Chapitre 31
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Amelia – août 2022
Le trajet en voiture avait été plus long que je ne me l'imaginais. Je me refusais de lui adresser la parole, mais lui lançait malgré tout quelques regards perplexes. Il semblait si détendu et à l'aise que ça en était déconcertant. Ses traits inspiraient la paix et la joie, comme s'il n'y avait aucuns problèmes dans son monde. Comme s'il n'y avait aucun problème à être avec moi...
— Tu as le droit de me parler tu sais, dit-il en se tournant au moment où je le regardais.
Je détournais brusquement mon visage et regardais le décor au travers de la vitre, comme si tout était naturel. Je me mordillais l'intérieur de ma lèvre inférieur, me sentant idiote de me faire toujours surprendre.
— Tu comptes ne pas me parler de la soirée ? Demanda-t-il avec un petit rire narquois.
— Techniquement il est 1h, nous sommes le matin. Dis-je tout en me méprisant de dire des choses aussi inutiles.
— Ok, dit-il en rigolant.
Même l'entendre rire ou se moquer de moi d'ailleurs, était trop bon.
— On va où ? Ai-je tout de même demandé.
— Chez moi.
— Tu habites dans le 16ème, on aurait même pas dû mettre 10 minutes à arriver.
— Je n'habite pas que le 16 Amélia, dit-il laissant planer le mystère.
De mieux en mieux, dis-je avec un sourire blasé.
Il ne surenchérissait pas et se contentait de se muer dans le même silence que je lui avais offert jusqu'à présent. Une fois garé, j'observais la zone pavillonnaire dans laquelle nous venions d'atterrir. Une maison avec un immense portail noir se refermait derrière nous. Il faisait frisquet et avec ma robe ouverte de partout, j'allais me choper un virus en moins de temps qu'une story snap. Kylian s'approcha de moi et mit sa veste sur mes épaules. Je savais qu'il était de mon devoir de le détester, mais tous ces gestes me rendait plus fébrile que jamais. Peut-être était-ce la nuit ou l'alcool, ou même le trajet en voiture, mais je le regardais différemment.
— J'imagine que c'est ici que tu amènes toutes tes maitresses ? Dis-je sarcastique, alors que l'on venait d'entrer dans le logement.
Il se mit à avoir ce petit rire qui cachait sa nervosité bien contrôlé. Il ne répondit pas de suite et j'appuyais plus longuement le regard sur lui.
— J'ai amené personne à part toi, Finit-il par lâcher. Je viens d'acheter cette maison.
Je hochais la tête à moitié convaincu et observais ce qu'il y avait autour de nous. L'entrée était immense avec des meubles faussement marbré, des miroirs, des fleurs. Un appartement digne des gens les plus fortunés. Mais j'oubliais que Kylian faisait désormais partie de l'élite et que pour lui tout ce luxe, ne devait pas représenter grand-chose.
— Des moulures au plafond ? Dis-je en l'observant surprise.
— En effet, dit-il avec son petit sourire en coin.
— T'es devenu quelqu'un Kyk's.
Il me fusilla du regard et je continuais d'avancer pour atterrir dans le séjour. Kyk's c'était le surnom que tout le monde lui avait toujours donné. Le truc c'est qu'il m'avait dit une fois, que je n'étais pas tout le monde. Il ne voulait pas que je l'appel comme ça, car j'étais spécial à ses yeux et il voulait l'être aux miens. Je l'appelais comme ça juste pour le taquiner, car je savais que ça le faisait tiquer.
Le séjour était encore plus somptueux que l'entrée. Je dirais à tout casser, 10 mètres de hauteur sous plafond. Le bouquet qui était posé sur la table basse était tellement hallucinant. De belles pivoines blanches, mes fleurs préférés. Je me tournais vers lui, avec un large sourire et il savait très bien que ça allait faire son effet.
— Tu savais que tu réussirais à m'emmener ici, ou c'est une coïncidence ce bouquet ?
