Chapitre 22
PDV Amélia – Décembre 2017
- Je refuse qu'un de mes enfants aient à s'appeler Jackson, juste parce que tu étais en extase devant le mec dans grey's anatomy.
- Pas seulement, ajoutai-je en tournant mon visage vers le sien.
- Vas-y développe ? Moi je pensais l'appeler Kylian Junior déjà.
- Kylian Junior ? C'est une blague ? Dis-je ahurie. La pression du petit, c'est hors de question.
- Ben non pas de pression, c'est un honneur quand même.
- Ah ben oui, porter le nom de l'homme qui va certainement marqué l'histoire du football. Juste le fait d'être ton fils ça sera une pression, hors de question qu'il porte ton nom.
- Je vais marquer l'histoire donc ? Dit-il et je savais sans l'avoir vu que son sourire avait dû s'élargir de façon déraisonnable
Nous sommes tous les deux allongés sur le tapis du sol de sa chambre. Nos corps sont à l'opposés et seuls nos visages, sont collés l'un à l'autre, les yeux rivés vers le plafond. On aimaient refaire le monde dans cette position précisément.
- C'est possible, si t'arrêtes d'être prétentieux, dis-je en souriant à mon tour, même si en réalité je n'arrêtais jamais de sourire lorsque j'étais avec lui.
- Hum, ça va être dur ... dit-il avec ironie
- Je sais, c'est pas de ta faute mais celle de l'énorme tête que tu portes. Quel fardeau quand même !
Il se leva brusquement et se mit à genou au-dessus de moi, mon corps entre ses deux jambes. Ses mains déjà prêtes à me chatouiller, il m'observa de ses yeux qui se voulaient menaçant.
- Vas-y, répète ce que tu as dit ?
Je lèves les yeux au ciel, car c'est toujours la même chose avec lui.
- Je parlais de ta tête, tu peux pas la rater elle est ...
Il ne me laissa pas terminer que ses mains se mirent à chatouiller mon corps et je me tordais de rire, le suppliant d'arrêter. Il ne m'écoutait pas, jusqu'à ce que son frère débarqua.
- Vous faites quoi ? Demanda-t-il du haut de ses 10 ans, et je ne pu retenir un rire étouffé.
- On joue à la bagarre avec Amélia, car c'est un ennemie d'état. Faut que tu m'aides Ethan ! Ajouta Kylian très sérieusement et je me tournais vers Ethan.
- Ethan, tu sais exactement qui est l'ennemi dans cette chambre.
Son regard passa de son frère à moi, deux, trois fois avant qu'il ne choisisse son camp et que je finisses donc écrabouillé. Les Mbappé 1 – Lia 0.
Le dimanche était le jour que je préférais passer avec Kylian, lorsqu'il n'avait pas match. On pouvait se voir du matin au soir, sans se lasser. La réalité c'est que j'aurais pu passer toutes mes journées avec lui, mais il valait mieux que je ne l'étouffe pas de mon amour. Nous sommes tous les trois dans le salon, Ethan placé entre nous deux, devant le dernier Spiderman qui était sorti cet été. Ethan était un vrai fan de Marvel, il avait déjà dû voir celui-ci 20 fois depuis sa sortie, mais il ne s'en lassait jamais. Sa tête est posée contre la mienne, il mange ses M&M's, mes sucreries préférés. De temps à autre, je jette un œil à Kylian, qui est soit sur son téléphone, soit à nous observer. La journée se termine et je décide de rentrer pour manger avec ma famille. Kylian appelle son chauffeur et propose de me raccompagner, je suis tentée d'accepter mais je sais qu'il doit se reposer, car il a entrainement demain et match dans 3 jours, soit le jour de son anniversaire le 20 décembre. Après sa signature pour le club parisien, sa famille et lui ont déménagé définitivement sur Paris. Ca me manque de ne pas juste traverser le quartier, mais cet appartement est un vrai luxe qu'ils méritent.
Nous sommes dans l'entrée de ce magnifique pavillon et la température extérieure est glaciale. Je tremblote, malgré ma doudoune et me gants. Kylian est resté avec son gilet du club et m'attire à lui, en tentant de me réchauffer.
- T'es vraiment une petite nature, dit-il en se moquant.
- On est pas tous née en décembre et donc dans la glace.
- T'abuses, dit-il en riant.
