chapitre 25:

J'avais beau être plutôt novice en terme de relations humaines, j'avais tout de suite décelé la déception dans le regard d'Hachiko, et sa réaction lorsque je l'avais trouvé n'avait fait qu'amplifier mon idée; je lui avais fait du mal.

Heureusement, nous n'étions que tous les deux lorsque j'avais réussi a la rattraper.

-Hachiko ?

Elle s'était arrêtée net, mais au lieu du grand discours endiablé auquel je m'attendais, elle resta muette.

Elle se tourna vers moi, et pour la première fois, j'éprouvais du regret. Au lieu de la protéger, j'avais eu une attitude néfaste et lui avais clairement fait du mal.

Ses yeux commencèrent a se remplir, et alors que je tentais de m'approcher pour la serrer dans mes bras, elle me fit comprendre en un regard que ce n'était même pas la peine. Des regards comme ceux-ci, j'en avais reçu des milliers dans ma vie, mais celui-ci me transperça véritablement, car il me venait d'une personne chère.

Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il fallait dire pour que ça aille mieux, et je ne voulais pas paraître maladroit, mais mon silence provoquait justement l'effet inverse. Je décidais alors de lui dire véritablement ce que je pensais, sans m'attarder.

-Je suis désolé.

Elle sembla réfléchir, et marqua une pause dans sa colère pour m'offrir un calme déconcertant.

-Écoute Gaara, je n'ai pas besoin de mots, mais d'actes. J'ai besoin de prendre du tout pour moi, de tout couper. Si comme tu le dis tu es désolé, alors laisse moi partir de ce village, seulement quelques jours.

C'était bien trop dangereux. Je marquais a mon tour une pause mentale. Je pourrais toujours la faire surveiller par....

-Seule. Ne me fais suivre par personne, j'ai besoin d'être seule. Comme pour faire peser la balance à son avantage, elle conclut par: de toute façon, si tu ne me laisse pas faire, tu peux tirer une croix sur moi, tu le sais je suis sérieuse.

Elle plongea alors ses iris dans les miens. Je pris alors une décision, trop rapide, sans réfléchir, pensant simplement que si c'était le seul moyen pour qu'elle soit a moi, je devais laisser ma méfiance de coté et vraiment lui faire confiance.

-C'est d'accord, mais je veux une lettre tous les jours, pour être sur qu'il ne t'arrive rien. Si jamais tu ne le fais pas, j'enverrais une équipe te chercher.

Elle hocha la tête, et disparut en un clin d'œil, me laissant la, à nouveau plein de regrets.

Si je lui avais tout dit depuis le début, tout aurait été si simple.

La première semaine en son absence fût la plus douloureuse. Je me revoyais enfant, apprenant qu'elle était repartie dans son village, mais cette fois c'était pire, appart ces lettres quotidiennes, je n'avais aucun moyen de savoir si elle allait bien.

Ses lettres d'ailleurs, étaient les mêmes chaque jours; un petit papier griffonné ;Je vais bien, ne t'en fais pas.

8 mots seulement, auxquels je ne pouvais pas répondre. Je me contentais de les lire, attendant patiemment son retour comme un idiot.

Au bout de la troisième semaine, je commençais à ne plus rien espérer d'elle. Après tout, ce n'était qu'une fille banale. Les autres n'avaient rien à lui envier. Je m'étais alors mis en quête de trouver véritablement quelqu'un dans ma vie, lorsque mon messager me ramena à la réalité.

-Elle n'a pas envoyé de lettre aujourd'hui.

Mon ventre se serra. Je pouvais mentir a qui je voulais, mais certainement pas à moi-même.

Elle étaot loin d'être une fille banale, et c'est bien pour ça que je l'aimais.