— Je savais, dit-il plein d'assurance.
J'aurais aimé lui faire ravaler ce sourire ravageur, plein de confiance, mais je volais dans un ciel remplis de pivoine blanche à la place des nuages.
— Je suis sûre qu'une de tes maitresses, aiment ses fleurs aussi, dis-je en prenant une des fleurs.
— Peut-être, mais je m'intéresses pas trop à la vie des maitresses en général. On fait d'autres trucs...
Je me tournais, scandalisé par ses propos et il affichait un sourire satisfait. Il savait pertinemment que ça allait me faire réagir et se marrait bien de me voir rager. Il restait à bonnes distances de moi, me laissant faire un états des lieux de la pièce
— On peut monter voir les chambres si tu veux ? Demanda-t-il.
Il avait posé la question avec une attitude tellement sexy, qu'il y avait forcément une connotation sexuelle à ces propos. Peut-être que c'était moi l'obsédé de ce duo et qu'il était loin de tout ça.
— Je ne vais dans aucunes chambres avec toi ! Ai-je simplement répondu.
— C'est vrai que ça va changer quelque chose ... Ajouta-t-il sarcastique.
— Oui, dis-je sûre de moi lui faisant face.
— Tu penses que j'ai besoin d'un lit pour te faire l'amour ? M'a-t-il dit se rapprochant et accrochant ses yeux dans les miens.
Je déglutissais difficilement essayant de me demander pourquoi nous avions cette fucking discussion. Ca ne pouvait être plus gênant et en même temps si excitant. Je me détournais et fit le tour du canapé blanc en tissu, ou peut-être du velours. Il semblait si immense, il faisait carrément office de lit et Kylian n'avait pas tort. Il pouvait très bien me prendre sans chambre, dans ce canapé par exemple. Le fait même de penser ça me donnait chaud et devait me faire rougir.
— La maison te plait ? Demanda-t-il en s'approchant et je m'éloignais.
— Elle est lumineuse, dis-je en observant les baies vitrées. Quand il fait jour, ça doit être sympa. Il y a un grand jardin ?
— Immense, j'ai même installé, un jacuzzi.
— Super ... ça va être top pour tes soirées avec tu sais qui... dis-je dans ma barbe.
— Les maitresses, c'est ça ? Demanda-t-il un peu moins patient.
— Combien de chambre ? Demandais-je sans répondre à sa question.
Il se pinça le nez comme pour essayer de prendre sur lui, puis me regarda et me dit :
— 4 chambres.
— Des superbes orgies pour toi ça !
— Amélia ! Dit-il sévèrement et je le fixais en plissant les yeux. Tu peux arrêter, y a aucune maitresses, ni meuf de l'ombre, ni orgie, ni rien.
— Ines ? Dis-je, comme si son prénom me brulait les lèvres depuis trop longtemps et se devait de sortir.
— Viens t'assoir, me dit-il en indiquant le canapé.
— Je suis bien debout là ! Ajoutais-je sentant que l'atmosphère allait changer.
— Amélia ... dit-il de nouveau perdant tout, raison, patience, tout.
— Kylian, dis-je en haussant les épaules. On peut jouer à ça longtemps tu sais.
Il soupirait avant de hocher la tête comme s'il avait compris et me fixa de nouveau.
— Ines et moi, on a eu une brève relation. L'an passé on a passé du temps sur la croisette, soirée sur des yacht, cocktail etc. On s'est bien amusé, mais juste amusé. Il a jamais été question de couple ou de quoi que ce soit dans le genre. La presse dit d'elle que c'est mon ex, car il n'arrive pas à trouver la moindre info scandaleuse sur moi. La moindre étincelle, prend des allures d'incendie, en 10 min, après un article posté. Tu devrais le savoir, on a fait la une pendant un moment.
— C'était fondé, dis-je sèchement.
