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Intrus - OS OrelxGringe - Fanfiction

Contexte

Cette histoire se passe dans un monde où tous les humains (nommés les "originaux") ont un double (dit les "imposteurs"). Ces derniers sont en réalité des être surnaturels qui ont une morphologie humanoïde hors du commun mais qui peuvent se métamorphoser pour devenir la parfaite copie de leurs "originaux" attribués. Les "imposteurs" représentent une menace pour eux car leurs but est de cesser de se cacher dans l'obscurité... en prenant leurs places...  

Bonne lecture à tous et à toutes !

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" Guillaume ! Je t'ai dis de ne pas passer par là ! C'est pas le bon chemin ! "

" Aurélien, arrête de t'énerver ! C'est un raccourci. Je le connaît ! "

" Non, je t'en supplie ! Ne passe pas par là ! "

" Qu'est-ce qui te prends, d'un coup ?! "

" JUSTE ÉCOUTE MOI ! "

" AURÉL ! ARRÊTE ! JE TIENS LE VOLANT ! "

" ARRÊTE-TOI ! "

" MERDE ! BAISSE-TOI ! "

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* CRASH *
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* 6 mois plus tard *

~ Parfois, quand je te vois allongé à mes côtés, je me demande si je suis béni à jamais ou condamné à payer le prix de ce que j'ai dû faire pour t'avoir... ~

Les deux hommes, enroulés dans les couvertures, les jambes emmêlées et la respiration modérée se réveillèrent en même temps.

Le plus grand, brun aux cheveux courts et à la barbe parfaitement taillée sourit en sentant le poids de son mari sur son torse.

Le plus jeune s'étira bruyamment se craquant le dos puis lâcha un soupir de satisfaction.

" Bonjour, chéri... "

" Bonjour, Guillaume... "

" "Guillaume" ? T'es fâché contre moi ? " - répondit-il en rigolant.

" Oooh... mais non... je te taquine ! " - l'homme aux cheveux longs se pencha délicatement sur son amant et l'embrassa sur les lèvres avant de se corriger - " Bonjour, mon amour... "

" Ah ! Je préfère ! " - dit-il avant de se jeter sur lui et l'attaquer à coup de chatouilles et de baisers piquants à cause de sa barbe.

" Aah ! Arrête, arrête ! ARRÊTE ! Tu me chatouilles ! "

" Non ! Je ne te lâcherai pas ! "

~ Je ne te lâcherai jamais ~

" Non, arrête ! J'en peux plus ! "

Il s'amusa encore quelques secondes avant d'arrêter sa torture enfantine. Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres avant de se lever du lit et de se craquer le dos à son tour.

" Tu commence le boulot à quelle heure ? "

" 10 heures. J'ai le temps. "

" OK. Tu emportes les restes d'hier pour ta gamelle ? "

" Oui. Comme d'habitude. "

Ils sortirent de la chambre pour se diriger vers la cuisine. Ça faisait rire à chaque fois Aurélien... Dire qu'il y a 7 ans cette pièce aurait été complètement délabrée par sa négligence ou sa fainéantise. Mais maintenant, elle était toujours impeccable et immaculée de toutes traces. Il avait bien évolué en quelques années. C'est dans ces moments là où il se disait "C'est donc ça rentrer dans la vie adulte et avoir des responsabilités ? "

Guillaume actionna la machine à café et s'assit à table en attendant que la poudre s'infuse avec l'eau bouillante.

" Tu veux des tartines ? "

" Oui, s'il te plaît. Merci. " - répondit-il en allumant la télé.

Même si ils ne la regardait plus trop, au moins ça permettait de créer une sorte de présence dans la maison quand il y avait trop de silence.

Le plus vieux resta accoudé sur la table, sa tête reposant sur sa main en regardant le vide. Parfois il jeta quelques petits regards à son amant qui était de dos, occupé sur le plan de travail avec le grille pain et le beurre. Il sourit à chacun de ses mouvements.

Il l'aimait...

~ Je t'aime ~

" OK, c'est prêt. Tiens. "

Le plus jeune posa le mug café et une assiette contenant les 2 tartines devant lui.

" Merci, chéri. "

Aurélien s'assit à ses côtés et pris sa première gorgée. C'était bien la seule bonne chose au réveil : un bon café et une bonne compagnie.

Alors qu'ils savouraient leurs petit déjeuner, la télé afficha une pub.

Oui... pleins de pubs avaient défilé devant leurs yeux depuis qu'ils avaient allumé la télé. Mais cette fois ci c'était une pub en particulier. La pub...

- Comment vous défendre en cas d'intrusion -

Les imposteurs peuvent prendre l'apparence de vos proches. Que ce soit des membres de votre famille, vos amis, ou de simple connaissances.

Ces derniers possèdent néanmoins des caractéristiques qui les distinguent de nous :

Certains peuvent présenter des excroissances anormales. Parfois flagrantes ou discrètes, comme des bras anormalement longs, des expressions faciales non-communes, etc. et leurs corps sont extrêmement plus craintifs et sensibles au feu.

Ils peuvent également émettre des sons semblables à notre langage pour mieux vous appâter.

Si vous apercevez ou si vous croyez apercevoir un imposteur, veuillez ne pas leurs adresser la parole et contactez directement le numéro qui s'affiche ci-dessous.

Si l'imposteur se trouve chez vous, courez et cachez-vous.

Une fois à l'abri, contactez le même numéro cité précéd...

*CLICK*

Aurélien éteint la télé.

" Je déteste ce spot de prévention... "

" ...oui... moi aussi... "

Guillaume avala une autre gorgée de son mug, tout en observant l'expression légèrement inquiète sur le visage de son amant.

" Aurélien... ne soit pas apeuré. Il ne nous ait jamais rien arrivé et rien ne nous arrivera, j'en suis sûr. "

" ...comment peux-tu en être si sûr ? "

" Je suis équipé. "

" ...oui... oui, c'est vrai... Tu le garde toujours dans la même pièce ? "

" Oui. Dans le coffre fort, dans le couloir. "

" OK... excuses-moi. C'est juste que les faits divers de disparitions pullulent en ce moment. Je reste juste sur mes gardes... "

" Je comprends... " - Il se leva de sa chaise et enlaça son homme au niveau de la ceinture et posa sa tête sur son épaule - " Mais rappelle-toi : tant que je serais là, rien ne t'arriveras... je ne laisserai ni rien ni personne te faire de mal... " - il déposa un léger baiser sur sa nuque. Puis un deuxième... et un troisième...

Il glissa sa main droite sur les fesses de son amant.

" J'ai trop envie de toi... "

Aurélien lui répondit en l'embrassant sur la bouche. Baiser qui se changea en roulage de pelle...

Le plus grand l'attrapa par les hanches et le souleva pour le poser sur le plan de travail.

Il glissa ses lèvres et sa langue vers le bas de son corps, en passant par sa nuque, son torse, son ventre, puis son...

* DING DONG *

Les deux soupirèrent...

" Fait chier... "

Guillaume remonta son pantalon de pyjama qu'il avait baissé jusqu'aux cuisses tandis qu'Aurélien remis son t-shirt.

" Je vais voir. "

Le grand brun s'avança vers la porte d'entrée et inspecta par le judas. 

Un homme aux cheveux gris et à la barbe mal taillée s'y présentait.

" Oh putain... c'est Claude... " - soupira Guillaume.

" Eh, je sais que vous êtes là, je t'ai entendu souffler mon magnifique nom ! "

" ... "

Il lui ouvrit la porte.

" Eh eh ! Mon bon Guillaume ! " - l'homme aux cheveux gris le pris dans ses bras et le serra fort. Beaucoup trop fort...

" Comment ça va, mon gars ?! "

" Je...Je vais très bien... Claude... Aïe ! Tu sers trop là ! "

" Oooooh soit pas fragile, abruti ! " - il le lâcha délicatement, le laissant reprendre son souffle. Mais ce soulagement fût directement interrompu par une grosse claque dans son dos, suivit de Claude qui enchaîna avec - " Sinon... comment va le petit Aurél ? "

" Il... il va très b... "

" Non, tu sais quoi, je vais allé vérifier par moi même ! Aurél ! T'es où ?! "

" ...putain de merde... "

Claude rentra dans la pièce à vivre et vit le plus jeune allongé sur le canapé.

" Eh ! Ma caille !!! Comment ça va mon petit ! "

Et sans prévenir, il se jeta sur lui. L'aplatissant comme une crêpe.

" Oof ! Putain... enculé... "

" Bah alors ?! Comment va ma pédale préférée ? "

" J'irai encore mieux si tu me laissais respirer... "

" Ooooh... fais pas ta mijaurée... "

Il le fit un peu à contre cœur, mais il se dégagea de lui, le laissant reprendre son souffle.

" Et toi ? Ça va bien ? "

" Superbement bien ! "

" Bon... " - commença Guillaume - " Sans vouloir être indiscret, pourquoi t'es là ? "

" Bah... ! J'ai plus le droit de venir vous rendre visite juste comme ça ? "

" Si, si... c'est juste que... "

" Je rigole ! Non, plus sérieusement, je voulais juste m'assurer que vous alliez bien. Vous savez... avec tous ses faits divers en ce moment... les intrus et les imposteurs... "

" Ah... d'accord... c'est sympa de ta part. Ils ont diffusé la pub il y a quelques minutes... "

" Ah lala... je te raconte pas au combien elle me fout les jetons, cette pub... "

" Oui... oui, je suis de ton avis. J'ai dû éteindre la télé tellement ça me rend parano... "

" Justement ! Si je suis en partie venu c'est pour vous laisser un petit quelque chose au cas où ! "

" Euh... quoi donc ? " - demanda Guillaume, intrigué.

" Attends, je l'ai dans ma poche de manteau... où c'est que... ah ! La voilà ! "

Au début, le couple fronça des yeux en ce demandant de quoi il s'agissait. C'est Aurélien qui émit une première hypothèse.

" C'est... c'est un talkie-walkie ? "

" Exactement, le jeune ! À longue distance ! "

" ...et... c'est pour quoi ? "

" Oh bah... juste au cas où tu as un pépin. Toi ou Guillaume. Tu sais... a cause des... "

" Oh ! Ah... d'accord... merci ? "

" Pas de quoi, mon petit. T'as juste à appuyer sur ce bouton là, puis tu parles, ensuite tu relâche le bouton le temps que je te répondre, sinon ça ne marchera pas. "

" ...ok... "

" Si jamais un de ces connards se ramène chez toi, je me ramène avec ma batte en métal ! "

" OK, ok... je crois que j'ai compris... bon... j'espère ne pas avoir à l'utiliser de si tôt. "

" Oui, moi aussi je l'espère mais, tu sais ce qu'on dit : mieux vaut prévenir que guérir. "

" Oui, t'as raison. Merci Claude... "

" Mais de rien ! "

Pendant ce temps, Guillaume n'avait pas prononcé un mot. Il sembla garder son regard fixé sur Claude depuis qu'il était rentré.

" Ah ouais, mon pote ! Je suis désolé, je n'ai pas pu en prendre un pour toi. Ils viennent en paires donc ça aurait été galère pour moi de... "

" Non, non, t'inquiète. Un seul devrait suffire. "

" Parfait ! Bon ! " - le barbu se leva brusquement - " Désolé de ne pas rester plus longtemps, je tenais juste à vous donner ces bidules. Juste histoire de vous protéger et vous faire une petite visite. "

" C'est très sympa de ta part, Claude. Je te revaudrai ça... "

" Mais noooon... tu ne me dois rien, petite tête ! Allez ! Passez une bonne journée, les tourtereaux ! "

Et il se dirigea vers le couloir, menant à la porte de sortie.

