Chapitre 16
PDV Amélia – Décembre 2016
Je suis devant mes devoirs de mathématique, autours des probabilités et mon téléphone se remet à sonner.
- Tu peux répondre tu sais !
J'observe Amaury qui agacé et met le téléphone en mode silencieux.
- Non c'est bon, t'es à quelle exercice là ?
- Je ne sais pas, je dessine des lapins depuis tout à l'heure.
- Amaury, dis-je exaspéré.
- Ben quoi ? Les maths c'est trop chiant.
J'allais rétorqué mais l'écran de mon téléphone s'est illuminé, mais sans le son ni le vibreur.
- Toujours Kylian ?
J'opinais sans pour autant avoir envie de ce coup de fil.
- Il rentre bientôt pour son anniversaire et les fêtes. Tu pourras pas l'esquiver éternellement.
- Pourtant l'été dernier ça a fonctionné, dis-je avec un petit sourire qui se veut sur, mais je suis désespéré.
- Hum... faut qu'on parle du reste aussi.
- Amaury...
- Non, je t'ai prévenu je passerais pas l'éponge. C'est soit on en parle, soit je dis tout aux parents.
Je soupire et l'observe, lui et son visage joyeux qui l'était beaucoup moins ces derniers temps et ceux par ma faute. Je m'en voulais, comme toujours. La culpabilité était tellement forte par moment, comment pouvais-je la contrôler ?
- Tout est réglé, je t'ai dis que je recommencerais plus.
- C'est ce que tu m'avais dis aussi cet été avec ton poignet et t'as recommencé.
- Je sais ... mais là c'est promis.
- Hum... dit-il songeur. J'aime pas savoir que tu te fais du mal Amélia.
- Je sais ...
Mon cœur se resserra, car cela m'embêtait tellement qu'il ait à gérer ça. C'était mon problème, il ne devrait pas avoir à s'en soucier.
- Dis moi ce qui se passe dans ta tête là par exemple.
Je remonte mes yeux vers lui et cette fois, je lui souris franchement. Cette bienveillance étant autant déchirante que réconfortante.
- Je me dis que t'es mon jumeau préféré.
- Parce que je suis le seul surtout !
- Voilà, bon je te laisse. Je dois capter Moussa, il part demain soir passer les fêtes en famille.
- Va donc voir ton gars-là.
- Amaury ...
- Je l'aime pas, je vais pas te faire un dessin.
- Ok, ben moi je l'aime bien. T'es resté sur l'embrouille de début juillet.
- C'est sûr que quand on gâche mon anniversaire, je m'en souviens. Jusque-là rien d'anormal.
Je lèves les yeux au ciel et rassemble mes affaires posées sur la table de notre salon. Pour la première fois, Amaury et moi étions dans la même classe. C'était un soulagement sans nom. Nous faisions tous les deux un bac ES et on pouvait passer tout notre temps ensemble et c'était génial. Seulement voilà, il était derrière moi à tout instant depuis cet été.
Il m'avait vu dans une de mes crises d'angoisse et dans ces moments-là, j'avais une envie irrépressible de me blesser pour me calmer. Seule la douleur arrivait à me faire redescendre. Ce besoin était inexplicable, même pour moi. Ca avait commencé une première fois quand mon bourreau du collège, avait posté des choses horribles sur moi dans un groupe facebook. Je me souviens, j'étais mal et tétanisée à l'idée que ça se poursuive au lycée, malgré qu'on ne soit pas dans le même. Je manquais d'air, j'aurais juré mourir à cet instant. Puis j'ai perdu pied et je suis tombé. Mon crâne ayant heurté le bureau, la douleur m'a électrisé. Mais c'était exactement ce qu'il me fallait sur le moment. Ressentir quelque chose pour oublier la douleur que j'avais en moi. Une douleur que je ne pouvais ni manipuler, ni toucher. Puis les fois d'après, car il y en a eu d'autres, je plantais tout ce que je trouvais dans mon bras. Je ne voulais surtout pas faire des incisions ou quoi que ce soit, refusant de me dire que j'en étais là.