— Oui c'était fondé, mais tu sais pertinemment que ça ne l'est pas toujours. Si la question est de savoir si j'ai couché avec elle, alors la réponse est oui. Est-ce que je l'ai revu en boite car je la kiff, la réponse est non. Je l'ai revu car j'étais con, qu'elle s'est déter, mais que la soirée était naze, car pas du tout une meuf intéressante.
— Intéressante à baiser apparemment.
— Si t'as l'intention de m'attaquer sur toutes les meufs que j'ai baisé, pendant qu'on étaient séparés, alors vas-y, mais ça n'aura aucuns intérêts. Je m'amuserais pas à faire ça avec tes exs perso.
— Je vois pas par qui tu commencerais.
— Justement, dis-moi. Je veux savoir ce que t'as fait en 4 ans.
— Tu veux savoir avec qui j'ai couché en 4 ans ? Dis-je surprise.
— Ca à l'air de t'intéresser toi, alors vas-y dis-moi.
Je le fusillais du regard avant de secouer la tête et regarder l'obscurité par cette baie vitrée.
— Tu as parlé de moi à Jessica et Marco durant ces 4 ans, pourquoi ? Demandais-je pour changer de sujet.
— C'est elle qui te l'as dit ? Demandait-il gêné.
— Alors ?
— Oui, j'en ai pas honte. T'es la seule vraie copine que j'ai eu, donc la seule dont je pouvais parler.
— Pourtant, t'avais l'air de me détester à mon départ et ne plus rien avoir envie de savoir de moi. Pourquoi parler de moi ?
— Je ne te détestais pas toi... je détestais ce que tu m'avais fait et le mal que ça me faisait. Mais je t'ai toujours aimé et le fait que tu ailles aux Etats Unis définitivement ça a été dur.
J'eu un rire amer et il me fixait mâchoire resserré.
— Tu m'as pas laissé d'autres choix, tu m'as quitté ! J'aurais dû faire quoi, rester comme une conne ici sans mon frère, toute seule ?
— Tu m'aurais eu moi !
— Tu m'as quitté ! Dis-je cette fois ci hors de moi.
— Je suis revenu ! Hurla-t-il
J'allais ajouter quelque chose, mais rien ne sortait. Qu'entendait-il par être revenu exactement.
— De quoi tu parles ? Dis-je les larmes menaçant de couler.
— Je savais que t'étais censé rentré fin août, alors je suis venu chez tes parents pour qu'on discute. Là ils m'ont dit que t'étais partie et que t'avais demandé à plus jamais avoir de mes nouvelles.
— Je ... j'étais en colère... j'essayais de guérir
— Je sais. ... dit-il en se rapprochant lentement de moi. Je veux pas refaire l'histoire Amélia. Le passé est là où il est et je ne souhaites pas le déterrer. Enfin sauf si t'as des révélations fracassantes, ajouta-t-il avec un demi-sourire.
— Non, dis-je en souriant timidement.
Il était face, assez proche pour que mon corps réponde déjà au sien, comme il savait si bien le faire. La chair de poule, le cœur qui s'emballe et ses putin de chatouilles à l'estomac.
— C'est notre avenir qui m'intéresse. Il reste beaucoup de chose à voir et à construire, mais si t'es prête à me suivre, on peut encore réaliser tout ce qu'on s'était promis. Ajouta-t-il avant de caresser ma joue de sa main.
Ce contact savait me mettre dans tous mes états. La chaleur de la moindre partie de son corps, me faisait perdre le contrôle.
— T'es revenu ? Demandais-je à nouveau en ne le quittant pas des yeux.
Il hocha la tête et mes larmes s'échappèrent, sous le poids des remords. Quel gâchis ! Notre histoire était belle et à cause de tellement de chose, nous avions vécus le pire chacun de notre côté. Le cœur meurtri, j'avais toujours été persuadé qu'il était impossible qu'il m'aime encore comme je l'aimais. Pourtant, 4 ans après, il était là devant moi. Il voulait recommencer et nous laisser une chance d'écrire ce que le destin avait toujours prévu pour nous.