Quand ils entendirent la porte claquer, Aurélien posa le talkie-walkie sur la table basse. Guillaume, lui, ne dit ni fit rien...

Dans ce silence un peu soudain, le plus jeune repris la parole.

" Alors... " - Il rangea ses deux mèches de cheveux derrière ses oreilles avant de tapoter coquinement des doigts sur les accoudoirs du fauteuil - "...où en étions-nous... ? "

Guillaume sourit avec envie.

" Je vais te rafraîchir la mémoire... "

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Aurélien, qui était assis sur les cuisses de son amant, respirait de manière frénétique. Ils avaient fait l'amour sur le canapé. Enlacés fortement, ils restèrent quelques minutes dans cette position après avoir fini leur ébats. Blottis l'un contre l'autre, ils se tenaient fort en appréciant leurs proximité et la sensation de leurs peaux nues sur leurs mains.

" Aurélien, je dois bouger... "

" Non... je ne te laisserai pas... "

" Chéri, moi aussi j'ai envie de rester mais j'ai le boulot... "

" Je sais... "

Il se dégagèrent finalement, à contre cœur. Aurélien se recouvrit avec le plaid posé sur l'accoudoir du canapé.

Alors qu'il resta allongé, il admira son amant qui se rhabillait lentement pour partir travailler.

" Je ne me lasserai jamais de ça... "

" Quoi ? "

" Ton regard quand je me prépare... "

Il sourit en s'étirant.

Le plus vieux se pencha sur lui et embrassa son front puis sa bouche.

" À ce soir, Aurél... "

" À ce soir. N'oublie pas ta gamelle. "

" Je n'oublie jamais rien, voyons... "

En réalité, il allait l'oublier...

" Passe une bonne journée. "

" Toi aussi. "

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Guillaume attrapa son manteau avant de sortir et rentra dans la voiture.

En 10 minutes de route, il atteint un croisement. Pour se rendre à son boulot il suffisait de continuer tout droit pendant 15 minutes de plus. Mais... il tourna à gauche.

" Je ne t'oublie pas toi non plus... " - pensa-t-il en regardant la sacoche qui contenait sa gamelle.

Il roula encore 10 minutes avant de stationner près d'une plaine qui, à première vue, semblait inhabitée et laissée à l'abandon depuis des années.

L'herbe avait jauni et les tronc des arbres étaient creux et morts depuis longtemps.

Il sortit du véhicule, en emportant la sacoche, et marcha en direction de l'étendue jusqu'à atteindre une vieille grange, rongée par le temps mais toujours aussi solide.

En face de la porte d'entrée, il attrapa son trousseau de clé et inséra la plus grande dans la serrure.

L'endroit était vraiment délabré : des bouts de verres et de papier peint gisaient au sol, une odeur d'humidité et de renfermé envahissait tous les coin et l'air froid s'y faufilait facilement...

Dans le coin de la pièce, une échelle en bois se présentait fièrement. Les mites n'avaient pas encore tout mangé de ce qui lui restait en échelons.

Il grimpa cette dernière qui mena au grenier.

En arrivant en haut, il attrapa la gamelle dans la sacoche et s'avança encore plus profondément dans la pièce supérieur.

Dans le coin gauche de ce lieu, un bruit sourd retentit. Il ne réagit pas, ni sursauta. Il semblait blasé...

Il se dirigea vers la source de ce bruit...

...
...
...

" Déjà réveillé ? " - demanda-t-il avec un sourire moqueur.

" ... "

" Tu pourrais me répondre quand je te parle. Où sont tes manières ? "

" ... "

" Eh ! Je te parle ! "

" ... "

" Bien... je suppose donc que je suis venu pour rien. Dommage... Aurélien à fait un plat superbe hier... vraiment... si je ne m'abuse pas, je crois qu'il s'agit de ton préféré : des cuisses de poulets avec des pommes de terres au four... bon, elles seront pour moi. À la prochaine. "

" ... "

Le grand brun fit demi-tour en emportant la gamelle avec lui. Il fut stopper de cours par une voix faible et rauque. Celle de la silhouette dans le coin de la pièce...

" Tu ne mérite pas ce plat... donne-le moi. "

L'homme assis au sol et enchaîné lui commanda sous un ton menaçant.

" Ah ! Enfin, tu parles ! Je croyais que j'avais enfin réussit à te mettre hors jeu... " - Il jeta la gamelle aux pieds du prisonnier. 

Ce dernier se jeta sur le couvercle et dévora aussi vite la viande et les légumes qui la composaient.

Pendant qu'il avalait goulument les aliments, la lumière extérieur permit une meilleure visibilité sur lui.

L'homme avait les cheveux mi-long et crasseux. Sa barbe était mal taillée et semblait lui dévorer le visage. Sa peau blanche était sale et teintée de tâches noires et marrons. Sa silhouette était maigre, il semblait presque frêle. Comme si il ne mangeait pas depuis longtemps (et c'était le cas. Il ne venait qu'une fois touts les 5 jours...). 

" Un peu de tenue, quand même. Ne t'ont-ils dont rien appris dans ton monde sur les bonnes manières ? "

" Ferme ta gueule... " - répondit-il crûment, la bouche pleine.

Se fût une réponse plutôt violente, mais le grand brun ne rétorqua pas. Il s'assit en tailleur, face à lui, attendant qu'il finisse son plat.

La gamelle fut nettoyer en moins de 4 minutes. L'homme était affamé et ça se voyait. Il ne faisait même pas attention à ses mains salles ou à la froideur des aliments qui n'avaient même pas été réchauffés au micro-ondes. Il donna un coup de pied au tupperware avant de reprendre la parole.

" Maintenant vas t'en. "

" Ça te tuerai de me remercier ? Après tout... ça fait déjà 6 mois que j'ai la gentillesse de t'apporter à manger de temps en temps. J'aurai très bien pu te laisse mourir de faim. "

" Ça fait aussi 6 mois que tu m'a emprisonné dans ce trou à rats ! Tu voudrais que je te remercie de quoi ?! De m'avoir volé ma vie ?! "

" Eh oui... 6 mois... Le temps passe vite, tu ne trouve pas ? " - dit-il en esquivant la question rhétorique. 

" Sors d'ici... où tu vas le regretter... "

" Le regretter ? Eheh... Voyons Guillaume... "

" On sait très bien que tu ne fera rien. Comme tu n'as jamais rien fais pour Aurélien... "

En entendant cette dernière phrase, l'enchaîné se leva brusquement et tendit ses bras dans l'attention d'atteindre son kidnappeur et de le rouer de coups. Mais malheureusement pour pour lui, sa cheville retenue par une chaîne l'empêcha de le frôler du bout des doigts.

" JE T'INTERDIT DE PRONONCER SON NOM ! TU M'ENTENDS ?! TU N'EN AS PAS LE DROIT ! IL N'EST PAS À TOI ! "

" Oh vraiment ? Pourtant... il m'a prouvé le contraire hier soir... et ce matin... oh, si tu savais ce que l'ont fait ensemble... la sensation de son corps contre le mien... "

" SALE FILS DE... ! " - son insulte fût stopper par un coup de poing dans sa mâchoire.

" Tu n'es plus que l'ombre de toi même... Tu dis que je ne suis pas légitime à prononcer son nom, qu'il ne m'appartient pas... mais dois-je te rappeler qui a provoqué cet accident de voiture qui l'a presque tué ? Hein ? Cette nuit là, il y a 6 mois, tu t'en rappelle ? Heureusement pour vous que je passait dans le coin à ce moment là. Si tu savais la joie que j'ai ressenti quand je me suis rendu de qui vous étiez. De toutes les personnes qui pullulent sur cette planète, je suis tomber pile sur qui je cherchais : toi, Guillaume... "

Ledit grogna dans sa barbe tandis que l'autre, l'imposteur, continua.

" Oh... mais ne t'en fais pas. Je t'assures que je m'occupe bien de lui. Je lui offre une vie parfaite. Je lui donne tout ce que tu as été incapable d'accomplir quand vous étiez ensemble. J'ai trouvé un travail, je suis attentionné, à son écoute, je n'arrive pas fatigué quand je rentre à la maison et je ne suis pas un gros flemmard comme toi. Tu vois ? Les choses sont mieux maintenant pour lui. N'est-ce pas ce que tu lui souhaite ? Une belle vie ? Ne veux-tu pas qu'il soit heureux ? Ou es-tu égoïste au point de vouloir le récupérer rien que pour ton propre bien et lui voler ce bonheur ? "

" ... "

" C'est bien ce que je croyais... "

" ...je te tuerai. Et je récupérerai ma place. "

" ... " - l'imposteur roula des yeux. Quelle obstination...

" Je le jure. Je le jure devant tout ce qui est sacré, j'en finirai avec toi. Je te ferai payer pour tout ce que tu m'as volé. Et je te surpasserai ! Je ferai mieux que toi ! Tu verras, quand je sortirai d'ic... "

" SI tu sors d'ici. " - le coupa-t-il - " La réponse est déjà dans l'affirmation. "

" Il n'y a pas de "si". Je sortirai, je te le promets. Et quand ce sera le cas, Aurélien sauras pour toi. Il saura tout ! Et quand ce moment arrivera, il te rejettera ! D'après toi, qu'elle sera sa réaction quand il apprendra que depuis tout ce temps tu n'as fais que lui mentir sur qui tu es vraiment ? Hein ? À ton avis, pourquoi t'aime-t-il ? Parce qu'il crois que tu es moi... si il t'aime autant que tu le dis, c'est parce qu'il m'imagine moi. Il ME voit à travers toi. Tu n'es qu'une pâle copie de mon être. Tu n'es qu'une créature ratée qui a pris ma place et profite de celui que tu prétends aimer... tu n'es qu'un impost... "

" SILENCE ! "

Cette fois-ci, il lui assena un coup de pied au ventre, le faisant presque vomir ce qu'il venait d'ingérer.

" Tu l'auras voulu. Ma patience a des limites. " - Il récupéra le tupperware au sol et le couvercle - " C'est la dernière fois que je passe te voir, Guillaume. À partir de maintenant tu ne pourras que prier. Prier jusqu'à ta mort. Jusqu'à ce que tu meurs de faim et de soif. Tu mourras lentement. Et quand ton âme aura quitter ton corps, les rats se délecterons de ta peau et de ta chair. Tu ne seras qu'un oublié parmi tant d'autres tandis que moi je vivrai ma meilleure vie auprès d'Aurélien. Mais ne t'en fais pas... tu ne seras pas entièrement oublié. Je penserai à toi quand je prierai. Les rares fois où je prierai... Adieu, Guillaume. Ce fût un plaisir."

" Vas te faire foutre... " - dit-il à bout de souffle, mais l'imposteur était déjà parti, le laissant seul à nouveau et pour de bon cette fois.

Il resta recroquevillé sur lui même pendant quelques minutes, affaibli par le temps et le froid qui l'entourait. Puis il rouvrit ses yeux lentement en soupirant.

" ...c'est maintenant où jamais. "

Il recula jusqu'où ses chaînes lui permettaient d'aller et fouilla en dessous d'une pile de plaques de bois qu'il avait dissimulé volontairement.

En dessous de ces dernières, il avait caché un petit couteau que son imposteur lui avait "gentiment" laissé la première nuit pour s'alimenter plus proprement. La fourchette avait fini par traverser la fenêtre mais il s'était retenu au dernier moment avant de faire de même pour le couteau en lui trouvant une autre utilité...

Depuis qu'on l'avait enfermé ici, quand son double quittait la pièce, il s'était servi de la lame rouillée pour "scier" petit à petit ses chaînes.