Puis il y a eu ce jour en juin quand Stéphanie a de nouveau trouvé une façon de m'humilier, en sortant une photo prise à mon insu à l'époque du collègue dans les vestiaires. De nouveau, ma respiration s'est coupée, il fallait que j'agisse, mais rien ne me faisait assez mal. Quand Amaury m'a vu dans cet état, il a eu peur, très peur. Je devais retrouver mon souffle, alors j'ai mis mon point violemment dans un miroir qui s'est brisé sur moi et enfin, je respirais.
Quand je me suis tournée vers lui, il était blanc comme un linge et observait ma main avec panique. Il ne savait pas s'il avait rêvé ou si c'était juste une erreur de ma part. Puis ma mère a débarqué et j'ai menti. C'est le mensonge qui lui a fait comprendre que quelque chose n'allait pas. Certainement qu'à sa place je veillerais également sur lui, alors je le laissais jouer son rôle. D'une certaine façon sans le savoir, il me sauvait.
- Je lui passerais pas le bonjour de ta part, t'inquiètes.
Il me fixe longuement et je n'arrive comme d'habitude pas à, soutenir ces yeux qui ressemblent trop au mien. Sans doutes par peur d'y lire de la déception, du dégout ou tout autre chose. Je mit mes affaires dans ma chambre avant de mettre mes petites UGG marrons accompagné de mon petit collant et ma robe pull noire. J'enfilais ma parka noire rembourré avec de la fourrure beige et sorti de ma chambre prête à enchainer
- Attends pas si vite !
Je me tournais vers Amaury, qui se levait pour venir à ma hauteur.
- Téléphone.
- Am ...
Il me fit signe de la main de lui donner illico, je soupirais en lui tendant. Il inspectait régulièrement que plus personne ne m'ajoutait dans un quelconque groupe pour me salir. Il était lui-même parti trouvé cette pimbêche de Stéphanie, ainsi que son frère pour la calmer. Jusque-là, je devais reconnaitre que ça avait été efficace, je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis des mois. Ce qui n'avait pas empêché les angoisses. Mais elles étaient beaucoup plus lié à ma rupture avec Kylian en juillet dernier...
- C'est bon Derek Morgan, tu me rends mon tel là !
- Oui ... tu me dirais si ...
- Oui Am ! Dis-je pour coupé court et je m'en suis voulu aussitôt.
Il a opiné un peu contrarié et peu convaincu.
- Excuse-moi, mais je te promets que je te dirais. Je te l'ai promis je te cache plus rien. Promesse de jumeau, dis-je en lui tendant la main afin de faire notre tchek.
Il tendit sa main et après un tchek digne de ce nom effectué, je sortis de la maison, direction le mcdo. En arrivant devant, Moussa était avec une doudoune bleu qui ressemblait plus à une énorme couette rembourré.
- Ca va tu dois pas avoir froid !
- Putin t'es là, t'as tardé, il caille t'es sérieuse ou quoi ?
- Détends toi, je te paie ton burger !
Il a souri de toutes ses belles dents alignés et j'ai secoué la tête, car c'était beaucoup trop facile de l'amadouer. Après avoir récupéré nos plateaux, on s'est installé à l'étage pour discuter.
- Comment j'ai hâte d'arriver au Sénégal là !
- Tu m'étonnes, pendant que je vais me les cailler ici.
- Viens avec moi !
- Tu es drôle comme garçon, j'apprécie.
- Bon là c'est trop tard, mais je t'avais dis de dire à tes parents y a 3 mois.
- Amaury aurait posé son véto. Je pars nulle part sans lui et comment dire, vous n'êtes pas les meilleurs amis du monde.
Il sourit amèrement avant de gober une frite.
- Nope, mais bon, toi tu m'aimes bien c'est déjà ça.
- On se demande même pourquoi !
