et je voyais dans les yeux de ma copine, qu'elle n'allait pas tarder à verser quelques larmes également.
— Putin, mais je sais pas pourquoi je suis si sensible comme ça. Dis-je en essayant de rire.
— Parce que tu le sens, dit-elle, en essuyant une larme de ses joues.
— Je sens quoi ? Dis-je en reniflant.
— Tu le sens toi aussi, cette fois c'est réellement lui.
— Je ...
Impossible de répliquer car elle avait raison. C'était lui et j'avais beau me faire des films sur toutes les façons dont ça pourrait se terminer, c'était lui. Il était mon passé, mon présent et mon avenir. Kylian était tout pour moi. J'avais peur, mais pas assez pour le laisser s'en aller. Plus jamais assez, pour le laisser s'envoler.
— Ne dit plus rien ! Me dit-elle sévèrement. La prochaine fois, tu me fais ça à la maison, là tout le monde nous regarde comme deux folles.
Je riais, en continuant à pleurer et elle me prit la main en dessous de la table.
— Tu as intérêt d'être heureuse Amélia Tavernier ! On s'est pas battu pour rien. Tu es une femme ... merde. Dit-elle alors que ses larmes coulaient, sans qu'elle ne puissent les maitriser.
Je reniflais et riais en même temps, c'était un vrai bordel, mais le regard des autres m'importaient peu. Elle reprit de nouveau une inspiration profonde.
— Tu es une femme éblouissante, tu es la meilleure de toutes les amies de cette terre. Tu mérites tout le bien qui va t'arriver. Personne ne le mérite plus que toi, ok ?
Je hochais la tête en pleurant, ne sachant pas ce que je pouvais dire de plus.
— Bon, dit-elle en se redressant et essuyant ses yeux. Tu vas mettre quelle robe de princesse ? Demanda-t-elle gaiement.
— Merci Lau, je t'aime. Ai-je dis sans arrêter de pleurer.
Elle avait sourit et changer de sujet pour essayer de m'habiller le mieux possible. En rentrant, elle me maquillait telle une poupée ou une miss univers et me coiffait. Le résultat était bluffant, Mes cheveux ondulées avaient été lissés, puis coiffés pour avoir cette effet, vague, très tapis rouge de Cannes. Nous étions en total désaccord pour ce qui concernait le choix de la robe. Je voulais quelque chose de simple et elle insistait pour une robe bustier, avec une fente outrageusement grande. La robe étaient transparente avec plein de petits cristaux, qui la faisait scintiller de mille feux.
Lorsque je sortais du dressing, les yeux de Laura avait failli tomber au sol.
— Tu es ... alors là, s'il ne couche pas avec toi ce soir, je ne m'appelle plus Laura.
— T'es bête, dis-je en souriant et me rapprochant du grand miroir dans ma chambre.
Cette robe marquait ma silhouette à la perfection. Elle n'était pas trop moulante, mais laissait les lignes de mon corps se révéler. Je passais les mains sur mes hanches et admirait ce que j'étais.
— Tu pleures je te bute, je viens de te maquiller ! M'asséna Lau.
— Calme toi, dis-je en riant. La robe est sublime en tout cas.
— Tu la mets on est ok ?
— Oui, toute façon faut que j'y aille.
— Ton frère et Nathan sont en bas ...
— Ok, je m'en fous ! Dis-je en changeant d'humeur.
— Evidemment je te crois, mais évite de faire cette tête, si non personne te croira.
J'allais répliqué, mais un sms d'un numéro inconnu me coupa. Une fois que je lisais, c'était le chauffeur qui attendait en bas pour m'emmener au lieudit.
— Bon j'ai pas le temps d'avoir cette conversation, mon chauffeur est avancé. Dis-je souriante.
— T'es trop chiante quand tu parles comme au dix-huitième siècle.
Je sautillais, ravie qu'elle l'ait remarqué et tournait sur moi-même, avant de prendre mes talons à la main et dévalée les escaliers. Mon esprit flottait presque, tant j'étais pressé de voir ce que Kylian m'avait réservé. Devant la porte d'entrée, je m'assaillais sur le petit fauteuil qui servait justement à ce qu'on mettent nos chaussures.
Nathan passa une tête et lorsqu'il me vit, cligna des yeux à plusieurs reprises.
— Amélia, tu es ... je ...
Il semblait aussi perturbé que gêné en ma présence. Cela me faisait lever les yeux au ciel, tandis qu'Amaury débarqua en me dévisageant.
—Tu vas à un gala et tu m'as pas invité ? Demanda-t-il
— Tu es trop belle ma jumelle ! Dis-je pour me moquer de lui.
— Oui ça va, tu es belle, mais tu vas à un gala ?
— Non, dis-je fièrement. Je vais à un date !
— A un date ? Demanda Nathan visiblement surpris.