Ces dernières étaient déjà bien endommagée au niveau du 12ème maillon. Il sentait qu'elle allait finir par se briser, finalement.

" Aller... putain... couteau de merde... "

Il continua son mouvement de va-et-vient avec le couteau, presque en s'acharnent dessus tellement l'impatience lui triturait le cerveau.

" Aller... aller... aller... "

*CLING*

Il resta immobile quelques instants n'en croyant pas ses yeux.

...il l'avait fait. Il... il l'avait vraiment fait !

" Oh putain... ! " - chuchota-t-il en se levant, sans quitter la chaîne brisée des yeux. Il s'avança de quelque pas en avant pour vérifier qu'il ne rêvait pas. Quand il réussit à faire un pas supplémentaire à son habitude, il eut envie de sauter de joie mais son corps affaibli ne lui permit pas cet acte.

" ...je peux enfin sortir... "

- Aurélien -

Aurélien se reposait sur le canapé. Il avait pris quelques jours de congés pour la cure complète de sa jambe. Il l'avait légèrement cassé le jour de l'accident de voiture et, par conséquent, il dû continuer son travail à distance une fois sorti du bloc opératoire. Mais aujourd'hui, il n'avait pas trop envie de se posé devant son ordinateur et de faire des réunions. Ce dont il avait besoin c'était d'un peu de repos. Juste un tout petit peu...

En fermant les yeux, sa mémoire le ramena à cette nuit. Il n'avait que de bref souvenirs entre le moment de l'accident et son réveil à l'hôpital. Il n'avait que des échos de voix qui vibrait dans ses tympans. Celle de Guillaume qui n'arrêtait pas de crier son nom en pleurant, suivit des gyrophares et l'alarme de l'ambulance.

" ...pourquoi fallait-il que tu passes par ce chemin, Guillaume... " - murmura-t-il - " Heureusement que rien d'autre n'est arrivé... "

Soudain, son téléphone sonna, le sortant de son début de sommeil.

" Oh... fait chier... "

Il pris son portable et vit le nom "Deuklo 😈" apparaître.

Il roula des yeux avant de décrocher.

" All... "

" EEEEH !!! Petite tête ! Comment ça va depuis le temps ? "

" ...depuis le temps ? On s'est vu ce matin, Claude. "

" Ah oui, merde ! Bon bref, comment vas tu ? "

" Bah... bien. "

" OK cool ! Dis, tu vois le talkie-walkie que je t'ai offert ? "

" ...ouais ? " - répondit-il en regardant la boîte de l'objet.

" Tu peux faire un test voir si ça marche ? "

" ...si tu veux... "

Il se leva de son canapé, un peu à contre-cœur, et attrapa la boîte et son contenu. Il fût surpris de voir qu'il y avait déjà des piles dedans mais ne questionna pas ce détail.

" OK, je l'ai dans mes mains. T'as dis qu'il fallait que je clique sur quel bouton ? "

" Celui de gauche. Tu le maintiens appuyé tant que tu parles et des que t'as fini tu le lâche. "

" OK. Je coupe l'appel. "

Il stoppa la conversation à distance et fit ce que son ami lui avait indiqué.

-____________________________-

" 1-2, 1-2, 𝙩𝙚𝙨𝙩 ? " 

" 𝙏𝙚𝙨𝙩 ! Ç𝙖 𝙢𝙖𝙧𝙘𝙝𝙚 ! "

" 𝘾𝙤𝙤𝙡. " - dit Aurélien sans enthousiasme - " 𝙀𝙣 𝙫𝙧𝙖𝙞, 𝘾𝙡𝙖𝙪𝙙𝙚, 𝙟'𝙖𝙞 𝙙é𝙟à 𝙙𝙚 𝙦𝙪𝙤𝙞 𝙩'𝙖𝙥𝙥𝙚𝙡𝙚𝙧 à 𝙙𝙞𝙨𝙩𝙖𝙣𝙘𝙚. 𝙋𝙤𝙪𝙧𝙦𝙪𝙤𝙞 𝙩𝙪 𝙩'𝙚𝙨 𝙚𝙢𝙢𝙚𝙧𝙙é à 𝙖𝙘𝙝𝙚𝙩é 𝙪𝙣 𝙩𝙖𝙡𝙠𝙞𝙚-𝙬𝙖𝙡𝙠𝙞𝙚 ? " 

" 𝘼𝙪 𝙘𝙖𝙨 𝙤ù 𝙞𝙡 𝙮 𝙖 𝙪𝙣𝙚 𝙪𝙧𝙜𝙚𝙣𝙘𝙚 𝙚𝙩 𝙨𝙞 𝙩'𝙖𝙨 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙙𝙚 𝙗𝙖𝙩𝙩𝙚𝙧𝙞𝙚, 𝙟𝙚 𝙩𝙚 𝙡'𝙖𝙞 𝙙é𝙟à 𝙙𝙞𝙨. " 

" 𝙏'𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙪𝙣 𝙥𝙚𝙪 𝙥𝙖𝙧𝙖𝙣𝙤 ? " 

" 𝙋𝙖𝙧𝙖𝙣𝙤 ? 𝙈𝙤𝙞, 𝙥𝙖𝙧𝙖𝙣𝙤 ? 𝙏'𝙚𝙨 𝙨é𝙧𝙞𝙚𝙪𝙭 ? 𝘾'𝙚𝙨𝙩 𝙩𝙤𝙞 𝙡𝙖 𝙙𝙚𝙧𝙣𝙞è𝙧𝙚 𝙛𝙤𝙞𝙨 𝙦𝙪𝙞 𝙢'𝙖 𝙙𝙞𝙩 𝙦𝙪𝙚 𝙩𝙪 𝙛𝙡𝙞𝙥𝙥𝙖𝙞𝙩 à 𝙡'𝙞𝙙é𝙚 𝙙'𝙖𝙫𝙤𝙞𝙧 𝙪𝙣 𝙙𝙚 𝙘𝙚𝙨 𝙩𝙧𝙪𝙘𝙨 𝙘𝙝𝙚𝙯 𝙩𝙤𝙞. 𝙅𝙚 𝙩𝙚 𝙧𝙚𝙣𝙙𝙨 𝙨𝙚𝙧𝙫𝙞𝙘𝙚, 𝙘'𝙚𝙨𝙩 𝙩𝙤𝙪𝙩 ! " 

" 𝙅𝙚 𝙨𝙖𝙞𝙨 𝙗𝙞𝙚𝙣, 𝘾𝙡𝙖𝙪𝙙𝙚... 𝙈𝙖𝙞𝙨 𝙫𝙖𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙩𝙚 𝙧𝙪𝙞𝙣𝙚𝙧 𝙥𝙤𝙪𝙧 ç𝙖, ç𝙖 𝙣'𝙚𝙣 𝙫𝙖𝙪𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙡𝙖 𝙥𝙚𝙞𝙣𝙚. " 

" 𝙎𝙞... 𝙩'𝙚𝙣 𝙫𝙖𝙪𝙩 𝙡𝙖 𝙥𝙚𝙞𝙣𝙚... " 

" 𝙋𝙖𝙧𝙙𝙤𝙣 ? " 

" 𝙉𝙤𝙣, 𝙧𝙞𝙚𝙣. 𝙀𝙣𝙛𝙞𝙣 𝙗𝙧𝙚𝙛, 𝙟'𝙚𝙨𝙥è𝙧𝙚 𝙦𝙪'𝙞𝙡 𝙩𝙚 𝙨𝙚𝙧𝙖 𝙪𝙩𝙞𝙡𝙚. 𝙈𝙖𝙞𝙨 𝙙'𝙪𝙣 𝙖𝙪𝙩𝙧𝙚 𝙘ô𝙩é, 𝙟'𝙚𝙨𝙥è𝙧𝙚 𝙖𝙪𝙨𝙨𝙞 𝙦𝙪𝙚 𝙩𝙪 𝙣'𝙖𝙪𝙧𝙖𝙨 𝙥𝙖𝙨 à 𝙡'𝙪𝙩𝙞𝙡𝙞𝙨𝙚𝙧... " 

" 𝙊𝙪𝙞, 𝙢𝙤𝙞 𝙖𝙪𝙨𝙨𝙞... " 

" 𝘽𝙤𝙣... 𝙅𝙚 𝙩𝙚 𝙡𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚, 𝙢𝙤𝙣 𝙫𝙞𝙚𝙪𝙭. 𝙅𝙚 𝙡𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚 𝙡𝙚 𝙢𝙞𝙚𝙣 𝙖𝙡𝙡𝙪𝙢é 𝙃24. 𝘿𝙤𝙣𝙘, 𝙨𝙞 𝙗𝙚𝙨𝙤𝙞𝙣, 𝙣'𝙝é𝙨𝙞𝙩𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙨. " 

" 𝘿'𝙖𝙘𝙘𝙤𝙧𝙙. 𝙈𝙚𝙧𝙘𝙞 𝙗𝙚𝙖𝙪𝙘𝙤𝙪𝙥... " 

" 𝙋𝙖𝙨 𝙙𝙚 𝙦𝙪𝙤𝙞. À 𝙥𝙡𝙪𝙨 ! "

*CLICK*

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Une fois l'appel coupé, Aurélien rangea l'objet dans le tiroir de sa table de chevet.

" Il est bien avisé, en tout cas... " - murmura-t-il en secouant la tête. Il suivit sa journée en s'enroulant dans son plaide et s'allonger à nouveau sur le canapé. Avant de fermer les yeux, il jeta un petit regard à une de ses photos avec lui et Guillaume sur la table basse.

C'était sa photo préférée. Ils étaient réellement contents à ce moment là... pour une simple paire de chaussettes assorties.

Il ferma les yeux en souriant et s'endormi en quelques secondes.


-17h30-

Aurélien s'étira en baillant. Cette sieste lui avait fait un bien fou. Il resta allongé encore quelques minutes, refusant de se lever même après avoir dormi tout l'après-midi. Au bout de 5 minutes, il se décida enfin. Il frotta ses yeux et se leva du canapé pour se diriger vers la cuisine.

Il se servit un café court et s'assis sur la chaise haute de bar en relisant un livre qu'il avait entamé depuis plusieurs jours. C'était vraiment le comble d'avoir le temps de faire ce qu'il voulait mais en même temps ne vouloir rien faire... Il détourna son regard de sa tasse presque vide pour regarder l'horloge accrochée au mur.

" Dans 2 heures il sera de retour... " - pensa-t-il - " Je devrais peut être préparer le dîner... "

Il avala la dernière gorgée de son café avant de jeter la tasse négligemment dans l'évier.

En ouvrant le frigo, il chercha de l'inspiration pour ce soir.

" Alors... Viande ou poisson ? Mmmmh... Poisson ! " - il attrapa la barquette de filets de saumons et les déposa sur une planche en bois pour préparer l'assaisonnement. 

" Sel, poivre, huile d'olive, ail, citron, pommes de terres, oignon... pas de persil ? " - il chercha dans ses cabinets mais effectivement, cette plante était manquante.

Il se dirigea vers la porte arrière pour accéder à son petit potager où il faisait pousser plusieurs herbes et autres condiments. 

" Persil, persil, persil... Ah ! Te voilà ! "

Il arracha quelques brindilles puis se redirigea vers la même porte. En relevant la tête, il eut une sensation bizarre...

" ...j'avais pas fermé la porte derrière moi ? " 

Mais il n'y prêta pas trop d'attention. Après tout, il se connaissait bien : il était très tête en l'air. Il l'avait surement oublié, comme d'habitude.