Il rigole et je le suis. On discute un peu de tout et de rien. La vie au lycée, ses meufs, ses petits frères. J'essaie tant bien que mal de faire dévier les sujets, dès qu'il s'agit de moi, n'ayant aucunes envies de faire le constat du désastre que j'étais.
- Si non euh ... t'as des nouvelles de Kylian ?
Mes yeux sont restés figés sur le paquet rouge de frites, qui étaient dorénavant vide.
- Pas directement, mais Elliot a de ses nouvelles. Ca à l'air de bien se passer pour lui.
- Tu sais qu'il a failli signer pour Paris et qu'il a fini par rester à Monaco ?
- Tant mieux pour lui, dis-je un peu exaspéré de parler encore et toujours de lui, alors qu'il a été un jour, mon sujet préféré.
- J'ai vu qu'il t'as appelé quand on est arrivé, je me demandais si ...
- Ok on peut arrêté de parler de lui ? Ca fait des mois que c'est fini, vous êtes tous compréhensif, mais j'ai besoin de passer à autres choses.
- Ok, ok, on s'énerve pas madame.
Je souriais car il arrivait toujours à me faire rire même dans les discussions les moins marrantes. Il n'insista pas et on avait continué de papoter quand il m'a annoncé devoir rentrer vers 16h. Il me raccompagna non loin du quartier, lui devant prendre les transports pour récupérer un colis chez sa tante à emmener au bled. Je marchais tranquillement et pour la énième fois le téléphone sonna et je décrochais.
- T'as pas des trucs comme des entrainements ? Dis-je agacé.
- Non, puisque c'est les vacances. Enfin tu réponds, c'est cool.
- On avaient décidé de plus s'appeler Kylian.
- Tu as décidé, comme d'hab.
- Me lance pas... dis-je en m'asseyant sur les marches d'entrée d'un des immeubles.
Un long silence passe et il finit par dire :
- Tu penses qu'on pourra se voir quand j'arrive ?
- Kylian, tu sais bien comment ça va se passer.
- Non dis-moi ...
- On va se disputer, on va reprocher à l'autre la séparation. Bref c'est le même topo depuis quasi 6 mois. Je n'ai ni envie, ni besoin de ça.
- Ok sympa ...
- Tu vois de quoi je parle...
- Je ... bref laisse tomber.
Un nouveau silence et je n'ai qu'une envie que ça s'arrête.
- Tu m'en veux encore c'est ça ? Demande-t-il
- Non tu fais ta vie.
- Amélia...
- Donc tu veux de nouveau avoir cette conversation ?
- Non, on l'aurait pas si tu passais à autre chose.
- Si je passais à autre chose ? Dis-je en me relevant, la haine s'emparant à nouveau de moi. Ok on va l'avoir à nouveau, je te rappelles les faits.
- Je les connais bien.
- Apparemment pas assez.
- On étaient séparés...
- Et alors ? Tu as couché avec une fille après moi.
- On s'étaient quitté Amélia.
- Tu m'avais quitté Kylian, je rectifie.
- Je t'ai quitté, car tu m'as poussé à bout. Tu pensais que je t'avais trompé, tu te faisais des films à cause de ton putin de pote de merde, qui est en chien sur toi.
Je déglutis et me calme, car je sais que comme souvent ça peut partir en vrille.
- Tu sais quoi, je m'en fou. Le résultat est le même.
- Non pas vraiment non, j'ai essayé de revenir.
- Oui quand t'étais moins énervé, sauf que j'avais pas encore digéré tu vois. Et qu'est ce que tu as fait direct ? Tu as couché avec elle !
- Tu n'as pas voulu me parler pendant 1 mois Lia ! Tu m'as clairement nexté. J'ai fais des pieds et des mains, alors qu'à la base tu étais en tort.
- Ben c'était pas assez, c'est quoi 1 mois.
- Arrêtes ça !
- Non c'est quoi 1 mois, je t'ai attendu des années.
