Chapitre 26
PDV Amélia – Juillet 2022
- J'ai besoin de temps pour moi... répète à nouveau Amaury et je lève les yeux au ciel.
- Oui Am, tu vas le répéter combien de fois ?
- Ben jusqu'à ce que je comprenne ce qu'il voulait dire par là. Dit-il en s'asseyant sur une chaise de la table à manger.
- C'était violent comme révélation. Il a appris sa possibilité d'être père en même temps que celle d'un enfant qui ne verra jamais le jour.
- Ok, mais toi tu l'as vécu. J'y étais, c'était franchement pas une partie de rigolade ! Il est choqué, j'admets, mais il a du recul maintenant. T'en avais pas y a 4 ans dans ce lit d'hôpital, ni quand tu n'es pas sortie de la maison pendant un mois !
Je soupire et l'observe s'énerver et malgré la tristesse, je me sens si reconnaissante d'avoir Amaury dans ma vie.
- C'est vrai, mais tu étais là toi.
- C'est pas pareil ... dit-il exaspéré.
- Non, mais ça a été mieux que ce que je n'aurais pu espéré Am. T'as été mon roc tout du long... t'as gardé ce secret, enfin autant que t'as pu. Dis-je avec un sourire qu'il avait compris.
- Ouais ... pas sûr d'avoir gérer au mieux mais..
- Bien sûr que si ! La seule raison qui fait que j'ai réussi à survivre, c'est ta présence, crois moi. T'as un peu trop tendance à penser que t'es pas à la hauteur en ce moment, ça va pas ! D'ailleurs ça donne quoi Loretta ? Dis-je avec un regard plein de malice et espérant enfin changer de sujet.
Il soupira et croisa les bras sur la table et y plongea sa tête. Il se mit à baragouiner un truc incompréhensible.
- Lève la tête, je capte rien.
Il releva brusquement son visage et enchaina :
- C'est dur ! Elle est tellement ... bref.
- Tellement quoi ? Dis-je en me marrant. Développe un peu !
- Tellement... elle est tellement parfaite Lia.
Je le scrutais si fière, alors qu'il n'y avait pas forcément de quoi. Pour la première fois, je savais que ces mots avaient beaucoup de valeur pour lui. Elle était tout ce dont il rêvait.
- Si elle acceptait un rendez-vous, tu lui mettrais pas à l'envers au moins ? Demandais-je en le fixant sévèrement.
- Evidemment que non ! On parle pas d'une fille, mais d'une femme ! S'insurgea-t-il. Si elle accepte un rendez-vous, j'ai peur de lui demander de m'épouser, entre le plat et le dessert.
Je pouffe de rire et il me fusille du regard. Ce garçon était tout ce qu'il y avait de plus fou. Je finis par me calmer et l'observer sans broncher. Je l'avais rejoint en cette fin de journée, après avoir passé le reste avec Kylian. Suite à notre discussion, il n'avait pas voulu que je m'en aille. Il avait des questions et besoin que je sois là, ce que je comprenais.
Nous étions restés l'un avec l'autre, sans pour autant nous embrasser, ou quoi que ce soit d'autre. La journée avait défilé, on s'étaient posés pour regarder un film et il mettait pause, à chaque fois qu'il avait besoin de savoir quelque chose sur ma vie, sur ces quatre dernières années. Il assemblait les bonnes pièces du puzzle, là où il y avait de trous. J'imagine que cela le rassurait et l'aidait à y voir plus clair. Je l'avais quitté en fin de journée, afin de retrouver Amaury, avant notre anniversaire chez nos parents. Il m'avait dit ne pas être sûr de venir, car il avait besoin de temps. J'avais été surprise et en même temps pas tant que ça. J'avais moi-même eu besoin de temps pour le retrouver après tout ce qui s'était passé. Et si je n'avais pas été forcé à le revoir, à notre retour en France, peut-être n'aurais-je jamais eu le courage de l'affronter.
- T'es avec moi ? Demanda Am, sentant que j'étais de nouveau ailleurs.
- Oui, dis-je avec un sourire timide. Je ...