Je fermais les yeux, attendri par le fait qu'il essuie mes larmes et il me prit dans ses bras. Pas comme s'il avait envie de moi, mais simplement pour me faire sentir qu'il était avec moi. Ses bras m'assuraient le réconfort qui m'avait toujours manqué. Je l'entourais également des miens, comme si pour la première fois depuis mon retour, je retrouvais vraiment ma moitié. Ce n'était pas Kylian Mbappe, le footballeur connu de tous, c'était juste le Kylian de mon enfance. Celui qui avait 8 ans et que j'observais joué avec Elliot. Il était mon premier baiser, mon premier copain, mon premier en tout.
— Il n'y en a pas eu, dis-je doucement contre son torse.
Il se redressa et les mains posées sur ma taille, me fixa longuement pour comprendre.
— Il n'y a eu aucuns mecs avec qui j'ai couché après toi. Tu as été le premier et le dernier.
Il ouvrait la bouche et se ravisait. Ses yeux s'étaient arrondis comme si cela le surprenait réellement.
— Pas la peine de faire cette tête, dis-je en me détachant de lui.
Il ne me lâchait pas pour autant la main, comme si le fait de nous séparer romprait la magie qui se produisait à l'instant. J'aurais pu y couper court, mais une partie de moi, avait envie que ça ne s'arrête jamais.
— C'est juste que t'es une femme superbe et je pensais que t'aurais eu pleins de mecs...
— J'ai eu des mecs ! Dis-je presque vexé. Mais j'ai pas couché avec.
— C'est génial, dit-il avec un sourire trop heureux.
— Ouais, dis-je sarcastique. Alors imagine comme je kiff que tu aies tout un harem.
— Je me fou totalement des autres Lia. Même si j'avais couché avec 300 meufs, y en a toujours eu qu'une qui pouvait changer ma vie. Je serais prêt à parcourir le monde pour une seule et unique personne et tu le sais. Ou alors peut être que tu ne le sais pas et je vais te le dire. Je te veux toi. Il existe des milliards de femmes sur cette terre mais aucunes ne s'appelle Amélia Tavernier. Pas une seule, était amoureuse de moi quand j'étais encore un goss sans contours. Aucunes ne m'a supporté durant toute ma période adolescente et m'a soutenu dans tous mes projets. Je ne connais qu'une Amélia qui est capable de faire battre mon cœur, comme si j'avais enchainé deux match de 90 minutes, simplement en me regardant. Tu es cette personne Lia, celle dont on rêve et qu'on espère toute sa vie. Tu es celle que j'aime.
— T'as couché avec 300 meuf ? Dis-je émue.
— Tu te fou de moi...
— Je t'aime Kylian, dis-je en m'accrochant de toutes mes forces à ce regard brillant.
Il s'approcha et m'embrassa le front et se détacha, ce qui me fit le regarder perplexe. Il ricana avant de dire :
— C'est l'une des règles pour la suite.
— Règle ? Demandais-je perdue.
— Oui, je te veux Amélia, mais je te veux dans de bonnes conditions cette fois.
— Ok et ça implique quoi comme règle du coup ?
— Plus de rapprochement physique.
Je riais calmement avant de carrément exploser de rire et il me scruta en se mordant la joue pour ne pas rire à son tour. Je ne tenais plus, c'était si hilarant que j'en avais mal aux côtes. J'étais penchée à me taper le meilleur fou rire de ma vie et quand je relevais les yeux sur lui, il ne rigolait absolument pas. Je m'arrêtais difficilement avant de lui dire :
— Attends, t'es sérieux ?
— Quoi tu vas pas savoir te tenir ? Me demanda-t-il comme un défi.
— Je te rappelle que j'ai couché avec personne durant 4 ans, c'est à toi qu'il faut demander.