- Vas-y comme d'hab, même discours.
- Je t'ai prévenu, bref m'appelle plus. Dis-je avant de raccrocher.
Je regardais mon téléphone et je sentais une nouvelle crise d'angoisse pondre. Je tentais de respirer au maximum, mais c'était si difficile. Le pire n'avait pas seulement été d'apprendre qu'il avait couché et donc donné sa virginité qu'on s'était promis de s'offrir, mais bien que ce soit avec Lorie. Kylian m'avait brisé le cœur et je n'avais aucunes envies de lui pardonner. Il aurait dû attendre, j'aurais attendu...
Je me suis remise à marcher en direction de mon immeuble lorsque je suis tombée sur une nana de ma classe, Patricia.
- Amélia, ça va ?
- Oui et toi ? Dis-je distraite encore par ma dispute avec Kylian
- Ouais, euh ... j'ai besoin de te parler.
Elle semblait préoccupé. Patricia n'était pas une grande copine. On se croisait par moment à la cité et on se saluait c'est tout. Je ne vois pas ce qu'elle aurait pu me dire. Et si c'était pour me parler de mon frère, je n'étais pas d'humeur. Je savais que toutes les filles, rêvaient comme toujours, de sortir avec lui.
- Parle de ?
- Un truc important pour un cours, ça sera rapide. Mon immeuble est là, tu peux monter vite fait ?
Je regardais le temps, la nuit tombait vite en hiver, il ne fallait pas que je traine.
- Ouais mais vraiment rapide.
- Super merci ! Dit-elle pleine d'entrain.
Si je pouvais au moins égayé la journée d'une personne, c'était déjà ça. En entrant dans son hall d'immeuble, quelle ne fût pas ma surprise en y trouvant Stéphanie. Elle était là avec sa doudoune North face et ses cheveux longs blond et son visage de poupée qui la faisait presque passer pour un ange. Il y a fort longtemps, que je n'étais plus dupé par sa beauté. Je jetais un coup d'œil à la fameuse Patricia, qui semblait désolé, mais ça m'épuisait.
- Salut petite poucave !
Je ne répondis rien, cherchant à comprendre ce qu'elle me voulait. Sans doutes aussi un peu tétanisé, par ce qu'elle pourrait encore dire à mon sujet.
- T'as rien à me dire ? Ajouta-t-elle visiblement remonté.
- J'ai manqué un truc ? Dis-je le plus calme possible et je savais que ça avait le don de l'énerver.
Elle s'est approché de moi avec ce sourire plein de malice et d'arrogance. Alors que je m'attendais à ce qu'elle me disent des horreur, sa main a atterri sur mon visage sans que je n'ai eu le temps de réagir. La baffe avait été assez puissante pour me faire vaciller. Le cri de surprise de Patricia, me faisait comprendre que je n'avais pas rêver, c'était bien violent.
- T'es vraiment une belle petite garce ! Tu vas savoir exactement à qui tu as à faire aujourd'hui.
- Tu avais dis que tu voulais juste lui faire peur, ajoute Patricia apeurée.
- Ferme ta gueule toi, si non tu sais ce qui se passera.
Je me redressais et n'ait à peine eu le temps de voir le visage de Patricia terrorisé, que Stéphanie me tira les cheveux et me fit tomber au sol. Je me débattais autant que je pouvais en hurlant, espérant faire sortir quelqu'un de chez lui. Elle se mit sur moi et enfonça son écharpe dans ma bouche. Je suffoquais.
A côté, Patricia lui suppliais d'arrêter, mais elle semblait posséder. Je manquais sérieusement d'air et mes larmes coulaient tandis qu'elle me mettait des coups dans les côtes. J'avais rêvé tant de fois de la façon dont je pourrais mourir Plusieurs fois, je mettais dis que la mort sera plus douce que mes souffrances Maintenant que la mort voulait sans doutes se présenter, je voulais vivre, je devais vivre. Je fini par réussir à la renverser et la baffer à mon tour. Ces quelques secondes me permettait d'enlever cette écharpe et de respirer à nouveau.