Une larme roula subitement et je l'essuyais, sans comprendre ce qu'il m'arrivait.
- Je suis désolée... je ... ça a fait tout remonter de devoir l'expliquer. Je crois qu'une partie au fond de moi, souhaitait que si lui ne savait pas, peut être que je n'avais pas réellement vécu tout ça et ...
Amaury se leva et me tendit sa main, pour que je puisse me lever et me prit dans ses bras. J'essayais de contrôler mes émotions, mais mon corps entier ne m'obéissait plus. J'avais si mal et c'était si dur. J'avais porté ce secret pendant plus de 4 ans. Plusieurs fois, j'avais regardé mon reflet et en y découvrant mon ventre plat, je m'étais demandé, s'il se serait arrondi si j'avais mené cette grossesse à son terme. Toutes ces pensées m'avaient refermé dans une spirale sans fin. J'avais décidé de me sortir de ce mal être et d'avancer comme si cela n'avait jamais eu lieu. Seule, aux Etats Unis, avec un frère présent mais déjà amoureux, je me sentais seule, si seule, alors j'avais commencé les réseaux et mes abonnés m'avaient sauvé, sans le savoir.
La sonnerie de la porte d'entrée venait de retentir et je m'écartais d'Am, essayant de reprendre un peu de contenance. Il m'observa, comme attendant mon approbation pour me quitter. Je hochais la tête, tandis qu'il parti ouvrir et je trouvais de quoi m'essuyer le visage. En même pas deux secondes, Laura était devant moi.
- Lia ... dit-elle la voix brisé de me voir ainsi.
- Ca va, dis-je avec un sourire qui se voulait sincère.
- Non, bien sûr que ça ne va pas ! Hier tu m'as dit que tu passais la journée chez lui, ça s'est pas arrangé ? Demanda-t-elle réellement surprise.
Amaury qui était un peu à l'écart me fixa, essayant de me faire passer un message, que je percutais instantanément.
- Laura, il faut que je te dises un truc ...
- Quoi ? Dit-elle anxieuse.
- Assied toi et ... tu veux boire un truc ? Demandais-je, moi-même stressé.
- Si c'est ce que t'as à me dire, c'est du soft, du thé, si non passe direct à l'apéro.
- Tu conduis ! Dit mon frère. C'est toi qui nous emmène chez nos parents, souviens toi.
- On prendra un uber ! Asséna-t-elle et elle me fit rire.
Je sorti du vin blanc, car je savais que c'est ce qu'elle préférait. Cela n'allait absolument pas l'aider à digérer. Jamais l'alcool ne m'avait aider à passer à autre chose. Je lui conta alors toutes mes péripéties et elle avait eu la bouche ouverte quasiment tout du long. Si l'histoire n'avait pas été aussi triste, j'aurais presque pu trouver cette séquence comique. Elle me prit dans ses bras, me consola comme si je venais de vivre cette perte et je me rendis compte, que je n'aurais jamais dû supporter un tel fardeau, sans l'aide des gens qui tenaient le plus à moi.
Après avoir versé quelques larmes et certains rires, nous nous sommes préparés à aller chez mes parents. Le trajet s'est passé dans la bonne humeur et Laura ne m'avait presque pas quitté des yeux, comme si elle avait peur que je m'effondre. Je n'allais peut être pas totalement bien, mais j'allais mieux et c'était grâce à eux.
Une fois arrivé, mon frère Calvin et Danny était déjà là. Les parents de Kylian également, mais sans ce dernier. Ethan était également de la partie et cela me rendait si heureuse de les avoir tous. Tout ce joyeux monde discutait, et je rejoignis ma mère dans la cuisine.
- Alors quoi de neuf ? Dis-je en la regardant sortir une plaque de cuisson du four.
- Tout est vieux, c'est carré.
- T'as dit quoi là? Dis-je en ouvrant mes yeux aussi grand que possible.
- C'est pas ce que vous dites les jeunes pour dire ok ? « Carré » ?
Je tentais de maitriser mon hilarité et elle me foudroyait du regard.
- Tu peux pas sortir ça comme ça maman !
