PDV Amélia - Avril 2022

Pour ne rien arranger à mon désarroi, Brice annonce que finalement cette fin de soirée se fera chez Kylian. Je vous laisse juste imaginer ma tête, que je trainais par terre jusqu'à la voiture de ce dernier.

- Allez Amélia, ça va bien se passer, me disait Laura

- Est-ce qu'une seule fois où tu m'as dit ça, ça s'est avéré vrai ?

Elle sourit et se mord la lèvre, comme elle adore le faire dès qu'elle se sent bête.

- Ok c'est vrai que parfois, ça a pas toujours porté ses fruits...

- Parfois ? Ai-je demandé choqué quelle minimise. Tu voulais dire jamais n'est-ce pas ?

Elle se met à rire et je la suis. On est toutes les deux à l'arrière. Elle a laissé un certain Nicolas, se mettre côté passager avec Brice.

- Commencez pas à faire mon gars !

- Jamais, ai-je répondu. C'est ta meuf que je suis en train de faire.

Brice a souri avec sa joie débordante et contagieuse et ma copine se mordait de nouveau la lèvre. Il y avait décidemment trop d'amour pour moi par ici. On est arrivé dans le 16ème et je reconnaissais le quartier. Nous n'habitions en effet pas loin de Kylian avec Amaury. J'allais même pouvoir rentrer à pied, ce qui allait arriver plus vite que prévu, si on se disputaient encore. J'essayais de me raisonner et de me souvenir que j'étais là pour Laura et non pour faire du scandale. Brice a ouvert et de toute évidence il avait les clés.

- Oh mon Dieu ! Ai-je seulement réussi à prononcer.

Ce n'était pas un appartement, mais un royaume. Il était somptueux et paraissait tellement grand. Je ne savais même pas ce qu'il pouvait bien foutre ici, tout seul. Du moins, j'imagine qu'il devait régulièrement inviter des filles. Cette vision me répugnait, mais c'était la vie n'est-ce pas.

- Je dois reconnaitre qu'il s'est fait kiffer sur cet appart ! A ajouté Brice en voyant ma bouche ne pas se refermer. Et encore t'as pas vu le toit terrasse.

- Parce que y a un toit terrasse ?

- Ouais la planque parfaite pour gérer des meufs, ajoute le fameux Nicolas

J'ai avalé lentement ma salive et ait sourit à cette dernière remarque qui me crispait plus que je ne l'aurait souhaité. J'avais clairement installé le malaise, enfin le fameux Nicolas, mais il ne devait pas savoir qui j'étais. Et même s'il le savait, qu'est ce ça aurait pu changer.

- Si non le séjour est somptueux et tellement ...

- Grand, ajoutait Laura dont les yeux se baladaient d'un point à un autre.

- Oui, ai-je répondu. C'est tellement bling-bling. Ça ne lui ressemble pas, ai-je ajouté en me tournant vers Brice.

- Si c'est trop Kylian, a répondu Nicolas. Il faut toujours qu'il montre qui a la plus grosse.

- Ah ! Ai-je simplement dit.

- Tu dois pas le connaitre depuis longtemps c'est pour ça, a-t-il ajouté sur de lui.

Je l'ai observé, me regarder presque avec mépris et j'ai souris sans répondre. Brice voulait intervenir, mais je lui ait fais signe que non de la tête. Le Nicolas, était un petit blond, cheveux court avec un style plutôt streetwear. J'appréciais la dégaine, mais je sentais que j'allais très vite détesté le personnage.

- Si non, on mange quoi ? Ai-je demandé pour changer de sujet.

- On va commander je pense, me dit Nicolas.

Décidemment, c'était chez lui ici ou quoi. A côté Brice passait pour un invité autant que moi.

- Vous inquiétez pas on gère, on a l'habitude que Kylian rentre tard et que ses invités l'attendent.

- Je vois... mais juste, tu es qui pour lui enfaite ?

Nicolas m'a observé avec son regard hautain et sûr de lui. Je ne voulais pas le détester, mais ça allait certainement être plus fort que moi.

- Je suis son styliste et son pote, on est toujours ensemble.

- Hum, ai-je seulement ajouté en me tournant vers Laura qui faisait une moue blasée.