Je m'écartes tout en mettant mes mains dans les siennes.
- On essaient de se voir avant noël ? Je suis tellement deg que t'aies un match pour ton anniv... mais au moins après c'est la trêve, on aura plein de temps avant que la saison reprenne.
Il opine de la tête tout sourire, ses yeux qui se plissent comme à chaque fois qu'il est heureux.
- Tu viens au match au moins ?
- Dans le froid ? Dis-je en faisant une moue dégouté.
- Oui dans le froid ! Dit-il en essayant de me pincer les côtes.
- Je vais voir ce que je peux faire, dis-je avec un air supérieur et il secoue la tête.
Son chauffeur arrive dans cette voiture, qui ressemble plus à un bus et à chaque fois je me demande ce que je vais faire de 6 places. Je me dirige vers le véhicule, suivi de Kylian qui ouvre la portière et je m'y installe. Je me penche vers l'extérieur et l'embrasse une dernière fois.
- J'espères que tu seras là mercredi, même si on fête pas techniquement mon anniversaire, jouer sur le terrain c'est un vrai cadeau pour moi.
J'opine car je sais à quel point le foot était important, pour ne pas dire vital, à ses yeux. J'étais admirative de cette dévotion sans failles, pour la passion qui l'animait depuis sa tendre enfance. Kylian se donnait toujours corps et âmes pour les choses qu'il aimait plus que tout, le foot en faisait partie. J'aimais à croire que moi aussi, il m'aimait tout autant.
- Bon allez, je te libères. Appel moi quand tu es rentré, pas comme la dernière fois. Dit-il cette fois de façon très autoritaire.
- Oui chef ! Dis-je en mettant ma main au niveau de ma tête comme les militaires.
Il me regarde faussement blasé et fait coulisser la portière et le chauffeur démarre.
Ellipse
- Tu pars avec Am du coup l'été prochain ? Me demandait Laura, tandis qu'elle testait ses nouveaux talents de maquilleuse sur moi.
- Oui, je l'accompagne pour s'installer un mois. Juste après la coupe du monde. Kylian va peut être nous y rejoindre à la fin, comme ça je rentrerais ici avec lui. Après ça dépend de s'il est sélectionné pour l'équipe de France, on verra.
- Et ça te fait quoi de te dire que tu vas vivre sans ton jumeau pendant au moins 3 ans ?
Je soupire, car à chaque fois que j'y pensais, mon cœur se brisait un peu plus. Je ne pensais pas devoir le quitter un jour. Je ne savais même pas si je réussirais à prendre cet avion pour repartir en août. Un bout de mon être resterait avec Amaury à Los Angeles. J'avais longtemps hésité à partir avec lui, mais Kylian était enfin à Paris, je voulais construire ma vie avec lui. Il avait beaucoup de projet pour nous, ils voulaient qu'on s'installe ensemble, qu'on voyage, pendant que je continuerais mes études. Le fait de penser à cet avenir, avec celui que j'aimais, faisait battre mon cœur à tout rompre. Seulement la contrepartie était tellement difficile à accepter. Choisir entre mon frère jumeau et l'amour de ma vie me brisait.
- Pleure pas, je viens de te mettre un anticerne ultra cher ! Dit-elle paniqué.
Je souris, car cette nana était vraiment folle.
- Tu devrais venir toi aussi ! Au moins une semaine en août.
- Non, dit-elle catégoriquement. J'ai été prise par une MUA super réputé en stage, je vais pas sacrifier ça.
- Oui c'est vrai ... dis-je. Tu te rends comptes que l'an prochain, on va avoir 18 ans... c'est l'année où tout va changer dans nos vies. Notre dernière année de lycée et ensuite, chacun sa route, c'est trop triste.
- Tu vas me faire pleurer aussi, tu arrêtes ! Si ton mec était pas une supersatar du foot, ta vie serait pas aussi mouvementée. A 18 ans, rien ne change à part l'âge. Tu continues les cours, pas avec tes potes certes, mais c'est toujours aussi chiant. Puis tu vis chez tes parents, qui eux s'en foutent royalement de ton âge.
Je ricane, car elle avait certainement raison. Si Amaury n'avait pas décidé de partir et si je sortais pas avec Le Kylian Mbappé, ma vie se résumerait sans doute à cela.
- Je ressemble à quoi ? Demandais-je.