— Moi tout va bien. Pour qu'on soit clair, pas de baiser, ni plus évidemment.
— Je ...
— Ça te poses un soucis ? Demanda-t-il ultra sérieux et agaçant au possible.
— Non, mais je comprends pas bien l'intérêt.
— Depuis qu'on s'est retrouvé, ça part dans tous les sens, et on règle tout sous l'oreiller. C'est plus possible, on doit avancer.
— Je ... ok, ai-je simplement répondu ne sachant pas quoi ajouter.
— T'inquiètes pas après, tu auras le droit de m'avoir à vie.
— Je... et ça va durer combien de temps ?
— Jusqu'à ce que je sentes que ce n'est plus nécessaire.
— Quoi ? Mais la blague, pourquoi ce serait à toi de décider ?
— C'est moi qui ait mis en place. C'est à prendre ou à laisser !
— T'es sérieux là ? Dis-je outrée.
— Très sérieux Lia. Je te veux toi, pas pour 3 semaines ou un mois, je te veux pour tout le temps. Si on ne respecte pas ça, ce sera terminé définitivement.
— Ok ...
Il scrutait le moindre de mes faits et gestes, essayant de décrypter une émotion. J'étais assez mitigée sur sa requête et en même temps il n'avait pas totalement tort. Jusqu'à présent nos rapports avaient été beaucoup de complicité, mais aussi beaucoup de nuit torride. Ce n'était pas à mal, mais certaines avaient couverte, nos craintes et nos disputes. On devaient savoir si on avançait dans la bonne direction, sans être distrait par un bon moment sous la couette.
— Je te donnes 1 semaine ! Dis-je en lui tendant ma main.
Il fit un sourire en coin et pris ma main pour la serrer et me tira vers lui. Il se pencha vers mon oreille et chuchota : « Je te donne 24h ». Je lui pinçais les côtes mais ne tombait que sur ce corps musclé qui n'avait même pas dû sentir la pression. Il s'écarta et cherchait quelque chose dans les meubles. Je soupirais et m'installa dans le canapé, qui en plus d'être beau était sacrément confortable. Il sortit une télécommande et appuya sur des touches, ce qui changea la luminosité de la pièce. Des leds s'allumaient et la pièce devint rouge.
— Tu veux pas coucher avec moi, mais tu mets une ambiance chambre rouge de 50 nuances de Grey ! Dis-je avec un petit sourire.
— Jamais vu désolé.
— Ok, on doit le voir ensemble !
— T'es sûr que tu veux voir un film de cul avec moi, sans céder ? Me dit-il en s'installant prêt de moi et me fixant de ses prunelles scintillantes.
— On peut regarder la petite sirène aussi, c'est chouette !
Il se mit à rire puis, prit son téléphone avant de mettre du son et il se leva pour m'inviter à danser.
— Kylian, c'est toujours pas ton truc la danse je te rappelle !
— J'ai pris des cours ! Dit-il fier de lui.
— Ah ! Dis-je en posant la main dans la sienne et me levant du canapé. C'est quoi, un remix de ...
— Reine de Dadju, notre chanson, dit-il en me plongeant son regard dans le mien.
— Ça ressemble à de la kompa ? Dis-je surprise.
— Oui, c'est Joe Dwet Filé.
— Kylian, tu vas pas me pecho, malgré la kompa.
Il se mit à rire alors que j'étais dans ses bras à entamer un slow.
— Ca va changer là, écoute ! Me dit-il tout sourire.
Il semblait si apaisé, si joyeux que tout mon être se réchauffait. Puis la musique bascula en de la kompa pur et dur et il me resserra pour essayer de me faire danser, mais ce fut un échec cuisant. Je riais à m'en tuer les poumons, mais c'était si bon. Il aurait fallu que cette soirée ne s'arrête jamais. Car je le savais, ça serait lui, pour la vie.