- Ah bon et quand ? Dit-elle en me scrutant. J'aime beaucoup cette petite robe rose.
Je souriais car, il n'y avait jamais eu de plus beaux yeux, que ceux de mes parents pour me voir. Ils avaient toujours essayé de nous montrer notre valeur. Je l'avais souvent oublié plus jeune, laissant les moqueries et l'acharnement de mes camarades prendre le pas. Mais maintenant, je savais quelle était la valeur des mots pour mes parents et ça me rendait si fière.
J'avais opté pour une petite robe rose pale moulante simple à fines bretelles.
- Merci, j'aime bien ta robe aussi. Tu l'as fait coudre ou tu l'as acheté comme ça ? Demandais-je en observant le tissu qui était du wax.
Ma mère aimait beaucoup porter des pagnes. Elle s'y sentait à l'aise et ça lui allait à merveille. Elle faisait souvent des tenues sur mesure en wax et à chaque fois, elle était mieux habillé que nous tous, avec ses pièces uniques. Sa robe était rouge bordeaux, avec des notes d'orange et de blanc. Une robe sans manches, droite et arrivant toujours après les genoux. Un jour, elle m'avait dit qu'une dame qui se respectait, ne portait pas de vêtement au-dessus du genoux. Depuis, je m'obstinais à mettre des robes toutes plus courtes les unes que les autres, pour la faire parler. Sauf ce soir, où ma robe arrivait aux mollets, mais elle était si moulante que ça compensait.
- Couturier, pièce unique très cher. Tu me sers un verre ? Demanda-t-elle en fixant le vin qui était sur la table de travail.
- Oui et je vais me servir aussi.
Elle me fusillait du regard, oubliant que je fêtais justement mes 22 ans et que j'avais le droit de boire.
- Comment ça se passe le boulot ? Demanda-t-elle, en manipulant son plat.
- Ca va, dis-je en lui poussant le verre et apportant le mien jusque mes lèvres. Et toi ? Pas trop fatigué ? Bientôt la retraite ?
- J'ai 59 ans, tu me traites de vieille ?
Je levais les yeux au ciel et bu une gorgée de ce vin si délicieux.
- C'est grave bon !
Elle se mit à rire et m'observa un instant, comme pensive.
- Ca va avec Kylian ?
Je fis un sourire crispée de circonstance et elle baissa la tête avant de saisir des dessous de plats.
- Peut être que vous devriez passer à autres choses...
- Pourquoi tu dis ça ? Demandais-je soudainement, cette réflexion, venant tout de même me pincer le cœur.
- Amaury m'a tout dit Amélia...
J'opinais et repris une gorgée et elle m'observa et je soupirais. Dans toutes les choses inexplicables de ce monde, il y avait les mamans.
PDV Amélia - septembre 2018
- Maman t'as encore demandé Lia, dit Amaury en s'asseyant près de moi dans le canapé.
- Ok. Dis-je ne voulant pas et ne sachant pas quoi dire de plus.
Cela faisait à peine 5 jours que j'avais perdu mon enfant. Ou plutôt que je l'avais tué, car j'avais beau retourner la chose dans tous les sens, je ne comprenais pas comment j'avais pu le perdre. Les médecins avaient tenté de me rassurer et m'informer que cela pouvait arriver. Je n'étais pas la première et sans doute pas la dernière, mais que je pourrais sans doute retomber enceinte un jour, tout était normal.
Normal ...
Plus rien n'était normal pour moi. Mes pensées se bousculaient, sans jamais que je ne trouve enfin la paix. Le lendemain, j'avais pu rentrer afin de reprendre ma vie comme si de rien était, alors qu'à l'intérieur, j'étais morte avec ce fœtus.
Le fœtus ...
C'était la façon dont on parlait de ce bébé, ou alors je pouvais lire l'embryon sur internet. Je cherchais des réponses, une explication rationnelle, mais rien. Il n'y avait définitivement rien de normal dans un monde où une femme devait vivre ce genre de drame.