— Quoi ? Personne aurait dû m'inviter après toi ? Dis-je un brin en colère.
— Non, enfin si ... enfin c'est pas ce que je voulais dire
Il se gratta la nuque et Laura descendait à son tour les escaliers, pour nous retrouver
— Tu t'es jamais mise comme ça, pour nos dates à nous. Me balança-t-il finalement.
— Peut être parce que ce genre de robe, sont pour les dates qui en valent la peine ! Ajouta ma meilleure amie en le toisant du regard.
La mâchoire de Nathan se resserra et je me retenais de rire, tandis qu'Amaury dévisageait Laura. Ce duo était toujours comique à voir. C'était à se demander, comment les deux êtres que j'appréciais le plus, pouvaient autant se détester. Je n'eu pas le temps d'y réfléchir longtemps, que le chauffeur m'envoya un nouveau message. Je les quittait sans me faire prier et m'asseyait dans le véhicule. Tout le long du trajet, j'imaginais ce que j'allais pouvoir dire dans un restaurant d'hôtel aussi luxueux. Puis je me demandais si je ne m'étais pas fait des idées sur ces intentions. Hier soir, il était en colère suite à cette entrevue avec Nathan. Et s'il comptait me quitter, avec du caviar.
Le stresse me montait comme ce n'était pas permis. Rien ne laissait sous-entendre que ce rendez-vous se passerait bien en soit. Je m'étais comme d'habitude, fait des films.
— Madame nous y sommes. Dit le chauffeur qui s'était tourné pour me dévisager.
Apparemment, je n'avais pas entendu les deux premières fois. Je le gratifiais d'un sourire et sortait du véhicule. La bâtisse était immense et ressemblait évidemment à l'architecture du château de Versailles. Il y avait des lumières dans tous les sens et l'extérieur était sublime. C'était comme un mini jardin royale, avec des haies bien taillées et de l'herbe aussi verte que le bonhomme Cetelem.
Dans l'obscurité, je reconnaissais néanmoins la silhouette de Kylian. Il me contempla des pieds à la tête, alors que je m'approchais, et je ne pouvais me retenir de me mordiller la lèvre. Il me tendait sa main et j'y déposais la mienne.
— Très belle robe, dit-il simplement.
— Merci, très beau costume. Dis-je en regardant celui qu'il portait.
C'était un trois pièces rouge bordeaux, qui l'épousait parfaitement. Peu de chose ne l'épousait pas parfaitement de toute façon.
Il fit ce petit sourire en coin, qui avait raison de mon âme et nous dirigeait à l'intérieur de la bâtisse.
— La route c'était pas trop chiant ? Demanda-t-il tout en continuant de détailler ma tenue, ce qui me fit sourire.
—Franchement non, c'est pas si loin Versailles de Paris 16ème. On a dû mettre vingt-cinq minutes.
— Tant mieux. J'espère que tu as faim, c'est le chef Gordon Ramsay qui va cuisiner pour nous ce soir.
— Oui, je ne le connais pas mais si ça annonce un burger, je suis chaude.
Il pouffa de rire avant de reprendre son sérieux.
— C'est un chef étoilé, oublie les burgers.
Je hochais la tête en me mordillant la joue. Tout ça était si particulier pour moi. Je n'avais jamais vraiment été fan des milieux huppés ou très privilégiés. Mais tant que Kylian était avec moi, je savais que je ne devais pas m'en faire pour la suite. On traversait un long couloir magnifiquement décoré. Il y avait des beaucoup canapé en velour, valant certainement mon salaire annuel. Le carrelage au sol était en noir et blanc, comme le damier d'un jeu d'échec.
Au plafond ?
Des moulures évidemment.
Sans parler de sa hauteur, qui me donnait légèrement le vertige. Nous allions au fond et une personne ouvra les grandes portes, pour nous faire accéder à une immense pièce.
— Oh merde ... dis-je avant de mettre la main devant la bouche. Zut, j'ai dit un gros mot.
Kylian se marrait en m'observant puis me dit :
— Dis tout ce que tu veux, on s'en fiche.
— Ah bon ? Dis-je étonné. On est quand même dans l'hôtel collé au Château du roi. Je te rappel que le Président de la République, mange ici.
— Tu penses qu'il dit pas de gros mots lui peut être ? Me demanda-t-il visiblement amusé.
— Je ne sais pas, je ne l'ai jamais vu de ma vie.
— Moi si, c'est une personne simple.
— Tu as vu le président ? Dis-je en ouvrant les yeux plus qu'il ne le fallait.
— Oui, dit-il en rigolant. J'ai gagné la coupe du monde Amélia.
— Ah oui c'est vrai ... dis-je troublé.
Puis je m'évertuais à observé la salle, qui était immense. Des moulures il y en avait à tous les murs. De grandes fenêtres, avaient des rideaux immenses qui rendaient cet espace unique.
— Ça ressemble à ...