Le lendemain, je me levais de la chambre où Kylian m'avait installé pour la nuit. Il avait tenu parole et ne s'était pas introduit en douce. Il respectait ses règles si scrupuleusement, que je savais que ça lui tenait à cœur et c'était tant mieux. Au fond de moi, une lumière s'était de nouveau allumé. Celle de l'espoir que tout n'était pas réellement terminé, qu'il était encore possible que cette histoire se finisse bien. Je restais malgré tout sur mes gardes, car trop souvent j'y avais cru et je m'en étais voulue. Mais ce n'était pas exactement comme à chaque fois, il avait l'air différent. Je descendais dans l'un des maillots de foot qu'il m'avait prêté la veille n'ayant rien pour dormir. Je regardais ma tête dans le miroir et me tournait pour lire le chiffre 7 et le nom de Mbappé. Certains aurait tué pour avoir un maillot officiel, appartenant à Kylian et moi je me baladais dedans les fesses à l'air.
Je descendais et il était déjà debout, assis sur une chaise haute, baillant devant un bol de céréales.
— Promis, je ne suis pas responsable de ton manque de sommeil ! Dis-je en m'approchant.
Il esquissa un sourire en me voyant et tous ses traits étaient si détendus. J'aurais aimé qu'il reste ainsi pour l'éternité.
— Tu as bien dormi ? Me demanda-t-il, alors que je l'entourais de mes bras.
Mon haut de fortune se releva, laissant apparaitre mon derrière nue, ce qui je savais, il verrait.
— Oups, dis-je en m'écartant et laissant retomber le maillot.
— Amélia ! Dit-il faussement énervé.
— J'ai dit oups ! Dis-je en fouillant les placards, pour chercher quoi manger
— Tu pourrais mettre un short au moins.
— Je pourrais, dis-je en me tournant vers lui. Seulement ça me dit rien, désolé.
Il resserra sa mâchoire et se leva de sa chaise pour déposer le bol dans l'évier.
— Je vais me doucher, dit-il.
— Tu veux qu'on se douche ensemble ? Demandais-je le regard taquin.
— Non merci, dit-il avec un sourire amer.
— Dommage, il parait que je sais parfaitement frotter le dos.
— Amélia ...
— Ca va, ca va ! Va te doucher, je te taquine.
Il allait dire quelque chose, mais se contenta de s'approcher pour chuchoter à mon oreille. Il savait que ça me rendait folle.
— Quand tout ça sera terminé, je te ferais regretter tout ce que tu fais, sois en certaine.
Il s'écarta et me laissa là, le cœur en plein sprint et les idées toutes embrouillées. Il me rendait dingue, mais qu'est-ce que je l'aimais.
Ellipse
— Donc vous êtes ensemble ou ? Me demandait Am, alors que je l'aidais à faire sa valise.
— Ben, on est ensemble je crois, mais sans faire les trucs des gens ensemble.
Il me scruta comme si j'étais folle, puis haussa les épaules, car tout ça le dépassait.
— Tu rentres quand déjà ? Demandais-je, stressé à l'idée d'être sans lui.
— Dans 2 semaines ! C'est juste un petit séjour à New York Lia, dit-il comme s'il lisait mes pensées.
— Je sais ... j'aime pas te savoir loin.
— Tu disais pas ça quand t'étais à Dubaï avec Kylian.
Je souriais en me remémorant ces instants de bonheur que j'avais partagé avec lui et nos amis.
— Oui c'est vrai... ça serait égoïste de ma part ...
— Oui, ajouta Am.
— Alors je décide d'être égoïste, ai-je répondu fièrement.
Il se marra et me jeta l'un de ses pulls à la figure. Ces dernières semaines, mon jumeau n'avait pas particulièrement été dans son assiette. Il cogitait beaucoup sur son avenir, le boulot et surtout ses relations de couple. Ce que j'avais compris c'est qu'avec Loretta il n'y avait aucunes chances et assister au mariage de Kahis bientôt, le faisait gamberger.