Je quittais le hall à la halte, sans un regard pour Patricia. Au moment où je m'apprêtais à dévaler les marches. Stéphanie me retenait par la capuche de ma parka et me fit revenir en arrière. Je me retournais pour me débattre et elle me poussa si brutalement, ma tête heurta d'un coup sec la rampe en fer des escalier extérieur. Mon corps dévala les marches et tout me fit extrêmement souffrir.
- Oh non, qu'est-ce que tu as fait ?
- Je ... je ...
Ma tête tourné vers cet immeuble, j'étais incapable de parler ou de bouger. J'avais si froid et des tremblements commençaient à venir de plus en plus fort.
- Il faut appeler l'hôpital !
- Non, imagine ce qu'ils vont dire. Tu iras en prison Patricia.
- On peut pas la laisser là... Dit cette dernière en pleurant.
Je les observais en sachant que mon destin dépendrait d'elles et des larmes se mirent à couler. Je n'arrivais pas à faire sortir un seul son, alors qu'à l'intérieur je bouillonnais. J'avais le gout du fer dans la bouche et après un effort je réussissais à cracher du sang.
- Oh mon Dieu, dit Patricia en se penchant sur moi.
Je regardais à côté et plus une trace de Stéphanie. Mes yeux étaient plongés dans ceux de ma seule aide disponible. Je la fixais espérant qu'elle ne me laisserait pas, qu'elle ferait quelque chose. J'essayais de parler mais je crachais du sang et mes tremblements s'intensifiaient.
- Allo, dit-elle en pleurant. Elle va mourir...
Ces mots ne me rassurait pas le moins du monde, je pleurais de plus belle sans pouvoir dire mes dernières pensées. Je voulais qu'Amaury ne s'en veuille pas, il avait tout fait pour moi. Je savais que si je partais, il voudrait me venger et il se sentirais coupable de ne pas m'avoir assez protégé. Je ne voulais pas qu'il s'en veuille, jamais. Puis je pensais à mes parents, ma mère qui avait toujours voulu une fille. Je pleurais de plus belle, étouffé par moment par ce sang. Puis je pensais à mes frères, toute cette famille que ça allait détruire, car je n'avais pas parlé de Stéphanie depuis le départ. Je devais vivre et je me promettais de ne plus jamais me laisser faire. Je devais vivre pour eux. Pour lui. Je ne voulais pas quitter Kylian comme ça, fâché.
- Ky – Kylian, dis-je en recrachant du sang.
- Les secours arrivent, reste avec moi Amélia, je suis tellement désolé.
Elle était parti dans une symphonie de larme et j'étais impuissante. Puis j'entendais d'autres personnes se mettre autour, demander ce qu'il s'était passé, certainement des voisins. Je me suis sentie volée, mais tout me paraissait flou à cet instant et puis ce fut le trou noir...
Ellipse
Lorsque mes paupières se sont rouvertes, j'avais un mal de crâne inimaginable. Dire qu'un camion m'était passé dessus, c'était du luxe. Je mis du temps à reconnaitre les murs blancs d'une chambre d'hôpital. Puis très vite, crise de panique en voyant ce tube dans ma bouche. Je me suis mise à tenter d'hurler, ce qui a réveillé Amaury qui dormait sur une chaise à côté.
- Amélia calme toi, respire.
Je tentais de calmer ma respiration, mais comment faire avec ce machin dans ma gorge. Machinalement des larmes coulaient.
- J'arrive, tu restes calme promis ?
J'opinais de la tête me sentant déjà mal d'être sans lui. Dans la foulée, une équipe médicale débarquait, tentant de me rassurer, mais je voulais qu'on m'enlève ce truc. Je bougeais dans tous les sens.