J'étais heureuse de savoir que je n'étais pas la seule, à qui le petit Nicolas de mes fesses, sortait par les yeux. Je me suis tue et Brice discutait avec lui de choses que je n'arrivais pas à capter. Alors qu'ils nous ont invité à nous mettre à l'aise, chacun était en train de parler, j'en profitais pour demander les toilettes. C'est évidemment, le maitre des lieux ,Nicolas casse coui***, qui m'a indiqué le chemin. Ca m'agaçait qu'il puisse penser que j'étais une des petites groupies de Kylian. A l'image des nombreuses nanas, qu'il avait dû voir qu'une fois. Il devait me prendre pour une michto et c'était vexant. Mais après tout qu'avais-je à prouver, rien. Je m'attardais après avoir fini mes affaires, pour observer un peu l'appartement.

Les murs étaient d'un  blanc immaculé et tout respirait la fraicheur. Avec un appartement pareil, j'imagine qu'il avait un service de manage dédié. Il y avait une espèce de meuble dans le couloir, où des photos étaient posées. De la musique me parvenait depuis le salon, je reconnaissais « Like it » de Amaarae. J'aimais tellement cette musique, je bougeais lentement en observant une photo de famille. Il y avait tout le monde dessus, même Jirès son grand frère adopté par ses parents, avec son fils. Kylian était blond dessus, j'avais raté la période où il avait fait cette couleur. Je souris en l'observant.

- Fais comme chez toi ...

J'ai sursauté en manquant de faire tomber le cadre, que je rattrapais de justesse. Kylian me dévisageais, toujours aussi peu aimable que quelques minutes plus tôt dans le stade.

- Sorry, j'aurais pas dû, j'ai vu ton frère et j'avais envie de regarder la photo. Ai-je tenté avec un sourire timide.

- Super, les autres sont en train de décider de la graille si jamais.

Le mépris de son pote, passe encore mais le sien, me faisait mal au plus profond de mon être. Je n'ai cependant pas voulu rétorqué, j'étais là en paix et donc je devais rester en paix. Je suis revenue dans le séjour, il y avait son pote de la dernière fois et collègue, Achraf Hakimi. Je l'ai salué de loin et il m'a fait un mouvement de tête en souriant. Il avait l'air si simple et sincère, le genre de personne dont on ne se méfie pas.

- Je dis juste que battre Marseille à chaque fois, c'est facile.

- Bien sûr que non, ajouta Achraf. A chaque fois, on doit prouver avec le club qu'on va y arriver. Y a une pression sur ce match qui est pas la même que les autres. C'est le classico, il s'appel pas comme ça pour rien.

Je n'écoutais qu'à moitié, car le foot et moi ça faisait 100. Seul Kylian avait réussi à m'expliquer les règles et ça grâce au fait de ne pas me quitter des yeux. Je finis par m'approcher de Laura et lui demande ce qui a été commandé et elle me dit, la carte complète d'un japonais en deux fois voir, 3 fois.

- Tu rigoles, dis-je en me marrant

- Vraiment pas, dit-elle sans sourciller.

J'opine de la tête et je me sens vraiment pas à l'aise ici. Evidemment qu'avec mon métier, j'étais habitué à faire pas mal de chose maintenant et en grandes pompes. Mais j'avais essayé de rester le plus simple possible, sauf pour l'appartement, mais la faute à Amaury les gars.

En pensant à ce dernier, le voilà qui m'appel.

- Yo, tu dors où ce soir ?

- Pourquoi ? Ai-je demandé déjà saoulé

- Je suis en date et ça se passe vraiment bien genre...

- Amaury !

- Non mais après si t'es pas chez Laura, rentre ou prend une chambre je te la paie.

- Mais toi prends une chambre, ai-je dis en m'éloignant pour ne pas assouvir la curiosité des autres.

J'arrivais dans le couloir où j'étais tout à l'heure, tentant de contenir mes nerfs.

- Allez, pour ton petit chouchou.

- Je te déteste, comme j'ai jamais détesté.

- Tu mens, tu détestes Kylian !

- Tu devineras jamais chez qui je suis d'ailleurs.

Il laisse passer un blanc, histoire de s'assurer que je ne suis pas en train de lui faire une farce.

- Tu es chez Kylian ?

- Bingo Sherlock, t'es plutôt doué dis-moi.

- Non mais tu fous quoi chez lui ? Dit-il presque en hurlant et j'écarte mon téléphone de quelques centimètres.

- Longue histoire, mais de base je devais allez chez Brice et ça a été déporté chez lui... Pas si longue enfaite.

- Et tu vas bien ?

- Oui Amaury, t'inquiètes.

- Ok ... ça change pas la question de où tu dors.

- Dans le logement que je loue ? Juste comme ça, simple supposition.

- Amélia ...