— Tombe pas amoureux d'une américaine Am !
— Aucunes chances ! Lança-t-il du tac au tac. Je ne veux de personne.
— Am ...
— Je sais ce que tu vas dire, je n'ai que 22 ans et j'ai le temps. C'est vrai tout ça, mais j'ai quand même envie de partager ma vie avec quelqu'un. Jusqu'à présent je t'avais toi, mais tu as Kylian.
— Am ...
— C'est pas un reproche, je suis hyper heureux pour vous deux et j'y ait contribué.
— Lance toi des fleurs vas-y, dis-je en riant.
— Je me gênerais pas à votre mariage ! Ajouta-t-il fièrement.
— T'abuses ! Dis-je en riant. Mais merci, parce que t'as toujours été avec moi.
— Tu n'as pas à me remercier, je suis ton frère jumeau, c'est un peu la base.
— Oui, moi aussi je suis là pour toi Am.
— Je sais, mais c'est pas avec ma sœur que je veux partager mes voyages et mes prochaines aventures.
— Mon cœur se brise, dis-je en me laissant tomber sur son lit.
— T'es bête, dit-il hilare. Tu vois ce que je veux dire.
Je me redressais et hochais la tête.
— Je vois ... et tu l'auras, il faut juste que tu trouves la bonne personne.
— Oui, ça viendra, j'y crois... mais toi d'abord !
Il s'asseyait à mes côtés dans le lit et me fixait en souriant, avant de me prendre les deux mains.
— Amélia, je partirais pas si j'étais pas certain que tu étais guéri.
— Pourquoi j'ai l'impression que tu me dis aurevoir, dis-je un peu émue.
— C'est pas le cas, je rentre dans deux semaines et t'as pas intérêt à déjà déménager mais ...je veux que tu me promettes de prendre ton envol. T'as pas eu une vie facile jusque maintenant et pourtant s'il y a bien quelqu'un qui mérite un peu de soleil c'est toi. Que ce soit avec ou sans Kylian, tu brilleras toujours. Je veux que la fille qui tournait sur elle-même devant le restaurant, ne s'arrête jamais de tourner. Tu sais, tu as toujours dis que des deux jumeaux tu étais la plus sombre et pourtant, c'est toujours grâce à toi que je savais où j'allais. Tu as guidé mes pas, tu es plus lumineuse que tous les gens que je côtoie et j'en côtoie un sacré paquet !
Je tentais de ne pas pleurer, mais c'était difficile face à celui qui était mon double parfait.
— Am, je ...
— Non rien à me dire. Dit-il avant se lever pour fermer la valise. Tu m'accompagnes en bas ?
— Bien sûr, dis-je en me levant et essayant rapidement mes larmes de joie.
Il passa devant et se stoppa avant de descendre les escaliers, pour se tourner vers moi.
— Une dernière chose, tu sais j'ai demandé à maman pourquoi Amaury et Amélia.
— Euh oui ? Dis-je perplexe.
— Elle m'a dit qu'elle voulait nous appeler Amour, car c'est ce qu'on lui inspirait et qu'elle savait qu'on apporterait ça aux gens. Bon évidemment c'était un peu excentrique et elle a transformé ça, en gardant la base..
— Je, waouh c'est dingue
— Ouais, dit-il pensif.
— Mais pourquoi tu me dis ça là ?
— Parce qu'avant que je partes, souviens toi que tu as été aimé dès le départ. Que tu es l'amour dont les gens ont besoin, alors ne t'arrêtes pas d'aimer, tu as tellement à donner.
Je pu me retenir cette fois et je le pris dans mes bras. Amaury était le calme dans ma tempête, le pilier de force qui ne bougeait pas quand tout semblait s'effondrer. Je m'écartais et l'observais.
— Tu vas me manquer Am... dis-je en souriant.
— Tu diras pas ça dans deux semaines, mais je prends.