— Une sal de bal, ajouta Kylian.
Je me tournais vers lui et il souriait comme ça n'avait jamais été le cas.
— Je ... c'est ... je ne sais pas quoi dire Kylian. Dis-je, alors que mes yeux allaient dans tous les sens. C'est à couper le souffle.
— Tu m'as toujours dit que tu rêvais d'être cendrillon, le temps d'une soirée.
— Oui ... dis-je timidement.
— Ça te plait pas ? Demanda-t-il inquiet.
— Si, si, c'est juste que ... je m'attendais pas à ce que tu fasses tout ça, pour moi.
Son sourire s'élargissait, alors qu'il posait sur moi, l'un de ses regards remplis de tendresse.
— Je ferais n'importe quoi, pour toi Amélia.
Ma salive s'avala difficilement, et il posa sa main sur le creux de mes reins.
— Est-ce que tu m'accorderais une danse ?
Je clignais des yeux, ayant cessé de respirer au moment, où sa main touchait mon corps. Je hochais la tête et il se tourna vers l'un des coins de la salle, pour faire un signe de tête à une personne qui se tenait là. Immédiatement la salle se remplissait des notes de piano, d'une de mes musiques classiques favorites. Mes yeux s'embuèrent, alors que Kylian tendait sa main pour que j'y glisse la sienne. Ma main s'y posait, comme si elle avait toujours été faite pour être là. Son autre main, toujours posées sur ma taille, il me fit valser, comme si j'étais réellement cette princesse.
— Est-ce que je fais un bon prince ? Demanda-t-il.
Je riais, en essayant de retenir mes larmes.
— Tu es le seul que j'ai jamais connu, je dirais que t'es pas trop mal.
Il pouffa de rire également, en continuant de me faire tournoyer, sur cette musique classique de Ryuichi Sakamoto.
— Comment tu t'es souvenu de ...
— J'ai fouillé ton deezer je reconnais, mais je me suis souvenu dès que j'ai vu le titre ! Dit-il fièrement.
— Merci deezer, dis-je pour le taquiner.
Dans les bras de mon seul et véritable amour, nous étions comme en osmose. Tous deux volant dans un ciel, parsemés d'étoiles, ouvert pour nous. Un paradis secret, dans lequel l'amour était maitre et nos cœurs seraient enfin en paix.
— Tu détestes danser, ai-je réussi à dire, alors que je savais que mes larmes étaient déjà là.
— C'est vrai, dit-il en me regardant tendrement.
— Mais tu danses avec moi, dis-je en souriant.
— C'est vrai aussi, ajouta-t-il. Je peux tout faire avec toi. Ce que j'aime, ce que je n'aime pas ... tout.
J'observais ses yeux noirs, ce visage si tendre et cette mâchoire carré. Ses lèvres. Est ce que Kylian avait toujours eu de belles lèvres ? Elle étaient charnues et la plus haute avait la forme d'un cœur. Ses lèvres m'avaient charmés, ou peut être étais-ce l'intensité de ses yeux. Son regard parlait plus que des mots et à chaque fois qu'il s'était posé sur moi, mon corps entier en avait été bouleversé.
— Je peux tout faire Amélia, seulement si je suis avec toi.
Tous ses mots se percutaient dans mon esprit et se gravaient, pour ne jamais être oublié.
— Alors restons ensemble ... dis-je en m'arrêtant de valser.
— Je suis d'accord, me dit-il dans un sourire.
Je le pris dans mes bras et le serrait si fort, que je trouvais bizarre qu'il ne me demande pas d'arrêter.
— Je t'aime Kylian, avant, maintenant et même après. Je t'aime pour l'éternité.
Il se redressa, et ses yeux visiblement émus, affaiblissait ma capacité à respirer correctement.
— Amélia ... tu sais que je crois très peu en la chance. Je suis un fervent défenseur du travail bien accompli. Je pense qu'on obtient que ce que l'on mérite selon la façon dont on s'en donne les moyens.
Je hochais la tête, car je savais qu'il avait toujours bossé plus dur que les autres pour en arriver où il en était.
— Seulement, dit-il en inspirant et expirant profondément. Je dois reconnaitre que j'ai eu de la chance de tombé sur toi. Aucunes de mes actions n'auraient pu me mener à toi, c'est le destin qui nous a réuni. Nous sommes le fruit du hasard et de la suite de faits illogiques, en tout genre. Notre première rencontre remonte à mes huit ans et je pense que tu t'en souviens, aussi bien que moi, dit-il avec un petit sourire en coin.
Je le lui rendais, car évidemment que je m'en souvenais. C'était à cet instant que tout mon monde avait basculé. Le jour de notre premier rencontre, où mes yeux avaient croisés les siens et qu'à partir de là, je n'avais plus rien voulu voir de plus beau.