- Amaury, tu peux pas me foutre à la porte dès que tu as les burnes qui te démanges, ça deviens lourd.

- J'ai pas fait ça depuis qu'on est arrivé en mars ! S'insurge-t-il

- Et ? Je te dois une médaille ? Tu veux que j'appel la télévision, qu'on te film ?

- Trouve une solution, je te revaudrais pas.

Je soupire longuement et me dit que je finirais bien par trouver un hôtel, car ce soir Laura dort avec Brice.

- Je dormirais à l'hôtel t'inquiètes ... Tu paieras la chambre je vais en prendre une avec toutes les options du monde, je te préviens. Je regarderais même des films X en VOD ultra méga cher !

- Je t'aime, bonne soirée à demain.

Il a raccroché et je suis resté scotché devant mon fond d'écran, une photographie de nous deux ados. A l'époque il avait encore les cheveux mi-long bouclé avec des mèches blondes. Ma tête est collée à la sienne tout sourire et il a enroulé son bras autour de mon cou et rigole. Un moment de fou rire capturé par l'un de nos proches.

- T'es à la rue ou quoi ?

Je me tourne et Kylian est là, sortant de toute évidence de la douche.

- Tu vas finir par croire, que je préfère ton couloir à la compagnie des autres.

- C'est la cas ? M'a-t-il demandé en ne me quittant pas des yeux.

C'est fou comme la température avait comme soudainement augmenté. Il avait ce petit tee-shirt blanc simple et ses bras apparent laissait entrevoir toute sa musculature, j'étais impressionné pour ne pas dire hypnotisé

- Non, je ne voulais pas les déranger avec ma conversation. Je trouve ça malpoli.

- Surtout si c'est pour dire que tu regarderais tous les films X en VOD.

Je me mords la joue de l'intérieur et regarde partout sauf vers lui, pour tenter de ne pas me liquéfier de honte.

- C'est Amaury, il veut pas que je rentre pour faire ses affaires de mec et je voulais le gêner. Je pensais pas être gêné à mon tour. Dis-je, devant certainement être rouge écarlate.

Pour la première fois de la soirée, je le vois clairement retenir un rire.

- Moques toi vas-y, je serais à ta place je me serais pas gêné.

- Peut être ...

Il avait voulu dire autre chose, mais je sentais qu'il se retenait.

- Bon je retourne avec tes invités.

- Tu peux rester, j'ai assez de chambre et tu vis à côté.

- Non, vraiment pas, je vais pas profiter de ton logement. Je vais me débrouiller je te jure. Tiens je regarde les hôtels maintenant. Dis-je en déverrouillant mon écran.

Il me retira l'appareil des mains et je l'observais le mettre dans la poche arrière de son jean noir.

- T'inquiètes pas, on ne se croisera pas. Ici c'est un peu comme un hôtel finalement et si tu veux j'enverrais la note à Amaury.

Il ne me laissa pas rétorquer, qu'il était déjà dans le salon et je levais les yeux au ciel me demandant, pourquoi toujours moi. La soirée se passait bien et on avait mangé à notre faim, pour ne pas dire qu'on s'étaient éclaté le bide. On discutaient de tout et de rien en buvant un verre de vin, que notre hôte nous avait servi. J'étais assise les jambes croisées sur le canapé, un peu pompette. Nicolas s'est installé à mes côtés et je l'ai observé me scruter de manière très étrange.

- Ton visage me disait un truc, t'es l'influenceuse là, Lola ?

- Lia, ai-je dis avec un ricanement amère.

- C'est ça, ma sœur te suit de fou.

- Top, elle à quel âge ?

- 17 ans, tu penses qu'on peu prendre un selfie pour que je lui envoie ?

- Oui bien sûr, si tu t'en étais souvenu quand j'étais encore fraiche, ça aurait été mieux, dis-je avec un sourire de connas**

Il ne répond rien et me rend mon sourire. J'arrange un peu mes cheveux que je laisse bouclé en ce moment et je prend la pose comme j'ai l'habitude de le faire. Le rendu semble correct et je le vois l'envoyer à une certaine Capucine.

- Elle va être dingue, merci.

- De rien.

- Désolé si j'ai été un peu froid tout à l'heure. Y a tellement de nana qui gravite autour de Kylian, j'ai cru que tu étais l'une d'elle.

- Je vois...

- Tu m'en veux ?

- Nope.

- Dit-elle alors qu'elle ne me regarde même pas.

- T'en vouloir, ça voudrait dire que je te considères. Je te connais pas, ce que tu penses, dis ou fait, me passe vraiment au-dessus, dis-je en ne le quittant pas du regard.