- On vous l'enlève, restez calme. Jeune homme sortez
Je n'avais aucunement l'intention d'être calme sans Amaury. Je fis non de la tête et me mit à entrer dans une hystérie sans nom. Le médecin concéda qu'il pouvait rester. Ils finirent par l'enlever, mais j'avais si mal à la gorge. Ma mère entra par la suite. Elle semblait si fatigué et heureuse à la fois.
- Doucement, elle peut encore avoir des douleurs. Ne l'étreignez pas trop fort.
Ma mère hocha la tête et me pris seulement la main, qu'elle resserra et ce geste me fit plus de bien qu'elle ne pouvait se l'imaginer.
- Vous savez qui vous êtes demanda le médecin.
J'opinais de la tête, la gorge encore en feu pour réussir à sortir un son correct.
- Super, essayez de dire quelques mots. Je sais que c'est difficile à cause de l'intubation mais on doit juste s'assurer de vos aptitudes cérébrales.
Je pris une longue inspiration ainsi que beaucoup de salive.
- Am- Am – Am ...
- Ok c'est pas grave, ajouta le médecin
- Am – Am – Amau – Amaury
Ce dernier me fixa avec un large sourire, les larmes aux yeux. Je soupirais rageant de ne pas réussir à en dire plus.
- Ca ira ajoute le médecin. Vous devez vous reposer. Vous reparlerez d'ici la fin de la journée.
J'opinais soulagé de savoir que ce n'était pas définitif.
- Vous avez reçu un violent coup au cerveau. On a été obligé de vous opérer, il y a deux jours. Tout s'est bien passé et on attendaient votre réveil pour s'assurer que tout est ok. Il semble que ce soit parfait. On reviendra vous voir, mais vous devez vous reposer pour tenter de récupérer le plus rapidement possible vos fonctions. Ne la faites pas trop parler ! Ajoute-t-il à l'intention de ma famille.
Puis l'équipe s'en va et j'observe mon frère et ma mère, j'imagine leur état depuis deux jours et j'en veux à Stéphanie.
- On a porté plainte contre elle, dit Amaury, comme s'il lisait dans mes pensées.
- Amaury ! Ajoute ma mère.
- M- Mer – Merci, dis-je en souriant et il me le rend.
La journée s'écoule avec la visite de toute ma famille, dont les visages étaient marqué par l'inquiétude. Je m'en voulais de leur avoir fait ça, mais je refusais de m'apitoyer. C'est ma culpabilité qui avait fait que je n'avais jamais eu le courage de parler de Stéphanie.
Les vacances commençaient à peine, si mes calculs étaient bon, l'anniversaire de Kylian était le lendemain. Je ne savais même pas s'il savait pour moi. Peut être que oui, mais il devait s'en foutre avec tout ce qu'on s'était dit. Ma mère avait dormi à mes côtés cette nuit et heureusement, si non je n'aurais jamais fermé l'œil.
Le lendemain, on m'a demandé si j'arrivais à poser mon pied au sol. Au début assez délicat, car j'avais mal aux côtes. Mais je tenais sur mes deux jambes sans problèmes et ça me redonnait de l'énergie pour la suite. Amaury et Laura étaient venu me tenir compagnie, avec des magazines, leur ipod etc...
- T'y connais rien en mode toi ! Disait Laura à Am.
- Plus, qu'une nana qui met encore des barrettes rose.
Je les écoutais en rigolant, ils étaient constamment comme chien et chat ces deux-là.
Puis Amaury regarda son portable avant de me fixer.
- Tu as le droit de dire non ! Me dit-il soudainement.
- Non à quoi ? Demandais-je avant de toussoter.
- Kylian est là ...
Je déglutissais difficilement.
- Je ressemble à quoi ? Ai-je demandé rapidement
- T'es pas mal, disait Amaury
- Tu ressemble à R, ajouta Laura.
Je rigolais, finalement rattrapé par cette satanée toux. Amaury lança un regard assassin à Laura, mais elle le fixait sereine.
- Ok il peut venir, juste prête moi ton sweat, je veux pas il me voit en blouse où mon cul est à l'air.