— Tu es unique Amélia. J'aimerais te dire que je saurais toujours être la personne que tu mérites d'avoir, mais ce n'est pas le cas. Je fais des erreurs, j'en ferais encore. Mais je suis trop égoïste pour te laisser sans moi et aussi car je pense que tu es faite pour moi. De nos imperfections, nait quelque chose de fascinant. L'amour est un mot qui ne prend son sens, que lorsqu'il est associé à toi. J'ai l'intention de t'aimer, autant de temps et d'autant de façons, que tu me laisseras le faire. Si je devais te dire que je t'aime, ça ne serait pas assez...
Il me prit les mains alors que mes larmes étaient plus apparentes que jamais. Il se mit au sol et je souriais en le suivant.
— On va vraiment s'assoir par terre, dans un restaurant étoilés, dis-je en rigolant.
— Non, ajouta-t-il en souriant. On va s'allonger.
Je plissais les yeux dubitative et le vit se mettre à l'inverse de moi. Très vite je comprenais où il voulait en venir et m'allongeais. Le visage collé au sien et les corps à l'opposé comme toujours.
— Tu as des trucs à me raconter. Ai-je demandé en essuyant mes yeux et tournant mon visage vers le sien.
— Trop, dit-il avec ce sourire en coin. Il me faudrait une vie pour tout te dire.
— Ça tombe bien, je n'ai pas l'intention de bouger.
— Vraiment ?
— Enfin de ce sol si, ça risque d'être inconfortable. Dis-je pour le taquiner.
— Et de ma vie ? Demanda-t-il plus sérieusement.
Mes yeux s'ancraient dans les siens et se disaient ce que mes mots ne disaient pas.
— Evidemment, je reste à jamais dans ta vie. Dis-je et ses yeux brillaient de mille feux.
— Amélia, je peux te poser une question ?
— Je t'écoute...
— Est-ce que tu veux m'épouser ?
Mon cœur rata un battement ou peut être plus et je me relevais. Il fit de même, sans se départir de son sourire en coin.
— Te fous pas de moi ! Dis-je en pleurant.
— Je me fou pas de toi, dit-il plus doucement.
Je me relevais tant bien que mal et il m'aida, tout en gardant ses mains dans les miennes. Il mit un genou à terre et mon cœur...
Mon cœur cessa de battre totalement.
Ou peut être qu'il n'avait jamais battu avant cet instant.
— Kylian, qu'est-ce que ...
— Amélia Tavernier, je veux passer le reste de mes plus beaux, plus mauvais, plus neutres jours avec toi. Je veux que tu ne sois jalouse qu'avec moi. Je veux être le seul à avoir le plaisir d'être dans tes pensées. Le seul à gouter à ton corps et le savourer à chaque fois, comme si c'était la première fois. Je veux être ton partenaire de crime, mais aussi celui qui te consolera quand ça n'ira pas. Je veux être celui qui sera le père de tes enfants, car ce sera plus qu'une chance, mais un honneur. Je veux être à toi Amélia... je veux être ton ami, ton amant, ton mari. Epouse-moi...
Tout mon corps semblait être pris de secousse, alors que les yeux de Kylian s'embuaient. Les papillons qui étaient dans mon ventre s'envolaient partout dans mon corps et me faisait frémir de plaisir. Cette joie que je ressentais était indescriptible. Il me choisissait moi. Mon corps se mit à genoux devant lui, en lui prenant le visage de mes deux mains.
— Je t'épouserais tous les jours Kylian, jusqu'à mon dernier souffle s'il le fallait.
Une larme s'échappa de ses yeux et il m'embrassa passionnément avant que nos deux corps ne retombent au sol. Nous rions de douleur et d'amour.
— Je t'aime Amélia.
— Jamais plus que je ne t'aime Kylian.
Epilogue 3 mois plus tard
Amélia - Décembre 2022
Mes larmes coulaient, à côtés de celles de milliers de gens, venus soutenir leur équipe. Amaury passa sa main dans mon dos, mais j'étais inconsolable, surtout quand je le voyais lui, assis sur cette herbe, déboussolé.
— On y était presque ... Ai-je réussi à dire.
— Je sais, dit mon frère tout autant peiné.
— C'était un de ses meilleurs matchs de coupe Am, je ... je suis tellement triste pour lui.
Amaury me prit dans ses bras et je pleurais de plus belle. Nous venions de perdre la finale de la coupe du monde. Kylian avait été fantastique jusqu'à la dernière minute. Il avait mit les trois buts qui avait permis d'égaliser, alors que nous nous pensions déjà condamnés. Il avait fait vivre l'espoir dans le cœur de tous les supporters. C'était un match hors du commun et magnifique.
— Allez on y va ! Dit Elliot qui essayait de dynamiser la troupe.