- Une déesse, crois moi que Kylian sera ébloui même depuis le terrain.
- Tant mieux ! Et dire qu'il a 19 ans, pour moi il a toujours 8 ans, comme la première fois où je l'ai vu.
- Tu saoules, bon regarde mon travail de pro.
Je prend le miroir qu'elle me tend et effectivement, je suis transformée. Le fard à paupière orangée, dorée qu'elle a utilisé met parfaitement en relief le vert de mes yeux. Sans parler de la façon dont elle a travaillé mon teint qui est si uniforme. Pour les lèvres, elle a opté pour une teinte naturelle avec juste un gloss.
- Je ressemble à une sims ! Dis-je enthousiaste.
- Attends quoi ? Je te transforme en Shakira et tu me parles de sims ?
- Je te jure que j'ai une sims trop belle, ben je lui ressemble.
- J'abandonne tu m'exaspères. Dit-elle en se mettant à ranger ses affaires.
Je me lève et lui embrasse la joue. Je récupère mon téléphone et j'ai au moins 10 appels en absence d'Amaury.
- Bizarre mon frère m'a harcelé, je le rappel attend.
La sonnerie ne retentit que deux fois, lorsque j'entends la voix d'Amaury.
- Amélia bordel tu faisais quoi ? Dit-il furieux
- Je suis avec Lau, je te l'ai dis avant de partir. Il t'arrive quoi ? Dis-je un peu excédé.
- Il se passe un truc avec maman et ...
J'entends la voix de mon frère mourir et les larmes me montent sans que je ne sache exactement ce qu'il se passe.
- Il se passe quoi avec maman ? Dis-je en panique et tremblante.
Amaury ne répond pas et une plus grande panique s'immisce en moi. Laura est devant moi, attendant d'en savoir plus également.
- Amaury putin !
- Elle ... Je sais pas, dit-il en reniflant. Elle a eu un accident ou une crise, elle est à l'hôpital. J'attend Elliot, il rentre me récup et on va à l'hôpital... Amélia je ...
- Ok j'arrive.
- Reste avec moi au tel, je suis tout seul y a personne ici.
Je sanglote et Laura qui ne sait toujours rien de ce qui se passe, est paniqué et commence également à se mettre à pleurer.
- Je reste avec toi, j'arrive dans même pas 5 minutes.
J'écartais le téléphone pour reprendre mon souffle en essayant de reprendre mes esprits.
- Ma mère, elle a eu un truc, elle est à l'hôpital. Je dois y aller et...
- On y va, tu veux dire... Je mets mes pompes !
J'opinais, désabusée, n'ayant pas la force de lui dire quoi que ce soit d'autres. De toute ma vie, jamais je n'avais couru aussi vite pour arriver chez moi. J'avais été synchro avec Elliot, Amaury étant déjà en bas de l'immeuble attendant dans le froid.
Ses yeux avaient rougis et le voir ainsi augmentait d'autant plus ma peine. Elliot tenait bon, mais je voyais bien que nous voir comme cela, brisait un peu sa carapace.
- Il s'est passé quoi ? Dis-je brisant le silence.
- Un AVC... ils l'on conduite à temps à l'hôpital. Heureusement que papa était là si non ...
Elliot ne dit plus rien et je tremble de tous mes membres, car l'éventualité de la suite me terrasse.
- On y va ? Dit Amaury, aussi anéanti que moi.
Je me suis placée à l'arrière de la voiture avec Laura, qui ne me lâchait pas la main. Je remerciais le ciel qu'elle soit là et par automatisme, je lui ait souri pour tenter de la consoler, mais le cœur n'y était pas. Amaury qui était assis devant, du côté passager, tapotait sa jambe nerveusement. Mon cœur se serrait si fort que je pensais qu'il finirait par s'arrêter. Cette douleur était intenable, j'étais paniquée.
- Ca va aller, votre maman est une battante ! Elle ira bien, je suis sûre qu'elle ira bien. Dit Laura pour couper cet instant d'angoisse.
