- Tu sais ce qu'on devrait faire ? dit Niall en se jetant sur le lit

- Investir dans un lit ? répond Ashton

- Mais nan, dit Niall en levant les yeux. Je parlais d'un changement.

- Te reteindre les cheveux en châtain ?

- Laisse mes cheveux tranquilles ! Je te parle d'un truc sérieux. Un truc pour se sentir mieux, libre, tout ça.

- Alors dis-moi au lieu de faire des devinettes.

- Partir en voyage !

Ashton reste sans réaction quelques secondes, puis, voyant que Niall attend une réponse, il ouvre la bouche.

- Tu déconnes là ?

- Euh.... ? Je sais pas ? Je devrais ?

- J'espère, parce que ni toi ni moi on a l'argent pour voyager plus loin que cet appart.

- Je sais... dit Niall tristement. Mais on pourrait peut-être faire un tour, juste un week-end. Voir autre chose que ces murs tristes et cette peinture toute moche qui s'écaille.

- Toi tu peux, je te rappelle que tu vas chez ta mère samedi.

Niall écarquille les yeux instantanément.

- J'AVAIS OUBLIE !

- Eh ouais, heureusement que je suis là, dit Ashton en levant les yeux. Bon, tu te couches, qu'on puisse dormir ?

- Oui oui...

Niall se couche et Ashton éteint la lumière. Et comme il s'y attendait, Niall se met à lui parler pendant une demi-heure, ce à quoi il répond par des onomatopées en attendant que le sommeil l'emporte, ce qui tarde vraiment à arriver.

Il finit par faire quelque chose de quoi il a un peu honte, mais c'est un acte totalement désespéré : il arrête totalement de lui répondre, et fait semblant de dormir. Niall finit donc par se taire, et Ashton peut enfin dormir.

Il est habitué maintenant ; depuis qu'ils vivent ensemble, c'est la même routine chaque soir.

Et la même routine chaque jour, aussi. En fait, son quotidien se répète infiniment. Et il espère vraiment trouver une porte de sortie. Il souffre, il suffoque, il se noie, chaque jour. Il vit en attendant la fin, il le sait au fond de lui. Et il sait aussi que ce n'est pas une vie. Aujourd'hui, s'il reste, s'il tient, c'est uniquement pour Niall. S'il était seul, il serait parti depuis longtemps. Parti où, il ne sait pas, mais il n'aurait pas continué à moisir dans cet appartement. Même quatre planches et lui au milieu en tant que poussière lui semblerait plus agréable que sa vie d'aujourd'hui.

Il s'endort sur cette pensée. Comme toutes les nuits.