Nous avions fait le déplacement avec Laura, Elliot, Am et moi-même. Nous avions tous hoché la tête pour rejoindre l'avion qui nous ramènerait à Dubaï, où nous séjournions à l'hôtel. Ce qui me rendait le plus triste, était de ne pas le voir avant le départ. Mais tout avait été planifié et ça ne laissait peu de place à un moment avec lui.
Assise dans l'avion, Amaury tenta un sourire de consolation.
— Tu me regardes comme ça, je pleure perso. Ajouta Laura.
Cette remarque me fit sourire, alors qu'Amaury voulait clairement la réduire en poussière.
— Je te regarderais comme ça plus souvent alors ! Ajouta Am.
Elle leva les yeux au ciel et fit mine que cette attaque ne la touchait vraiment pas. Je récupérais à nouveau mon téléphone, les laissant se chamailler, et toujours pas de message. Kylian avait l'air dévasté quand nous avions quitté le stade. Sur internet, des photo de lui circulaient déjà. Le voir assis sur le banc, le maillot relevé sur son visage, brisait mon petit cœur déjà fragile.
— Tu pleures encore Lia, il va s'en remettre t'inquiètes. Me dit Elliott, qui était devant nous et s'était retourné.
— Et s'il s'en remettait pas ! Dis-je plus agressive que je ne le voulais.
Les autres se regardèrent en souriant et ne dirent rien de plus. Je détestais la façon dont ils se faisaient des messes basses en ce moment. Enfaites, il n y'avait même pas eu de messes basses, juste des regards appuyés et ça me gonflait. Je boudais dans mon coin, jusqu'à l'hôtel. Dans la chambre, que je partageais avec Laura, il y avait un balcon avec vu sur les plus hauts immeuble de la ville. Je m'asseyais pour tenter de l'appeler. En même pas une sonnerie, il décrocha.
— Je suis tellement désolé bé, tu as été le meilleur du début à la fin.
— Tu dis ça car t'as regardé que moi, sur le terrain. Dit-il avec un rire un peu moins enjoué qu'à l'accoutumé.
— Non, cette fois j'ai regardé les autres et tu étais loin devant.
— Peut être ...
— Je suis ...
Je savais que m'excuser ne résoudrait rien. Le match était fini et nous n'allions pas réécrire cette histoire-là.
— Tu rentres en France demain c'est ça ? Demanda-t-il.
— Oui ... j'aurais aimé te voir, mais ça va être juste. Tu rentres demain toi aussi de toute façon ? En soirée, on essaie de se voir ?
— On doit se présenter à l'Elysée et saluer les français, je ... j'ai un peu honte de me présenter après ce soir et...
— Arrêtes ça ! Ils vous attendent tous, tellement fier. Vous avez fait la fierté des bleus Kylian. Deux fois en finale de coupe du monde, ça arrive pas souvent.
— Peut être ...
— Bé ...
— On va se voir qu'à mon anniversaire du coup.
— Ok, j'aurais aimé qu'on se voit avant, il faut qu'on se parle et...
— Après l'Elysée, on dort à l'hôtel avec l'équipe pour notre dernière soirée ensemble. Le lendemain, j'ai quelque rendez-vous. Je suis désolé, on pourra se voir qu'au repas organisé par ma mère. Mais après je serais là t'inquiètes.
J'inspirais profondément et hochais la tête, même s'il ne pouvait pas le voir.
— Tu voulais parler du mariage ? Demanda-t-il.
— Faudrait déjà qu'on officialise dans les médias et ...
— Bé ... t'en fais pas. Faut que je te laisse, on en reparle mardi dès qu'on a un moment après le repas ok ?
— Ok, dis-je car je n'avais pas le choix.
— Je t'aime Lia.
— Moi plus que toutes les étoiles.
Je l'entendais rire, comme à chaque fois que je lui disais ça.
— Dors bien et tiens moi informé demain, je veux savoir si t'es bien rentré en France.
— Ok capitaine.
Il riait à nouveau, avant de raccrocher.
•••
— Franchement quand ils se sont présentés aux Français hier, c'était très émouvant. Dit Lau.
Nous étions dans un van, en direction de chez Fayza, pour l'anniversaire de Kylian. La même bande qui était venu à Doha, ne se quittait plus.
— Pour une fois je suis d'accord avec toi, ajouta Am.
— Ouais, on verra comment sera l'ambiance ce soir. Dit Elliot.
— Tu vas parler à Kylian aujourd'hui ? Demanda Am, en me fixant.
— Non, dis-je gênée. Ça attendra !
— Amélia ! Dit-il lassé.
— Quoi ? Demandais-je saoulée.
— Toute ta vie, tu vas jamais lui dire les choses en temps et en heure.
Je soupirais car il avait raison, mais je ne voulais pas avoir cette discussion avec Kylian aujourd'hui.
— C'est pas le moment, ils viennent de perdre l'une des compétitions, les plus importantes de sa carrière. Tout ça peut bien attendre encore.
— Si tu le dis ... ajouta-t-il.