J'opinais, sans convictions mais avec l'envie que ses paroles ne soient que pur vérité. Le trajet a été sans doute le plus long, alors que nous n'avions que 10 minutes. Une fois garé et sans un mots, nous avons atteint l'accueil ou très froidement une personne de la réception nous a demandé de patienter. Elliot tapotait sur son téléphone pour joindre mon père. Laura était assise à ma droite et Amaury à gauche. Elle n'avait pas lâcher ma main et Am c'était saisi de l'autre. Il la tenait si fort, que ses phalanges avaient blanchis. J'aurais pu la retirer, mais ressentir cette douleur m'aidait à ne pas m'écrouler.
- Si elle part, j'y arriverais pas Amélia... dit-il en regardant simplement le mur blanc qui se trouvait en face de nous.
Je l'observais, tout en arrivant pas à calmer les secousses qui devenaient de plus en plus intenses.
- Elle peut pas mourir Am, je ... on a pas, elle a pas ...
Mes idées étaient si confuses, il m'était impossible de formuler une phrase correcte sans qu'elle ne soit devancer par mes sanglots. Je reniflais en tournant la tête vers Elliot, qui était debout plus loin, le téléphone collé à l'oreille. Je souriais comme je pouvais à Laura, qui essuyait rapidement ses larmes. Elliot apparut devant nous, livide et je bondis de ma chaise, me libérant les mains.
- il t'as dit quoi ? Dis-je en apparaissant devant lui.
- Elle ... elle est dans le coma. Dit-il en essayant de se maintenir debout, mais le poids de sa peine, le fit tomber à genou et je le rattrapais de justesse.
Amaury sorti de sa léthargie pour m'aider à le conduire sur une chaise.
- Ça va ? Demanda une fille en blouse blanche, qui était sans doute une infirmière.
Je relevais la tête pour m'apercevoir que c'était Loretta, le crush inconditionnelle et insaisissable d'Amaury. Si la situation était différente, je suis certaine qu'Amaury y aurait vu un signe du destin. Je jetais un œil vers ce dernier, qui était lessivé.
- Oui ça va, dis-je timidement. Enfin non, pas trop mais ...
- Vous avez un proche ici ? Tu veux que j'ailles vous cherchez un truc à boire ?
- Je ... ma mère elle ...
- Elle s'appelle comment ?
- Rose ... Rose Tavernier.
- Ok je reviens, dit-elle en pressant le pas.
Je soufflais et Elliot pleurait silencieusement. Pas de crises ou de tremblement comme moi. Les larmes coulaient sur ce regard vide de tout, et je savais que quelque chose se détruisait au fond de lui. J'aurais aimé continuer de pleurer, mais si ma mère avait été là, elle m'en voudrait de ne pas prier pour elle.
- Elle va s'en sortir, si maman nous voyaient comme ça elle péterait un câble, dis-je en tentant de me maitriser et essuyant mes larmes.
Amaury me scrutait comme si j'avais parler la langue des martiens.
- Allez, on doit prier et... on doit espérer pour elle. On peut pas pleurer comme si elle était déjà morte. Maman est en vie, s'il vous plait, dis-je en pleurant à nouveau.
Elliot essuya rapidement ses joues et opina.
- Ok, ok ... qu'est ce qu'on dit ?
- Vous pourriez dire tout ce que vous souhaitez faire avec elle, quand elle ira mieux. Faites la liste des choses que vous voudriez et on demandera à Dieu qu'il en soit ainsi. Dit laura, assise par terre face à nous.
J'opinais en souriant tristement.
- Je commence, quand elle ira mieux, j'aimerais fêter noël avec elle... dis-je avant de pleurer à nouveau... Je lui ait acheté un truc sympa et ....
Laura acquiesça et je reniflais ne sachant pas si j'arriverais à ne plus me sentir si vide.
- J'aimerais qu'on repartes au Congo avec elle, pour qu'elle puisse voir sa mère. Quand elle ira mieux, je paierais le billet, ajouta Elliot.
Je souriais à ce souhait, qui était une chose qui la rendrait tellement heureuse.
- Moi je ..., je ...
Je me levais et m'asseyais à côté d'Amaury, et posa ma tête sur son épaule.
- Je la ferais venir aux Etats Unis, pour me rendre visite. Elle a toujours rêvé de visité L.A. Elle le sait pas, mais c'est cette envie qui m'a donné envie d'aller y faire mes études l'an prochain. Ajouta Amaury.