Puis, comme j'étais déjà faible et que je passais mon temps à vomir, un nouveau séjour de 2 jours cette fois, m'avait été prescrit. On m'avait mise sous perfusion, car je n'avalais rien. Je ne comprenais pas cet intérêt pour la nourriture et remplir un intérieur vide.
Amaury m'observait emprunt à la peur, je le savais. J'aurais aimé le rassurer, ne pas rendre son installation, dans le pays de ses rêves, infernal mais je n'y arrivais pas.
- Je ... Dit-il sans jamais terminer
Il avait ce tic avec ses doigts qui s'agitaient dès qu'il était stressé. Malgré ma fatigue et mon esprit tourmenté, j'arrivais à voir qu'il me cachait un truc.
- Qu'est ce qu'il y a ? Demandais-je inquiète.
- Je ... ne me détestes pas...
- Pourquoi je te détesterais ? Je vais pas bien, je suis désolée Am, c'est juste que ...
- Je lui ait dit...
- A qui ? Dis-je en essayant de me relever, mais mes bras étant sans force, je dû m'y reprendre.
- A maman et...
- Quoi ? Dis-je en hurlant presque.
C'était la première fois que je retrouvais de l'énergie et pour enguirlander mon frère. J'aurais préféré que cette énergie me serve à autre chose. Amaury garda la tête baissée et respirait si fort que je sentais le malaise s'installer. J'étais en rogne, tellement en colère et en même temps, je ne voulais pas me mettre à dos la seule personne de mon côté. Je me calmais et laissa s'étirer un long silence sans que personne ne prenne la parole. Je le fixais ne réussissant pas à regarder ailleurs. Après quelques minutes, j'ai fini par lui demander :
- Elle a dit quoi ?
- Qu'elle serait là dans 20 minutes, dit-il la tête voulant s'enfoncer dans le sol.
- Hein ? Dis-je cette fois totalement redressé. Comment, je ... attend, explique moi.
- Je ... Je l'ai appelé, le premier jour où tu étais à l'hôpital ... Je ne savais pas quoi faire Lia ! Dit-il un peu plus sèchement.
Je déglutissais et opinait frénétiquement.
- Mais, elle a eu un visa comme ça ?
- Non, elle avait fait le sien et celui de papa, fin août ... elle pensait venir nous voir pour l'installation, après notre rentrée apparemment.
- Evidemment, dis-je amer.
Ma mère avait toujours eu un double sens, ou beaucoup de chance en fonction de la façon dont on voulait voir les choses. Lorsqu'elle avait eu mon frère Elliot, elle avait juré arrêté les enfants, n'ayant pas eu de fille et ayant déjà 3 garçons. Etrangement, elle avait quand même décidé de changer de logement avec mon père et de venir vivre à Bondy, dans un logement plus spacieux. Peu de temps après, elle découvrait notre existence et tout était parfait, comme qui dirait, ça tombait à pic ! Seulement voilà, toute sa vie a été une succession de ce genre d'exemple. J'allais finir par croire qu'elle avait des dons de voyance.
- Papa vient avec elle ?
- Evidemment, dit-il.
Je secouais la tête et tentais de me lever, aider de près par Am.
- Je peux pas les voir comme ça, il faut que je me douche.
- Ok, je vais ranger en attendant.
Je me douchais et même ce qui était autrefois simple, me parut comme une torture. Mes muscles étaient si faible, car non nourris depuis des semaines, entre la rupture et maintenant ma perte. Après avoir enfilé un jogging et un tee-shirt à manches longues, je retournais dans le salon et tomba nez à nez avec mes parents.
La première pensée qu'il m'était venu en les voyant, était de me dire qu'ils étaient si beau. Je m'étais préparé tout le long de ma douche pour ne pas craquer, ne pas les laisser s'inquiéter. Je voulais qu'ils aillent bien, pas qu'ils s'inquiètent encore pour moi. J'étais la fille dont il fallait toujours s'inquiéter et je m'en voulais terriblement pour cela.