Il rentra à nouveau dans le hall arrière qui menait à la cuisine.

Il posa sur le plan de travail le bouquet de plantes aromatiques et continua sa préparation.

En 15 minutes, le plat était prêt à être chauffé mais il était encore trop tôt. Un rapide calcul mental plus tard, il en conclu que l'idéal serait d'activer le four 45 minutes avant l'arrivée de son amant. Il rangea le plat déjà à l'intérieur pour le protéger des impuretés de la pièce.

Il s'étira une nouvelle fois, se félicitant mentalement du résultat de son futur plat et ouvrit un comptoir pour se prendre quelques gâteaux.

" ...qu'est-ce que ? " - le paquet avait disparu. Le jeune homme soupira - " Guillaume... t'es sérieux ? Je venais de l'acheter... " 

Bon, ce sera pour la prochaine fois. Il attrapa un bout de pain et prépara un sandwich jambon-fromage à la place.

Il jeta un œil à l'horloge à nouveau. C'était l'heure d'un programme télé sur les animaux qu'il aimait bien. Au moins il pouvait savourer un simple sandwich devant la télé.

Il l'alluma et entama la première moitié du pain. 

Le programme était, comme à son habitude, intéressant et lui permettait de passer le temps. Cette fois, ils parlaient des chats. Surtout des chatons. En voyant leurs petites bouilles, il se disait que ça serait bien d'en adopter un... Mais à voir si Guillaume serait de son avis.

" Quoi que... non. " - il oubliait un détail : Guillaume était allergique. Dommage.

Il passait un moment agréable. Mais... quelque chose clochait. 

" C'est quoi ce bruit ? "

Il se rapprocha de l'écran, croyant que le son provenait de la télé.

Non...

Il baissa le son. 

" ... "

Le bruit restait stable contrairement au son ambiant de la télé qui s'abaissait de plus en plus.

Quand la barre de son atteint le volume 0, Aurélien commença à s'inquiéter.

Il leva la tête et la pencha jusqu'à fixer le plafond.

Le bruit provenait de l'étage supérieur...

Il resta immobile pendant quelques secondes avant de trouver courage pour se lever et aller voir ce qui se passait là-haut.

Il sortit de la pièce à vivre pour rejoindre le couloir lié à l'escalier. Il n'y avait plus de doutes, le bruit provenait vraiment d'au dessus. Il posa son pied sur la première marche mais s'arrêta en pensant à quelque chose.

" Dans le coffre-fort, dans le couloir "

C'était ce que Guillaume lui avait dit. C'était là qu'il gardait de quoi se défendre.

Il entra le code du coffre-fort et l'ouvrit pour saisir son contenu : un taser

" Allez Aurélien, fais pas ta poule mouillée... Si ça se trouve tu t'excite pour rien... " - il se rassurait comme il pouvait.

Il monta les marches jusqu'à la dernière. Un nouveau couloir avec de nouvelles pièces. Mais l'une d'elles plus bruyante que les autres...

La salle de bain.

Ce bruit... c'était de l'eau qui coule ? L'eau du pommeau de douche ? Qui était là ?! ça ne pouvait pas être Guillaume ! Il ne finissait jamais si tôt ! Et même si c'était le cas, il l'aurait prévenu ! 

Il agrippa de toutes ses forces le taser, complètement apeuré en comprenant qu'il n'était pas seul.  Il sursauta en sentant sous ses pieds des petites particules craquantes... des miettes de gâteaux ?

Quelqu'un était entrain de se doucher chez lui ? Quelqu'un était rentré chez lui et s'était servit comme chez lui ?! Qui pouvait avoir un tel culot ?! Claude ? Non ! Il était culoté mais pas intrusif à ce point ! Intrusif... Intru... ? Non... Non, non, ça ne pouvait pas être ça. Les intrus n'avait que pour but terroriser les gens et prendre leurs place ! Leurs places... 

" Oh mon Dieu... " - il tomba au sol, contre le mur, pile sur le côté de la porte de la salle de bain - " J'suis foutu... "

Il ne savait même pas si son arme allait être utile ! Ça faisait des années qu'il n'avait pas vu ses créatures...

Il resta assis sur le sol, à réfléchir du mieux qu'il pouvait à une autre stratégie mais ses pensées s'arrêtèrent en même temps que le bruit du ruissellement de l'eau.

" Merde... "

Maintenant, c'était le silence complet. Un seul faux pas de sa part et il était potentiellement foutu !

Le silence fût court. C'était maintenant au tour du robinet du lavabo de jouer de sa mélodie.

Qu'est-ce qui se passe dans cette salle de bain, bordel ?!

Quelqu'un était réellement entrain de se servir de sa salle de bain comme si de rien était ? Mais... mais quoi ?!

Il se positionna en face de la porte, prêt à en découdre avec la personne (malgré sa jambe encore un peu affaiblie). 

" Ok... Ok, à 3... 1... 2... " - il posa sa main sur la poignée - " ...3 ! "

.

.

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.

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.

.

.

En entrant dans la pièce, lui qui s'attendait à voir quelqu'un de menaçant, tomba finalement sur un homme frêle, cheveux et barbe mal entretenus, nu, enroulé dans une serviette.

Toujours avec son taser en main, il se montra désormais moins agressif. L'homme n'avait pas l'air hostile, juste complètement perdu... Ce dernier lui prouva qu'il ne voulait pas l'attaquer en montrant ses mains en l'air. Son regard était écarquillé et apeuré, mais ses poils cachèrent la moitié de toute son expression faciale.

 " ...que faites-vous ici ? Et comment êtes-vous rentrez chez moi ? "

" ... " - l'homme resta immobile.

" Répondez ! "

" ... Aurélien... "

" ...quoi ? "

" ...Aurélien... c'est moi... "

" ...je... je ne vous connais pas. Veuillez sortir de chez moi ! "

" ... Aurélien... " - il s'avança lentement vers lui.

" RESTEZ OÙ VOUS ÊTES ! "

Il obéit sans rouspéter ou en tentant de se défendre à la vue du taser qui était à "ça" de le toucher.

" ...je vous en supplie. Sortez de chez moi. Je ne sais pas comment vous êtes rentré ou ce que comptiez faire, mais par pitié, sortez et laissez-moi tranquille. " - implora le jeune homme.

" ...tu ne me reconnais pas du tout ? "

" Quoi ? "

" ...Aurélien... c'est moi... "

" Qui ? Vous êtes qui ? Vous... " - il s'arrêta en pleine phrase - " ... "

" ...C'est moi... Guillaume... "

" ... "

Le plus jeune baissa légèrement sa garde. Oui, c'était bien lui. C'était bien son mari... Plusieurs questions envahirent son esprit... Il ne remarqua même pas l'homme s'avancer vers lui, les bras tendus.

" Je suis si content de te revoir... "

Mais au moment où ses bras allaient l'enlacer, Aurélien se recula et redressa le taser entre eux.

" Restes où tu es ! "

" Ok... Ok... désolé... je ne voulais pas te faire peur... "

" ...qu'est-ce que ça veut dire...? "

" Hein ? "

" Qu'est-ce que... tu... enfin... si tu es Guillaume, qui est... " - il se coupa en pleine phrase - " ...tu n'es pas Guillaume. "

" Aurélien... non, je t'en supplie... "

" Arrêtes ! Guillaume est au travail ! Il ne devrait pas tarder à rentrer ! Toi... tu n'es qu'un imposteur ! "

Cette accusation brisa le cœur du plus vieux. Celle-ci était sa plus grosse crainte. Que son propre mari ne le croit pas... 

" Aurélien... tu te trompes... c'est bien moi, Guillaume. Je n'essaye pas de t'entuber... je... est-ce qu'on peut...parl... "

Aurélien fronça les yeux. Il n'avait pas l'air normal. Il semblait s'effondrer en face de lui et... et c'était le cas. Il tomba au sol, pile devant ses pieds. Il était tellement affaibli que même ses jambes ne le tenaient plus.

" Je t'en supplie... aide-moi " - l'implora-t-il d'une voix faible.

Il ne savait plus où se mettre. Après tout, que faire dans ce genre de situations ? Un homme s'introduit chez moi, fait comme chez lui, prétend être mon mari et me demande de l'aider... Je fais quoi ?!

Il baissa sa garde encore une fois et cette fois-ci il rangea le taser dans sa poche. Il s'abaissa à son niveau et posa sa main sur son épaule. Sa peau était glacée... il devait mourir de froid...

" Vous ne m'avez toujours pas répondu à ma question... Comment êtes vous rentrez chez moi ? "

" Aurélien..." - commença-t-il, dégouté de l'entendre le vouvoyer à nouveau - " Je suis... "

" Répondez ! "

" ...je suis rentré par la porte de derrière quand t'es sorti cueillir du persil... "

" ... " 

Aurélien n'en revenait pas. Cet homme ne manquait vraiment pas de culot...

" Pourquoi ? "

" ... "

" Monsieur ? "

" ... "

" Merde... ! "

Il s'était évanoui. 

" Merde... merde, et remerde ! "

- 1 heure plus tard - 

Guillaume se réveilla enveloppé dans quelque chose de doux et chaud. Il se rendit compte que la matière sur laquelle il dormait était douce aussi. Il ouvrit légèrement les yeux en entendant une voix un peu "radio". Il comprit qu'il s'agissait de son amant qui regardait la télé. Enfin, qui regardait plus précisément le spot de prévention contre les intrus...

" Si vous voyez une personne qui ressemble trait pour trait à vous, cachez-vous et appelez le numéro précédemment mentionné... "

" Je croyais que tu détestais cette pub... "

Aurélien se retourna brusquement en le voyant réveillé. Il ne prononça pas un mot, il éteignit juste la télé avant de s'asseoir sur l'autre canapé perpendiculaire à lui. Il remarqua qu'il avait toujours son taser en main.

" Il y a à manger sur la table basse... " - déclara-t-il presque blasé de toute cette histoire en pointant ladite en face de lui - " Si tu as faim, sers-toi. Après... j'ignore si les imposteurs comme toi ressente la faim ou la soif... "

" Je ne suis pas un... "

" Silence. C'est moi qui décide de ça. Maintenant, si tu fais n'importe quel geste déplacé je t'électrise jusqu'à la mort. Imposteur ou pas, je sais que tu n'es pas invincible ou immortel. "

Guillaume hocha la tête légèrement apeuré. Aurélien ne lui avait jamais adressé la parole de cette manière, ça lui procurait un drôle de sentiment. 

" ...pourquoi êtes-vous rentrez chez moi ? "

" ...Aurélien ? "

" ARRÊTEZ DE ME PARLER COMME SI VOUS ME CONNAISSIEZ ! " - il pris une grande inspiration pour se calmer - " Répondez-moi. Pourquoi êtes-vous venu jusqu'ici ? "

" ...parce que tu me manquais... "

" ...manquer ? Vous manquez de quoi ? Vous ne me connaissez pas ! Vous êtes juste venu pour vous faire passer pour mon mari. Avouez-le ! "

" Je suis ton mari, Aurélien ! "

" Non, non et non ! Vous n'êtes pas mon mari ! Il est au boulot ! "

" Non... non, tu te trompes... "

" Arrêtez d'essayer de me manipuler ! C'est bien tout ce que vous savez faire, vous, les imposteurs ! Manipuler, voler, mentir... ! "

" L'IMPOSTEUR EST CELUI AVEC QUI TU PARTAGES TON LIT DEPUIS 6 MOIS ! " - éclata enfin Guillaume sous la pression, la colère et les accusations qui ajoutaient à chaque fois encore plus d'huile sur le brasier.