Les autres nous observait, mais au vu de leur expression, il donnait tous raison à Amaury. Je ne m'y attardais pas et fit le reste du trajet en silence.
Sur place, Fayza me prit dans ses bras et regarda à nouveau ma main pour y voir le diamant qu'elle avait déjà vu plein de fois.
— Il est tellement beau ! Dit-elle en le fixant comme s'il l'hypotonisait.
Je souriais comme à chaque fois. La joie de mes proches quand ils avaient su qu'on se mariait était indescriptible. Comme s'ils avaient attendu cet instant plus que nous. Chacun avait déjà commencé à prévoir la façon dont ce mariage devait se passer et en avait hâte. Kylian ne voulait pas attendre et espérait qu'on serait marié pour le premier trimestre de 2023. Pour ma part, je visais plutôt l'été et même après ...
— Kylian est où ? Demandais-je.
Elle eu ce petit sourire en coin, qui caractérisait bien leur famille.
— Il est dans la cuisine avec Brice.
— Tu le sens comment ? Demandais-je un peu inquiète.
— Un peu triste forcément ... mais il ira mieux quand il t'aura vu, me dit-elle avec un petit clin d'œil. Je peux te reprendre dans mes bras ?
Je hochais la tête et elle me serra si fort que je m'inquiétais un instant. En me redressant, je l'observais dubitative.
— Non, c'est rien, dit-elle les larmes aux yeux. Je suis juste tellement fière de passer la relève à une femme comme toi. Surtout à toi Lia.
— Tu vas pas me faire pleurer, alors que je ne suis même pas arrivé dans votre salon ! Dis-je en riant, mais émue.
— Non, dit-elle. Merci d'être toi Lia.
— T'essaie de me voler ma fiancé ?
Mes yeux tombèrent sur ceux de Kylian, dont le sourire, un peu moins lumineux que d'habitude, réchauffait mon être. Il s'avança vers moi et embrassa mon front, comme à chaque fois qu'il y avait du monde. Puis ses yeux happèrent les miens et me disaient tout ce qu'il ne pouvait pas dire devant sa mère.
— Je vous laisse ! Dit-elle en quittant l'entrée.
Dès qu'elle était partie, il déposa ses lèvres sur les miennes et comme à chaque fois, je flottais dans un océan de bonheur sans limite. Ce baiser était aussi intense que tout ce que l'on partageait. Une fois qu'il se redressait, pour nous laisser reprendre notre souffle, il me dit :
— Tu m'as beaucoup trop manqué.
— A moi aussi, dis-je tout sourire.
— On sera bientôt marié et plus jamais tu resteras à l'écart, je te le dis.
Je hochais la tête, car je savais que tout ça l'avait énormément frustré, comme à moi. A Doha, les règles avaient été strictes. Pas de femme près des joueurs, si pas marié. Nous avions convenues de nous retrouver à Dubaï ? sur ses jours de libre, sauf les derniers qui avaient été intensifs.
— Donc 24 ans, dis-je en lui prenant la main et le dirigeant dans leur séjour.
— 24 oui, je suis toujours plus vieux que toi et donc plus mature.
— Evidemment, ça tombe sous le sens ! Dis-je avec plein de sarcasme.
— Lia me dit pas que t'as oublié le uno ! Me lança Ethan alors qu'on arrivait dans le salon.
— Euh ... je ...
Je l'avais évidemment oublié, alors que c'était la seule chose qu'il m'avait demandé. Ethan était tellement grand et ressemblait tant à son frère, c'était affolant.
— Je l'ai pris ! Dis Am, fier de lui.
— Voilà un gars responsable ! Lança Tchaga qui sortait de la cuisine, Laura à ses côtés.
J'observais tous ses gens autours de nous et me dit que c'était exactement là que devait être ma place.
— Installez-vous, on mange, j'ai faim ! Dit Fayza.
On se mit tous à rire et Kylian me dirigeait vers une table à manger où il me tira une chaise.
— Tu es de plus en plus galant ! Ai-je fait remarqué.
— Normal, dit-il un peu gêné.
— Je suis épatée, franchement tu es à deux doigts d'être mieux que dans mes plus beaux romans.
— Parce que y avait de la concurrence ? Demanda Tchaga mort de rire.
— Bien sûr que oui !
— Avec qui ? Demanda Amaury.
— Hum... dis-je en réfléchissant, alors que tout le monde prenait place. Déjà Augustus de nos étoiles contraires.
— Je valide, dit Laura.
— C'est qui ce Augustus ? Demanda Elliot. Tu veux qu'on aille le voir Kylian ?
Kylian souriait devant les conneries de mon frangin et secoua la tête.
— Vas-y ensuite, ajouta son collègue Hakimi qui était là également.
— Greyson, de Eléanor et Grey, ajoutais-je.