Mais là, dans les yeux de ceux qui m'avait faite, je ne pu tenir et me mit à sangloter. Ma mère avait accouru la première, avant que je ne m'effondre au sol. Je pleurais et hurlais, encore et encore, la serrant toujours plus fort. Mon père me souleva et me posa sur le canapé. Ils ne me lâchèrent pas en me chuchotant, les mêmes et uniquement mots : « On est là Lia, tout va bien se passer ».
PDV Amélia – Juillet 2022
- Tu sais que Kylian est au courant donc ...Dis-je en n'osant pas la regarder.
Elle hochait la tête sans rien dire et se posa à côté de moi, avant de prendre son verre et boire une gorgée.
- Il en a parlé à sa mère, ajouta-t-elle.
- Ah ...
- Oui, dit-elle en souriant. Elle va sans doute t'attraper dans la soirée pour en savoir plus.
- Ah ... dis-je un peu sonné. En même temps ça semblait normal qu'il lui en ait parlé.
Je me demandais juste de quelle façon il avait amené les choses. J'aimerais savoir comment il allait, mais il m'avait demandé de lui laisser du temps et je devais le respecter.
- Elle t'as dit quoi ? Demandais-je à ma mère anxieuse.
- Qu'elle voulait savoir comment tu allais ? Ajouta Fayza qui débarquait dans la cuisine.
Je me sentis rougir et ne voulait qu'une chose m'échapper de cette discussion.
- Je suis tellement désolée, dis-je à Fayza les larmes aux yeux.
Elle pris mon visage dans ses mains, le regard si triste et secoua la tête.
- C'est moi qui suis désolé ma Lia. Tellement désolé que tu aies dû vivre ça, sans que je ne puisse t'apporter mon aide.
Je souriais et elle essuya une de mes larmes qui roulait sur ma joue.
- Maman était là, dis-je en jetant un œil à cette dernière, qui souriait tristement.
- J'étais là à peine 10 jours... ajouta ma mère
- C'était déjà plus que ce que j'aurais imaginé.
Elle nous serra toutes les deux dans ses bras et Fayza se mit à pleurer.
- Bon stop, dit-elle en s'écartant. On est là pour vos 22 ans, mais je veux qu'on ait cette discussion Amélia.
J'opinais en souriant, ne la quittant pas du regard. Mes lèvres me brulaient de lui demander pour Kylian et avant même que je ne prononce quoi que ce soit.
- Ca va, dit-elle en hochant la tête. C'est un garçon, faut le temps.
Je me suis mise à rire faiblement, mais opinait sans en demander plus. Le reste de la soirée avait été fabuleuse. Je ne m'étais jamais sentie aussi légère. La gêne était encore présente, car je sentais que dans les yeux de Fayza, tout était si nouveau. Pour autant, pour la première fois depuis 4 ans, je m'autorisais à penser à cette perte, sans avoir envie de mettre fin à mes jours.
Ellipse
- Le producteur a rappelé Lia, m'annonçait Amaury, alors que je prenais une photo pour un placement de produit dans le bureau.
- Je leur ait déjà dit non ! Dis-je excédé.
- Hum ...
- Quoi ? Dis-je en le rejoignant dans le salon.
- Avec les rumeurs de rupture avec Kylian, ils savent que tu es disponible donc ils tentent.
- Ce sont des rumeurs... dis-je le cœur lourd.
Cela faisait deux semaines et je n'avais pas revu Kylian. Nous avions échangé mais des banalités. C'était d'ailleurs moi qui n'avait pas pu tenir et lui avait demandé s'il allait bien. Il essayait de se remettre, et de toute évidence être avec moi était impossible. Je commençais à me dire que ma mère avait peut être raison. Peut être que nous aurions dû mettre un point final à cette histoire. Elle semblait presque voué à l'échec. J'essayais de me persuader que la vie continuerait sans lui, que je l'avais déjà fait auparavant, mais ça me semblait impossible. Je l'avais redécouvert ici et je n'avais pas envie de vivre sans lui.
- Tu sais que je l'aime bien... mais il était en boite hier Amelia ! Dit Amaury excédé.
- Ah bon ? Dis-je en faisant mine que ça ne m'atteignait pas, mais ça me tuait.