Sa lèvre inférieur tremblotait, mais il réussissait à ne pas verser de larme. Loretta revenu à ce moment précis, avec de l'eau et un sourire. Il fallait reconnaitre qu'Amaury avait bon gout. Elle avait des traits fins et de grands yeux noisettes, en forme d'amande magnifique. Elle portait des tresses, en queue de cheval et sa peau au teinte chocolat au lait, lui donnait un côté très majestueux.
- J'ai pris de l'eau, je crois que tout le monde en boit, dit-elle avec ce sourire si tendre. Je me suis renseignée, votre mère a été transféré en réa. L'équipe est super, j'essaie de vous tenir informé.
- Tu boss ici ? Demanda Laura
- Oui, enfin c'est ma première année en école d'infirmière.
- Ok, top merci encore. Tu finis à quelle heure ? Ajouta Laura.
- Dans une heure normalement, mais je vais rester vous inquiétez pas.
- On veut pas te déranger ... dit Amaury, qui posait les yeux sur elle pour la première fois.
J'observais Loretta et elle n'était clairement pas insensible au charme de mon frère. Elle semblait comme un peu surprise qu'il s'adresse à elle. C'était la seule fille qu'Amaury aimait tellement, qu'il ne l'avait jamais dragué ouvertement. Il avait tenté de vanter ses mérites par ses potes ou autres, mais jamais il n'était aller la voir directement. Elle avait un truc spécial à ses yeux et il la respectait beaucoup trop, pour se comporter comme l'abruti qu'il pouvait être parfois.
- Ca me dérange pas, finit-elle par dire avec un petit sourire sincère et mon cœur tomba autant amoureuse d'elle que mon frère. Bon j'y retourne, mais je reviens à la fin de mon service.
Lorsqu'elle s'écarta, malgré la peine, je souriais à Amaury qui me guettait en retrouvant petit à petit sa joie naturelle.
- On veut pas te déranger ? Dis-je en l'imitant.
- Ca va ! Dit-il avec un sourire timide, pas encore tout à fait lui.
- C'est qui ? Demanda Elliot.
- Loretta Malonga, 18 ans, le grand amour d'Amaury. Ajouta Laura.
Amaury la fusilla du regard et cela me fit sourire.
- Ah ouais, ça va toi, carrément une fille plus vieille que toi. Mais attends c'est la fille dont tu parlais l'autre fois ? Dit-il surpris.
- Vous pouvez arrêter de faire mon procès là !
Je riais puis regardais autour de moi, pour me souvenir de ce que notre présence ici signifiait. Les autres avait vu mon changement d'état et la même pensée devait les traverser. Je soufflais un bon coup avant d'ajouter :
- Elle va y arriver, je refuse qu'il en soit autrement....
PDV Kylian
Le match contre Caen a été intense, mais on l'a remporté haut la main. J'avais réussi à mettre un but à la deuxième mi-temps. J'étais en pleine forme pour mon anniversaire et avec un score de 3-1, le retour aux vestiaires était festif. J'avais regardé à plusieurs reprises vers ma famille, mais aucunes traces d'Amélia.
Il est 23h45 lorsque je rejoins le parking et que mon père est encore là, avec Ethan.
- T'aurais dû rentrer, maman est parti se coucher je paries ? Dis-je tout sourire, mais je vois qu'il ne me le rend pas.
- Ta mère est à l'hôpital ...
- Quoi ? Il lui est arrivé un truc ? Dis-je en panique.
- Non, c'est Amélia.
Toute la joie que je ressentais s'était évanoui et durant un instant, je me dis que mes jambes ne réussiraient pas à me maintenir debout.
- Sa mère a fait un AVC ... ils sont tous sur place et...
- Ok on y va ! Dis-je en direction du coffre pour ranger mon sac.
- T'es pas trop fatigué ? Demanda mon père
- Non je dois y aller !
- Ok je vais rentrer avec Ethan, il est tard pour lui.
Je regardais mon petit frère bailler et sa bouille m'attendrissait. J'opinais et mon père alla dans sa voiture, tandis que mon chauffeur m'attendait, avec l'un de mes gardes du corps.
Une fois arrivé, je fis attention à ne pas me faire reconnaitre, mais j'avais eu la bonne idée de me teindre les cheveux en blond platine. J'enfilais mon sweat à capuche noir et enfila la capuche. J'avais beau essayé de joindre Amélia, elle ne répondait pas. Je fini par sortir de la voiture, pour être devant l'accueil de l'hôpital et tout le monde était devant, à discuter. Ils étaient pas moins d'une bonne dizaine, ça faisait pas mal de tête et au vu des autres personnes, j'imaginais qu'il devait y avoir des potes à eux. Je m'approchais du groupe, Elliot fut le premier à me remarquer.