— Greyson, c'est le mec de cinquante nuances de Greys ? Demanda Elliot, visiblement choqué.
— Non ! Lança sèchement Laura déboussolé. Vous pouvez pas mettre Greyson au même niveau que Christian les mecs !
— Mais qui sont ces mecs ! Demanda Ethan perdu.
— Des personnages de roman mon chéri, ajouta Fayza.
— Mais attends, tu compares mon frère et des personnages de roman ? Demanda Ethan.
— Oui, dis-je sûre de moi. Ce sont mes bookboyfriend. Mes amoureux de livre, mes mecs idéals, dis-je rêveuse.
Kylian me pinça les côtes et je revins vite à la réalité.
— C'est moi ton mec idéal. Dit-il presque comme une menace.
— Oui dans la vraie vie, dis-je avec un sourire.
Il plissait les yeux, mais ne résistait pas longtemps, comme d'habitude et me souriait également. Nos regards se lovaient et j'entendais les autres râler.
— Bon les amoureux, retour parmi le peuple ! Lança Am.
Je riais en me redressant et commençant à manger. Le repas se passait bien et au moment du gâteau, Kylian était ému de nous avoir tous auprès de lui. Il souffla ses bougies et j'avais insisté pour qu'il fasse un vœux. Nous étions en train de l'applaudir et Fayza demandait aux garçon de l'aider pour servir le champagne. Alors que les regards n'étaient plus sur nous, je posais brièvement mes lèvres sur celle de mon bien aimé.
— Joyeux anniversaire Kylian.
Il observa les autres, pour s'assurer que personne ne nous avait vu, ce qui me fit rire.
— Je trouve ça mignon, la façon dont on se cache comme des enfants.
— C'est pas ça, je suis pudique et toi ..
— Moi aussi, dis-je en ne le quittant pas des yeux. Mais je voulais t'embrasser, parce que je suis tellement fier de toi et de ce jour. Fier que tu sois là une année de plus à mes côtés.
Sa main se mit à caresser ma joue et j'aurais pu me perdre dans toutes les sensations que cela me faisait vivre.
— Champagne ! Dit Fayza bruyamment. Tu prendras une coupette au moins ? Demanda-t-elle à Kylian.
Il hochait la tête, même si je savais qu'il n'aimait que très peu l'alcool.
— Tiens ma chérie, me dit Fayza en me tendant un verre de vin
— Je ... non, j'ai pas soif de suite.
— Non, j'ai acheté le vin blanc demi-sec, le plus cher car je sais que c'est ce que tu préfères. Je sais que tu n'aimes pas le champagne. Tu le bois pas, je vais me mettre en boule et pleurer.
Mon estomac se serra brusquement et Amaury qui était à côté, jubilait de plaisir.
— Je ...
— Je vais le boire, dit Amaury en prenant le verre des mains de Fayza.
— Mais pourquoi ? Demanda-t-elle surprise. C'est du pinot, c'est ce que tu préfères je crois ? Me dit-elle en me fusillant du regard.
— Je ... oui en effet mais ...
— Mais quoi ? Insista-t-elle, avant que son regard de mère ne comprenne ce que je ne disais pas.
— Oh putin ! Dit-elle brusquement.
Kylian était surpris de voir sa mère juré, ce qui n'était jamais arrivé, du moins en ma présence.
— Maman t'es sérieuse ou quoi ? Demanda-t-il un peu perplexe.
Elle se mit à avoir les larmes aux yeux et moi aussi instinctivement.
— Je t'avais dit de lui dire ! Me dit Amaury en buvant le vin qui aurait du couler dans ma gorge.
Kylian observait Am sans comprendre, puis me fixa.
— Dire quoi ? Demanda-t-il.
— Je ... je peux plus boire d'alcool, ai-je seulement réussi à dire.
— Ah bon pourquoi ? T'as eu un problème au foie ou ?
— Mais t'es con mon fils ou quoi ! Elle peut plus boire d'alcool ! Insista Fayza.
Il regardait sa mère qui pleurait, puis moi et là il comprit.
— Attends, t'es enceinte ? Demanda-t-il comme s'il se réveillait d'un rêve.
Je hochais la tête, incapable de parler et prise de tellement d'émotions.
— T'es enceinte ! Hurla-t-il, cette fois comme la plus belle affirmation qui puisse être.
— Oui, dis-je en pleurant.
Il me souleva de ma chaise et me fit tourner dans tous les sens. Les autres qui étaient dans la cuisine arrivèrent en trombe.
— Qui est enceinte ? Demanda Ethan.
Quand il avait vu les larmes de son frère, qui me reposait enfin au sol, il se mit à pleurer aussi. Il accourait vers mes bars et je le serrais aussi fort qu'il en était possible.
Nous allions agrandir cette belle et heureuse famille et je crois que je rien n'était plus beau à mes yeux à cet instant.