Laura a explosé de rire et Amaury s'est retenu pour ne pas rire avec l'ennemi, mais il n'en pensait pas moins. Il a retiré son sweat que j'ai enfilé. Mon crâne était toujours recouvert des bandages, des suites de l'opération. Je ne préférais même pas regarder mes cheveux. On tapait à la porte et Kylian rentra avec toute la prestance et le charme qui le qualifiait parfaitement. Il m'observa et son sourire était si triste. Il fit un signe de tête pour saluer les autres, qui quittèrent les lieux aussi vite que si on avaient annoncé la fin du monde. J'étais donc seule avec lui, dans ma posture catastrophique.
- 18 ans ! T'es quelqu'un ! Dis-je dans un sourire avant de tousser.
Il me jeta un regard inquiet.
- Je vais pas mourir en ta présence ça va.
- Dis pas des trucs comme ça, même pour rire s'il te plait.
- C'est que t'as reçu de l'humour, avec tes 18 aujourd'hui.
Il esquisse un sourire, qu'il tente de réprimer, mais je l'aperçois à temps. Mon regard s'adoucit et je suis si contente de le voir, quand j'aurais pu partir avant.
- Kylian, je ...
- Non moi d'abord, pour mon anniversaire ? Demanda-t-il en s'asseyant sur le lit.
J'opinais de la tête tentant de calmer ma respiration saccadée face à sa présence
- Tu avais raison sur tout. J'ai chié ! J'aurais jamais dû coucher avec Lorie et je m'en suis voulu aussitôt. C'est avec toi que je voulais vivre ça et j'ai tout gâché. J'avais peur de ne jamais te retrouver et j'ai voulu faire une chose qui te ferait réagir, comme tu me calculais pas, c'était stupide.
- Oui, mais j'ai eu tort aussi...
Il m'observait, sans doutes surpris que je puisse l'admettre également.
- Tu as essayé de revenir. J'étais trop en colère pour te pardonner et j'ai agis comme une enfant. J'agis souvent comme une enfant quand j'angoisse ou que je me sens en danger... Je vais essayer de m'améliorer.
- Bonne nouvelle !
- Eh ! Dis-je en le pinçant et il sourit de toutes ses dents.
- Je rigole, c'est top. Ce séjour à l'hôpital aura eu du bon finalement.
- T'es vraiment odieux comme mec de 18 ans !
Il explose de rire et je le suis sans vraiment m'en sortir de ma toux. On se regardait longuement, aussi intensément qu'avant.
- On fait quoi maintenant ? Demanda-t-il subitement.
- Ben je vais sans doute dormir et j'espère sortir d'ici bientôt.
- Je parle de nous deux banane !
- Oui je sais, dis-je en rigolant. Je ne sais pas... j'ai envie d'être avec toi, mais j'ai peur quand tu es à Monaco..
Il opinait de la tête, tout en regardant devant lui, comme si les réponses s'y trouvait. J'observais le pull en coton blanc qu'il arborait, avec son jean noir. J'étais si heureuse le retrouver.
- Je te propose qu'on reste pote, comme avant et quand je reviendrais on avise ?
- Quand tu reviendras ? Dis-je étonné.
- Fais-moi confiance.
- Ok, dis-je aussi contente que déçu de la rétrograde. Mais c'était mieux que rien.
- Par contre promet moi un truc.
- Dis-moi ?
- Attends-moi...
- T'attendre ? Tu pourrais jouer à Monaco des années encore Kylian.
- Tu me fais confiance non ?
Je soupirais et fini par acquiescer.
- Super, tu m'attends promis ?
- Même si je serais vieille et sans doutes avec des chats, je promets Kylian, je t'attends.
Il souriait avant de déposer un baiser sur ma joue et me prendre dans ses bras. Cet instant aurait pu durer pour l'éternité, mais nous étions condamné à ne plus nous revoir. Du moins avant que tout bascule, 8 mois plus tard...
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