- Ok, dit -il en ricanant. T'as grave du caractère, j'aime bien.

- Hum...

- Et t'es célib ou t'es en couple ?

Je suis restée interdite fasse à cette question. Est-ce qu'il serait en train de me draguer.

- Elle est pas disponible ! A répondu Kylian, qui venait s'assoir à côté de moi.

- Ah bon ? a ajouté Nicolas en se marrant, et pourquoi ça ? Demanda-t-il en mettant Kylian au défi.

- C'est Amélia, Nico.

Il a froncé les sourcils avant de comme qui dirait, retrouver la lumière à un étage qui semblait éteint.

- Mais non ! C'est toi, la Amélia ! Attend non gros ?

Kylian n'a pas répondu et s'est contenté de le fusiller du regard.

- Ok je capte, ben désolé pour tout vraiment Amélia. Je me sens con d'un coup.

J'étais certainement la seule à ne rien comprendre, mais je préférais continuer à siroter mon verre de vin. Finalement tout le monde s'en allait et Laura était perplexe à l'idée de me laisser seul avec Kylian, mais je l'ai rassuré et il ne restait plus que nous deux.

- Ils sont trop mignons ! Dis-je soudainement, alors qu'il revenait dans le séjour.

- Brice et Laura ? Dit-il avec un sourire en coin.

- Ben oui pas Achraf et ton gars Nico.

Il rigole franchement cette fois si et je le suis. Il est plus beau encore que y a 2 heures ou c'est juste l'effet de l'alcool.

- Tu m'as l'air faites toi !

- Non je suis en super forme, je peux même faire la roue si tu veux ? Ton salon est si grand, on peut installer un tapis de gym.

Il rigole à nouveau alors que je ne sais pas ce qu'il y a de drôle.

- Je pense pas que ce soit nécessaire, mais merci pour la proposition. La prochaine maison que je prend je te fais faire les travaux.

- Pas de problème ! Dis-je trop contente qu'il me propose.

Il secoue la tête et s'approche de moi alors que je viens de me lever. De mon côté, je me demande si je ne devrais pas quand même tenter de faire cette satanée roue.

- Tu veux que je te montre ta chambre ? M'a-t-il demandé avec sa voix suave.

Je me suis approchée et sans prévenir lui ait arraché un baiser. Il m'a repoussé comme pris au dépourvu et cela m'a vexé. J'ai haussé les épaules.

- Pas grave si je te plais plus.

- Arrête de dire des conneries, évidemment que tu me plais, mais tu es bourrée.

- Pas tant que ça, je sais compter 2 par 2 et lasser mes chaussures.

Il m'a observé inquiet et j'ai éclaté de rire.

- C'est Franklin ton gars la tortue, c'était ton petit nom quand t'es arrivé au PSG non ?

Il a sourit en se mordant l'intérieur de la joue et a acquiescé de la tête.

- Tu vois comment je pourrais savoir ça, si j'étais pas lucide.

- Pas convaincu...

- Ta couleur préféré est le rouge, tu es né un 20 décembre, que l'on a quasi toujours fêté ensemble avant notre rupture. Tu détestes les haricots blancs et j'ai toujours dit que moi aussi, simplement pour pas que ma mère nous en fasse. Tu es très protecteur avec ton frère et ta mère. Tu admires ton père et tu manges des carambars beurk.

Il sourit à l'énonciation du dernier fait.

- Ok t'es plus ou moins lucide. Par contre, comment ça tu aimes les haricots blancs ?

- Je peux pas en dire plus, tu devras te contenter de cette info ! Dis-je en mimant ma boucher fermé à clé.

Il opine de la tête en rigolant et j'aime tellement le voir ainsi. C'est un spectacle dont je pourrais ne pas me lasser.

- Tu devrais pas sourire comme ça ? Dis-je en ne quittant pas ses lèvres.

- Ah bon et pourquoi ? Dit il en effaçant totalement l'espace qui nous séparait.

- Je pourrais avoir envie de te sauter dessus à nouveau.

- Alors fais-le, fais tout ce qui te plait.

Ma respiration était à nouveau saccadé, tandis que je tombais sur ce regard plein de désir à mon égard. Je mordillais ma lèvre inférieur et dans un geste que j'espèrerais, ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes.

Je savais pertinemment qu'on ne se contenterais pas d'un baiser, la nuit s'annonçait torride, mais j'étais prête à laisser tomber toutes les barrières, juste pour une nuit avec lui.