Aurélien se releva en sursaut. Il ne s'attendait pas à une telle réaction venant de quelqu'un si faible physiquement.

Le barbu se calma, s'insultant mentalement de lui avoir crié dessus de cette manière. 

" Pardonne-moi... je ne voulais pas te faire peur... " - il se redressa sur le canapé mais glissa sous le poids de son corps frêle, le faisant tomber au pied du mobilier.

Le plus jeune eut envie de s'éloigner en voyant qu'il comptait se rapprocher de lui mais s'arrêta net quand il comprit qu'il voulait juste manger les cacahuètes sur la petite table. 

Il commença à se goinfrer de ces dernières, se souciant peu de ses manières déplorables, avant de nettoyer son œsophage en buvant l'eau à même la carafe. Il lâcha un gros soupire avant de respirer comme un chien qui venait de courir. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas bu une eau aussi pure...  

" Je n'ai jamais voulu te faire peur... ou te faire de mal... je suis désolé pour tout ce que j'ai pu te faire, Aurélien... vraiment... je suis désolé... mais par pitié, crois-moi quand je te dis que je ne suis pas un imposteur. Je ne suis pas une de ces horribles créatures. Je suis ton mari. Et celui avec qui tu partage ta vie depuis plusieurs semaines n'est pas moi... C'est lui l'intru. C'est lui l'imposteur. Je suis désolé que tu ais à l'apprendre comme ça, mais c'est vrai ! Par pitié... mon ange... "

Mon ange...

" Par pitié... crois-moi... Je ferai tout ce que tu me demande, mais je t'en supplie ne me fais pas passer une nuit de plus sans toi à mes côtés ! "

" ... "

Cette scène était digne d'un tableau contemporain : Le plus vieux, à genoux, front contre le sol entrain d'implorer le plus jeune, comme une idole, qui était toujours aussi méfiant vis-à-vis de lui. 

" Prouvez-le moi. "

" ...quoi ? "

" Prouvez-moi que vous êtes mon mari. Dites-moi quelque chose que seul lui peut savoir de moi et je reconsidèrerai votre parole. " 

" ... "

" Je vous écoute... "

" ... "

" J'attends... "

" Je lui donne tout ce que tu as été incapable d'accomplir quand vous étiez ensemble. ""  Je suis attentionné, à son écoute, je n'arrive pas fatigué quand je rentre à la maison et je ne suis pas un gros flemmard comme toi. " - Les maudites paroles de son double raisonnaient fortement dans sa tête. Pourquoi était-il incapable de répondre à cette simple question... ? 

" ...Aurélien, je... "

" Sortez de chez moi. "

" Non, attends ! "

" J'ai dis sortez de chez moi ! Vous ne savez rien de moi ! Vous n'êtes pas Guillaume ! " - ordonna Aurélien en lui pointant le taser, l'obligeant à partir - " Je ne sais même pas pourquoi j'ai douté ne serait-ce un instant... "

" Aurél... "

" PARTEZ ! "

" Non ! " - s'exclama Guillaume avant de hurler de douleur sous le choc qu'il venait de recevoir. Il l'avait vraiment électrisé... Il sentit une énorme douleur au torse, une sensation de brûlure et ce n'était pas que son cœur qui lui faisait mal...

" Je ne veux plus vous voir chez moi... "

" Je t'en supplie... "

" Vous êtes sourd ?! Je vous ait dit de dégager ! J'ai été gentil avec vous, je vous ai même offert à manger, une couverture et des vêtements ! Je n'irai pas plus loin ! Maintenant partez. Je vous en pris... " - il n'avait même plus la force d'hurler sur l'intru tellement il était effrayé et énervé. Il ne lui ordonnait même plus, là c'était juste une demande venant du fond du cœur.  

"Partez. Partez. Partez. "

Guillaume, complétement anéanti, se leva doucement malgré la faiblesse de ses jambes. Il tenta une dernière approche mais Aurélien lui fit comprendre qu'au moindre pas il n'hésiterai pas à lui relâcher une décharge électrique. Ne voulant pas risquer sa vie, il baissa la tête et contourna le canapé pour se rediriger vers la porte d'entrée. Le plus jeune marcha derrière lui, s'assurant qu'il n'essayait pas de la lui faire à l'envers.

Une fois devant la porte, il la lui ouvrit et lui fit signe de sortir définitivement. 

Guillaume passa le seuil, la tête toujours baissée. Aurélien s'apprêta a fermer la porte mais il entendit l'homme murmurer quelque chose dans sa barbe.

" Pardon ? "

" Je suis désolé... "

" Je ne veux pas de vos excuses. Vous n'avez pas à rentrer chez moi... "

" Je ne parles pas de ça... "

" Peu importe. "

" Je n'ai jamais eu l'occasion de te demander pardon pour l'accident... "

" ... "

" Peux-tu au moins me pardonner pour ça... ? "

" ... "

" Je t'en prie... " - il sanglota - " Dis-moi au moins que tu me pardonnes pour ce qu'il s'est passé cette nuit sur la route... "

Aurélien ne lui répondit pas. Son esprit commençait à le faire douter à nouveau de sa décision. Mais il finit par ne pas céder... Les imposteurs étaient d'excellents manipulateurs et utilisaient les souvenirs les plus percutant pour convaincre les autres humains.

" Adieu. " - et il lui ferma la porte avant de la boucler à double tour.

Il scruta à travers le judas de la porte pour s'assurer que cet... homme (?) partait pour de bon. Il resta plusieurs secondes paralysé, dos à la porte d'entrée.

" Aller, pars... pars d'ici... " - pria Aurélien. 

Quand il partit, Aurélien soupira d'allégresse. Enfin...

Il se laissa glisser au bas de la porte, débriefant dans sa tête ce qu'il venait de ce passer.

Est-ce qu'il venait vraiment de parler à une de ces créatures... ? Pourquoi est-ce ça avait eut l'air si... simple ? Normalement elles étaient censées être menaçantes et imposante. Elles n'étaient pas sensé avoir l'air si "humaines". Mais... mais c'était impossible que ce soit lui, hein ? N'est-ce pas ? Après tout... il n'avait pas été capable de lui répondre à une question aussi simple... 

Il se mis soudainement à penser à leur relation avant l'accident. 

Elle était un peu tumultueuse. Guillaume n'était pas vraiment le copain le plus modèle du monde. Un peu "je m'en foutiste" sur les bords, orgueilleux et peu bavard avec lui. Mais il était fidèle et il l'aimait. Il n'y avait aucun doute là dessus : malgré les disputes qu'ils avaient parfois, ils savaient qu'ils s'aimaient pour de vrai. Ils finissaient toujours par s'excuser ou faire la paix sous les draps ou devant un film. 

Mais son comportement avait drastiquement changé après cet accident : il était soudainement devenu plus social, entamait les début de conversations (chose qui était auparavant très rare), il s'occupait de sa jambe blessée et prenait soin de lui comme jamais il ne l'avait fait avant. Il était devenu de nature plus souriante et réconfortante, lui qui avant était plutôt froid ou juste blasé.  

Il repensa plus précisément à cette nuit où tout avait basculer... pour le meilleur et pour le pire...

.

" Tu m'emmerdes ! T'es vraiment impossible, parfois ! "

" Auréééééél... fais pas cette tronche ! Je te promets que je trouverai un job ! "

" C'est la 4ème fois que tu me dis ça ! Des paroles, des paroles et encore des paroles ! Je veux des actes maintenant ! Je ne vais pas payer le loyer à moi tout seul toute ma vie ! Mets y un peu du tien ! "

Oui... c'est vrai que cette dispute s'était déclencher à cause d'un truc si bête...

" Encore, si tu pouvais AU MOINS te charger des tâches ménagères, mais même ça, t'es incapable de les faire ! "

" Oui, bon, ça va... n'en rajoute pas. Mets ta ceinture, s'il te plait, l'alarme me tape sur les nerfs... "

" Non. Non, je ne la mettrai pas tant que tu ne m'auras pas promis que tu feras des efforts à partir de maintenant ! "

" Aurél... "

" Il n'y a pas "d'Aurél" qui tiennent ! Jures-le-moi ! Ici et maintenant ! Sinon je mets un terme à notre relation ! " 

" EH ! Je rêve ou tu me poses un ultimatum là ?! "

" Non, je te demande seulement de mettre du tien dans notre relation. Sinon on a rien ensemble... ça ne sert à rien... "

" ...On en reparlera une fois à la maison. "

Aurélien lâcha un rire sans joie.

" Toujours pareil, hein ? Toujours remettre à plus tard... Très bien. Tu veux jouer à ça, on va jouer à ça... Ne compte plus sur moi pour quoi que ce soit. "

" ... " - Guillaume ne répondit pas. Perdu dans ses pensées, tentant de rester calme au volant. 

En arrivant au bout de la route qu'il empruntait, celle-ci se divisait en biais. Normalement, pour rentrer chez eux, il aurait dû continuer à droite, mais il tourna à gauche. Et Aurélien le remarqua.

" Tu vas où là ? "

" C'est un raccourcis, t'en fais pas. "

L'attitude d'Aurélien passa de colère à inquiétude.

" Non. Non, non, pas par là ! Fais demi-tour ! "

" Eh, calme-toi ! Commences pas avec ça aussi ! "

" Guillaume ! Je t'ai dis de ne pas passer par là ! C'est pas le bon chemin ! "

" Aurélien, arrête de t'énerver ! C'est un raccourci. Je le connaît ! "

" Non, je t'en supplie ! Ne passe pas par là ! "

" Qu'est-ce qui te prends, d'un coup ?! "

" JUSTE ÉCOUTE MOI ! "

" AURÉL ! ARRÊTE ! JE TIENS LE VOLANT ! "

" ARRÊTE-TOI ! "

" MERDE ! BAISSE-TOI ! "

*CRASH*

.

Il sentit des larmes couler sur ses joues. Il avait frôlé la mort, cette nuit-là. Il avait vraiment fallu un évènement pareil pour que Guillaume se réveille enfin et donne du sien aussi. Si on rajoutait à ça ce qu'il venait de se passer à l'instant, ça le chamboulait encore plus.

Ses yeux s'écarquillèrent à nouveau en entendant la porte s'ouvrir. 

Il s'arma de son taser, prêt à le réutiliser.

" Aller, amène-toi... "

Mais il baissa son arme et voyant la personne qu'il attendait le plus.

" Guillaume ! "

Il se jeta dans ses bras, surprenant le plus grand.

" Oh ! Eh bien, quel accueil ! " - il serra à son tour dans ses bras et l'embrassa amoureusement.

En se libérant de sa prise, Guillaume remarqua le taser dans sa main.

" Euh... Chéri ? Pourquoi t'as ça avec toi ? "

Aurélien hésita à lui dire la vérité. 

" Oh... euh... ça... C'est rien, rien du tout. Je vérifiais juste les piles... "

" Ah, d'accord... bon. T'as fais quoi de bon, ce soir ? "

" Du saumon au four. "

Il le serra à nouveau dans ses bras, mais Aurélien ne lui rendit pas - " Qu'est-ce que je t'aime..."

" Oui... moi aussi, je t'aime... " - dit-il d'une voix fébrile.

" Je vais me poser dans le salon. Tu veux venir ? "

" ... "

" Aurélien ? "

" Oh euh non. Non, je dois ranger la cuisine. Mais je viendrai après... "

" D'accord. Bon bah, je t'attends alors. "

" Oui, oui... " - il se dirigea vers la pièce à manger sans rien rajouter.

Son attitude bizarre n'était pas du tout discrète mais le grand brun n'y preta pas attention.