- Tu dois vivre ta vie, si vous vous retrouverez, super ! Je serais carrément là pour le discours du mariage. Mais en attendant, il fait le mort, qui vit dehors donc ...
Je hochais la tête, consciente qu'il avait raison, mais pas encore convaincue de vouloir aller dans une télé-réalité. Si je passais ce cap, Kylian m'en tiendrais forcément rigueur et il en était hors de question. J'avais encore l'espoir de le retrouver et je devais mettre toutes les chances de mon côté.
- C'est toujours non Am ...
- Hum ... Le Kylian de maintenant ne te mérites pas ! Ajoute-t-il avant de se lever et d'aller dans la cuisine.
Je restais debout au milieu du séjour, essayant de calmer mon esprit de cette nouvelle discussion sans fin. Je le suivais finalement, alors qu'il rangeait le lave-vaisselle.
- Tu devrais y aller toi ! Dis-je en m'asseyant sur le plan de travail.
Il me scruta et secoua la tête pour m'indiquer que non.
- Am, tu vas pas m'en vouloir d'essayer de vouloir être avec lui quand même ?
- Non Lia... dit-il en déposant une assiette sur le côté et se rapprochant de moi. Ouvre insta...
- Quel rapport ? Dis-je perplexe.
- Ouvre insta ! Dit-il plus fermement.
Je déverrouillais mon téléphone, tout en l'observant et il le pris pour aller sur un compte d'un blogger, réputé pour ne jamais mentir. Il me tendit le portable à nouveau et je tombais sur une photo de Kylian, entouré de plein d'hommes et femmes différentes.
- Ouais ben il est en soirée, y a des filles et ?
- La brune à ses côtés... elle s'appelle Ines.
- Ok et ? Dis-je ne comprenant pas où il voulait en venir.
- C'est la seule fille après toi, avec qui il a été en couple sérieusement.
Mon cœur faillit rater un battement. Je devais mal comprendre, Kylian avait été en couple sérieusement, qu'est-ce que cela pouvait signifier.
- Je comprends pas ? Dis-je en regardant plus intensément cette photo essayant de décrypter le visage de Kylian.
Il était avec son ex en boite la veille, est ce qu'il l'avait appelé ? Etais-ce une rencontre dû au hasard ? Je ne pouvais pas croire qu'il avait juste balayer notre possible avenir en une soirée.
- Il a été avec elle quelques mois... c'est la seule nana, entre guillemet, long terme, avec qui il ait été.
- Ok, dis-je en essayant de déglutir.
- Je ne sais pas quel est son projet, vis-à-vis de toi mais ... je peux te dire le fond de ma pensée ?
- Dis-moi, au point où j'en suis.
- Tu devrais être avec un autre mec, juste pour voir. Si ça se trouve t'auras un déclic et ...
- J'ai été avec des mecs à L. A Amaury !
- Une semaine ? Deux max ? Ose dire que je mens ? Dit-il en me défiant du regard.
Je soupire et il sourit.
- Sort avec un autre mec ! T'as 22 ans et tu te condamne déjà avec lui, comme si c'était écrit. Peut être que ça l'est, peut être pas. Tu le sauras jamais si t'essaie pas.
- Ce sont les sages conseils du père Amaury ? Dis-je en riant amer.
- Ce sont les conseils de ton frère jumeau, qui t'aimes. Fais cette télé !
Je l'observe et me mord la joue de l'intérieur.
- Laisse moi l'appeler, éclaircir et j'avise. Pour la télé, je pense pas, mais pour vivre ma vie, si Kylian me donne pas de réponse clair, je te laisse me coacher !
- Ah ouais ? Dit-il surpris que je finisse par céder.
- Oui, dis-je en riant !
- Oh puré, tu sais même pas ce qui t'attends !
- Amaury ! Dis-je en le grondant.
- Je vais bien te driver t'inquiètes.
Je descendis du plan de travail et on fit notre tchek spécial jumeaux. Il ne me restait plus qu'à appeler Kylian et j'osais espérer qu'il aurait une bonne explication.PDV Amélia – Juillet 2022
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