Après la soirée, Kylian nous emmena chez nous. Car il ne me l'avait pas dit, mais la maison dans laquelle nous avions été, était la nôtre. Dans le séjour, je m'installais au sol sur le tapis, avant de m'allonger. Dès qu'il me vit faire, il s'allongea aussi.
Il tourna sa tête contre la mienne et me dit :
— Kylian Junior toujours pas ?
Je pouffais de rire et levais les yeux au ciel.
—Toujours pas, dis-je en souriant.
— Amélia ?
— Oui, dis-je en plantant mes yeux dans les siens.
— Merci.
Je me relevais et l'embrassais, parce que c'était lui. Parce que c'était ce qu'on savait faire de mieux.
Il suffit d'une étoile pour changer une destinée.
Il avait bouleversé la mienne et ça pour l'éternité.
Kylian – octobre 2006
Je regardais la petite fille assise en pleurant sur l'herbe et ne comprenait pas vraiment ce qu'elle faisait là. Tous les adultes étaient partis après le match et j'étais revenu, car j'avais oublié mon sac de sport. J'accourais vers elle, elle devait avoir 4 ans ou peut être plus, un bébé quoi. Qu'est ce qu'un bébé faisait seul ici. Elle pleurait les mains devant son visage et les cheveux bouclés qui allaient dans tous les sens.
— Ça va ? Ai-je demandé
C'était la question la plus débile que j'aurais pu poser, évidemment que ça n'allait pas.
— Non, hurla-t-elle. Je trouve pas mon frère !
— C'est qui ton frère ?
Elle continuait de pleurer sans répondre et ça m'agaçait plus que je ne le voulais. Je soupirais et me levais avant de lui dire :
— Allonge toi, et respire, ça va te calmer.
— Non ! Dit-elle à nouveau.
— Si, je te dis que si, allez fais comme moi.
Je m'étais allongé à ses côtés et je la voyais se redresser, pour m'observer un instant. Elle cessait enfin de pleurer et s'allongeait mais à l'inverse de mon corps. Cette fille semblait vraiment pas douée, mais je n'allais rien dire. Son visage se colla au mien et elle le tourna. Puis je vis ses yeux, ils étaient d'un vert incroyable. Je ne connaissais personne dans le quartier qui avait des yeux comme ça. Le seul avec des yeux verts étaient Elliot, mais il me faisait pas du tout cet effet. Je ne savais même pas quel effet ça me faisait, ils étaient juste, dingue et très beau.
— C'est qui ton frère, ai-je demandé, alors qu'elle me scrutait.
— Amaury.
— Ok, dis-je en détournant mon regard du sien. On va le retrouver t'inquiètes. Il a quel âge ?
— C'est mon jumeau ! Ajouta-t-elle avec plus de détermination, comme si cela répondait à la question.
— Ok, dis-je en la regardant de nouveau.
Elle avait réussi à me faire sourire.
— Mais pourquoi t'es pas resté avec lui ?
— Je suis restée mais il est allé voir Elliot et je l'ai perdu !
— Elliot, c'est ton frère aussi ?
— Oui, demanda-t-elle surprise. Tu le connais?
— Ou, dis-je heureux. C'est un de mes meilleurs copains. Je vais te ramener ok ?
Elle hocha la tête et on se relevait. J'époussetais mon jogging, car s'il était sale, ma mère allait me tuer.
— T'as quel âge ? Demandais-je alors qu'elle observait le moindre de mes gestes.
— J'ai 6 ans. Ajouta-t-elle intimidé.
— Ok, dis-je en notant cette information. Je m'appelle Kylian et toi ?
— Amélia, mais tu peux m'appeler Lia.
Je souriais devant cette petite tête et ce regard toujours aussi dingue.
— Ok Lia, la prochaine fois que tu te sens perdue ou triste, souviens toi que pleurer ne sert à rien. Tu vas toujours retrouver ton chemin et si tu ne le trouves pas, tu pourras toujours venir me chercher, me demander si je suis ici, ok ?
Elle hochait la tête vivement et souriait timidement.
Nous restions un instant comme ça, sans rien dire et ses yeux m'hypnotisait.
— Lia t'es là ! Hurla Elliot, suivi de son autre frère Danny.
Ils me remerciaient tous les deux, avant de partir avec elle. Elle se tournait à nouveau vers moi avec un sourire que je lui rendais.
Est-ce que c'était normal que des yeux me fassent un effet bizarre dans le ventre ?
————
Il n'y aura jamais assez de merci pour vous dire à quel point j'ai aimé vivre cette histoire avec vous 🥰
Ça a été pouah trop bien genre lol. Et les quitter étaient trop dur, d'où le fait que j'ai mis du temps à vous livrer ce dernier chapitre. C'est vous qui avez fait vivre mes personnages. Et j'espère vous retrouver pour mes prochains livres. J'espère que cette histoire vous a plus. Du love a jamais ♥️
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