Aurélien ferma la porte derrière lui et se mis a réfléchir en même temps qu'il alluma le four. Il ne savait plus quoi penser, ni dire ou ne pas dire... Est-ce qu'il en devait en parler à Guillaume ? Non. Est-ce qu'il devait se taire et oublier ce qu'il venait de se passer ? Impossible d'oublier. Est-ce Guillaume était vraiment Guillaume ? ...oui ? Je crois ? ...putain... Que faire ?

Mais bien sûre que c'était lui ! L'autre là n'avait même pas été foutu de lui dire UNE seule chose à son sujet ! Ni ses préférences, ses dégouts, ni ses allergies, ni ses... 

" ...allergies... " - répéta-t-il à voix haute. 

Il était allergique au chocolat et Guillaume... aux chats...

...les chats !

" ...je fais quoi ? Je me tais ou je tente ? Putain, Aurélien ! À quoi tu joues ?! T'es juste parano ! Le gars dans ton salon c'est ton mari, arrête de douter ! ...mais si je ne doute pas de lui, je n'ai pas de raisons de m'inquiéter et d'essayer... ou si ? Merde... OH ET PUIS MERDE ! " - réclama-t-il mentalement.

Il sortit de la pièce pour rejoindre le salon en prenant une grande inspiration.

 Par pitié, réponds non, réponds non... 

" Guillaume ? "

" Oui, chéri ? "

" Tu... tu penses que ce serait possible qu'un jour... qu'on adopte un chat ? "

" ...qu'on adopte un chat ? "

" Oui... ? "

" ... "

Pitié, ne dis pas oui, ne dis pas oui...

" Bah... si t'en as vraiment envie, oui. Pourquoi pas. J'aime bien les chats. "

...merde...merde, merde, merde...

" Aurélien, ça va ? "

" Ou...oui ! Oui, c'est bien ! Je... je retournes dans la cuisine ! " - et il couru en direction de là où il était venu, mais changea sa trajectoire vers l'escalier qui menait l'étage.

" Merde, merde, merde... " - il couru dans la salle de bain et passa un peu d'eau sur son visage, tentant de se calmer - " Non, non, non, non... je rêve, dites-moi que je rêve... "

Il resta dans la pièce pendant de longues minutes avant de trouver le courage de sortir d'ici et rentrer dans sa chambre sans penser à fermer derrière lui.

" Claude... "

Il se jeta sur sa table de chevet et attrapa le talkie-walkie qu'il lui avait donné.

.

" ᴄʟᴀᴜᴅᴇ ?! ᴛ'ᴇs ʟà ? "

" ... "

" ᴄʟᴀᴜᴅᴇ ! ʀéᴘᴏɴᴅs-ᴍᴏɪ ! "

" ... " 

" ᴄ'ᴇsᴛ ᴘᴀs ʟᴇ ᴍᴏᴍᴇɴᴛ ! ɪʟ ʏ ᴀ ᴜɴᴇ ᴜʀɢ... "

.

Il sentit une violente douleur derrière la tête. Si forte qu'elle le fit lâcher l'appareil phonique et tomba au sol.

Il n'eut le temps que de voir le visage de Guillaume qui le regardait d'un air désolé et déçu avec un marteau en main.

" Ah Aurélien... Les choses que tu m'obliges à faire... "

Il perdit connaissance...

.

.

.

.

.

.

Aurélien se réveilla plusieurs minutes plus tard avec une horrible migraine et une sensation désagréable au niveau des poignets.  

Il alla pour caresser l'arrière de sa tête mais quelque chose l'empêcha de bouger. Il força sur ses bras mais rien n'y fit. Qu'est-ce qui se passait ?!

Il ouvrit difficilement les yeux et cligna plusieurs fois jusqu'à ce que sa vision ne redevienne fluide. Il aurait préféré qu'elle ne le devienne pas...

Il comprit que ses mains étaient attachées aux barreaux du lit. Il ne pouvait plus bouger, même pas ses jambes qui aussi étaient attachées. Il se mis à gigoter dans tous les sens tentant désespérément de se défaire de ses liens mais s'arrêta brusquement en voyant que Guillaume... enfin... "lui", était dans la pièce avec lui et le fixait du regard sans dire un mot.

" Guillaume ? " - il fit semblant de ne rien comprendre - " Qu'est-ce que c'est que ça ? "

Ledit ne répondit pas ni se leva de son siège. Il était comme un homme statue qui ne le quittait pas du regard.

" Eh...chéri ? " - il tenta le tout pour le tout - " Tu... On pourra "s'amuser" après manger, si tu veux... Je n'ai pas la tête à ça tout de suite... "

Encore une fois, pas de réponses ou de gestes...

" Guillaume ? S'il te plait, détache-moi... s'il te plait... "

Il continua de d'implorer sa libération avant de se faire couper.

" ...je ne voulais pas que tu l'apprenne de cette manière. À vrai dire, je ne voulais pas que tu l'apprenne tout court. "

" De... de quoi parles-tu ? "

" Arrête de jouer au plus bête, s'il te plaît. Je n'ai pas envie de m'énerver et surtout pas contre toi... Je suis déjà assez remonté. " 

Il se leva de son siège pour se réasseoir aux côtés de son amant. Il resta quelques instants sans rien dire à le regarder. Cette insistance rendit le cadet encore plus nerveux. Il sursauta en voyant sa main se rapprocher lentement de son visage et ferma les yeux par reflexe. Lui qui s'attendait a recevoir une gifle sentit au final la pose délicate de sa paume contre sa peau.

" Qu'est-ce que tu es beau. Comment cet ingrat a-t-il pu autant t'ignorer quand vous étiez ensemble...  "

Il savait très bien de qui il parlait.

" Tu sais, il y a une chose je n'arrive pas à comprendre : pourquoi préfères-tu ce piètre connard qui n'a jamais su t'apprécier à ta juste valeur ? Après tout, sans vouloir me jeter des fleurs, je crois que j'ai fais plus pour toi et pour notre couple en 6 mois que lui n'a pu faire en 1 an et demi. Je me suis donné toujours à fond pour te rendre heureux, j'ai loupé des heures de sommeil pour te voir sourire, je t'ai aimé comme je n'ai jamais aimé personne. Alors pourquoi...pourquoi cherches-tu à revenir vers lui ? Qu'est-ce qu'il a de plus que moi ? Qu'est-ce qu'il a qui le rend si irrésistible ? "

" ... "

" Tu n'as pas de réponse. Je le savais. En vérité il n'a rien de plus que moi, mais faut croire que tu n'aimes pas être traité comme tu le mérites. Est-ce ça ce que eux, les humains, appellent le "masochisme" ? Ils aiment souffrir ? Ou est-ce autre chose qui m'échappe encore ? "

Tandis qu'il se perdait dans son monologue, Aurélien frotta ses poignets tentant de les libérer. Mais bien sûr, ce n'était pas facile. Il était certain qu'il saignait à présent, mais peu importe, si il devait verser un peu de sang pour se sortir de là il était prêt.

" Pourquoi Aurélien ? Hein ? Réponds-moi. Ne vois-tu pas que nous sommes faits l'un pour l'autre ? Que personne d'autre que moi ne pourra te satisfaire comme moi je le fais ? Ton "Guillaume" n'était qu'une erreur. Une tâche. Il mérite pas quelqu'un d'aussi doux comme toi. " - en prononçant cet adjectif, il passa sa main dans ses cheveux - " Quelqu'un d'aussi envoûtant... d'aussi bon... "

" ...arrête, par pitié... tu me fais peur... "

" Pourquoi as-tu peur de moi ? Est-ce seulement parce que tu sais ce que je suis maintenant ? Et après ? Quel est le problème si je ne suis que "l'un des leurs" ? Hein ? Dis-moi, Aurélien... on sait très bien que tu aurais continué ta vie tranquillement avec moi si tu n'avais pas découvert la vérité. Mais si on oublie ce menu détail, qu'est-ce qui justifie ton rejet envers moi ? Est-ce que je mérite autant de ne pas être aimé ? Est-ce que mon espèce est si répugnante que ça ? Dis-moi... Réponds-moi... pourquoi me rejette-tu ? "

" ...parce que tu n'es pas lui. "

" ... "

" Tu n'es pas celui avec qui j'ai partagé les premiers moments marquants de ma vie... "

" ... "

" ...et tu ne le seras jamais. "

Aurélien sentit une touche de regret dans cette dernière phrase qu'il venait d'ajouter. Non pas parce qu'il trouvait qu'il l'avait blessé, mais plutôt parce qu'il avait vu quelque chose dans son visage. Quelque chose qui lui glaça le sang. Un large sourire. Le problème n'était pas la réaction en elle-même, mais plutôt anormalité de sa forme.

Ce sourire n'était pas humain... Il n'était juste pas humain. Physiquement c'était impossible d'avoir une bouche étirée à ce point. Il n'y avait pas que sa bouche qui était difforme, ses yeux aussi. Ils s'écarquillaient tellement qu'Aurélien sentit qu'il pouvait s'évanouir à nouveau rien qu'en voyant ça.

La "chose" se leva du lit, le dos tourné au plus jeune. Il resta debout sans rien faire pendant quelques secondes avant de donner un coup de poing dans le mur de la chambre.

Aurélien eut envie de pleurer et força sur ses poignets à nouveau tentant de se libérer.

" À L'AIDE ! AIDEZ-MOI ! AU SECOU... !" 

La créature qui ne se cachait plus dernière son masque le tût en couvrant sa bouche avec sa main.

...sa main...

Il cria encore plus fort contre sa paume en se rendant compte que ce n'était pas que son visage qui était déformé. Son corps entier l'était. Ses bras était tellement longs qu'ils trainaient par terre. En fait, tout son corps s'était monstrueusement allongé.

Comprenant que ça ne servait à rien de crier, il ne pu que trembler de peur face à cette vision. 6 mois... cela faisait 6 mois qu'il partageait sa vie avec cette chose qu'il croyait être son mari. Il ferma les yeux, n'osant plus le regarder, dégouté de lui même d'avoir expulsé le vrai Guillaume de chez lui. Il se demandait maintenant où il était... si il l'avait définitivement perdu à jamais...

" Arrête de pleurer, Aurélien... Tu sais que je n'aime pas te voir comme ça. Par contre je suis obligé de te demander : comment as-tu su pour moi ? "

Il lui retira sa main de sa bouche en attendant sa réponse, mais rien n'en sorti. Même pas un souffle.