- Oh mon gars ! Dit-il en me tchekant. Qu'est ce que tu fous là ?
Il avait toujours cette énergie, mais je sentais bien qu'il n'était pas lui-même.
- On viens rendre une petite visite de soutien, dis-je en souriant.
Il opina et je lu dans ses yeux que cela le touchait plus qu'il ne me le dirait. Amélia était assise sur le banc et me souriait, reconnaissante également et je savais que j'avais fait le bon choix.
- Mais t'avais pas match toi ? Demanda Amaury, qui était à ma droite. Oh et bon anniversaire, même s'il est déjà le lendemain là.
- Mais non, c'était ton anniv ? Demanda Danny ébahi.
J'opinais la tête en souriant et il me souhaitèrent tous un bon anniversaire.
- Bon et les nouvelles de la madré ? Demandais-je en ne quittant pas Amélia des yeux.
- Le coma hein ... ajouta Calvin, le plus grand de tous.
- Ils ont dit que c'était normal après un avc. Mais que c'était un AVC pris à temps. Ajouta Danny, plein d'optimisme.
- Ok, ça veut dire elle aura peu de séquelles ? Demandais-je.
- Ca veut dire qu'à tout moment, elle se réveille et te fou la pâté, en vitesse au Parc des Princes ! Dit Danny.
Tout le monde se mettait à rire et je riais de bon cœur également.
- C'est quoi cette couleur ? Demanda Elliot en me scrutant et enlevant ma capuche.
- C'est pour le flow, dis-je sur de moi. T'inquiètes tu comprendras bientôt.
- Je crois que je préfère rester dans l'ignorance ! Dit-il et les autres se mirent à rire.
- Dit celui qui a fait du orange sur sa tête, y a un an ? Dit Amélia en le taquinant.
- Arrête de sortir mes dossiers pour protéger ton monsieur.
Elle leva les yeux au ciel et les autres riaient. Elle se leva du banc où elle était assise avec Laura et s'approcha de moi, avant de se tourner vers ses frères.
- On reviens.
Je la suivais un peu à l'écart et remis ma capuche, pour essayer de rester incognito, mon garde du corps était resté en retrait.
- Je suis contente de te voir, dit elle en se posant sur le banc plus loin. Mon téléphone est à plat et je n'ai pas encore pu rentrer chez moi.
- T'inquiètes, pas de soucis je comprends. Ma mère est ici ?
- Oui à l'intérieur avec mon père. Alors le match ?
- 3-1, but de ton gars absolument magnifique !
Elle sourit et cette nuit pourtant dramatique, s'illuminait brusquement.
- Tu vas marquer à chaque match enfaite ?
- J'ai l'intention de faire des doublé même. Je suis même pas à 10%.
- Ils sont pas prêt je crois, dit-elle non sans fierté.
- Non... je suis désolé pour ta mère ...
- Le soit pas ... c'est pas de ton fait. Mais ça ira, j'en suis sûre. Je te cache pas qu'au début c'était pas la folie, heureusement que Danny et Cal sont arrivés. Ils nous ont remis d'équerre direct, dit-elle en riant timidement.
- Ca sert à ça la famille, dis-je heureux qu'elle soit aussi bien entouré.
- Ouais ... mais je suis deg pour ton anniv.
- Je l'aurais pas fêté aujourd'hui de toutes façon. Je préfère être ici et m'assurer que tu vas bien.
Ses yeux happèrent les miens et d'un geste commun, nos lèvres se retrouvaient. J'aimais tellement la sentir près de moi, toujours plus, ça en devenait presque dangereux cette obsession. Elle se redressa et jeta un œil vers ses frères, mais personne ne nous observe, puis ils avaient l'habitude depuis 4 ans.
- J'ai quand même une surprise pour toi. Je pensais te l'annoncer dans de meilleurs circonstances mais... après noël, nos parents nous ont offert un week-end de 3 jours à Deauville. Bon c'est un peu un cadeau pour moi aussi finalement et...
- T'es sérieuse ? Dis-je en la coupant.
