CHAPITRE 3:

La plupart de mes camarades, malgré notre jeune âge rentrent seuls de l'école. Pour mon premier jour, c'était ma tante Kaori qui était venue, mais je savais que cette attention était exceptionnelle. Mon oncle et elle avaient en effet beaucoup trop de travail.

Elle m'avait attendu pour être là quand je sortirais.

-Alors cette première journée ?

J'admirais son côté maternel mais en même temps détaché. Elle ne prenais pas trop de place dans ma vie, mais montrais qu'elle était là, et qu'elle avait toujours voulu l'être.

-Très bien, je me suis fait de nouveaux amis.

-Et ton ours en peluche ? Tu l'as oublié ? Ta sœur m'avait dit que tu ne pouvais pas dormir sans.

-Oui, mais je l'ai prêté.

Elle balaya la cour du regard et s'arrêta sur le jeune garçon aux cheveux rouges qui le tenais sous le bras.

-Il est temps d'y aller.

Elle pris ma main d'un air neutre et me guida plus loin, d'un air ferme, presque étonnant. Elle s'arrêta dans une rue sans prévenir, à la place de la grande fontaine que j'avais vaguement aperçu le jour de mon arrivé. Elle m'assis sur un rebord pour que je sois à sa taille. Elle se mettait à égalité pour me montrer que ce qu'elle allait me dire n'était pas à prendre à la légère.

-Tu as vu l'attitude des enfants envers Gaara?

Je hochais la tête, l'incitant à poursuivre.

-Qu'en penses-tu?

-Qu'ils sont méchants. Même si avec moi ils ont été gentils.

-Je suis fière de toi. Dans la vie, tu devras toujours agir en fonction de ce que tu trouves juste, peu importe si le plus grand nombre est contre toi.

-Grande soeur me le dit tout le temps.

-Ma soeur, votre mère le disait toujours aussi.

Je souris à cette pensée, bien qu'envahie par un flot de sensations désagréables.

-Tu sais, très peu de gens au village sont d'accord avec moi, en tout cas presque aucun n'ose l'affirmer, mais la crainte de Gaara est inutile. Ce garçon est bon, et la preuve, c'est que si il l'avait voulu, il nous aurait déjà tous tué d'un simple mouvement de bras. Pourtant il se laisse faire. Le plus dangereux serait son envie de vengeance après des années d'oppression. C'est pour ça que tu dois le considérer comme n'importe quel autre élève, peu importe ce que tu entendras de lui, souviens toi toujours des mots que tu viens d'entendre.

Jamais de telles choses m'avaient été confiées, et j'étais partagée entre la fierté d'avoir pu entendre ces paroles sérieuses, et la gravité qu'elles entraînaient. Une chose était sûre, j'étais prête à intégrer Gaara. Il fallait que les autres élèves voient sa vrai nature.

Nous rentrèrent tout de suite après cet échange, dans un silence lourd. J'avais le coeur gros ce soir là, mais je ne désespérais pas.

J'avais pensé à cette matinée toute la nuit depuis ma conversation avec ma tante, et une boule s'était formée dans mon ventre lorsque j'étais rentrée dans la classe, pourtant, rien n'avait changé. Les élèves discutaient entre eux en attendant notre sensei et Gaara était toujours seul.

Le regard plein de joie qu'il me portait me faisait vraiment mal. Je comptais pour lui, simplement parce que j'avais été gentille.

Je m'installai à côté de lui en silence.

-Bonjour Hachiko.

Il avait enfin décidé de parler, et me tendait mon ours.

-Merci. Je te le re prête ce soir si tu veux.

Il hocha la tête.

-Ça te dirais qu'on joue au foot avec les autres pendant la récré.

-Ils vont dire non.

-Mais non, j'ai une idée tu verras.

Le cours se passa tranquillement, et l'heure de la récréation arriva. Seulement, je n'avais pas véritablement d'idée.

Sans grande surprise, les enfants me proposèrent de jouer avec moi, mais pas avec Gaara.

-Mais il nous fait un arbitre! M'écriais-je

-Bon, d'accord, Gaara peut faire l'arbitre si il veut, mais c'est tout.

Ce dernier s'avança timidement, tentant de cacher son enthousiasme.