" Ä́u͝r͑é̊l̄i̚e̾n̏.̀.́.̔ " - sa voix le paralysa de peur -  ̏J͐ẽ ͂n̋e͊ ̅v̌e͊u̔x̕ ̋ṕảs̒ ̀ṁ'̓ë́ňe͆řv͠e͘r̈.̔.̍.͐ ̊D͝ȉs̔-̿m̀ói̎ ̏j́u̕s͂t͛e͂ ̒c̏o̐m̈́m͐e̊n͠t͝ ̏t͠u͝ ̈́a̛s͑ ̄ćo͝m̚p͠r̽ìs̐ ̃q̆u͝e̅ ̍q̋űe͊l͒q̔u̎e͂ ̊c͗h͋o̍ṡé ̈́c̅l͘ö́c̊h̔a̽i͐t̏ ̀?̃ ̐"

" ...je l'ai sentit, c'est tout... "- il sentit le poing de la créature se serrer sur la tête de lit sous la colère - " Je t'en prie, crois-moi... c'est juste venu comme ça... "

"T͆ȕ ̇n̿e͊ ͂s͌a͝i̕s͒ ̿p̈́a͒s̐ ͆m̿e̅n͗t̏îȓ.̊.͂.͆ ̏T̆u͗ ̾n͐è ͌v̽a̒s̾ ̍p̒ä́s̔ ̀m̏e͘ ́d́ḯr͌e̾ ̀q̈́u̍e͘,̛ ̆j̃u̐s͌t͒e̛ ͊c̃o̎m͒m̿é ̀c͗à,̽ ̌d͗'͋ůn̐ ̈́c̉o͝u̇p͠,̇ ̓t̋ũ ́m̒'̿a͘s͘ ̆r̀e̍ĝa̍r̐d̄e̚ ͝e͠t̓ ̂t͠ǘ ̿t͂'̈́e͆s͘ ͆d͋i̿s̚ ͒q̅u͝e̛ ͠q͐u̔e͒ľq͐u͛e̔ ̍ćḧ́o̕s̿e̊ ͐n̒'̾ál͠l͗a̔i͋ť ͐p̐äs̛.̈́ ̐A̎l̑ŏr̄s͆ ̋d̂i̒s̿-̏m̕o̔i̒ ͗l̍a͑ ̔v̒e̕r͝i͘t͌e̎.̅.̊.̀ ̏q͒u͠'̄e̿s͆t̐-̀c͑.̇.͒.̾"

*DING DONG*

Les deux hommes tournèrent la tête dans la direction d'où provenait la sonnette. 

Guillaume repris forme humaine avant de bâillonner Aurélien avec le linge d'une taie d'oreiller.

"͠ ̆J̈́e͑ ̽l̀ȇ ̚f̆a͆ỉs̑ ͂a͊ ̓ćŏn̒t̎r͐ë́ ̃c͆œ͌ür̍ ̈́m͒åi͠s̿ ̈́j͛e͗ ͠n͛e͆ ̀ṕêȕx͆ ̀ṗȧs̽ ͋t̍è ̏l̇ȁís̚s̿e̒r̉ ̓s͝o̚n̽n͆ë́r͝ ̌l͗'͊a̐l͛êr̂t̛ê.̃ ͆R̓e̓s͘t̎ê ͊s̓íl̉e͐ńc̒i̎e͝úx̄ ̊s͂i̔n̈́o̍n̉ ̛j́ȅ ̇t̕u̕ë ̏q̄űi̽c͗ón͋q̈́u͗ē ͘s̉e̓ ͘ẗ́r̂o͑ưv̓e͒ ̏à ̊l͝ā ̌p̑o̕r͝t͒e͒.̑ ̇"͒ - il s'abaissa jusqu'à atteindre son visage et déposa un délicat baiser sur son front - "̚ ̀J́e͝ ̒t̀'̛a͐i͐m̀e̿.̆.̈́.̈ ̎"̑

Il quitta la pièce sans se retourner et ferma la porte derrière lui. Le plus jeune ne perdit pas de temps et continua de forcer ses poignets et de frotter la corde contre les barreaux dans l'espoir de s'en sortir.

.

.

.

.

.

L'imposteur se rapprocha lentement de la porte, taser en main, prêt à s'en servir si nécessaire. Il regarda par le judas de la porte et...

" Putain, qu'est-ce qu'il veut lui encore... ? " - c'était Claude. Il soupira profondément, illustrant son meilleur sourire hypocrite, et ouvrit la porte.

" Eh Claude ! Comment ça va ? "

" ...très bien. Je... je suis désolé de vous déranger à nouveau mais je crois que j'ai oublié mon briquet chez vous ce matin. Tu permets que... ? "

" Oui, oui, t'inquiète. Cherche dans le salon, si tu l'as oublié ici c'est sûrement là bas. "

" Ok d'acc, mon vieux ! Où est Aurél ? "

" Il fait la sieste. " - répondit-il immédiatement. Voir même presque trop vite...

" Ah ok. Bon, je vais me contenter de vérifier le salon alors. " - ria-t-il - " Bon, tu me laisse rentrer ? "

"Ouais, ouais, vas-y. "

Il se dégagea de son chemin en lui tournant le dos et en se dirigeant en premier vers le salon, laissant Claude le suivre. Il n'avait juste pas remarqué que ce dernier faisait signe a quelqu'un d'autre à l'extérieur et qu'il cachait derrière son dos sa batte de baseball en métal...

.

.

.

.

.

.

À l'étage, Aurélien continuait de frotter les cordes. Tellement fort que ses poignets en saigneraient presque mais il n'avait pas le choix. Il n'allait pas rester une seconde de plus en présence de cette chose. Il gémit sous la douleur des brûlures à ses bras derrière son bâillon mais il ne s'arrêta pas pour autant. Il devait continuer et sortir d'ici. Il releva la tête en entendant quelqu'un remonter les escaliers.

" Non... " - pensa-t-il - " Non, non, non...pas tout de suite... "

La créature remontait déjà ? Avait-elle tué la personne qui était venue toquer à la porte ? Ou venait-elle pour autre chose ?

Toutes ces questions disparurent ainsi que son inquiétude quand il vit le visage de la personne.

Guillaume... Son Guillaume.

" Aurélien ! " - s'exclama-t-il.

Il couru vers lui et, bien qu'il mourait d'envie de le prendre dans ses bras, il commença par le défaire de ses liens avec un couteau que Claude lui avait donné.

Une fois la corde coupée, Aurélien fut celui qui ce jeta sur son amant en premier.

" Je suis désolé, Guillaume... Je suis désolé ne pas t'avoir cru... "

Guillaume ne répondit pas. Il le serra juste fort dans ses bras, comme par peur qu'il ne lui échappe à nouveau. 

" Comment tu as fais pour renter ? Gui...La "chose" est toujours là ! "

" Claude est avec moi. Il l'occupe pendant que je t'évade. Viens, on doit se dépêcher. " - il le pris par la main pour l'accompagner à l'extérieur de la chambre. Il posa son doigt devant ses lèvres lui indiquant de rester silencieux (bien que le silence lui même n'était pas vraiment parmi eux). Dans la pièce à droite des escaliers, ils entendaient Claude et l'intru converser, mais le dialogue pris des proportions et un ton différent quand ils avaient atteint la dernière marche.

" ...es-tu vraiment venu que pour récupérer ton briquet, Claude ? "

" ... "

" Si oui, pourquoi as-tu ramené ta batte ? "

" ...on ne sait jamais sur qui on peut tomber. N'est-ce pas, "Guillaume" ? "

La créature sentit une pointe amère dans la prononciation de son prénom.

" Oui, tu as raison. On ne sait jamais sur qui on peut tomber... Ils sont vraiment partout... Tu ne trouves pas, Claude ? "

Ledit comprit qu'il aurait dû se taire. Sa poigne se renforça sur sa batte.

" Oui. Vraiment partout... " - l'intru ne l'avait pas vu venir aussi vite: il tint son visage après s'être pris un coup particulièrement violent au visage par l'objet en métal - " Tu ne trouves pas qu'un petit nettoyage s'impose, "mon vieux" ? "

" ... "

Claude resta attentif au moindre mouvement de celui qu'il venait de frapper. Un seul geste et il était prêt à remettre ça.

Un bruit se fit entendre. La créature était entrain... de rire ? Pas un rire hilare, mais plutôt... faux. Sans joie.

" Oh Claude... ̶j̶e̷ ̸n̶'̸a̴u̴r̶a̵i̶s̸ ̷p̸a̵s̴ ̸d̴i̷t̶ ̵m̷i̷e̸u̵x̷ ̶m̷o̶i̶-̶m̴ê̶m̷e̴.̵.̶.̴ ̶"

Sa voix...

Son physique...

Sa posture...

Il montrait sa vraie forme.

Claude regarda son corps s'allonger et son regard menaçant le fixant, prêt à en découdre. Il s'équipa à nouveau de sa batte.

" Ramène-toi. "

Une lutte particulièrement agressive explosa dans le salon. Des verres se brisèrent, la table basse se cassa en deux quand Claude tomba dessus, propulsé par un coup de son opposant et la télé avait pris un sacré coup de batte sur l'écran.

Les deux amants, de leurs côtés, tentèrent de passer inaperçu dans le couloir pile à côté du salon qui menait à la sortie.

Ils étaient à ça de sortir et de s'enfuir... Guillaume avait atteint la poignée en même temps qu'Aurélien avait crié le nom de leurs ami en voyant que la créature prenait l'avantage.

" CLAUDE ! NON ! "

La créature se retourna vers la source de la voix puis grogna de colère.

" T̲̈́ỏ̲i̦͝ ̙̀!͓̎ ̯͠Q̢̃u̘̕ė̦ ͖̐f͕̋ȧ̜í͓s̖̎-̟́t͓̂u̼̓ ̮̐i̛̱ç̇i̝̎ ̥̂?̹́ ̭̈́T̠̓u͖̕ ͉͂ḙ́̓ţ̆á̲i̠̎s̖̏ ̳̅s̫͗ẽ̞ṉ̍s̫̄ẹ́̕ ̡̽m̘̋ō̝ù͙r̺͊ï̡r̠͌ ̛͜!͐ͅ ͉̚" - et se lança sur eux, laissant Claude blessé au sol. Enfin... il se jeta surtout sur Guillaume.

Le brun s'interposa entre Aurélien et l'imposteur même si il y avait une chance sur 2 de se faire tuer au moment de l'impact. Il se pris un coup violent au niveau du flan, le propulsant contre les escaliers à nouveau. Il ne pu se relever directement comme il l'aurait fait en temps normal car son corps était encore trop faible.

" Cours Aurélien ! "

Ledit ne bougea pas d'un iota. L'imposteur l'avait bloqué contre le mur ne lui laissant aucun échappatoire.

 " P̡̒ó̬u͇̕r͈͂q̳́ǘ̥ơ̟i̒ͅ ̪͠t͕̚ū̻ ̻̅m̜̀ẻ̝ ͔̈́f̘̃u̜̎ī̪s̨̃,̞͌ ̫̈A̗͠ȗ̪r͔͝é̗̌l̖͆i̼͑e̒͜n̩͋ ̻̃?̡͂ ̩̒P̳̔o̙͑u͆ͅr̻̍q̞̄ǘ̦o͔̒i͙͐ ̹̿m̦̋'̞̈́ḁ̇s̭͊-͉͌t̬̍ü̦ ̟͝l̘̂â̗ī̥s̟̐ș̅é͚͠ ̲͗?͖̂ ͎̆N̝͊e̦͛ ̗̀ẗ̝́'̟͆a̲͐ĩ̳-͎̓j̺̊e̳͐ ̱̚p̟͂ȃ̘s̙̍ ̲͑t̖̉ơ̹u̮̚t̮̓ ͍̃d͎̚o͔̾n̪͝ń̹é̔ͅ ̘̈?͚̂ ̯̚Q͍̇ư̱'̪͑ȩ̕s̪͊ṱ̚-̺̚c̰͂e͚͒ ̲̍q͚͋u̮͌'̻́ì̩l̠͝ ̲̿t̮̔'̱̓a̅͜ ͕̚ŏ̡f̚͜f͉͑ẹ̃r͚͌ṯ͘ ͆ͅl̛̘u͔̚ȋ͚,̭͌ ͉̊h̖͑e̼̕ḭ͑ñ͇ ͎̾?͕̚ ̘͌Q̱͊ṷ̍ȅ͇ ̳̈t̛͔'̼͠ȧ͇-̼̀t͇̒-͈̾i̯͒l̠̑ ͔̑d̞͝o̭̊n̘͒n͖̚é̱̇ ͍̀ḏ̉e̦̐p̠̀u̬͛i̦̽s̪̋ ̨̛q̜͌u̡̚ḛ̏ ̌ͅt̻́u͉̍ ͕̅t̬̀'̖̉ë́͜ṡ̰ ̻͋m̤͗ĩ̥s͍̐ ̣͝ä̢́v̟̇e̜͌c̘̉ ̡͐ḽ̅ủ͎ĭ̮ ̛̻?̯͒ ̡̆Q͕̀u̦̅'̠͝ę͗s̮͝t̪͋-̙̄c̡͗e̖͒ ͓̓q̟̍u͍̇ė̖ ̤̈́t̹͂ȕ̞ ̰͌v̜͋e̻͂u̡̇x̯̍ ͓̽a̺̐u͈̽ ̟̃f̻̉i̫̅n͇͛a̜͑l͔̎ ̦͝?͓͘!̱̅ ̦͂"

Il ne trouva pas la force de lui répondre. Il voulait juste qu'il disparaisse et le laisse tranquille. 