- T'aimes pas Deauville ? Ils voulaient pas qu'on s'éloigne trop et ...
- Non mais c'est trop lourd ! Y aura que nous deux ? Demandais-je en pensant forcément à ce que ça pouvait engendrer.
- Oui, dit-elle timidement, songeant certainement à la même chose que moi.
- C'est le meilleur anniversaire de ma vie, dis-je tout sourire.
- Arrêtes tes conneries, dit-elle en me poussant.
- Après ça dépendra de ma mère...
- Ca ira, dis-je tentant de la réconforter.
- Tu dis ça parce que tu le penses ou parce que tu veux être seule avec moi ? Dit-elle en me taquinant.
- Un peu des deux !
- T'es horrible ! Dit-elle en souriant.
Derrière elle, les autres s'agitaient et je lui fit signe de se lever. On les rejoignaient rapidement, ma mère et son père se trouvant là aussi. Le visage de Lia s'était décomposé et elle attendait avec impatience d'en savoir plus. Je lui pris la main et déposais un baiser sur son front, tandis que ma mère me souriait tendrement.
- Elle est réveillée, annonça joyeusement le père de Lia.
Un soulagement se faisait entendre par toute l'assemblée.
- Elle va comment ? Demanda Cal
- Elle est sonnée et un peu désorientée, mais le médecin dit qu'il y a très peu de séquelle. Il va falloir beaucoup de repos, mais si tout avance correctement, elle sera avec nous à noël dans 5 jours.
Amélia soupira soulagé, et tout le monde se tchekait, où s'embrassait. Cette ambiance était quasi similaire à une victoire en fin de match. Le fait qu'il y ait autant de personnes autour d'eux, me rappelait que la famille Tavernier avait toujours été beaucoup apprécié. Les garçons de la fratrie, était connu partout pour leur bienveillance et leur joie communicative. Lia devait souvent se sentir à part de ce mood et pourtant elle était tout autant apprécié, sans en prendre conscience.
Ellipse
La mère d'Amélia se remettait bien de cet AVC et je ne l'avais pas revu depuis l'hôpital. Je ne lui en voulais pas, elle voulait passer le plus de temps possible avec elle. Je lui avais demandé si elle souhait qu'on décale notre séjour, mais elle avait refusé. On partait samedi 26, lendemain de noël, pour ne revenir que le 28. Je n'avais jamais eu autant hâte de faire un déplacement. Noël avec mes proches s'était bien passé et mon grand frère Jirés était venu avec sa compagne et leur bébé. C'était un plaisir de les avoir, surtout avec ce qui s'était passé dernièrement. Ca nous rappelait à tous, à quel point il fallait profiter les uns des autres.
Le samedi matin à 10h, mon chauffeur s'est garé devant la maison et je savais qu'Amélia était à l'intérieur. Le chauffeur descendit et pris mon sac, tandis que j'ouvrais la portière. Elle était là emmitouflé dans une doudoune rouge vif et un bonnet avec un pompon sur le dessus. Je me voyais que ses yeux, comme son écharpe couvrait la moitié de son visage
- Tu sais que y a le chauffage dans la voiture, dis-je en grimpant.
Ses yeux se plissèrent pour sourire et elle baissa son écharpe
-Je suis trop frileuse, pour que le chauffage face effet.
Je secouais la tête en m'approchant et l'embrassant, avant de reculer.
- Prête ?
- Oui, dit-elle enthousiaste.
Mon garde du corps s'approcha et s'assit en face de nous 2.
- Bonjour Jordan.
- Bonjour, dit-il sèchement.
Il n'était pas méchant, mais pas non plus très jovial. Sa seule façon de communiquer, même avec moi, était quelques peu rustique.
- Jordan, va dormir où ? Demanda Amélia
- Apparemment dans une location voisine, dis-je en essayant de me souvenir de ce que mes parents m'avait dit la veille. Je suis content d'être avec toi.
- Moi aussi, notre premier week-end après tant de temps, c'est ouf...
- Je vais bien m'occuper de toi, dis-je non sans un sourire taquin.
- Si tu passes ton week-end à faire des allusions, je te noies, chuchota-t-elle.
Je mis à rire sans pour autant m'excuser. Peut être qu'on allait franchir ce cap, peut être pas. Ce qui était sûr, c'est qu'il allait être difficile de résister à la tentation ...
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