- « Sora »
Chapitre 22 :
Nous marchions sur le sol aride depuis quelques heures déjà, et je m'étonnais que l'homme que nous escortions, ce haut fonctionnaire ne se soit pas plaint une seule fois de fatigue ou de soif.
Il n'était pas un ninja, et c'est pour cette raison que nous devions veiller a sa sécurité, cependant, il devait véritablement être habitué a faire ce chemin car il avait une endurance bien plus poussée qu'un ''simple villageois".
Nous arrivâmes sans encombres au village et déposâmes le jeune homme.
Bien que cette mission était d'un ennui sans nom, j'espérais que Gaara m'octroie des missions plus importantes si je la réussissais avec brio. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que je reprennes mes missions de manière active.
En essayant de suivre le rythme de Temari, j'entendais quelques branches craquer au loin.
-Temari ? Appelais-je alors que nous passions d'arbres en arbres
-Mhh ?
-Tu ne sens pas une présence ?
Elle s'arreta net et tendis l'oreille, mais les bruits cessèrent.
-Non, il n'y a rien. On repars, si on se depeche, on pourra y être avant la nuit, je n'ai pas ton temps, je suis une vraie ninja moi.
-Moi aussi.
Elle fit mine d'etouffer un rire.
-Ce que tu penses m'importe peu, je sais que tu ne m'aimes pas, et ça m'est d'ailleurs bien égal.
-Ce n'est pas ça, c'est simplement que Gaara épuise beaucoup trop de temps et d'énergie pour tes petites envies.
Je fronçais les sourcils, peu sure de bien avoir compris ce qu'elle signifiait. Je n'avais jamais fait perdre intentionnellement de temps a Gaara. Si il était venu me chercher a Konoha, ce n'était pas ma faute, je n'avais rien demandé. Le seul désir que je lui avais exprimé était de faire des missions, ce qui était tout de même mon travail, et je ne voyais pas en quoi servir le village de Suna était une mauvaise chose.
-Ne te tortures pas avec ça, reprit-elle, tu ne comprendras jamais pourquoi je t'ai dit ça. Ecoute, tu devrais abandonner l'idée des missions, au moins le temps que Gaara trouve une solution au problème.
-Quel problème ? De quoi tu parles ?
-Il ne t'a donc rien dit ?
Ma seule réponse fût un long silence.
-Si je te le dis, je veux que tu me promettes d'arreter de te mettre en danger, au moins le temps que l'on regle ça.
Mon envie d'avoir une explication se trouva bien plus forte que ma raison de vivre.
-D'accord, c'est promis.
-Les gens qui t'ont kidnappé la dernière fois, ce sont des ninjas qui vivent aux limites du village de Suna, bien au sud. Ils ont toujours combattu à nos cotés pour Suna, mais se sont développés seuls. Ils ont réclammé leur indépendance pendant des siècles, et, elle leur a toujours été refusé, car ils étaient très puissants, et les autres chefs du village souhaitaient avoir le controle sur leurs agissements, mais lorsque Gaara est devenu Kazekage, il a décidé de le leur donner, considerant qu'un peuple opprimé est bien plus dangereux, et qu'ils commençaient a developper une haine grandissante envers le village de Suna. Pendant quelques années, cette décision s'est vue porter ses fruits. Le village de Sora a donc été bien plus impliqué dans l'aide qu'ils apportaient a Suna, et ont prospéré tout en faisant accroître leur puissance. Cependant, la direction de ce village a fini par prendre un tout autre tournant. Ils ont commencé à traiter avec des laches et ont baigné dans toutes sortes d'histoires pas net. Gaara l'a tout de suite su car il suivait de près leurs agissements. Ils ont soif de pouvoir, et veulent a tout prix le parchemin des techniques interdites de Suna, detenu par Gaara. C'est pour celui-ci qu'ils t'ont enlevé la derniere fois.
-Mais pourquoi moi ? Je n'ai rien de spécial.
-En effet, tu n'es rien aux yeux de bon nombre d'entre nous, mais pas pour Gaara. Les sentiments qu'il éprouve a ton égard sont pour le village de Sora la seule manière de gagner cette guerre, car en terme militaire, ils sont bien moins puissants. Gaara croit bêtement qu'en te gardant enfermée, il n'y aura pas de risques, mais il se trompe. Tu dois te méfier.
Toutes ces revelations brouillèrent mon esprit, je compris maintenant le geste de l'Homme qui avait tenté de m'assassiner.
-Pourquoi on ne les attaque pas ?
-Tout simplement car la plupart des villageois de Sora n'y sont pour rien dans cette histoire. Ils subissent simplement les décisions des trois chefs du village. Ils sont la seule cause de ces désagréments et commandent les ninjas en faisant régner la peur, et surtout un sort très puissant qui les rends a leur merci.
-Pourquoi on ne tue pas simplement ces trois chefs ?
-Il y a quelques années, ils ont utilisé un pouvoir un peu spécial; ils ne peuvent pas être tués si ils sont dans leur village, c'est bien pour cela qu'ils ne sortent jamais. C'est une affaire très délicate, on ne peut pas prendre de décisions sans bien y reflechir.
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Il était aux alentours de minuit lorsque nous retrouvâmes le village.
Tout était très calme, alors je me dirigeais simplement vers ma chambre, exténuée de ma journée. Aussi bien émotionnellement que physiquement.
Je retrouvais sans surprise Gaara, sur le bureau de sa chambre.
Les révélations que m'avaient apporté Temari m'avaient donné une soudaine envie de proximité avec lui.
Il se tourna vers moi en voyant que je m'avançais vers lui.
-Je peux dormir avec toi cette nuit ?
Ma question ne sembla pas le déranger, ni même le surprendre. Il hocha vivement la tête.
Je me dirigeais alors vers ma chambre pour me changer et revins habillée simplement d'un long t-shirt.
La lumière était éteinte a mon retour. Je me faufilais discrètement dans le lit, ou Gaara était déjà. Je désirais fortement une proximité semblable a celle que nous avions eu la dernière fois, peut être même plus, mais ma timidité m'empêcha de me rapprocher de lui.
-Je suis content qu'il ne te soit rien arrivé.
-C'était une simple mission.
-On ne sait jamais.
Je repensais alors a la promesse que j'avais faite a Temari.
-Je suis d'accord pour arrêter les missions pendant quelques temps si tu penses que c'est le mieux.
-Que me vaut cette attention ?
Je ne pouvais décemment pas lui annoncer que Temari m'avait parlé du village de Sora. Je décidais alors de mentir.
-Je préférerais prendre un peu de temps pour profiter de ma tante.
Je l'entendis alors bouger, et sentis qu'il m'avait enlacé. Sa main était posée sur mon ventre, ce qui fit grandir la boule de désir qui était à l'intérieur.
Je me tournais alors légèrement pour lui faire face, frôlant ses jambes de mes cuisses nues.
Je sentis son rythme cardiaque accélérer légèrement, signe que je n'étais pas la seule a éprouver quelques chose suite a ce rapprochement.
Je levais ma tête en direction de la sienne, lui restait immobile, comme hypnotisé. Nos bouches n'étaient a présent plus qu'a quelques millimètres, mais a ce moment précis, je n'avais plus aucun courage pour continuer. Je restais alors quelques instants a apprécier son souffle sur les miennes, puis, Gaara finit par les sceller.
La sensation que m'avait offerte ce baiser était si douce, agréable et inédite que je voulus qu'elle perdure a tout jamais, mais il finit par décoller minutieusement nos bouches.
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