" LAISSE-LE ! SALOPERIE ! "

La créature se pris un énième coup sur le crâne de la part de Claude, encore plus violent cette fois. Il hurla de douleur en se retournant vers l'auteur de cet acte. Il riposta en lui assenant un nouveau coup qui le fracassa contre la porte de sortie, le faisant lâcher sa batte.

" J̟͋ḙ͗ ̪̆v̤̓å̤i͕͐s̤̋ ̖͒c̞̋ő̳m̒ͅm̢̃ẹ̊n̲̾c̟̃e̜̓r̠̀ ̨̾p̗̽ā̲r͍͘ ̮̔t͎̓ö̫́i̢͐.̧̾.̠͆.̰͌ " - il s'avança vers sa proie au sol et serra son cou de toute ses forces jusqu'à l'étouffement - " J͔̾e̤̿ ̜̅n̘͠ẹ̈́ ͇͑t̪̀'͉̓a̬̋i̡͗ ̅͜j̢̕a͇͑m̼͝ä̝i̢̅s͙̀ ̱̄s̨̏ủ̬p͖͌p̟͗o̮͗r̝̈́t̼͌é̤̋,̫̅ ̫̓d͈͑e̬̐ ͍̋t͖͑ó̙ù͈t͍͒ẹ́ ̹̂f̥̓a̺̕ç̯̈́ȍ̢n̝̾.͈͗.͎̋.̝̕" 

Claude ne pouvait plus respirer et devint rouge mais... un détail perturba son agresseur.

" P̜̕ó͓u͎͝r͎̈́q̱̈́ų͐o̝̓ì̪ ͚̏ț̍u̦̍ ̐͜ș̏ȍ̥u̫̿ṙ͈i̙͒s̗̏ ͖͒?̟̇"

" ...Moi aussi je n'ai jamais pu te saquer... "

Avant qu'il n'eut le temps de froncer des sourcils, il se pris un nouveau coup sur la tête.

Cette fois-ci ce n'était pas Claude ou Guillaume qui l'avait frappé. 

" Ä̭́u͇̚r͍͗é̼͑ĺ̮į̈́e͙̋n̢̊.̜̀.̲̓.̥̉ "

" TAIS-TOI ! " - il le frappa à nouveau dans la mâchoire - " JE NE VEUX PLUS T'ENTENDRE ! " - encore - " JE NE VEUX PLUS TE VOIR ! " - et encore...

La créature était déjà au sol, complètement ensanglanté. A vrai dire, ce n'était même pas du sang. Le liquide qui émanait de lui était de couleur noir pétrole. Mais Aurélien ne s'attarda pas sur ce détail, il continua de le frapper et de le fracasser au sol. Il savait qu'il n'oserait pas se défendre contre lui ou lui faire de mal donc il en profitait pour le blesser au maximum.

Après une quinzaine de coups de batte bien placés, il n'arriva plus à prononcer un seul mot. Il était toujours vivant mais sa mâchoire était complètement déformée et son visage méconnaissable. 

Aurélien resta quelques secondes avec la batte en l'air comme pour se préparer à un éventuel retour de sa part, mais il comprit que c'était fini. Il n'osa plus se relever après tous ces coups.

Il laissa tomber la batte aux côtés de Claude avant de se diriger vers le salon pour récupérer un objet : un briquet, celui que Claude avait oublié, et une bouteille d'alcool.

Les deux hommes regardèrent avec effroi ce que le plus jeune s'apprêtait à faire. Sans cligner des yeux, il vida la bouteille entière sur le corps au sol et alluma le briquet. Mais avant de le jeter, il regarda Claude et lui ordonna : 

" Emmène Guillaume à l'extérieur. ça va être dangereux... "  

Claude lui obéit sans trop broncher (il voyait bien que ce n'était pas le moment de le contrarier). Il attrapa Guillaume et le porta à l'extérieur en jetant un dernier regard au plus jeune avant de passer le seuil de la porte.

La créature et Aurélien étaient à présent seuls.

L'abattu ne pouvait plus parler, mais ses yeux l'implorait de ne pas faire ce qu'il s'apprêtait à faire.

" Épargne-moi ces yeux doux. Ça n'a jamais marché sur moi. "

Et comme ça, sans plus ni moins, il périt dans les flammes sous ses yeux, ne laissant dernier lui qu'un ama de cendres.

.

.

.

.

.

.

.

.

- 8 mois plus tard -

Les choses s'étaient passées à une vitesse incroyable. D'un côté c'était une bonne chose, mais d'un autre c'était bien trop beau pour être vrai.

" Je t'ai promis que je m'améliorerai... Je suis bien des choses, mais je ne suis pas un menteur. Je ne brise jamais mes promesses. " - lui dit Guillaume peu après lui avoir annoncé qu'il avait enfin trouver un boulot.

Aurélien lui sourit tendrement avant de sauter dans ses bras, ravi d'apprendre la nouvelle.

" Je suis si content... Je t'aime tant ! "

" Moi aussi, mon ange. Plus que tout. "

Ils s'allongèrent sur le canapé, enlacés, sous les couvertures, devant un film.

" C'est cet après-midi que tu vas voir Claude ? "

" Oui. Vers 17h30. "

" D'accord. J'irai aux courses à ce moment là, tu pourras lui passer le bonsoir de ma part.  "

" Ok. "

" Ta jambe est complètement guérie ? "

" Oui, enfin ! " - " Je ne boite plus... "

" Bien. Mais fais attention quand même. "

" C'est moi qui devrait te dire ça. Après tout, c'est toi qui a passé des mois enfermé sans boire ou manger... "

" Je suis tenace. "

Le plus jeune rigola avant de se reposer à nouveau sur son torse, toujours en regardant le film.

17h30

Aurélien était arrivé au point de rencontre où Claude lui avait donné rendez-vous. Il était déjà là, à l'attendre.

" Salut Claude. "

" Salut... " - lui répondit-il sans trop le regarder.

" Tu vas bien ? "

" Ça peut aller... "

" Ok... "

Aurélien se rapprocha de lui et comme il le fit, il s'assit à ses côtés sur le rebord de la rivière et observa le cour de l'eau sans rien dire. Il ne le souligna pas tout de suite, mais il comprit que ce lieu était le même où ils avaient subi l'accident de voiture il y a maintenant plus d'un an.

" ...de tous les points de rencontres possibles pourquoi as-tu choisi celui-ci, Claude ? "

" ... "

" Claude ? "

" Tu sais très bien pourquoi... "

Aurélien roula des yeux.

" Claude... "

" Ne soupire pas, Aurélien. Il ne méritais pas ça. "

" Il a essayé de te tuer, je te rappelle ! Et Guillaume aussi ! Pourquoi pleures-tu presque sa mort ? "

" Parce qu'on avait essayé de le tuer en premier, "je te rappelle" ! Si tu t'étais contenté de rester caché dans l'ombre avec les autres de notre espèce, rien de tout ça ne serait arrivé ! Mais non ! Il a fallu que tu sortes de ta cachette et que "par accident" tu tue ton "original". C'est ça ce que tu m'avais dit, hein ? "Par accident"... Je suis peut être ton pote, mais arrête de me prendre pour un abruti. Je sais que ce n'était pas un accident, la mort du Aurélien original. Tu l'as volontairement tué car tu ne supportais plus de vivre dans l'ombre entant qu'imposteur ! "

" Claude... "

" Laisse-moi finir ! Je t'ai aidé à sortir de nos cachettes la nuit pour que tu puisse respirer le même air que les gens "normaux" car je savait que c'était ton rêve. Je t'ai même appris des choses sur eux car moi je pouvait me permettre de sortir et me montrer en publique sans faire trop de vague vu que mon original était déjà mort, j'ai fais tellement de choses pour toi rien que pour te voir sourire... mais visiblement ça ne te suffisait pas. Non...non, non... Il a fallu que tu fasses l'impensable. Tu as assassiné Aurélien et tu as pris sa place, laissant ton Guillaume seul à pourrir dans ces maudites cachettes. Tout ça pour une vie simple aux côtés d'un "original"... Tu nous as...non, tu L'AS vraiment abandonné pour un inconnu qui partageait juste le même visage que lui. Félicitations ! Tu as eu ce que tu voulais ! Es-tu heureux maintenant, "Aurélien" ? "

Avant de lui répondre, il lui balança un regard perçant qui voulait clairement dire "Surveille tes paroles". Si Guillaume était là, il ne l'aurait pas reconnu.

" Oui. Je suis heureux. Plus que ce que le reste de mon espèce ne le sera en restant dans l'obscurité. Je me suis battu pour avoir ce bonheur. Et oui : je me suis sali les mains pour y parvenir. " - il se rapprocha encore plus de son ami - " Et je n'hésiterai pas à les salir à nouveau pour le préserver. "

Claude ne l'admit pas, mais il avait sentit une menace dans cette phrase...

" Tu caches bien ton jeu, "Aurélien". Vraiment, j'applaudi ta petite performance. " - il applaudit pour de vrai - " Durant toutes ces années Guillaume n'a vu que du feu. J'espère juste pour toi que tu vas garder ce talent d'acteur encore longtemps. Car le jour où il l'apprendra... "

" I̧̓L̲̄ ͖̒N̗͋E̫̾ ̲̔L̗̓'̯̿Ä͎́P̠̃P̩̿R̤̈́E̖͆N̩̊D͕̈R̺̓Ā̮ ̢͐J̞͋À̬M̝̚A͚̚I̥̚S̡̓ ͍͌!̹̆ "

" ... "

" N'est-ce pas, Claude ? "

" ... " - ledit soupira - " Ça ne dépend que de toi... "

Il se leva, se préparant à quitter les lieux. Mais avant de laisser le plus jeune complètement seul, il se retourna une dernière fois.

" ...je ne serais jamais d'accord avec ce que tu as fais. Mais qu'on ne vienne pas me dire que je ne suis pas quelqu'un de loyal. Si jamais tu as besoin de moi, ou si Guillaume a besoin de quelqu'un... tu sais où me trouver. "

" ...merci Claude. "

" ...Adieu, "Aurélien". "

Les deux se séparèrent. L'un qui retourna dans l'ombre, et l'autre vers la lumière.

~ Parfois, quand je te vois allongé à mes côtés, je me demande si je suis béni à jamais ou condamné à payer le prix de ce que j'ai dû faire pour t'avoir... ~

~FIN~



Et... PlotTwist de fin !

J'espère que ça vous a plu. Je voulais, pour une fois, ne pas donner une fin vraiment "heureuse". Certains l'ont peut être compris mais je me suis fortement inspirée du Mandela Catalogue et du film "Us" de Jordan Peele, mais j'ai pris pas mal de liberté aussi XD


Gros bisous à tous et à toutes <3

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