— Ok vas t'en ! Dis-je en rigolant.
Je l'avais accompagné jusqu'à l'aéroport, avant de reprendre un Uber et rentrer chez moi. Cette immense appartement me semblait bien vide d'un coup sans son rire et ses bêtises. J'envoyais rapidement un message à ma mère pour la remercier et elle ne comprenait pas pourquoi, alors je lui ajoutais : « Merci d'être toi ».
Il fallait que je m'occupe en ce dimanche, car le lendemain, j'avais des rendez-vous qui s'enchainait en pagaille. Je jetais un œil à mes réseaux et une publication m'alerta que Kylian était à un brunch avec encore une fille dont on lui prêtait une relation. J'avais tellement envie de rager et en même temps, il fallait que j'apprennes à lui poser tranquillement la question. Je l'appelais, pour en savoir plus, mais surtout pour entendre sa voix, il fallait l'admettre. Au bout de deux sonneries, il me répondait.
— T'as déjà du mal sans moi ?
— Non, dis-je en boudant. Ce qui était ridicule car il ne me voyait pas.
— Ah, je me suis fais des idées. Que me vaut le plaisir ?
— Je ... voulais savoir si tu allais bien ? Dis-je en me tapant le crâne.
— Ou tu voulais savoir pourquoi j'étais dans un brunch avec une certaine Laura Smet.
— Non, dis-je faisant mine d'être scandalisée. Après si t'as envie de m'en parler je suis toute ouïe.
Il se mit à rire et ça sonnait si bien que ça dissipait l'intégralité de mes doutes.
— Amélia ... qu'est ce qu'on va faire de toi ?
La porte se mit à sonner avant que je ne puisse lui répondre.
— Attends, je crois que y a un livreur Amazon ou un truc dans le genre.
— T'as commandé un truc un dimanche ? Me demanda-t-il.
— Non, mais Amaury ça lui arrive, attends.
— Reste avec moi en ligne ça se trouve c'est un fou.
— Arrête tu vas me faire flipper !
Je regardais par le Judas et un bouquet de rose cachait la vue. J'ouvrais et Kylian était là téléphone à la main, avec ces fleurs.
— Je ... tu fais quoi ici ? Dis-je surprise.
— Oh merci bébé d'être venue, dit-il en imitant la voix d'une femme.
Je faisais la moue avant de refermer la porte d'entrée, une fois qu'il était passé.
— Je suis ravie de te voir encore, dis-je en riant. Mais t'es pas censé être à un brunch ?
— Techniquement oui, j'y ait fait un saut et je suis reparti.
— Pourquoi ? Dis-je surprise.
— Pour toi.
Mon cœur faillit de nouveau rater un battement et je souriais sans doute telle une idiote à cet instant précis.
— Je t'aime mais j'avais pas besoin de toi, ai-je dis avec douceur.
— Tu peux le redire.
— Que j'avais pas besoin de toi ? Dis-je perplexe.
— Non que tu m'aimes.
Je me mordillais la lèvres inférieur alors qu'il ne me lâchait pas des yeux avec ce sourire de gamin heureux. Il coupa cette séquence pour me dire :
— Bon fais tes affaires et on y va !
— On va où ? Dis-je surprise.
— Chez moi.
— Ce soir ?
— Non pour tout le temps où ton frère sera pas là.
Je laissais passer quelques secondes pour comprendre ce qu'il me disait.
— Tu es revenu parce qu'Amaury est parti et que tu ne voulais pas me laisser seule ?
— Un truc dans le genre oui et aussi parce que j'aime bien te voir nue sous un de mes maillots, mais oui pour ça.
Je souriais en secouant la tête et fit un bref tour du regard de l'appartement avant que mes yeux ne retombent sur Kylian. Il était tout ce je voulais et bien plus encore, je pouvais le suivre jusqu'au bout du monde s'il le fallait. Il restait à voir ce que la suite nous réservait ....
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